Nature Humaine (amocalypse)
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survie>La maison flottante
Première version: 2017-10-18
Dernière version: 2018-10-31
Sommaire de la page
Rappel des avertissements préalables sur les sources des infos de cette partie.
Cette page reprend la 2ème nouvelle de Nancy Lieder, en version allégée.
"La maison-flottante" est le deuxième livre de Nancy, finalisé en 2009 et jamais traduit en français.
Dans le premier livre, le passage, Nancy Lieder développait la façon dont plusieurs groupes survivaient immédiatement après le passage de Nibiru, en évoquant brièvement une ville flottante.
Dans ce livre 2, Nancy Lieder développe la notion de survie sur l'eau pour combler le manque de terres en certains endroits surpeuplés de la planète. De même que le devenir des groupes humains plusieurs années après le passage de Nibiru.
Comme pour la nouvelle "le passage", ce texte a dû être écrit avant 1999 dans l'ensemble, d'où l'absence de notion d'internet ou de téléphones portables, la présence de travailleurs russes suite à l'effondrement de l'URSS, etc.
Vous retrouverez si vous le désirez le texte d'origine en correspondance avec la version traduite dans ce fichier texte. Comme pour "le passage", il s'agit avant tout d'un scénario, c'est pourquoi, dans la version développée dans cette page, j'ai compacté l'histoire en la débarrassant de ses lourdeurs et descriptions inutiles.
"Maison-flottante" est la traduction de HouseBoat (péniche), péniche est un terme ambigu car c'est aussi en français un type de bateau servant au transport de matériel en navigation fluviale, alors qu'ici on parle plutôt de cabanes sur un radeau ou un bateau de conceptions différentes, comme un assemblage de bouteilles vides, de troncs, de bateau dédié, etc.
passage = événement lié au passage de Nibiru près de la Terre. Comme tous les 3600 ans, ce passage consiste en des séismes records, des tsunamis de 300 m de haut sur les côtes et les terres basses, et un ouragan généralisé. S'en suit une orogénèse accélérée (formation de montagnes), une dérive des continents accélérée (changements de climat local, déformation des continents, écartement des failles entrainant des rivières qui s'élargissent), une fonte générale des glaces et un réchauffement des océans entraînant une hausse progressive du niveau de la mer, jusqu'à 200 m de haut au bout de 2 ans après le passage. Ces cataclysmes sont tellement importants qu'ils provoquent un effondrement civilisationnel (infrastructures trop endommagées pour qu'un gouvernement centralisé subsiste).
eau libre = eaux naviguables (suffisamment profondes pour ne pas accrocher le fond du bateau, et éloignées des berges)
eau profonde = grande profondeur, centre des anciennes rivières, éloigné des rives, plus loin que les eaux libres peu profondes (mais eau libre quand même vu qu'on peut naviguer dessus).
Quartier des affaires = Centre-ville aux USA, où sont concentrés les bureaux et commerces.
Ce conte décrit la vie sur une maison-flottante dans l'après-passage.
Le pole-shift (basculement des pôles géographiques) s'est produit et les océans vont monter à plus de 200 mètres en raison de :
L'élévation du niveau de la mer se produit lentement mais sûrement, obligeant les survivants à déménager lorsqu'ils découvrent que l'inondation ne recule pas.
Finegan Fine, un rescapé, a trouvé une place, dans ce nouveau monde, en dirigeant un bateau, construit pour le commerce, le long du nouveau littoral. Finegan parcourt des rivières qui continuent à grossir en s'étalant sur les terres.
Le thème principal est l'adaptation sociologique de la population au manque de secours et à la montée des eaux après les cataclysmes. Finegan rencontre des survivants de tous les horizons :
Un deuxième thème est la dévastation elle-même, qui est globale. La Floride est sous l'eau, piégeant ceux qui se sont attardés trop longtemps. Les agglomérations construites sur les berges des rivières sont de plus en plus inondées, obligeant souvent les gens à déménager à plusieurs reprises. Les satellites ont été détruits par les pluies de météores, donc les communications se font au mieux par ondes courtes. Tout le monde ayant été touché, le sauvetage par l'état n'a même pas été envisagé. Chacun est livré à lui-même.
Un troisième thème est les techniques de survie. Les survivants s'adaptent en mangeant des aliments atypiques mais hautement nutritifs. Ils vivent dans des cabanes de fortune et des tentes. L'électricité est produite à partir d'éoliennes ou de pédales. Le troc et le don sont les seuls modes d'échange, le dollar est évidemment mort.
Un quatrième thème est la façon dont les gens réagissent à la crise :
Les survivants sont autonomes et doivent compter sur la débrouillardise et la coopération avec les autres pour survivre. Ceux qui maltraitent les autres se retrouvent sans provisions ni amis en temps voulu.
L'humidité et la mousse espagnole qui pendent des arbres sur le littoral de Géorgie est un paysage habituel. Le fait que le littoral soit inondé, par contre, est complètement inhabituel.
Les toits des maisons et la cime des arbres sortent de l'eau calme, qui clapote doucement sur les pelouses des lotissements de banlieue.
Une maison-flottante est attachée à un tronc d'arbre robuste, tronc qui dépasse des eaux de crue. La maison-flottante est solidement construite. En dessous d'une plate-forme (formant le pont), sont fixés des flotteurs métallique en forme de tubes. Sur le pont, une petite maison de plain-pied au centre (1 seul étage), laissant un peu de place sur le pont pour circuler tout autour. Mais cette maison-flottante n'est pas neuve, elle est bien usée, avec la lazure anti-vers endommagée et des tuiles de toit manquantes ici et là. Et surtout, elle est très encombrée.
Des bacs de légumes sont empilés les uns sur les autres. Des moteurs et des pièces mécaniques sont entassés en tas aux 4 coins de la maison-flottante, placés ainsi pour l'équilibre global. Il y a des crochets muraux partout où l'on peut placer en placer un, sur lesquels sont accrochés des boucles de fil de pêche, des fils et des cordes.
Les boîtes sont empilées, les petites boîtes sur les plus grandes. Certaines des boîtes en bois ont des tiroirs coulissants. De larges récipients en plastique sont empilés ici et là, mais seuls quelques-uns sont étiquetés. Les bâches pliées sont sur le dessus d'une pile de boîte, surmontée par le filet de pêche, qui a été jeté là pour sécher après une nuit de pêche.
Des poteaux sont fixés aux quatre coins de la maison-flottante. Des fils sont tendus entre ces poteaux et la maison.
Sur un fil, du poisson frais, éviscéré et sans tête, est suspendu par la queue, afin de s'égoutter et sécher. Les poissons sont accrochés au fil par une attache en fil de fer. Cette attache est constituée d'un côté d'un nœud coulant (dans lequel est glissé la queue du poisson), et de l'autre côté de l'attache un crochet afin de suspendre rapidement le poisson sur le fil.
Sur un autre fil, un drapeau confédéré est accroché à côté d'un drapeau américain. Sur un autre fil encore, quelques vêtements attrayants, suspendus pour annoncer qu'ils sont à vendre ou à troquer.
À l'arrière de la maison-flottante, se trouve une extension, comprenant une roue à aubes immergée jusqu'à l'axe. Le constructeur de la maison-flottante a bricolé cette roue à aube en plaçant de larges pagaies en bois parallèles à l'axe de la roue; afin d'obtenir les pales de sa roue à aube. La roue tourne quand il pédale sur un pédalier de vélo. La selle de vélo est remplacée par une chaise inclinée sur l'arrière, le combiné assise + dossier étant plus confortable qu'une simple selle de vélo.
Cette maison-flottante est donc une sorte de gros pédalo. Elle est dirigée par un gouvernail attaché à un levier, actionnable depuis la chaise de pédalage.
Un groupe de mouettes s'approche, saluant l'aube avec leurs cris. Les mouettes plongent vers le poisson suspendu sur les fils. Les appels rauques des mouettes ont réveillé Finegan, qui sort en trébuchant de la maison, les yeux bleus, la chemise à moitié tirée de son pantalon, pieds nus, et agacé. Il agite les bras en direction des mouettes pour les faire fuir :
Arrrgh. Allez attraper vous mêmes vos poissons !
Barney, le chien de Finegan, un mutt avec une jambe arrière manquante, claudique derrière lui, jetant un ou 2 aboiements sans conviction en direction des mouettes. Barney est habitué aux mouettes, elles ne représentent pas une menace pour lui.
