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Nature Humaine (amocalypse)
Méhari>Aventures>Vécu>Inondation

Première version: 2009-01-25
Dernière version: 2009-05-15

23/01/2009 - 2m d'eau

Toujours dans la série "La méhari et les catastrophes naturelles", après la neige voici la pluie.

Sommaire de la page

De l'eau jusqu'aux pneus

Présentons un peu le tableau. Ça fait 3 mois que le méhari n'a pas bougé de son marécage, on s'en sert de banque de pièces pour réparer la seule 2cv qui roule. Donc elle ne peut plus démarrer de par elle-même.

Le vendredi à 13 h, j'apprends qu'une tempête similaire à celle de décembre 1999 va frapper, Klaus de son petit nom. Vent à 150 km/h cumulés avec 50 mm de précipitations, ça risque de donner en effet avec les 40 mm tombés hier.

En rentrant du boulot je vais faire un petit tour rapide, et en effet le champ est tout inondé, presque à son niveau le plus haut que j'ai vu.

Rien d'affolant, je vais curer les fossés qui encombrés de feuilles mortes, n'assument plus leur rôle d'évacuation et la maison à les pieds dans l'eau.

1h30 après, Fleur vient me dire que la méhari est dans l'eau. Je sais je lui réponds. Oui mais quand même, qu'elle rajoute. Oui mais c'est pas grave, je lui réponds toujours pas inquiet, c'est les pneus c'est pas grave.

Euh, c'est un peu plus haut que les pneus quand même ... qu'elle rajoute!

Mode dégouté ON



Bon, de toute façon maintenant c'est trop tard, et à priori vu que ça fait 5 heures que ça pleut plus ça devrait pas monter plus haut. Je continue à curer les fossés.

Un peu plus tard, comme l'eau continue à monter, je gonfle le bateau pneumatique de gamin pour faire le tour et voir les dégâts, malheureusement il se dégonfle (si encore je gonflais pas à la bouche!), à 8 euros au bout de 2 ans fallait que ça arrive maintenant! Je parviens néanmoins à faire un petit tour autour de la voiture voir les dégâts dans le moteur.



Et ben ça monte encore!

Le tour des dégât dans le radeau Titanic


La bérésina...

Ca commence
Et non, malgré les apparences une méhari c'est pas amphibie! Ça flotte pas ça coule. Aller, la photo à de la gueule, ça valait la petite trempette!

Le moteur à eau

Le démarreur est sous l'eau, l'araignée aussi, donc l'eau via le trou de décantation est rentrée dans les cylindres...
Une forte odeur d'huile de boite, via le soufflet du levier de vitesse ça doit faire une bonne mayonnaise maintenant. On voit les tâches d'huile qui flottent à la surface, un écolo comme moi s'en veut énormément.
L'allumage électronique n'en parlons pas, en plus ça doit rentrer dans le carter moteur via les micro turbines d'arbre à came et de vilebrequin censée faire sortir l'air. De toute façon les segments ne sont pas étanches, ça fait 3 heures qu'elle est sous l'eau la titine.
L'échappement doit être complètement noyé, et j'espère que les soufflets et joints de réservoir d'essence ne sont pas trop poreux!

Bientôt ça va rentrer par le puit de jauge...


Le maître cylindre, dont la fuite provoquant la perte du LHM au bout de 2 jours a participé à l'arrêt de la voiture. Si ça fuit d'un côté c'est que l'eau peut rentrer par l'autre non?
Le régulateur de ma simca 1100 de 78, je crois qu'il aura mérité un peu de démontage!

La pêche au gros

A la fin, mon bateau ressemble au radeau de la méduse et prends eau de toute part. Je baigne dans l'eau, mes bottes sont remplies (pour présenter l'ambiance, il doit faire 4°C dehors, l'eau est encore plus froide, je suis trempé jusqu'aux os, il doit être 23h et je suis crevé d'avoir brasser de la terre imbibée d'eau et des feuilles mortes sur 200 m de fossé).

Même si à ce moment là c'est plus un dodo sous la couette au chaud qui m'attire, plus que le fait de plonger sous la voiture dans une eau boueuse et glacée pour atteindre le crochet de barre de remorquage, avec Fleur on se motive à aller chercher le tire fort. Ne serait-ce que pour l'huile de moteur et de boîte qui doit commencer à se répandre dans l'eau de la rivière, je croyais que le moteur était étanche et bien non, mais on verra ça plus tard. Bref, pas super écologique...

Quand on revient, les phares avant de la méhari sont complètement sous l'eau et les feux arrières commencent à baigner. La crue à pas l'air de vouloir s'arrêter, quand on pense qu'ils annoncent 50 mm de pluie le lendemain!!!
Je regonfle le bateau (tout à la bouche, pas le temps de chercher où serait le gonfleur), je me lance avec le bateau pour atteindre la méhari sans trop ramer avec les mains (l'eau est glagla!), je remonte le pull le plus haut possible avant d'attacher le crochet du tire fort sur l'anneau de remorquage arrière en plongeant le bras à tâton sous l'eau. Heureusement que sur une méhari il est pas trop loin sous le châssis.


Et hop, on sort la méhari de l'eau comme une belle prise de pêche. Le niveau d'eau dans la caisse baisse au fur et à mesure, et une fois sur le chemin elle finit de s'égoutter à grand bruit.
Sur le coffre, ce qu'il reste de mon bateau.

On se motive à faire la même chose pour la 2cv4 orange, je regonfle le bateau, et là par contre je peste contre le crochet de remorquage si loin sous le châssis. Le bras est trempé, j'en ai jusqu'à l'épaule, je sens plus mes mains, il est temps d'en finir.


La titine est un peu triste...

Puis ensuite vite dodo pour affronter la tempête du lendemain avec les bâches sur le toit, mais là c'est une autre histoire!

L'égoutage

Bref, les semaines qui ont suivis, j'ai dû faire 5 vidanges. La première était marrante, j'ai commencé par la boite, et j'ai vidé 2 l de flotte, avant de voir arriver un peu de marron foncé sur les dernières gouttes qui tombent. Le compartiment est poisseux de graisse de partout.
J'enchaîne ensuite avec la vidange moteur, là je laisse s'écouler les 4 litres de flotte directement par terre avant de vite remettre le bac dessous pour le dernier demi litre d'huile qui était resté coincé en haut du carter moteur.

J'ai fait tourner à la main le moteur, revidangé pour enlever l'eau, ensuite plus d'allumage, au démontage je m'aperçois que l'allumage électronique était rempli d'eau, ça devait faire court circuit, mais après séchage il est reparti comme en 40.

Et le dernier avatar de cette histoire (si l'on excepte les bruits de boite qui sont devenus plus présents, mais à 300 000 kms c'est peut-être normal) fut l'explosion de tout un côté du pot d'échappement, qui a disparu sans laisser de traces au bout de 300 kms.
la remise
J'étais dégouté car c'était un pot Citroën d'époque comme neuf, et que ça devient dur d'en trouver qui se montent tous seuls sans forcer.
Lors de son changement, j'ai démonté le filtre à air et c'est là que je me suis aperçu qu'il était complètement rempli d'eau et d'huile (j'ai pas du tout pensé à le regarder), peut-être l'incorporation d'une trop grande quantité d'eau dans le cylindre à provoqué les explosions néfastes au pot d'échappement.

à suivre...


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