Nature Humaine (amocalypse)
Méhari>Aventures>Vécu>Instantanés
Première version: 2007-01-05
Dernière version: 2013-10-22
Voici quelques instantanées de ma vie de méhariste avec ma petite titine verte. Dans l'ordre anti-chronologique comme un blog.
Sommaire de la page
Je voulais lustrer la méhari avant la nationale de Lit-Et-Mix, mais finalement il y a trop de soleil, ça aurait fait des marques. Je préfères commencer par un bon bain de boue qui rends souple l'ABS!
La tempête arrive, une conséquence indirecte est la montée des eaux, la méhari est noyée, je croyais que le moteur était étanche, ben je m'a gouré... |
On ramène une épave d'Azka. Le châssis étant renforcé par des barres de fer vissées, on décide de le découper en 3 pour le ramener sur une petite remorque et de ramener la coque sur la méhari. Au découpage, on s'apercevra en fait que le châssis était parfait, pas rouillé... les barres ayant été rajoutées pour on ne sait quelle raison. On fera 300 kms pour ramener la coque sur la méhari.
Accouplement contre nature.
Le tout en équilibre précaire, retenu par quelques petites sangles à 2
euros, et ça tiendra 300 bornes de collines très pentues et de virages.
Arrivé à la maison, il faut faire du tout terrain pour escalader la falaise,
en frottant sur la falaise à gauche et en évitant le vide à droite, de nuit,
d'habitude ça passe mais avec la hauteur supérieure la caisse s'accrochera
dans les arbres et arrachera les crochets de fixation latéraux de la méhari
ainsi que des sangles coupées. Fleur rattrape le tout in extremis et retient
l'ensemble le temps de faire les derniers mètres.
Petit rassemblement en famille.
Y a pas à dire, ça emballe un max les filles la méhari!
Ensuite, petite virée à 9 dont 3 ont la carrure rugbymen.
Déjà 2 gars (160 kgs...) sont sortis de la voiture et on voit qu'elle est
encore très basse. On a estimé le poids total à 640 kgs avec les outils que
j'avais oublié dans la malle.
Dans les petits chemins de pierre, à un moment on entend un gros crac puis le
châssis racle sur les cailloux. Je m'arrête, j'ai la trace du pneu arrière
en haut du garde boue, c'est là que je m'aperçois que les butées arrières
sont utiles... C'est le pneu sur la carrosserie qui a fait butée.
Heureusement, le tirant et amortisseurs avaient une course un peu plus longue,
rien de cassé.
Dans une montée bien raide, tout le monde descend, sinon les pneus arrachent
les pierres en les projetant sans faire rien de plus. Le moteur pas encore
rodé est à la peine.
Résultat, quand même quelques bobos :
Plus la bassine fendue en 2 sous la roue de secours, quand 2 personnes se sont assises sur la dite roue de secours. Mais à part ça, on peut dire qu'une méhari c'est vraiment costaud.
Ça y est, je prends enfin le temps de changer le pisseur d'huile qui me fait chier a tout crader depuis 4 ans. Pour la méhari c'est son sixième moteur. L'occasion de revenir sur les multiples changements :
Achat de la voiture, le moteur chassis ne sont déjà plus d'origine. Changement chassis et moteur, qui est tout neuf ( 110 000 kms, mais je le serre de suite par manque d'huile). Réfection du moteur qui a serré (je triche un peu je le compte comme un autre moteur, ce qu'il est vu que le comportement est bien meilleur). Ensuite, quand ce moteur refait passera de 5 l/100 kms à 5,5 l/100, j'en profiterai pour essayer un moteur refait avec soufflante. Ce moteur perdant de l'huile a cause du reniflard, et comme je roule sans huile, il faudra un jour le remplacer car il pisse l'huile de partout. Réfection de ce sixième moteur qui sera plus tard immergé dans l'eau. Comme quoi je suis maudit avec mes moteurs refaits. Il roule encore mais une fuite du joint de pompe non refait devrait me faire de nouveau le changer un jour.
Le problème c'est que ça me prendra tellement de temps que je louperais les 40 ans de la méhari à Amboise et une grosse partie de la concentre Pocoloco à Biarritz.
Un arc en ciel surplombe les titines, dans une luminosité irréelle.
La méhari est utilisée pour transporter la terre servant à remblayer le bord de la rivière. Le problème c'est qu'en 15 minutes l'eau est montée et a envahie 15 mètres, chose que nous ne voyons pas à cause des hautes herbes et de la nuit qui tombe. Du coup nous nous avançons trop près du bord et enfonçons la voiture.
Il nous faudra encore une fois le tire fort pour nous sortir de là.
Petite photo entre celle qui fut ma première voiture et ma voiture actuelle, 2 voitures sorties à moins d'une année d'intervalle, la simca 1100 fin 1967 et la méhari milieu 1968. 2 bouilles bien sympathiques.
Avantages : le véhicule porteur passe là où ne passe pas une remorque, et pas besoin de sangler. Le hayon rabattable facilite la montée de la coque à 2. |
Toujours crevés, on est ce coup-ci sur l'autoroute entre Grenoble et Lyon
avec Fleur, on revient du mariage de mon cousin à Grenoble. On est
complètement laminés, du coup on invente le principe de la conduite à 2. Je
reste sur le siège conducteur, elle dort à côté. Quand vraiment j'en peut
plus, je la réveille, elle prends le volant avec la main gauche, je reste le
pied appuyé sur l'accélérateur et elle gère la direction. Je peux ainsi
dormir 5 minutes, en ouvrant les yeux de temps en temps. Quand je sens qu'on
oscille un peu trop, c'est qu'elle se réendort donc je reprends les commandes
le temps qu'elle dorme 5 minutes, etc.