Finegan approche une caisse en bois des poissons, décroche rapidement les poissons, les laissant tomber dans la boîte en bois. Finegan recouvre la boîte d'un couvercle en bois à portée de main.
Finegan plonge ensuite un seau bosselé dans l'eau, puis le vide sur le pont de la maison-flottante, nettoyant ainsi les boyaux et le sang restants. Il attrappe le filet de pêche posé sur la bâche et le suspend sur le fil où se trouvaient les poissons.
Tout est maintenant prêt pour un voyage dans l'une des nouvelles baies qui ont été formées par l'inondation. Le but de ce voyage est de faire du commerce de marchandises, et la récupération de matériel qui pourra ensuite être troqué. Finegan tire sur la corde qui attache la maison-flottante à un arbre immergé, ramenant la maison-flottante près du tronc en quelques mouvements de bras. Finegan note que le point d'attache est de quelques centimètres sous l'eau. Finegan regarde Barney et marmonne :
Encore en train de monter.
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Finegan est assis sur la chaise de pédalage. Finegan rétropédale pour s'éloigner de l'arbre. Satisfait de la distance prise par rapport aux arbres, Finegan appuie lourdement son dos sur le dossier de chaise, poussant agressivement avec ses jambes maigres, et la maison-flottante remonte lentement un ravin nouvellement inondé.
Une route de campagne d'un côté du ravin plonge et disparaît dans les eaux troubles. C'est un paysage de paturages séparés par des haies d'arbres. L'inondation est récente, mais définitive.
Finegan maintient la maison-flottante centrée dans le ravin inondé, en faisant attention à ne pas accrocher des arbres submergés. En effet, leur cime affleure le bord de l'eau, sans le dépasser, donc est pratiquement invisible. Le risque est soit de détruire les flotteurs de la maison-flottante, soit de la coincer sans qu'on puisse l'en déloger, ou non sans beaucoup d'efforts.
Bien que la maison-flottante se déplace lentement, elle se déplace régulièrement. Surchauffé par l'exercice, Finegan enlève sa chemise et la jette sur une pile de boîtes à proximité.
La maison-flottante s'approche d'un toit qui s'élève au-dessus de l'eau.
Par ici. Par ici !
Une femme âgée est assise sur son toit, pieds nus et s'accroche au sommet du toit avec une main tremblante, tout en agitant l'autre main pour faire signe à Finegan. Elle porte une robe d'été, légère et légèrement humide autour de son corps mince.
Finegan laisse dériver la maison-flottante, comblant l'écart. Il se dirige vers l'avant du bateau, attrape un gros grappin sur une corde et le jette sur le toit à l'extrême gauche. Il tire plusieurs fois sur la corde pour que les crocs s'accrochent bien au toit, puis jette un autre crochet à l'extrême droite du toit, faisant de même.
Disparaissant dans sa maison, Finegan ressort avec un escabeau usé, avec lequel il parvient, non sans mal, à monter sur le toit.
D'une voix tremblante, May, la femme âgée, résume sa situation désespérée :
Mon gendre a emmené la famille à terre hier. Il était censé revenir pour moi.
Finegan tend sa main libre :
Je vais vous aider à descendre. Vous ne pouvez pas rester ici.
May, aidé de Finegan, se laisse glisser le long du toit. Quand ils arrivent au bord du toit, elle se fige. Après un temps d'attente, voyant que la situation ne se débloquera pas, Finegan attrape soudainement May avec ses deux mains et fait basculer le bas du corps de May au-dessus du bateau. Elle se retrouve alors suspendue au-dessus de l'escabeau.
Placez votre pied maintenant.
Voyant qu'elle a prise sur ses pieds, Finegan lâche une main d'abord, puis l'autre. Finegan libère ensuite les 2 grappins, et se remet sur l'escabeau au moment où la maison-flottante commence à s'éloigner.
Juste pour demander, vous avez des boissons alcoolisées dans cette maison ?
May le regarde comme si le diable venait d'apparaître.
De l'alcool ? Seigneur non !
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Plus loin en remontant le ravin, le terrain devient moins arboré, mais est toujours plongé dans l'eau. Une ferme se trouve au sommet d'une colline. La ferme est penchée en oblique, avec une partie du toit arrachée et jetée dans la cour.
Il y a des tentes dans la cour, la plupart faites de bâches et de couvertures. Une douzaine de personnes - hommes, femmes et enfants - sortent des tentes, ou se lèvent de la table de pique-nique où elles étaient assises, et montrent du doigt la maison-flottante qui approche.
Finegan amarre la maison-flottante avec sa paire de grappins. Il tire une planche se trouvant entre des boîtes et la pose sur le rivage. Il traverse cette planche-passerelle pour saluer ceux qui accourent de la ferme.
Je suis Finegan Fine, commerçant. J'ai des choses que vous cherchez sans aucun doute. Et quelles choses inutiles avez-vous que vous souhaitez vous débarrasser ?
Une amie de May, au fond du groupe, la reconnaît.
Nous étions tellement inquiets pour toi.
Voyant que May n'est pas accompagnée de sa famille, elle semble perplexe.
Où est la famille ?
May, qui finit de traverser prudemment la passerelle, lui répond une fois sur la terre ferme :
Ils sont partis dans un bateau hier. Quelque chose a dû arriver parce qu'ils étaient censés revenir pour moi.
May a l'air un peu consternée, mais son amie a durci son visage :
Je n'ai jamais aimé cet homme.
Les 2 amies remontent la colline, le bras de l'amie autour du corps fragile de May.
Finegan négocie avec la matrone de la ferme. Elle se plaint que le groupe resté avec elle ai tendance à tout manger.
Prêt à troquer, Finegan dit :
J'ai du bon poisson, frais d'hier soir. Si tu me laisses dîner, je serais obligé de vous l'apporter.
Finegan approche un landau rouillé d'enfant, qui lui sert aujourd'hui de chariot / brouette à tout faire (on déplace un poids plus lourd en le faisant reposer sur une ou plusieurs roues, la force musculaire ne servant qu'à déplacer l'ensemble). Finegan mets dans le landau la boîte en bois avec le poisson dedans. Ils montent la colline, côte à côte, tout en bavardant.
Comment as-tu attrapé tout ça? Avec la canne à pêche nous en attrappons seulement un de temps en temps.
Le ciel commence à virer à l'orange, signalant la tombée du jour.
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Les poissons grésillent dans une poêle placée sur un feu de camp. Finegan est en train de discuter avec plusieurs personnes, au-dessus d'une pile de bric à brac qui a été assemblée. Il y a des enfants dans le groupe, curieux comme toujours.
Un homme arrive en courant, en tenant ce qui ressemble à une installation radio, y compris un long fil rigide qui a été utilisé comme une antenne. Finegan prend la radio dans ses mains et le regarde, parlant à l'homme en même temps, et regardant le toit.
Vous ne pouvez rien obtenir de là-haut?
L'homme secoue la tête.
Pas récemment. Je pense que le pylone d'émission hertzienne est tombé.
Le groupe se dirige maintenant vers la table de pique-nique, en prévision du souper. La matrone prends Finegan à l'écart. Elle fait semblant de troquer les poissons de Finegan par un sac d'oignons qu'elle porte d'une main, mais le but de la conversation est tout autre :
J'ai une faveur à demander. Nous avons le petit Joey ici, coincé ici avec son grand-père quand les eaux ont commencé à s'élever. Le grand-père est mort hier, et le garçon veut rentrer à la maison. Ramène le garçon et le corps à la famille. J'ai peur que si tu ne le fais pas, quelqu'un ici finira par manger le corps.
Finegan hoche la tête pour indiquer son accord, puis va rejoindre un ancien. Finegan désespére de trouver des boissons alcoolisée, cette question commençant à monopoliser tout son esprit. Pour lui, la disparition de l'alcool facile d'accès est la pire chose provoquée par l'inondation.
L'ancien, où est-ce que tu cache l'alambic?
Le vieillard rit et pointe du doigt l'eau.
Là-bas, dans le déluge.
Le lendemain matin, Finegan a des passagers supplémentaires sur la maison-flottante. Joey dort à côté de son grand-père mort, le corps ayant été enveloppé dans un drap. Joey a un bras sur la poitrine du cadavre, la tête reposant sur l'épaule de son grand-père, malgré les mouches qui commencent à bourdonner. Finegan est debout à l'entrée de la maison, les bras croisés, regardant la scène et réfléchissant.
Barney dormait à côté de Joey, mais lève les yeux vers Finegan, le regardant dans l'expectative. Sentant Barney bouger, Joey se réveille. Il pointe son doigt à travers l'eau.
Nous vivions là-bas, derrière cette colline.
Voyant le nuage de mouches qui bourdonnent, Finegan cherche une solution rapide.
Tu as déjà entendu parler d'enterrement en mer?
Joey est clairement inquiet d'être séparé du seul être constituté de la même chair et même sang, même si la chair et le sang ne sont plus trop réactifs.
Mais alors je ne pourrais jamais aller visiter mon grand pa !
Finegan délie la maison-flottante et pédale vers les eaux profondes, loin de tout danger d'arbres immergés. Joey est à l'avant du bateau, se tenant sur l'un des poteaux d'angle, montrant du doigt à chaque fois qu'il voit un point de repère qu'il reconnaît dans le paysage chamboulé.
Le cadavre a été déplacé jusqu'à l'avant du bateau et positionné de façon à ce qu'il soit assis, comme si grand-père participait au retour. Les mouches sont devenues plus épaisses maintenant, bourdonnant dans des essaims en colère.
Alors que la maison-flottante se déplace parallèlement au nouveau littoral, elle contourne la colline que Joey avait pointée du doigt, et Joey peut soudainement voir l'endroit où se trouvait sa maison.
Son visage se décompose, Joey trébuche en arrière et tombe sur les genoux de grand-père. Joey balaie les mouches bourdonnantes et commence à paniquer. Il se remets sur ses pieds et saute sur le toit, où il peut faire face à Finegan.
C'est la maison, là, dans l'eau!
La maison de Joey, un ranch de banlieue d'un étage, est située à flanc de colline, avec un sous-sol débouchant sur le jardin arrière. Le sous-sol est aujourd'hui inondé sous 1 mètres d'eau. La maison semble être déserte.
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Finegan et Joey se dirigent vers les portes coulissantes du sous-sol. Joey appelle sa mère et son père, mais la maison est vide. Finegan tire sur les portes coulissantes et après quelques à-coups parvient à en faire glisser une. Ils pataugent dans le sous-sol, une salle de jeux avec une table de billard. Finegan se dirige droit vers le bar et commence à fouiller. Il trouve une bouteille de whisky à moitié remplie et la regarde avec satisfaction, la met sur le comptoir et continue à chercher.
Joey grimpe les escaliers à la recherche de sa famille, puis revient :
Ils sont partis.
Finegan a sa bouteille de whisky et quelques autres boissons alcooliséesà moitié remplies. Les bouteilles sont dans un seau à glace, caché sous son bras :
Ont-ils laissé une note?
Une fois à l'étage, Finegan et Joey regardent autour de la table, la porte du réfrigérateur, le miroir de la salle de bain et le comptoir de la cuisine, mais ne trouvent aucune autre indication que celle d'une panique désorganisée. Certains vêtements ont été laissés sur le canapé. Un verre de jus est à moitié vide sur le comptoir de la cuisine.
Finegan entre dans la chambre à coucher principale mais s'attarde à la porte, comme s'il ne voulait pas envahir le sanctuaire de la chambre nuptiale. Il remarque une photo du couple le jour de son mariage, et retire la photo du cadre, en la remettant à Joey.
Ça te sera utile. Tu pourras montrer aux gens à quoi ils ressemblent.
Joey prends un air solennel. Il met la photo dans la poche de sa veste. Finegan toussote et se retourne, hochant la tête en direction de la cuisine.
Voyons ce que nous pouvons trouver d'autre qui sera utile.
Finegan met une main sur la tête de Joey, puis tapote son épaule :
Quelque chose de spécial que tu aimerais emporter ?
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Finegan et Joey retournent à la maison-flottante avec leurs bras pleins de butin. Ils pataugent dans l'eau, jusqu'à la taille pour Joey. Finegan a plusieurs pots et casseroles et une cafetière ainsi que son précieux seau d'alcool. Il a attaché tout cela avec un cordon de rideau, et a lancé le tout sur son épaule afin qu'il ait un bras libre pour aider Joey.
Joey a un paquet de vêtements, attaché comme un paquet de Noël par un autre cordon de rideau. Le paquet comprend ses vêtements - des changes et des vêtements appropriés pour diverses saisons - et un avion jouet, télécommandé, qui sort des vêtements. Joey a tout cela en équilibre sur sa tête. Il s'est changé et porte un maillot de bain, plus pratique, mais porte toujours sa veste.
Finegan lance son butin sur le plancher de la maison-flottante et aide Joey à faire de même avec son colis. Puis Finegan revient en arrière pour décrocher les grappins emmêlés dans les arbustes où il a ancré la maison-flottante.
Joey est toujours en état de choc, fixant son grand-père assis. À présent, le cadavre est presque recouvert de mouches et de divers insectes qui tentent de se frayer un chemin à travers le drap qui recouvre le cadavre comme une momie. Joey est devenu résigné. Il se tourne pour regarder Finegan, qui patauge à l'arrière avec les grappins maintenus en l'air.
En quoi consiste l'enterrement en mer ?
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Le lendemain matin, Joey est debout, regardant Finegan qui est évanoui, ivre, sur le pont. Le seau à glace et les bouteilles vides sont éparpillés près de lui. Finegan ronfle bruyamment, étendu sur son dos avec les deux bras écartés.
Joey ramasse les bouteilles vides et les jette dans l'eau, un regard dégoûté sur son visage, mais Barney lèche Finegan sur le visage. Abandonnant Finegan, Joey sort de l'autre côté de la maison-flottante et attrape le filet, Barney sur ses talons.
Viens Barney, allons pêcher du poisson.
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Joey trie ses prises, un conglomérat de petits poissons, de crabes, de brindilles d'arbres et parfois de bouteilles de Coca Cola. Il jette ce qu'il ne veut pas dans l'eau, et met le poisson qui frétille et les crabes dans une boîte. Barney a le nez dans la boîte, curieux et peut-être aussi un peu affamé, mais recule rapidement quand un poisson s'ébat ou qu'un crabe claque ses pinces.
Finegan se traîne à l'avant du bateau, s'accroche aux appuis, pas trop sûr de son équilibre. Il protège ses yeux de la lumière du soleil, bien que tous les jours soient lugubres et uniformément gris ces derniers temps. Finegan tient une bonne gueule de bois.
Je suppose que vous deux voudriez petit déjeuner.
Puis, rotant et essayant de surmonter l'envie de vomir, main à bouche, il reconsidère la chose :
Ecoute, je vais te dire quoi faire. Tu cuisines.
Joey soulève une casserole d'eau bouillante d'un barbecue d'extérieur de camping, et la pose à côté, sur un tissu plié utilisé comme dessous de plat. Le barbecue portatif a des charbons allumés, mais est sur le bord extérieur de la maison-flottante, où toute chance d'incendie peut être contenue en poussant le barbecue dans l'eau. Un seau d'eau froide est à proximité, en tant qu'assurance. La maison-flottante est chargée de matières inflammables, et Finegan n'est pas un imbécile.
Joey pose sur la grille de barbecue des filets de poisson et place quelques pommes de terre enveloppées dans du papier d'aluminium dans les braises, pour les faire cuire. Barney regarde le cuisinier avec impatience, la langue haletante et bavante, les yeux suivants chaque mouvement que Joey fait.
Finegan a un pot de café fraîchement moulu sur le pont à côté de lui. Il tient sa tasse de café fumante dans les deux mains, se penche sur la tasse et regarde au-dessus de l'eau directement devant lui. Il gémit et se pousse d'un côté, d'une main sur un genou, l'autre main tenant toujours la tasse. Finegan retient son souffle pendant une minute, puis grimace. La gueule de bois peut être une chienne.
L'eau éclabousse sur les côtés de la maison-flottante. Finegan et Joey sont en train de sécuriser un peu d'équipement parce que le vent a repris. Alors que Finegan étale le filet de pêche sur un fil réservé à cet effet, il aperçoit 2 d'hommes dans une barque.
L'un des deux est debout et regarde dans l'eau. L'autre, un plongeur, surgit, essoufflé et tenant le bord de la barque pendant une minute avant de plonger à nouveau.