Désavantage de cette technique, on s'habitue a être au volant et à ne plus
être obligé de gérer la route. Le lendemain, on refait cette technique au
milieu du massif central, elle me repasse le volant, puis au bout de quelques
secondes j'ai oublié que c'est moi qui gère le volant. Je reste donc avec le
pied enfoncé sur l'accélérateur, puis je vais l'aider à remettre un bout de
bâche derrière elle. Soudain un gros choc -BOUM! En fait la route a tourné,
mais pas la voiture et la méhari s'est jetée sur un gros plot de béton qui
jalonnait la route. Heureusement le choc l'a remise dans le droit chemin, le
temps que je comprenne ce qu'il venait de se passer, vu que j'avais
complètement oublié avec le sommeil qu'on était encore en train de rouler...
Le tout à 70 km/h, heureusement qu'on était en montée et que du coup on
n'allait pas plus vite!
Résultat :
Gros coup de pot sur ce coup là, et ça roulera comme ça encore jusqu'à l'été 2009. C'est le premier dégât dû à un endormissement, alors que de nombreuses fois c'est passé plus que juste. Quelques temps après je me rendormirais au volant d'une simca 1100, avant que Fleur à côté ne me réveille par "Attention", juste le temps de voir un poteau plastique d'autoroute à 1cm du phare avant gauche, puis de le voir exploser l'instant d'après, là encore peu de dégâts à part la perte de l'enjoliveur de phare et le phare qui recule de quelques centimètres. La pauvre simca se prendra plus tard un chêne de 40 cm de diamètre dans la gueule...
Balade du côté de Perpignan. Le soleil, la montagne et la mer, des petits chemins, une méhari, le bonheur quoi...
Encore une balade.
La méhari avec sa largeur calquée sur les charrettes muletières d'autrefois (1,53 m de large), permet de passer dans tous les anciens chemins oubliés de tous.
Petite balade dans la région.
La croisée des chemins, des milliers de routes à prendre et à choisir...
Vue de l'intérieur d'un dolmen aveyronnais.
La falaise qui surplombe Cajarc.
Je renoue avec mes premières amours en récupérant une simca 1100 break.
La méhari transporte les pièces. La simca a très peu roulée depuis 40 ans
,mais est assez costaude pour supporter son premier voyage, après 5 ans
d'immobilisation, de 50 kms avec pas d'huile dans le moteur.
La méhari transporte au début les pièces de carrosserie.
Puis ensuite les 2 lourds moteurs. Ca fendillera un peu le plastique de la bassine, et ça nous fusillera le dos avec le collègue pour les descendre.
Nous sommes 7 dans la méhari, l'ambiance est délurée malgré le fait qu'il pleuvine un peu, nous attaquons à froid une colline à plus de 20%, la méhari peine, il faut pousser, la soirée fut arrosée, un des passager trébuche en poussant et se fait traîner par la voiture qui est repartie... mais finira par remonter. Les autres sont trop occupés à rigoler pour m'avertir. |
Nous ramenons une épave d'AZ laissée pour
morte. Les demis cardans avant côté roue sont entourés de chiffons et
maintenus sur le châssis via des sangles. Il faudra en changer une en cours de
route, suite aux frottements.
On a rajouté une colonne de direction, maintenue à la caisse par une vieille
corde de spéléo.
Le siège conducteur sera constitué d'un empilement de couvertures.
La roue arrière est poreuse et nous oblige à la regonfler en cours de
route.
Nous parcourons 20 kms comme ça.
Rennes le Château.
Grottes de Lacave.
Col de Vence, au milieu des rochers sur le plateau désert, la mer
en toile de fond, loin là-bas en bas, en fait d'Ovni je croise une
ravissante extra-terrestre qui tombe de la méhari en volant avec sa
cape. |
Ca y est, tout est remonté, un peu à l'arrache
à la fin mais tant pis, il me reste le trajet Aurillac - Cannes à faire dans
le soirée, soit 700 à peu près. Je démarre, je roule quelques mètres, un
gros bruit de roulement se fait entendre. Je m'arrête, et m'aperçoit que la
roue avant gauche bouge fortement dans tous les sens. Le train avant que j'ai
remonté, qui était pourtant bon la dernière fois que je l'avais démonté il
y a 10 ans, s'avère complètement pourri. Que faire, partir pour 1500 kms dans
le week-end avec un train avant qui vibre et fait beaucoup de bruit? Bien sûr!
Et finalement j'arriverais sans encombre à 2h du matin à Grasse. Je
resserrerais les roulements de bars sur place, mais le bruit ne venait pas de
là.
Le plus dur fut les derniers 200 kms d'autoroute de nuit, avec aucun feu à
l'arrière (ni clignotant ni veilleuse). Quand je voyais une voiture dans les
rétros, j'appuyais sur les freins, mais au vu des appels de phare
désespérés je me rendis compte que les feux de frein ne marchaient plus non
plus... Seule la tache jaune des phares avant indiquaient aux voitures qui
arrivaient derrière, 50 km/h plus vite, qu'il y avait quelque chose de bizarre
sur la route...
Il fait -8°C, je pose la clé de 11 le temps de remettre en place le
support de boite de vitesse, allongé sous la voiture, je reprends la clé,
elle est collée au sol. je tire plus fort, et j'embarque avec 4 cm de terre
gelée...
Ça fait 2 semaines que je me couche à 2 h matin tous les jours pour avancer
sur le train avant, en travaillant allongé sur la terre gorgée d'humidité
par la neige.
Les premiers jours j'avais mal au dos, car le pull se relevait sur le bas du
dos et le tee shirt se chargeait d'humidité, au bout de 5 heures comme ça
devait y jouer? Ou alors est-ce le fait d'avoir remis seul cette lourde
traverse et le bras droit? Mais d'avoir mis une bâche ensuite les jours
d'après a bien amélioré les choses.
Tout ça pour pouvoir me rendre à la route d'Or le samedi 11 février 2006,
sachant que 2 semaines avant il avait neigé et que je n'avais pas pu commencé
à démonter le train avant. Pourquoi le démonter? Tout simplement parce que
le dernier voyage que j'avais fait j'étais parti de Figeac avec la direction
qui claquait, et qu'au bout de 400 kms je devais tourner le volant, une dent du
pignon de crémaillère sautait donc les roues se remettaient droite, je devais
faire un tour de plus. C'est comme si j'avais un jeu d'un quart de tour de
volant. Au retour de Lyon j'avais 3 dents qui sautaient, soit un jeu de plus
d'un demi tour de volant. Pour tourner je mettais le volant en butée d'un
côté, ensuite je relâchais, puis le virage d'après je devais me souvenir de
quel côté j'étais en butée, savoir s'il fallait commencer à tourner 20
secondes avant le virage et faire un demi tour de volant dans le vide avant de
tourner, en sentant à chaque fois les dents s'arrêter sur la crémaillère,
puis riper dessus et s'arrêter sur la dent d'après.
Ou des fois, la dent se bloquait, je tournais donc, puis en milieu de virage la
dent sautait et il fallait vite mouliner pour se remettre dans le virage.
A raison de 2 dents tous les 400 kms, même sans connaitre le nombre de dents
totales du pignon je pensais bien que je ne ferais jamais ces 1500 kms...
Il neige depuis 8 h du mat, il y a 44 cm de neige et j'aurais pu laisser encore la neige rajouter 10 cm, mais j'avais trop hâte de m'amuser pour la première fois dans la neige. |
Encore une tempête de neige, au retour de Genève, où ma nièce est née 2
jours avant. Après les bouchons occasionnés par le match derby Olympique
Lyonnais - St Etienne sur l'autoroute, ça continue à bouchonner derrière.
Les premiers flocons, il me reste 350 kms de massif central à faire. Les
voitures sont arrêtées et en vrac sur l'autoroute, grosse mercédès plantée
dans le fossé avec les warnings, mais il y en a moins, les gens doivent être
habitués, c'est la quatrième tempête en 3 mois (je les ai toutes faites).
Comme d'hab je double sur la voie rapide, celle où le chasse neige n'est pas
passé. Petit moment d'appréhension quand il s'agit de passer à 10 cm près
entre la rembarde de sécurité et l'angle du parechoc d'une voiture plantée
à moitié sur la voie rapide, le tout en troisième dans une montée à 11% à
50 km/h avec la voiture qui patine en faisant des embardées... Le vent souffle
à 80 km/h, et tout est verglacé. Je suis obligé de mettre de temps en temps
la main sur le pare brise gelé pour enlever la couche de glace que les essuies
glaces n'arrivent plus à enlever, je remettrais le boitier de chauffage peu de
temps après... Col du Pertuis, dans la descente je double tout le monde,
après St Hostien, l'adhérence augmentant je déboule à 60 km/h en
quatrième, la descente se termine 500 m plus bas par un rond point, huit
voitures cartonnées qui remplissent la route et les fossés, et les flics qui
bloquent devant, girophares enclenchés. J'essaye de freiner, ça bloque. Je
dois alors essayer de rétrograder, me retrouve en roue libre, impossible de
réenclencher la troisième sans bloquer les roues. La voiture devant qui roule
moins vite freine, j'ai peur de lui rentrer dedans, mais je la vois prendre le
large, ses freins aussi clignotent aussi sans beaucoup d'efficacité!
Finalement la pente diminue 100 mètres devant le rond point, nous permettant
de nous arrêter quelques mètres devant les gendarmes...(500 m de freinage à
60 km/h, mieux vaut anticiper). Derrière les voitures continuent à arriver,
mais toutes s'arrêteront à temps. Les gendarmes nous font passer pour que la
queue de voitures ne dépasse pas le faux plat descendant final!
Le puy, moins de neige, je passe par le raccourci : 5cm de glace vive avec
quelques flocons, 5km/h en première, j'ai l'impression que la voiture va
partir à tout moment dans la descente en dévers.
Sur l'autoroute, je patine à qui mieux mieux en troisième, impossible de
freiner, les firestone lisses montrent les limites de leur motricité.
Heureusement, la directivité de la méhari ne fera jamais défaut. Quand
j'arrive trop vite, je lâche le frein, je tourne le volant, et contre toute
attente, ça ne dérape pas.
Quand on croise une voiture, toujours la question si l'un des 2 passe en face.
Ca m'arrive une fois, tout est blanc, la roue droite se met dans le bas côté,
pour remonter je braque tout vers l'intérieur, mais la roue tourne sans effet,
elle n'arrive pas à remonter la marche, en face une voiture à 10 mètres, la
pente m'entraîne vers le fossé à droite, tant pis, petit coup
d'accélérateur, la voiture franchit la marche, mais comme je ne savais plus
où j'en était du braquage, la voiture se jette sur la voie d'en face, je
rattrappe en plusieurs coups avant le frontal.
Montée du col de Fix St Geney, le fort vent est latéral, la voiture monte en
travers sur 2 kilomètres, l'arrière étant au centre de la route, l'avant sur
le bord, roues braquées vers la gauche. Drôle de sensation de regarder le
sens de la marche à travers le montant du pare-brise. C'est marrant de voir la
vitesse avec laquelle les flocons se jettent sur le parebrise.
Descente du col de Fix St Geney, obligé de rouler à 80 km/h, c'est la lutte
contre le temps qui s'écoule, la fatigue qui s'installe, la tempête qui me
gagne de vitesse vers le sud, qui m'oblige à rouler à la limite, hyper
concentré, à prendre des risques, les autres voitures roulant à 20 km/h, ils
n'ont pas 250 bornes à avaler.
Je viens de faire 70 kms sur le verglas pur, retrouver de la neige dissipe un
peu la tension nerveuse.
Après Brioude, la route disparait soudain, tout est blanc. Je passe à gauche
d'un panneau de signalisation, ça doit être là la route.