La curiosité de Finegan finit par l'emporter. Il agite ses bras et crie à la paire :
Bonjour, besoin d'aide ?
L'homme debout dans le bateau jette un coup d'oeil brièvement et fait un signe rapide, mais reste fixé sur l'endroit où le plongeur a disparu.
Voyant qu'il est ignoré, Finegan délie la maison-flottante de l'arbre où il a été amarré, et manœuvre la maison-flottante plus près de la barque. Laissant la maison-flottante dériver, il quitte son siège à la roue à aubes et s'avance pour engager la conversation.
Quel est le problème ?
L'homme dans le bateau le regarde brièvement :
Il y a un hors-bord là-dessous, et de l'essence.
Finegan montre vers le ciel.
Vous avez quelque chose de mieux à portée de main !
Finegan disparaît dans la maison, émergeant avec un livre en lambeaux sur la voile. Il feuillette des pages, puis tient le livre en l'air, ouvert par ses doigts écartés, pointant les illustrations sur la paire dans la barque. Le plongeur a refait surface et reprends son souffle, s'accrochant au bord de la barque. Finegan explique :
Tu pourrais monter une voile! Il y a toujours une brise ici. Je peux vous aider. J'ai les fournitures ici.
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La barque a été équipée d'une seule voile, les supports cloués sur le côté de la barque avec contreventement au fond de la barque. La voile peut balancer d'un côté à l'autre pour attraper la brise.
Alors que Finegan et Joey se tiennent sur le pont de la maison-flottante, agitant la main en signe d'au-revoir, la nouvelle voile a gonflé dans la brise du soir et la barque prend de la vitesse alors qu'elle se dirige vers le rivage.
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Plus tard dans la soirée, il y a plusieurs coups de feu tirés sur le rivage. Finegan s'approche de Joey et Barney, qui dorment sur le pont. Il secoue légèrement l'épaule de Joey pour l'éveiller.
Attrape Barney, et empêche-le d'aboyer en tenant sa gueule fermée. Il y a des problèmes.
Joey enroule les deux jambes autour de Barney, tenant sa bouche fermée d'une main, tandis que Barney lève les yeux vers Joey, ses yeux grands ouverts mais confiants.
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Quand Finegan a mis une certaine distance entre la maison-flottante et le rivage, il franchit le fouillis, s'avançant pour voir le petit-déjeuner. Joey est toujours assis avec Barney, mais ne le tient plus, le danger étant passé. Mais comme ils sont sur le point de se détendre, Finegan se fige, regardant vers les eaux profondes.
Finegan pointe vers un petit yacht, apparemment à la dérive, pas ancré. La maison-flottante dérive lentement vers le yacht, en raison du courant des eaux profondes. Finegan recule et pénètre dans la maison. Il tire un pistolet d'un tiroir et le fourre dans le dos de son pantalon à la taille :
Quelque chose ne sent pas bon à ce sujet.
Alors que la maison-flottante remonte presque jusqu'au bord du bateau, un homme trébuche dans la cabine, bouteille de whisky à la main, titubant légèrement. Il porte un t-shirt blanc moite et un pantalon bleu décontracté. Deux femmes émergent derrière lui, toujours en chemise de nuit. Finegan se présente :
Ohé ! Je suis Finegan Fine, commerçant.
Le plaisancier dit,
Nous cherchons de la nourriture, de la nourriture fraîche. Envoyé un homme sur le continent hier soir pour en chercher et ne le voit plus depuis.
Finegan, qui garde son esprit critique et d'analyse bien éveillé lors de discussion avec des inconnus louches, demande :
La nuit ?
Embêté d'avoir été mis au jour, car il est évident qu'ils ne voulaient rien faire d'autre que voler la réserve de nourriture de quelqu'un d'autre, le plaisancier répond :
Aaaaahhh. Nous ne voulions aucun problème, tu vois ?
Le marin perd l'équilibre et tombe contre la cabine, rebondissant sur la balustrade, qu'il saisit pour se redresser.
Tu as de la nourriture?
Finegan en rajoute :
Beaucoup. Des pommes de terre, des oignons, du chou et du poisson frais d'hier soir.
Finegan jette un regard à l'arrière du yacht, qui ne semble pas avoir d'appareil de pêche. C'est juste une embarcation de plaisance, pas prévue pour la pêche.
Vous ne pêchez pas?
Le plaisancier est hargneux.
Nous avons des réserves.
Là où il se mets en 4 pour les bonnes gens, Finegan a une aversion marquée pour ceux qui pensent que le monde leur doit la vie.
Qu'avez-vous en échange?
Le marin fouille dans sa poche et tire un rouleau de billets en l'agitant dans les airs.
Bon argent en liquide.
La femme du yachtman, la plus âgée des deux femmes, a l'air horrifié qu'il soit ivre et agite ainsi de l'argent devant un étranger. Elle pose sa main sur son bras, essayant de le faire disparaître. Il secoue sa main, agacé. Finegans dit :
Je ne peux pas utiliser ça.
Le plaisancier devient vraiment agressif.
C'est bon de l'argent liquide!
Finegan secoue la tête et pointe la bouteille de whisky à moitié vide que le plaisancier a balancé au loin.
Je prendrai un de ceux-ci, un plein, et quelques antibiotiques si vous en avez.
Le marin réfléchit un moment à l'affaire, puis se tourne vers les femmes debout sur le côté dans leurs chemises de nuit. Ils le regardent dans l'expectative, manifestement désireux de passer l'accord. Le navigateur agite son bras vers le pont entre lui et les femmes.
Finegan exige de voir la marchandise en premier, n'ayant aucune confiance.
Finegan se penche sur le côté, murmurant à Joey qu'il doit prendre des sacs plastique dans la maison, et les remplir du contenu des bacs à légumes et de la boîte à poisson.
La fille du navigateur, la plus jeune de la paire, se glisse dans la cabine et revient habillée en short et un t-shirt, pieds nus. Elle a une bouteille de whisky et une petite bouteille de pilules dans ses mains. Elle jette le whisky à Finegan et descend l'échelle de métal sur le côté du yacht pour lui remettre la bouteille de pilules. Finegan examine la bouteille et hoche la tête à Joey. Finegan n'a pas tourné le dos au yacht pendant tout le temps.
Joey est en train de farcir des légumes dans les sacs. Il sort un gros chou d'une poubelle, les feuilles extérieures s'enroulent et deviennent brunes sur les bords. Il sort quelques pommes, ridées de la déshydratation. Il sème plusieurs pommes de terre et un autre sac avec 6 oignons. Les poissons sont également ensachés, bien que certains soient mis de côté pour le petit-déjeuner de l'équipage. La fille remet les sacs à sa mère, puis grimpe elle-même.
Finegan se dirige en arrière vers la plate-forme de vélo à l'arrière de la maison-flottante, ne tournant jamais le dos au yacht, mais essayant de ne pas le faire trop ostensiblement. Il se mets à l'aise dans le siège et rétropédale en arrière jusqu'à ce qu'il y ait une certaine distance entre les bateaux. Finegan crie son au revoir :
Votre homme s'est fait tirer dessus hier soir.
La fille, qui se tenait debout devant le rail et qui regardait la maison-flottante, semble choquée et angoissée. L'homme qui faisait le raid de nuit était de toute évidence son mari.
La maison-flottante s'approche d'une grande île créée par la montée des eaux. C'est une colline entourée de vallées. Sur un versant, il y a un verger de noix de pécan, et sur un autre un verger de pêchers, mais de loin elles n'apparaissent que sous forme de forêts. C'est une terre située autrefois dans l'état de Géorgie.
Entre les deux versants il y a des arbres et des routes de campagne, qui plongent dans l'eau. L'île est large d'au moins 2 kms. La distance au continent semble être d'environ 400 m, pas loin, mais trop loin pour nager pour ceux qui ne sont pas en forme.
Joey est sur le toit, à l'affût de cimes d'arbres cachées qui pourraient causer des problèmes. Joey fait les 100 pas, se protégeant les yeux à l'occasion, et pointe du doigt vers la direction qu'il pense être la meilleure approche. Ils recherchent une pente abrupte, et non une pente graduelle, afin qu'ils puissent utiliser la passerelle et ne pas avoir à patauger dans l'eau.