Après le Lioran, une 206 en montée qui s'est encastrée dans un chasse
neige.
Bagnac, il n'y a plus de neige sur la route.
La méhari dépanne une vieille moissoneuse batteuse avec moteur essence de
Peugeot 404.
A partir d'ici moins de photos ou alors d'aspect Webcam, à l'époque on n'avait pas d'APN!
Rassemblement de la mutuelle des motards en vendée, au bord de l'océan, la
moto étant en rade je viens en méhari, mais reste à l'écart!
Des motards en Harley Davison seront contents de bénéficier de la caisse à
outil de la méhari.
Première participation à la route d'or. Une tempête de sable mémorable,
une route Napoléon parcourue avec un vent à décorner les boeufs.
St Cyprien, une bande d'amis.
Le défaut de la méhari, le tartinage de crême solaire avant la remontée
vers Lyon.
Le soir même ça deviendra plus sérieux!
Lit Et Mixe, avec 2 passagers on s'engage dans la forêt des Landes, première expérience du sable sur 30 kms, la titine s'en tire avec les honneurs, même s'il faut parfois pousser et dégonfler les pneus.... L'inconvénient d'avoir 2 passagers baraqués, c'est qu'ils sont lourds et la voiture plante facilement. L'avantage d'avoir 2 passagers baraqués, c'est qu'ils peuvent pousser quand on se plantent (bien que la plupart du temps le seul fait de descendre suffit!).
Je m'engage dans ma première réfection de moteur qui durera 4 semaines, la motivation n'étant pas là je n'y travaille qu'une heure par jour, et il me fallait refaire le piston gauche qui avait serré et est tout déformé.
Départ le jour même du dernier écrou remonté, direction Perpignan, 500 kms.
Les paysages de Cadaquès, qui se rapprochent du désert.
Il a fait 22° C dans la journée, le soir la tempête se lève sur Biarritz, des vagues énormes, au rocher de la vierge l'écume jaillit en geyser des trous dans les rochers, le promontoire est balayé par les lames, l'eau jaillit à travers les grilles métalliques, sur la plage d'Anglet une méhari seule dans les rafales, qui protège 2 amoureux.
On est un
groupe de super copains étudiants, on est insouciants, tous les mardis
spéléo, et tous les mercredis soirs on se fait des bouffes les uns chez les
autres, ou des barbecues dans la forêt. Avec la frontale au fond et qui sourit
pas, celui qui boit pas!
Pluie verglaçante, peu de voiture roulent, la plupart finissent dans le fossé, avec des potes on se donne rendez-vous au ciné, tout le monde vient à pied sauf mon coloc et moi dans la méhari. A la sortie, on sera 9 dans la méhari bachée, environ 1 minute pour sortir tout ça. J'essaie de faire partir de l'arrière, mais rien à faire. Tout le monde dans la voiture m'encourage à faire le fou, à conduire n'importe comment, et à passer la quatrième sur le verglas. Je manque de glisser en sortant de la voiture, au volant de la méhari je ne m'étais pas rendu compte que ça glissait autant (le sketch du Joe Bar Team 4, vécu!). Je viens de décharger les derniers copains, en retournant sur la rocade de Tarbes une seule voiture, la police...
Sorti d'un restaurant de la croix Rousse à Lyon à 23h, je prends la route pare-brise baissé direction Briançon. Dans la montée vers le pré de madame Carle je ne voit plus la route au sortir d'un tunnel, je freine tout, le mur est trop proche, la roue arrière droite dérape et je sens toute l'énergie cinétique que je n'aurais pu contenir en ligne droite se dissiper dans la glissade de l'arrière. La méhari s'arrête, parallèle aux deux parois droite et arrière, dans le sens où continue la route, prête à repartir, à 5 cm des 2 parois. Arrivée au pré à 4 h du mat pare-brise baissé, dormi jusqu'à 5 h coincé contre le volant, à 6h début de l'ascension du dôme des écrins, attaque du glacier à 9h, ceux qui en redescendent et qui ont dormi au refuge nous traitent d'inconscients, ils ont raison, une tempête de neige qui efface nos traces sur le sentier qui permettait de passer les ponts de neige au dessus des crevasses, une visibilité à 1 m pour mon premier 4000, la redescente incertaine, on arrive finalement à distinguer une différence de couleur pour les traces qui nous ont amenées ici, malgré les 30 cm de poudres qui sont tombés en 3 h, ce qui nous permet de retrouver à peu près le sentier, petite frayeur lors du saut d'une crevasse, la corde est trop tendue à l'arrière, mais ouf, je retombe à 1 cm du bord et ça s'effondre pas, vive les gars de 60 kgs! Rentrée pépère à 18 h, mangeaille, je redresse la pare-brise parce qu'il pleut, au Galibier tempête de grêle, dans la ZX mes potes ont pitié de moi, descente moteur coupé, 5 kms après le télégraphe la grêle redevient pluie, je n'y voit rien car la buée se pose sans cesse sur l'intérieur du pare-brise, et finalement petite soirée pour fêter ça au Corbier.
Départ pour la mondiale en Autriche, je viens juste de réparer la fuite de
frein sur l'étrier avant droit qui m'embêtais depuis 98. Je franchis les
Alpes, les orages alternent avec la grosse chaleur d'une vallée à l'autre.
Alors que je suis arrêté au bord de la route pour remonter la bâche, je vois
passer une 304 cabriolet française décapotée, au passage du col, en sentant
la pluie, le conducteur et le passager enfilent simplement un KW en roulant...
Je décide de les imiter, me contentant désormais de remonter le pare-brise à
chaque averse et de mettre une casquette pour protéger les lunettes.
Je découvre l'Italie avec sa conduite spéciale : les gens m'engueulent quand
je prends la priorité alors qu'ils ont un stop, les voitures passent au rouge
jusqu'à 10 secondes après, au feu vert je démarre le premier alors que tout
le monde attend sagement 10 secondes avant de démarrer, je fais très vite le
lien avec les 10 secondes après le feu rouge...
Dans un virage sans visibilité, avec une voiture en face, une route étroite
et une ligne blanche, je me fait doubler comme si on était sur une autoroute.
La voiture en face se serre sur le bas côté, je fais de même, et au final
ça passe! Ça me rappelle la conduite lyonnaise des années 90, il suffit de
rester zen et tout va bien!
Sur place, nous allons au bar avec Péno et ceux du BBDeuch, nous nous
apercevons qu'il n'y a pas de ricard, que de la bière, nous en plaisantons
entre nous, un autrichien nous demande si on veut du berger blanc, il est
chauffeur routier et nous invite chez lui, on fait la fête, il nous rejoint
sur le campement, problème je sert de trop grosses quantités et lui et moi
partons très vite, on le ramène chez lui, ensuite repas dans un restaurant,
on avait annoncé 20 personnes, nous ne sommes plus que 6, mais les
restaurateurs avaient déjà préparé la table avec l'apéro offert à chacun,
j'en ai écumé quelques-uns de plus, puis bonne suite de soirée, ça faisait
un an que j'avais pas bu d'alcools forts mais j'ai bien tenu finalement (enfin,
je me souviens de tout, même si c'est vrai qu'on ne pouvait plus m'arrêter de
parler!).
balade en Autriche, où dans des montagnes perdues où je suis arrivé par des
chemins de terre, je m'arrête pour proposer à une vieille dame qui montait
dans la montagne de l'amener chez elle, ça lui a bien plût la balade en
méhari même si la rencontre était plus qu'improbable. On essaye de discuter
mais en europe centrale a par la langue nationale ils ne parlent qu'allemand,
et mes notions d'allemand se limitent à "Ich Liebe dich Schöne Fraülein",
appris la veille d'un deuchiste lyonnais. Évidemment qu'avec une vieille ça
serait malvenu! J'ai continué sur la Lituanie, à la frontière les douaniers
m'arrêtent, puis me demandent quelque chose. Je comprends pas, je sors le
permis de conduire, la carte d'identité, mais c'était pas ça. On reste un
moment à se regarder sans se comprendre, puis il me fait signe de passer.
C'est quelques mètres après que je réalise qu'on n'est plus dans la CEE, et
qu'un passeport est nécessaire! Et retour le soir à la mondiale en repassant
par l'Italie, soit 3 pays dans la journée!
Au retour de la mondiale, convoi avec Péno et les Hell's. Une type A de 54
devant, l'Azam de Marco (imaginez vous une vieille épave de deuche qui pourrie
dans un champ, complètement affaissée, le capot bouffé par la rouille, la
carrosserie idem, puis un gaillard en sandale avec les cheveux et la barbe
longues jusqu'à la taille qui s'amène, monte dedans, et démarre dans un
nuage de fumée bleue, puis part dans un gros bruit de boîte de vitesse),
l'Azam guère plus reluisante de Jeff, chargée ras la gueule de pièces et de
2 jeunes deuchistes encore sans permis, l'Azam rutilante de Péno, mais qui
pour l'heure est crépie d'huile suite à l'oubli de refermer le bouchon de
remplissage du reniflard, ma méhari avec le pare brise baissé, dont seul le
volant dépasse de la ligne de caisse ainsi que 4 pneus tout terrain et le
sommet d'une boite d'Azam, et une 2cv6 moderne suisse rouge pétant qui ferme
la marche. A un moment un italien qui sortait d'un magasin nous voit, crie
quelque chose dans le magasin et tout le monde sort précipitamment dans une
bruyante cohue pour nous regarder passer avec de gros sourires et en criant
pour nous saluer!
Dans la nuit, après avoir tourné plusieurs heures autour du lac de Parme pour
trouver un camping, nous en trouvons finalement un qui après multiples
palabres français de notre côté, italien du côté du gardien, nous permet
de rentrer poser la tente, alors que les Hell's dorment sur le parking du
camping, dans leur voiture. Le camping nous fait payer le tiers du prix de la
nuit, après avoir gratifié nos épaves de "Bella machina". Nous découvrons
avec le jour que le camping fait parti d'un grand parc aquatique d'attraction,
dont nous profitons pendant une heure avec les passagers de Jeff pendant que
Péno et les Hell's mécaniquent. C'est là que j'ai compris l'intérêt
d'aller en concentre avec un véhicule en bon état pour profiter pleinement
des sorties!
Nous nous séparons et j'attaque la montée de Sestrière. La pleine lune me
montre la route, mais je suis fatigué et je m'endors dans un virage. Je me
retrouve à l'océan, avec les Hell's et on s'amuse à lancer des bâtons à la
chienne de Jeff qui courre dans les vagues. Mon cerveau trouve ça bizarre car
Jeff n'avait pas emmené son chien en Autriche. Ce détail me réveille et je
me retrouve devant une falaise, je tourne instinctivement à gauche et Ouf
c'était bien le sens du virage, je tombe un peu dans le fossé mais j'ai
évité le choc frontal avec la montagne. Si je n'avais pas rêvé du chien je
n'aurais jamais trouvé incohérent d'être à la montagne en pleine nuit en
train de rouler puis d'être instantanément assis sur une plage de
l'atlantique à 1000 kms de là en plein jour....
Ensuite c'est la descente de Sestrière (la station de ski), 30 kms de
virages moteur coupé, à la fin les phares éclairent faiblement...
Finalement j'arrive à Grenoble, il ne me reste plus que 40 kms avant la maison
et le lit, mais à 7 h du mat je ne peux plus faire un mètre de plus sans
risquer vraiment l'accident, il m'est pratiquement impossible de garder les
yeux ouverts et d'avoir un raisonnement cohérent, je m'arrête dans un bois,
sort le duvet et pionce une heure avant de repartir.