Des gens à terre courent le long du rivage, suivant la maison-flottante. La moitié du groupe est blanche, l'autre afro-américaine. Les vêtements sont tous similaires, c'est à dire en lambeaux. Finegan dirige la maison-flottante près du rivage et s'avance pour mouiller avec ses grappins.
Reculez. Reculez!
La foule d'une douzaine de personnes recule de moins d'un mètre.
Reculez plus loin! Revenez en arrière.
La foule tourne et recule suffisamment. Finegan lance ses crochets sur la berge, puis déplace la planche et passe à travers. Joey est à ses trousses, et comme toujours, Barney reste derrière pour garder la maison-flottante.
Je suis Finegan Fine, commerçant. Vous avez l'air désireux de faire du commerce.
Un porte-parole du groupe dit :
Nous sommes piégés ! Pouvez-vous nous faire traverser ? Nous avons traversé l'eau à gué pour récolter les pêches et les noix de pécan. Nous sommes restés trop longtemps. L'eau est montée et nous a piégé sur cette colline devenue île.
Finegan réfléchit un instant.
Il reste des fruits ?
Le porte-parole est impatient.
Beaucoup. Nous avons prévu de tout ramener. Euh, nous pourrions vous en donner un peu.
Finegan rétorque :
Je vais vous dire ce qu'on va faire. Je vous fait traverser avec tout ce que vous pourrez porter. Mais le reste m'appartient.
Le porte-parole, le chef apparent des survivants échoués, regarde d'un côté à l'autre parmi les autres et voit qu'ils ont tous l'impression qu'ils n'ont pas le choix.
D'accord.
Ils commencent tous à réclamer la passerelle. Finegan dit :
Whoa! Où est le butin?
Le porte-parole a levé la main, essayant d'arrêter le brouhaha. Il se retourne, demandant au groupe de récupérer sa récolte et de retourner au bateau. Et Finegan les rassure :
Je ne vais nulle part. Je vous attends ici.
Un homme unijambiste s'est approché pendant ce temps, avec des béquilles. Il vient à peine d'arriver qu'ils se précipitent tous pour retourner récupérer la récolte. L'unijambiste s'arrête, consterné. Il soulève une béquille pour pointer les dos en train de disparaître.
Eh bien, je sais que je pue, mais ils n'essaient même pas d'être polis.
Finegan l'accueille à bord.
Montez. Ils sont juste allés chercher les marchandises.
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L'unijambiste est assis sur des caisses, ses béquilles à côté de lui et sa seule jambe valide placée devant lui, tendue. Ses cheveux noirs sont négligés et ses vêtements sales et déchirés. Il a une barbe courte, plus du manque de rasage régulier qu'une tentative d'avoir une barbe. L'apparence est la moindre de ses préoccupations. Joey est venu s'asseoir près de lui, Barney étendu à ses pieds. Joey est curieux et ne peut finalement pas contenir sa curiosité.
Comment as-tu perdu ta jambe?
L'unijambiste répond :
Accident, où j'ai travaillé. Bris de chaîne.
Il a jeté un coup d'œil à Joey pendant cet échange, jaugeant sa réaction. Joey rencontre ses yeux, pas honteux de sa curiosité car il voit que l'unijambiste n'est pas sensible/susceptible.
Est-ce que ça fait mal?
Joey saute de sa boîte et vient sur la jambe, son nez à quelques centimètres du moignon. Il met le doigt pour piquer le moignon, puis hésite, jetant un coup d'œil à l'homme sans jambes. L'homme sans jambes tapote son moignon, montrant à Joey que c'est tout bon.
Ne fais plus mal. Parfois, la jambe démange cependant.
Joey lève les yeux vers lui et sourit, puis revient à son siège sur la boîte. Il est devenu sérieux, réfléchissant aux problèmes de l'unijambiste. Celui-ci monologue :
J'avais l'habitude d'avoir un chèque tous les mois, mais pas plus. Ne ferait aucun bien de toute façon. Plus personne ne veut du papier.
L'unijambiste semble remarquer pour la première fois que Barney manque une patte arrière. Il pointe du doigt le chien.
Comment ça s'est passé?
Joey lève les yeux vers le haut tas de cartons où Finegan s'est posté. Le poste d'observation. Finegan raconte l'histoire :
Un requin petit marteau. Il avait pris une partie de ma prise, tirée sur le pont. Je suppose qu'il pensait que Barney était un meilleur repas. Je ne me le suis jamais complètement pardonné.
L'unijambistes, en tant que personne positive, donne une tournure positive à tout cela :
Il a l'air d'aller bien ! Moi aussi. Ça m'empêche de vider la marmite, c'est sûr.
Il jette un sourire à Finegan.
Les dames ont plus de compassion pour moi.
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La maison-flottante fait son dernier passage de l'île au continent, avec le dernier du groupe. Seulement quatre personnes à la fois ont été autorisées en raison du poids. Ils transportent autant de pêches et de noix de pécan qu'ils peuvent fourrer dans leurs vêtements ou suspendre sur leurs épaules.
Finegan a réparti ces quatre derniers afin que deux d'entre eux se trouvent chacun sur un côté de la maison-flottante. Le butin de l'île a été chargé dans des boîtes à l'avant. Joey réparti le poids d'avant en arrière. Il saute sur le toit de la maison pour le faire, portant les pêches et les pacanes dans un sac en plastique qu'il jette dans des boîtes à l'arrière. Finegan dit :
On est encore trop haut ici. Avancez encore, s'il vous plaît.
Pendant qu'ils attendent que les pales de la roue à aube descendent complètement dans l'eau, une jeune femme s'est déplacée vers l'arrière du bateau et flirte avec Finegan. Elle a une hanche sur une boîte et a relevé sa jupe, apparemment pour se tenir au frais dans la chaleur de midi, exposant une jambe attrayante. Elle porte une robe d'été décolletée, mais a de grosses bottes de cuir sur ses pieds. Elle continue à jeter un coup d'œil à Finegan, souriant. Elle est jeune, attirante et plantureuse.
Cet endroit a besoin d'une touche féminine.
Finegan a une bouteille de whisky à moitié pleine à côté de lui et a pris une gorgée de temps en temps, ceci étant son dernier voyage et la journée ayant été épuisante. Il essaie d'être modéré, compte tenu de la réaction de Joey lors de sa dernière ivresse, mais avale en douce une gorgée, à chaque fois que Joey a le dos tourné lors des nombreux voyages de Joey à travers le toit pour équilibrer la charge.
Rien de personnel, mais j'ai déjà les mains pleines.
La fille se penche en avant montrant son ample décolleté.
Pas comme si on mettait la main dessus.
Finegan lève la bouteille de whisky, rit et secoue la tête.
Ça ne le fera pas.
L'équipage de la maison-flottante est dans la maison, restant au sec, car il pleut à verse. La pluie tambourine sur le toit. L'eau de pluie s'écoule sur le côté du toit où elle est collectée dans une gouttière, de là jusqu'au coin de la maison-flottante où elle s'accumule dans un tonneau. Lorsque le baril est plein, il y a un bec de trop-plein qui se déverse dans une seconde gouttière, passant sur le côté de la maison-flottante.
De l'eau potable et de l'eau de cuisson est collectée régulièrement, car l'eau au large de la côte est de l'eau de mer.
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La maison-flottante est à environ 400 m du littoral, en eau libre où les arbres submergés sont peu susceptibles d'être rencontrés. Plus loin, à plus de 2 km, on voit dépasser de l'eau quelques sommets d'immeubles de grande hauteur. Il s'agit d'une petite ville, immergée en grande partie.
Finegan pénètre dans la maison et revient avec la radio qu'il a recueillie plus tôt à la ferme. Il accroche le long fil utilisé comme antenne en haut d'un poteau d'angle, de manière à ce que le fil reste en l'air le plus haut possible.
Finegan s'attend à ce que dans les bâtiments se trouve un émetteur à ondes courtes. Finegan tourne les molettes dans les deux sens, en collant son oreille au haut-parleur de temps à autre. Soudain, la radio grésille et une voix stridente se fait entendre.
MayDay. MayDay.
Finegan répond.
Quel est votre emplacement ?
Il y a une pause, car apparemment c'est la première réponse à l'appel depuis un certain temps. L'homme peut être entendu à la radio en train de parler à d'autres personnes dans la pièce.
J'ai quelqu'un.