Après avoir passé un an au Québec, à Montréal, je reprends contact avec
ma petite titine! La batterie qui avait 6 mois au moment du départ, qui a
été démontée et mise au chaud, est déjà morte. Sinon je pousse dans la
descente et ça repart pour de nouvelles aventures, direction Tarbes à 800
kms.
la méhari a été demandée comme voiture de mariage, ça fait 2 jours
qu'avec mon père on la lustre, on retravaille les petits défauts carrosserie,
etc.
En tout cas elle n'aura jamais été aussi belle et brillante. Profitez-en bien
car ça va bien changer à l'avenir!
Ça n'a même pas son permis et ça se croit déjà sur la riviera. Remarquer
la hauteur de la voiture avec les ombres.
Le carton qui dépasse du pare-choc arrière est la pancarte "tout juste
mariés".
Je viens de regarder le dernier épisode de la rediffusion des cités d'or, la voiture est chargée jusqu'au toit par mon premier déménagement, des cartons de cours, la voiture traîne par terre.
C'est la première fois que je vais habiter dans un appart, à 800 kms de mes parents. En partant le chassis craque, je crains qu'il casse dès les premiers mètres tellement je suis chargé. J'ai 3 semaines et 200 kms d'expérience avec ce chassis moteur, mais 4 jours et 100 kms avant j'ai perdu le bouchon de vidange et roulé 3 kms sans huile, le moteur a serré mais j'ai insisté quand même avant d'être complètement bloqué, moteur serré. Sur le coup un cycliste m'avais apporté 0,5 l d'huile qui m'avaient permis de rouler jusqu'à un paysan qui m'avait fait l'appoint, mais le moteur est pas au top...
1 kilomètre à basse vitesse, le chassis craque toujours mais tient, l'autoroute, descente de 9%, je m'élance à 90 km/h. Whaouu ....uuuu le plat et la voiture s'arrête, moteur serré et plein de bruits bizarre. Bande d'arrêt d'urgence en panique, tiens, le moteur à l'air de tenir le ralenti, je relance doucement, première, seconde, ça a toujours l'air de tenir, je revient timidement sur la voie normale dès la troisième qui tient le cinquante. Ouf. Détour à St Martin en haut pour voir une dernière un pote du DUT. Après c'est l'inconnu, jamais allé aussi loin d'un coup avec la méhari.
Montée de Firminy vers le Puy en Velay, la côte est de plus de 7% en moyenne, la vitesse est limitée à 110, malgré le fait qu'il n'y ai plus qu'une voie sur la voie rapide pour cause de travaux. La méhari est à 10 km/h en première, elle ratatine à qui mieux mieux, le moteur serre, je serre les fesses en voyant arriver sur moi les premières voitures à toute vitesse, puis pendant 2 kilomètres tout le monde va patienter derrière.
Au col du pertuis, de nouveau le moteur serre, la méhari vient mourir au haut de la côte sur le bas côté pour laisser passer les voitures derrière. Loin de klaxonner ou de m'en vouloir, ces derniers passent en faisant des signes d'encouragement! Ils voient bien qu'on donne tout ce qu'on peux. Je suis étonné d'être allé si loin déjà,. Aller, j'ai déjà fait le sixième du voyage, courage, la journée ne fait que commencer.
Je loupe la route de Langogne et me tape les 10 kms de descente viroleuse vers Aubenas, j'ai l'impression que c'est 10% de descente sur 10 kms, me demande comment je suis pas encore au centre de la terre. Une fois arrivée à Aubenas, sortir la carte Michelin (quelle belle invention ce GPS, mais il me reste 10 ans de galère avant de connaitre cette merveilleuse invention!) et déterminer que la descente de fou que je viens de me taper, ça veut dire une monter de ouf à se refaire, chargé avec un moteur qui serre...
Prendre l'essence dans le dernier supermarché avant fermeture, la carte banquaire il me reste 6 mois avant de l'avoir. De toute façon dans le massif central il reste 8 ans avant que toutes les stations l'aient.
Les kilomètres passent, les paysages ont déjà changés 10 fois, le soir tombe, Montauban, le moteur ratatouille de nouveau, je relâche l'accélérateur, 70 km/h. La bête poursuit vaillamment la route. Je remonte progressivment à 80 km/h. Ca me le fera plusieurs fois sans autres effet que de ralentir sur quelques kilomètres.
Arrivé à 22h30, heureusement le proprio n'était pas encore couché.
L'embrayage est complètement mort, je ne peux plus dépasser 60 km/h (au delà la pression de l'air est trop forte et le fait patiner). Il me faut le changer. Jusqu'à présent dans la famille on ne connaissait rien à la mécanique. Quand un autre de mes oncles voit le moteur par terre, il déclare que la voiture est morte, que j'arriverais jamais à la remonter, que j'avais tout cassé... Sentence prise assez au sérieux à l'époque car étant plombier c'était le plus manuel de toute la famille! Même moi je doutais un peu, n'ayant jusqu'à présent que démonté et remonté des écrous de carrosserie, jamais vraiment attaqué le moteur et la boite et les trains roulants qui était resté sur le châssis de l'épave de 2cv.
J'achète une 2cv pour pièces, je pensais au
début juste récupérer les éléments 12 V dessus et passer la méhari de 24
à 12V. Mais au vu du chassis pas trop bouffé, je me lance dans le démontage
complet de la caisse de 2cv, et je place dessus la structure tubulaire de la
méhari. Jusqu'à présent mes connaissances en mécanique se résumaient à la
vidange, et encore je me plantait encore sur le sens de montage du joint cuivre
de bouchon de vidange. Je m'étais aussi une fois lancé dans le changement du
filtre à huile, même si mon oncle, le mécano de la famille, qui faisait ses
vidanges tout seul, m'avait conseillé de faire comme lui, c'est à dire amener
la voiture faire une vidange sur 2 chez le garagiste, celle où il fallait
justement remplacer ce filtre à huile, des fois que le serrage soit mal fait
et que l'huile fuit... Bref, j'envie ceux qui à 14 ans ont déjà 4
démontages des 2 cv du père dans les bras!