Puis, parlant à nouveau dans le micro de la radio :
Floride, qui coule vite. Nous avons besoin de secours. Nous avons essayé de prévenir les garde-côtes. Pouvez-vous envoyer des bateaux ou des hélicoptères ? . . Au fait, qui êtes-vous ?
Finegan lève les yeux vers le ciel face a ces demandes irréalistes, sachant que ces personnes n'ont pas prêté attention à tous les signes avant-coureurs et n'ont pas réussi à agir seules quand elles auraient dû le faire.
Je suis un particulier et je ne pourrais pas vous envoyer de bateaux. Pouvez-vous voir le continent? Avez-vous quelque chose à portée de main qui peut flotter?
Finegan est conscient qu'ils peuvent voir le continent et ne sont pas aussi impuissants qu'ils le supposent... Il est habitué aux anciens capitaines d'industrie, aux citadins paresseux et aux politiciens, qui exigent tous d'être traités de la manière que celle à laquelle ils étaient habitués. L'homme dans les bâtiments immergés parle à nouveau à ses compagnons.
Pas de bateau de secours. Il demande si nous pouvons le faire nous-mêmes. Oui, bien.
Finegan continue.
Vous avez de l'eau en bouteille là-bas? Refroidisseurs d'eau? Des récipients vides?
L'homme n'a pas compris les intentions de Finegan.
Oui, nous sommes sur le point de manquer d'eau potable. Nous avons besoin d'aide ici, bon sang!
S'ils ignorent ses questions, Finegan ignore leurs demandes.
Vous avez des rallonges, du fil de fer, autour de vous ? Câblez/attachez avec ces fils une partie de ces récipients vides ensemble, comme un radeau. Tournez une table à l'envers et câblez-la aussi. Vous avez votre bateau.
Finegan entend la discussion à l'autre bout.
Il veut que nous le fassions nous-mêmes.
La maison-flottante a finalement été remarquée.
Hé, es-tu cette maison-flottante là-bas?
Finegan a mis en lumière leur mensonge.
Je pensais que vous ne pouviez pas voir le continent. Je ne suis pas un sauveteur professionnel, mais je resterai ici pendant que vous traverserez, gardant un oeil sur vous.
Les demandes et les mensonges ayant échoué, la manipulation est tentée,
Il y a des requins là-bas!
Mais Finegan résiste
Ils ont trop de morts pour se nourrir ces jours-ci. Peu probable.
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Une fenêtre juste au-dessus de la ligne de flottaison a été brisée. 2 hommes, dont l'un corpulent, poussent le radeau (table attachée à des bouteilles d'eau) par la fenêtre, le laissant tomber dans l'eau. Ils ont un cable attaché à un côté du radeau, et se tiennent à l'autre bout du cable. 2 femmes restent en arrière.
L'un des hommes lance deux dos de chaise qu'ils ont l'intention d'utiliser comme pagaies. Les hommes descendent. D'abord le gros, assisté de la fenêtre par le mince qui tient sa main pour ne pas tomber trop brusquement. Puis le svelte saute, prenant le cable avec lui. Le radeau s'éloigne alors du bâtiment. Les femmes derrière lui ont l'air inquiètes, car elles sont clairement abandonnées.
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Le radeau de bouteille est à mi-chemin entre la maison-flottante et le gratte-ciel. Les deux hommes sont de chaque côté, pagayant de manière inégale, de sorte que le plus mince, qui est plus énergique, doit faire une pause de temps en temps pour permettre à l’homme corpulent de déplacer son côté du radeau vers l'avant. Sinon, ils auraient tendance à tourner en rond.
Soudain, la radio, qui est encore dans la main de Finegan, crépite :
Je pense que c'est le bouton ici. Bonjour?
Finegans dit,
Je suis là. Envoient-ils le radeau pour vous?
Une femme frénétique dit:
Ils nous ont quittés! C'étaient les seules bouteilles que nous avions. Ils nous ont quittés!
Finegan dit,
Je serai bientôt pour venir vous chercher. Y a-t-il quelqu'un d'autre là-bas, bloqué ?
La femme répond,
Juste nous 3. Il n'arrêtait pas de dire que la Garde côtière viendrait si nous avions des ennuis. Ils nous ont fait rester là en disant que tout allait s'arranger.
Finegan dit,
Je veux voir ces deux plus près de la côte avant de venir pour vous. Je ne veux pas qu'ils me poursuivent, si vous comprenez ce que je veux dire.
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La maison-flottante s'approche de la fenêtre brisée, où se tient déjà une femme à moitié sortie, assise sur le bord, prête à sauter. Au loin, sur le radeau, très près du rivage, les 2 hommes se tiennent debout et tendent le poing vers le gratte-ciel, manifestement fâchés qu'ils n'aient pas été secourus de la même manière.
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Trois femmes sont assises sur des boîtes à l'arrière de la maison-flottante, mangeant des pêches. Barney renifle la jupe de l'une des femmes et s'en va. Cela fait longtemps qu'elles ne se sont pas lavées. Finegan est à la roue à aubes, déplaçant la maison-flottante sur le littoral.
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On entend le bruit des applaudissements et des chants, et de la guitare. Un feu de joie flamboyant, autour les gens dansent. C'est une fête, soit pour célébrer quelque chose, soit pour simplement s'amuser.
Joey est à son endroit habituel sur le toit, faisant les cent pas, observant des arbres ou des objets sous la surface. Ils vont s'amarrer pour la nuit ici. Personne dans la fête ne remarque la maison-flottante, cette dernière glissant vers un endroit dégagé de la berge, s'ancrant avec les grappins et posant la passerelle.
A ce moment, leur approche est remarquée et un couple vient les saluer. La maîtresse du camp est corpulente mais amicale, son homme maigre et calme. Finegan se présente :
Je suis Finegan Fine, commerçant. J'ai des passagers qui ont besoin d'indications pour se rendre dans n'importe quelle base gouvernementale pour les aider à localiser leurs proches.
La maîtresse du camp sourit.
Tu plaisante ?! Nous avons encore ça ?
Finegan a fait cette déclaration uniquement pour faire comprendre à ses passagères qu’elles doivent se débrouiller toutes seules et ne pas s’attendre à recevoir de l’aide. Il hausse les épaules, reconnaissant la situation. La maîtresse du camp s'adresse aux passagères.
D'où êtes-vous?
Une des femmes montre de l'autre côté de l'eau, ce qui est maintenant l'océan mais qui était autrefois la Floride. La maîtresse du camp est habituée au migrations depuis la Floride.
Ummm. . La plupart des habitants de la Floride sont montés à Atlanta, mais je ne le conseillerais pas.
Les passagers semblent perplexes sur cette affirmation, obligeant la maîtresse du camp à expliquer :
Eh bien, les émeutes et tout. Entendu parler de ceux-ci. Le mieux est de rester loin des villes. Ils ont eu des zombies là-bas.
Alors que le couple se retourne vers le feu de joie, la maîtresse du camp regarde par-dessus son épaule, invitant avec un signe de la main :
Mais vous pouvez rester ici.
Les passagères sont figées, pas sûr de savoir comment procéder, alors Finegan rompt la glace en avançant allègrement :
Viens Joey, voyons ce qu'il y a à manger. Tu prends les pêches?
Joey a un sac de pêches et un autre de noix de pécan, leur contribution au souper commun. Joey court devant pour les donner à la maîtresse du camp.
Les passagères traînent derrière Finegan. En arrivant au feu, ils sont accueillis par d'autres qui ont été alertés par la maîtresse du camp. Certains mettent leurs bras autour des épaules pour réconforter. L'une des passagères tombe en syncope et est étreint par une autre femme.
Finegan s'éloigne avec Joey pour discuter affaires et voir ce que le groupe pourrait avoir à troquer.
Rapidement, Finegan attrape la main d'une femme souriante pour aller danser devant le feu, dans la zone de danse.
Joey continue à serrer les mains et se présente. Il tire la photo de ses parents de sa poche et la montre. Ceux qui regardent la photo secouent la tête.
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Barney dort à la porte de la maison-flottante, gardant les deux à l'intérieur. Une bouteille de whisky vide est à côté de Finegan, qui ronfle.
La maîtresse du camp monte sur la maison-flottante. Finegan se lève, groggy. La maîtresse du camp annonce, désignant Joey :
Garde le petit proche de toi maintenant, ok? On nous a signalé des disparitions d'enfants.
Finegan lève un sourcil et hoche la tête.
La maison-flottante se déplace au milieu d'une large rivière, une rangée d'arbres le long des deux rives. Les branches des arbres morts forment une barrière si épaisse qu'aucune approche de la rive n'est possible facilement. Finegan montre à Joey quelque chose sur la rive :
Qu'est-ce que c'est là-haut? On dirait une cabane.
Finegan ralentit son pédalage, laissant la maison-flottante dériver silencieusement. Plusieurs jeunes enfants sont regroupés, dans la cour de la cabane. Plus loin, Finegan aperçoit un endroit où il est possible d'accoster. Sans bruit, il désigne à Joey la langue de terre, voulant aller à terre pour voir ce qui ne va pas. Pourquoi n'y a-t-il pas d'adultes autour des enfants ?
Finegan pédale et dirige avec le gouvernail, tandis que Joey saute à l'avant de la maison-flottante pour jeter une corde sur une branche robuste. Ils sont en aval de la cabane et n'ont apparemment pas été vus par personne. Se suspendant à une branche, Finegan se jette sur la langue de terre. Il se tient aux branches pendant qu'il avance le long de la berge, marchant avec précaution en remontant vers la cabane.
Finegan s'approche de la cour, qui forme une cage entourée de grillage à poule, grillage tendu d'un arbre à l'autre et clouée fermement. La seule ouverture de cette cage vers l'extérieur est une porte de la cabane. Le grillage semble être enterré dans le sol, ainsi que tendu au-dessus de la tête, de sorte que l'escalade ou le tunnel ne sont pas une option d'évasion. Finegan tire légèrement sur le grillage pour le tester. Solide. Il semble évident que ce n'est pas une cour destinée à empêcher les enfants de tomber dans la rivière. Quelque chose d'anormal à lieu dans cet endroit.
La sizaine d'enfants blottis dans le centre sont jeunes, âgés de 3 ans à 7 ans environ. La plus âgée est une fille. Ils sont maigres, très pâles, très sales, et portent des vêtements en lambeaux. Les enfants se sont tus à l'approche de Finegan, silence remarqué de l'intérieur de la cabane. La porte principale de la cabane s'ouvre et une sorcière émerge.
Hey! Vous cherchez à acheter?
La sorcière est maigre, ridée, édentée, et a de longs cheveux gras qui pendent droit vers le bas, des mèches devant son visage. Ses vêtements flottent sur elle, comme si elle avait perdu du poids. Elle porte des pantoufles et des chaussettes qui tombent autour de ses chevilles. Voulant évaluer la situation, Finegan joue le jeu. Finegan montre la fille de 7 ans, debout à l'arrière du groupe d'enfants.
Combien pour la fille derrière ?
Comme les autres, la fille a un visage solennel, et est effrayée. Finegan sort une montre en or sur une chaîne en or, la balançant dans l'air devant la sorcière, mais elle objecte :
Aliments! Je veux de la nourriture. Sinon quelque chose d'utile, comme une arme à feu. Munitions.
Finegan remet la montre en or dans sa poche et, dans le même temps qu'il retire la main de sa poche, la retourne pour attraper son pistolet qu'il a glissé dans la ceinture de son pantalon à l'arrière. Pointant le pistolet sur la tête de la sorcière, Finegan dit :
Je viens d'avoir une arme à feu.
La sorcière se tourne vers la porte de sa cabane, mais Finegan l'attrape par la peau du cou. Avec le pistolet à l'arrière de son cou, elle n'a pas le choix et jette ses mains maigres en l'air. Finegan dit :
Nous allons laisser ces enfants sortir.
Finegan donne un coup de poing dans la direction de la porte de la cabane, tout en tenant fermement la peau de son cou.
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La sorcière est à plat ventre sur le sol, les mains et les pieds attachés derrière elle. La fille finit de ligoter la sorcière, tandis que Finegan tient le pistolet dirigé sur la sorcière. Il range son arme et teste les nœuds brièvement, leur donnant un à-coup. Soudain, la fille se lâche :
Elle a mis un chiffon sur ma bouche. Ça sentait.
La fille ne sait pas dire où se trouve l'endroit d'où elle a été kidnappée. Elle a l'air triste, jetant un coup d'œil sur le groupe d'enfants plus jeunes, maintenant sortis de la cage, mais toujours blottis ensemble :
Elle aime les plus petits. Ils sont plus faciles, je suppose.
Finegan entre dans la cabane et sort avec une bouteille marquée Chloroforme et un chiffon sale. La sorcière est furieuse :
Hey! Vous pouvez voler mes enfants, mais ne volez pas mes affaires ! Je dois vivre.
Finegan mouille le chiffon avec le chloroforme et l'applique sur le visage de la sorcière, le maintenant en place un moment. Toujours en train d'essayer d'évaluer la situation, Finegan demande :
Quelqu'un est-il venu ?
La fille dit :
Pas depuis que je suis ici. Elle a dit que si quelqu'un ne venait pas bientôt, elle devrait manger l'un d'entre nous.
Finegan regarde autour de lui, et remarque une barque tirée sur le rivage. Le bateau a l'air sain. Finegan formule son plan :
Venez les enfants, c'est l'heure du déjeuner. Avez-vous déjà mangé une pêche mûre ?
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La barque est en train de remonter le long de la maison-flottante, remplie des enfants sauvés. Finegan rame avec précaution, la barque étant lourdement chargée. Joey attrape la corde attachée à l'avant de la barque, puis l'attache à la maison-flottante. Il tient ensuite l'arrière de la barque collée au pont, pendant que Finegan soulève les enfants un par un, les mettant sur le pont.
Finegan dit à Joey :
Donne-leur quelques-unes de pêches mûres et fait frire le poisson de ce matin. On dirait qu'ils n'ont pas eu de repas décent depuis une semaine.
Reposant ses mains sur les rames, Finegan ajoute :
J'ai quelque chose à faire.
Joey hoche la tête et va délier l'avant de la barque, jetant la corde dans le bateau. Finegan pousse la barque à l'écart de la maison-flottante avec l'une des rames et tourne la barque pour retourner à la cabane.
Quand Finegan revient, la barque est remplie du butin qu'il a pris dans la cabane de la vieille sorcière. Il y a une arbalète, un couteau de chasse, un fusil avec des munitions, plusieurs casseroles et des couvertures de laine. Joey a fait frire du poisson et cuit des pommes de terre. Les enfants ont tous quelque chose servant de plat dans leurs mains, et mangent voracement. La jeune fille aide à faire la vaisselle. Une fois le butin sur le pont, Finegan dit :
Une dernière chose.
Joey hoche la tête et le détache de nouveau. Finegan revient à nouveau vers la cabane.
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La maison-flottante est maintenant en eau libre dans le centre de la rivière. Ils retournent en aval, vers le groupe de survivants au feu de joie. Les enfants sont regroupés sur le pont à l'avant. Certains dorment, d'autres regardent la rivière, comme dans un état d'hypnose. Traînant derrière la maison flottante, se trouve la barque avec la sorcière, agenouillée. Elle vocifère après Finegan, l'insultant pour lui avoir fait perdre son commerce avec les pédophiles. Finegan l'ignore dans un grand sourire.
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Vers le soir, la maison-flottante s'approche de la rive où se tenait la veille la fête des feux de joie. Un des jeunes enfants saute de joie, reconnaissant sa mère dans le groupe à terre qui approche.
Maman! Maman!
Le groupe sur le rivage se rassemble, des campeurs sortent des bois ou d'abris temporaires et se précipitent vers le rivage. Alors que la maison-flottante ralentit et que Finegan laisse les pédales pour s'amarrer avec les grappins. Certains dans le groupe amassés sautent dans l'eau sans attendre. Les enfants s'avancent pour se tenir debout sur le bord de la maison-flottante avant d'atteindre leurs bras. Finegan lève les mains en souriant et donne un grapin chacun à 2 hommes venus aidés. Le grappin est planté sur le rivage plutôt que jeté comme d'habitude.