Mon voisin rentre du boulot, je lui demande la seule aide que j'aurais de 4
semaines d'été intenses : la bassine de la méhari s'élève par l'arrière,
se désengage du tableau de bord, resté sur place car soudé par la rouille,
vole sur quelques mètres avant de se poser sur son nouveau châssis.
Pour ma mère, faire de la mécanique c'est comme être... autant dire que
quand mes parents sont rentrés de 4 semaines de vacances et qu'il restait
encore le châssis de la méhari nu, n'ayant pas eu le temps de déposer les
trains roulants, ça a chauffé pour mon matricule !
La méhari est restée 3 mois chez ma grand mère, je la rejoins à Limoges depuis Lyon dans le week-end, il fait trop froid pour dormir la nuit (juste un sac à dos avec 2 avec 2 tee-shirts et une combi pluie moto qui ne sert à rien sans doublure), après une heure de réparation (les feux arrière, en panne depuis 1 an, refonctionnent, et elle ne me consomme plus 1 l d'huile aux 100), je pars à 21h30 alors que Zidane vient de marquer le premier but contre le Brésil. Guéret, personne dans la rue, on doit avoir perdu, 20 kms après, grosse fiesta dans les rues, le klaxons 24 V hurle en continu pendant 4 heures, chaque traversée de village prends des plombes, on dit oui à une fille et 11 personnes sautent sur la méhari, finalement le châssis n'est pas si mort que ça, même si la voiture ne peut guère avancer. J'essaye de dormir après Roanne mais il fait trop froid pour dormir quelques minutes. Au col du Pain Bouchain sur la N7, pas loin de l'endroit où sont morts Pierre Michelin et Pierre Jules Boulanger, à tous les virages mes paupières se ferment malgré la volonté de les garder ouvertes, et ne veulent pas se réouvrir avant 6 longues secondes, et tous les virages se terminent de l'autre côté de la route. Au sortir de l'un après réouverture des yeux je vois une voiture qui monte en face, heureusement il y a 3 voies et il reste bien sur sa droite alors que je suis sur sa voie centrale... Une porsche sur le toit dans un rond point me réveilleront suffisamment pour finir le trajet, à 4h30. A 5 h je me lève pour travailler en équipe, je suis persuadé m'appeler Zidane, et je met plusieurs kms avant de me demander où je vais... A 14h mes parents me réveillent pour les chercher à l'aéroport, je ne pourrais faire le 14 juillet le soir...
Petite balade dans le vercors. 1er essai, un
chemin avec des ornières grosses comme la voiture, un dénivelé pratiquement
vertical, de la boue partout, des roues et un embrayage qui patinent à qui
mieux mieux, et pourtant ça monte, j'en suis complètement bluffé. Au final
j'abandonnerais proche du sommet, l'embrayage ne voulant plus accrocher.
Un peu plus tard, je passe le tunnel du col du Rousset, je passe
instantanément d'un paysage de Bavière avec ses chalets à toit pentu et les
sapins des vosges à la provence, minérale et sèche. Au premier virage, un
chemin mulatier à droite, percé dans la falaise, un espace entre falaise et
muret (puis vide) de 1m50, exactement la largeur de la voiture, même si ça
frotte au rétros, des marches de calcaires très hautes, aucune voiture ne
peut passer (marches trop hautes), aucun 4x4 ne peut passer (trop large), la
méhari si! Ensuite c'est une prairie, rien ne peut l'empêcher de monter
jusqu'au sommet de la montagne. Je croise des randonneurs, et fait demi tour
pour leur laisser la tranquilité de la montagne. C'est la première fois (mais
pas la dernière) que je m'engage dans un chemin pour continuer malgré tout
sur un sentier piéton.
La méhari est super large, un vrai camion à
conduire (avec le large pare-brise et l'habitacle rejeté aux 4 coins, j'ai
l'impression d'être dans la cabine des gros camions GMC 6 roues motrices de
l'armée que je conduis à l'époque). je passe dans un vieux village
médiéval aux ruelles étroites, ça déborde de partout et ai l'impression à
tout moment que ça va frotter d'un côté ou de l'autre...
Un peu plus tard avec les parents on compare avec la ZX break qui est juste
devant, la méhari est sans conteste beaucoup plus large, ils me disent que
j'ai encore pris un tank super large et inconduisible.
Je regarde les dimensions avec la RTA toute neuve, et là stupeur ! la méhari
à les mêmes dimensions que la samba. Je lève la tête en regardant la
méhari, et je vois le large tracteur que c'est revenir à vue d'oeil à des
proportions plus proches de la réalité. C'est marrant parce que souvent on me
dira plus tard qu'elle est immense cette voiture, surement un effet d'optique
car on se cale sur la largeur des sièges, ou en donnant une hauteur de
pare-brise plus usuelle, ce qui en augmente sa largeur, ou encore la couleur
vert sombre?
Je mesure comparé à la ZX : 20 cms en moins en largeur extérieur, et
pourtant la même largeur aux coudes intérieure avec la bâche. Grande dedans,
petite dehors, ça me va!
Je retourne dans le village médiéval qui m'avait tant fait sué. Une fois
qu'on sait que les dimensions sont celles d'une petite voiture, c'est un régal
à se faufiler.
Je suis au volant d'une vieille épave qui
tremble de partout, le pied est au plancher et pourtant la vitesse plafonne à
70 sur cette petite route que je distingue à peine dans la faible lumière
jaune des phares. Je me dit que je suis fou de vouloir acheter une voiture
aussi pourrie et ausi peu puissante, mais en même temps je me dit
"lance-toi!", en découvrant ce que j'avais oublié depuis ma simca 1100, le
plaisir au volant!
Juste avant, pour sortir de la cour du vendeur, il fallait faire une marche
arrière sur une grosse butte de terre. Je commence à manouvrer pour
m'arrêter avant la butte, et mon vendeur me demande ce que je fais, avant de
me dire de reculer franco, que c'est une 2 cv ça passe partout. Ca me plait
que philosophie!
Un peu plus chère que la précédente, à 10 000 francs, le tubulaire est en
super état, et c'est une 24 V en 4 places, le prix moyen de l'époque d'une
méhari 4 places est déjà de 20 000 francs.
Je la ramène le soir même, avec un moteur de LN en plus dans le coffre
(découvrant ainsi que comme utilitaire cette voiture est le top!), au grand
désespoir de ma mère qui ne sait pas encore que le cauchemar pour elle ne
fait que commencer...
J'atteins facilement le 90 km/h en descente avec, mais je ralentis car la
bâche claque de partout, je regarderais ça ce week-end au plein jour.
Je vais voir une méhari rouge 2 places à 8000 frs, ces voitures sont déjà à l'époque considérées comme horriblement chères (les voitures de la même époque valent plutôt entre 3 et 4000 F). Mais il n'y a plus de tubulaire arrière, et le châssis est passablement rouillé. Je ne fais l'essai qu'en tant que passager, ça me plait bien mais si j'avais pu la conduire moi-même ça aurait achevé de me décidé.
En faisant du VTT dans une vieille carrière, je tombe sur une vieille méhari usée jusqu'à la corde et qui sert encore d'utilitaire tout terrain à tout faire, comme mon ancienne simca 1100. Ça me conforte dans l'idée que c'est la voiture qu'il me faut.
Ca fait depuis 1 an je cherche une voiture
ancienne en cabriolet, sans arceau de sécurité et sans ceintures. Je lorgne
sur les 504 cabrio (j'aime leur côté américaines et "Shérif fais moi peur",
oui je sais j'étais encore très jeune et très con), mais top chères pour ma
bourse d'étudiant fauché qui ne travaille que depuis quelques mois. Je me
rabat sur les 204 - 304, mais les premières sont trop rouillées, et les
2èmes encore trop chères pour une deuxième voiture qui ne roulera
pratiquement jamais. En plus elles ont toutes les ceintures de sécurité.
En plus à part pour la 504 elle sont toutes en 2 places, c'est là que je
m'aperçois que les cabriolets en 4 places sont très très rares...
Finalement, en regardant une Renault rodéo un jour, avec son pare-brise
rabattable (première fois que je me rends compte que c'est possible d'avoir
une voiture sans pare-brise, le cabriolet ultime!), c'est le choc, il me faut
une méhari! Ça ne m'effleure même pas l'esprit un instant de prendre une
rodéo, cet engin tout moche.
Je pète l'embrayage de la samba. Il me faut donc
une autre voiture.
Je me dis que ça serait pas mal de rouler un peu en 2cv ou en 4L, les 2
voitures de références françaises par excellence, que je considère devoir
connaître.
Un collègue se débarrasse de sa dyane nickel, qui part à la prime à la
casse. Sans la conduire, je regarde la puissance de l'engin : 29 ch DIN. Ah Ah,
tu m'as vu conduire une merde comme ça? La dyane partira à la casse.
Le lendemain j'essaye une 4 L en vente, l'accélérateur touche le plancher
tout de suite, la tenue de route et la position sont pas top, la gueule de la
voiture est vraiment pas belle, bref, c'est pas le coup de foudre. Je zappe.
Entretemps je découvre que changer un embrayage ne coûte que 2000 Francs,
bien moins que racheter une autre voiture en épave plus les réparations
dessus.
Une fois réparée, on fait un restau avec les collègues, comme je conduis
trop mal tout le monde monte dans la dyane, je suis tout seul dans la samba, et
je me fais larguer par la dyane où ils sont 4 dedans dans la montée des
soldats à Caluire, je pense me rattraper dans la descente avec les virages, en
fait c'est là que la dyane disparait de mon champ de vision, me mettant un
vent phénoménal. Je commence à réfléchir comment 29 ch peuvent être aussi
efficaces...
J'achète une Talbot samba, et je découvre le bonheur de rouler dans une petite voiture (1m50 sur 3m50 de long) qui se faufile partout, assez grande à l'intérieur pour dormir dedans ou partir en rando 400 kms aller et retour à 4 avec les sacs à dos, duvets et tente, bonne rouleuse qui enquille sans fatigue les kms même à travers les routes de montagnes ou sur autoroute, moins de 5 l aux 100, le bonheur quand on vient d'une horizon automatique qui pompait ses 8 l aux 100, assez haute pour faire du tout chemin, qui se transforme en camping car pour une virée de 3 jours sur la côte, suffisamment solide pour encaisser des têtes à queue à 90 km/h dans les rambardes de sécurité sans broncher, à part un cabochon arrière, un entretien quasi nul et un coût de revient kilométrique ridicule (30 cts de francs / km pour l'assurance, la vignette, les autoradios, les CBs, les autocollants de jacky, l'amortissement du prix d'achat, etc. et 40 cts de francs/km pour l'essence à 4,5 francs le litre...), bref, le bonheur... sans le plaisir de la conduite, et le regret du toit ouvrant trop petit pour admirer la montagne au dessus sur la route Napoléon. Décision : acheter une ancienne pour le plaisir de conduire et un cabriolet pour s'en mettre pleins les yeux.
Cette ancienne sera en complément de la moderne.
J'étais en effet encore loin d'imaginer qu'il existait une voiture qui pouvais en plus combiner tout ça avec les avantages de la petite voiture plus les intérêts de l'utilitaire et du tout terrain, sans compter la convivialité du milieu deuchiste...
à suivre...