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C'est la nuit. La sorcière est attachée à une chaise, assise près du feu de joie, afin de voir les traits de l'accusée. Il y a des boîtes et diverses chaises alignées d'un côté, où le jury a été assemblé. Six hommes et six femmes sont assis, à l'écoute. La maîtresse du camp amène la fille de l'autre côté, où ses traits peuvent aussi être vus par le jury, à la lumière du feu. Le jury doit déterminer qui ment et qui dit la vérité, l'observation du visage aide. La fille témoigne de son expérience et de ce qu'elle a observé quand elle était prisonnière à la cabane. La fille montre la sorcière :
Chiffon puant sur ma bouche et m'a maintenue.
La sorcière bien sûr objecte :
C'est une menteuse. Je les ai trouvés perdus et ramenés à ma maison.
Dans l'ombre sur le bord de la scène de la cour, les parents peuvent difficilement garder le silence.
Brûlez-la, brûlez-la vive ! Pourquoi avons-nous ce procès stupide, c'est évident qu'elle est coupable.
Quelqu'un s'approche de Finegan et lui tend une bouteille.
Vous l'avez mérité, je le reconnais.
Finegan prend la bouteille, prenant une gorgée. Il montre le procès avec la bouteille :
Maintenant quoi ? Je m'attends à ce qu'ils la jettent dans le feu.
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Plus tard dans la nuit, la sorcière, ses mains toujours attachées, est traînée brutalement jusqu'à la barque. La sorcière résiste comme elle peut, labourant le sol avec ses pieds.
Vous ne pouvez pas faire ça. Ces enfants ont menti. C'est un meurtre je vous dis.
Jetée sans ménagement dans la barque, elle y est ensuite attachée par de nombreuses cordes - les pieds, les genoux et les coudes attachés à la barque, d'une manière ou d'une autre. La barque, sans rames, est repoussée loin du rivage par la marée descendante et le courant de sortie de la rivière.
Sentence appliquée : exil en mer, afin de mourir de faim de la même manière qu'elle affamait les enfants. Le bateau s'éloigne lentement du rivage. Dans la nuit, les cris de la sorcière devienne,nt progressivement lointains puis inaudibles.
Finegan trie diverses petites pièces mécaniques stockées à l'intérieur de la maison de la maison-flottante. Il sort une boîte, en vérifie le contenu, la verse sur une table au centre de la maison encombrée, réparti le contenu dans d'autres boîtes, boîtes qu'il étiquette au besoin. Le but est de déplacer ce qu'il a trié et étiqueté dans un coin dégagé de la maison - l'occasion de faire l'inventaire. Finegan dit :
J'oublie tout ce que j'ai, tu sais?
Joey est un assistant dévoué, rangeant des boîtes étiquetées et rapprochant de Finegan les boîtes restant à trier, permettant à Finegan de rester assis sur un tabouret pendant tout le tri. De temps en temps, Joey trouve quelque chose de totalement inapproprié, comme une chemise sale, et le porte à Finegan, pour qu'il prenne une décision. Finegan hausse les épaules :
Je ne sais pas. . . Mets-le sur la pile de linge, je suppose.
Finegan soupire, et lève les yeux vers Joey.
Je suppose que c'est une autre chose que nous devrions faire ?
Il revient à son travail, sortant les objets d'une boîte que Joey a traîné à ses pieds.
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La maison-flottante se déplace le long des limites extérieures d'un lotissement inondé, certains toits sortent de l'eau et certains juste sous l'eau. Finegan garde une distance, car la pente semble être peu profonde. Il colle à l'eau profonde. Finegan montre les toits inondés :
La dernière chose dont nous avons besoin, c'est d'être coincé sur l'un d'entre eux. Je n'ai pas envie d'essayer de soulever la maison-flottante pour la décoincer.
Finegan jette un sourire à Joey, qui a l'air inquiet :
Eh bien, au pire, nous pourrions toujours attendre un jour ou deux que le niveau de l'eau monte...
Une fine trace de fumée s'élève d'un ravin, indiquant un feu de camp. Certaines femmes s'enfuient du lotissement pour se cacher dans les bois derrière. Finegan n'essaie pas de s'approcher de ce groupe. Il voit la question inavouée dans les yeux de Joey, alors que Joey continue à regarder les femmes qui courent. Finegan explique :
Ils ne sont pas encore prêts. Trop tôt. Ils vivent de ce qu'ils ont retiré de ces maisons et... bien... euh...
Finegan se bat pour trouver un moyen d'expliquer à Joey la nature du commerce et la survie personnelle. Après les sauvetages qu'il a vu récemment, Joey en est venu à penser à leur rôle de service d'urgence. Mais certains survivants doivent épuiser leurs réserves et se sentir coincés avant d'être prêts à troquer sur une base équitable. C'est ce que Finegan a appris. Le visage de Finegan s'illumine lorsqu'il parvient à une explication.
Ils ont des attentes qui seraient trop élevées.
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La maison-flottante s'approcher maintenant d'un pâturage partiellement inondé, les poteaux de clôture et de fil descendant une pente puis s'enfonçant dans l'eau. Dans la partie haute du pâturage se trouvent plusieurs abris en bois, à toit plat, pour les chèvres. Les chèvres sont debout sur les sommets de leurs abris, ainsi que par groupes autour des pâturages, ou regroupés autour d'un distributeur de foin.
Un homme maigre, les jambes arquées, vient à leur rencontre en marchant d'un pas vif. Le chèvrier (gardien de chèvres) porte un jean bleu délavé de plusieurs tailles trop grandes, car il a perdu du poids. Une ceinture en cuir serre le pantalon, l'empêchant de tomber. La ceinture a évidemment été tirée de plusieurs encoches au-delà de leur point d'accrochage habituel, resserré régulièrement ces derniers temps. Il a un t-shirt blanc taché. Ce tee-shirt n'a pas vu de lessive ou d'eau de javel depuis de nombreux mois, mais il est propre dans le sens où il a été lavé récemment à l'eau, car il n'est pas taché par la sueur ou la saleté.
Les chèvres le suive, et se rassemblent derrière lui au rivage. Juste curieuses, et suivant leur berger comme les chèvres font sans besoin d'aucune poussée. Le chèvrier appelle :
Salut. Besoin d'aide là-bas?
Finegan est venu à l'avant et se prépare à lancer ses grappins.
Non, donne-moi juste un petit coup de main...
Amarrant la maison-flottante, Finegan enjambe la passerelle, la main tendue :
Je suis Finegan Fine, commerçant. Sans doute, j'ai quelque chose dont tu as besoin.
Le chèvrier se frotte l'arrière de la tête, les cheveux foncés visiblement coupés par des ciseaux, mais pas de manière professionnelle. Il lance une invitation :
Eh bien, pourquoi ne venez-vous pas souper et nous en discuterons. Je vais passer en revue certains de nos problèmes. P'têtre bien que vous pouvez aider. . . Le fromage de chèvre et la citrouille rôtie vous conviennent ?
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Le chèvrier s'est construit un abri près des abris de chèvres, au sommet de la colline. Diverses planches altérées, montrant des signes de diverses couleurs de peinture dans les vies passées, sont clouées pour former un appentis. Les extrémités sont ouvertes pour la ventilation, couvertes de tissu qui peut tomber par temps froid. Les planches de l'appentis peuvent être soulevées pour la lumière aussi. Il fait la cuisine sur un poêle à bois placé sous une bâche, de sorte que la zone de cuisson est protégée de la pluie. Un tuyau de poêle transporte la fumée au-dessus de la bâche.
Il y a plusieurs citadins assoupis sur un tronc d'arbre, attendant le souper. Leurs pieds sont couverts de poussière, car ils ont travaillé sur un champ toute la journée. Bien qu'ils semblent épuisés, ils ont l'air satisfaits. Des enfants sont parmi eux. Joey descend la passerelle, montrant la photo de ses parents :
C'était quand ils étaient quelques années plus jeunes. .
Joey n'obtient aucune réponse, et semble découragé.
L'éleveur de chèvres a façonné une table sur une planche supportée par des tabourets et des boîtes, et a coupé quelques citrouilles en sections. Il les glisse dans le four à bois, dans un moule couvert. Après avoir brossé le dessus de la table, il sort un peu de fromage de chèvre enveloppé d'une étoffe. Le fromage est placé dans une glacière, placée dans un trou dans le rocher pour la maintenir au frais. Il découpe les fromages et les pose sur une assiette, en le passant dans la file de gens assis. Les citadins remettent le plat à Joey et Finegan, les incluant dans leur file en tant qu'invités. Le berger-éleveur explique :
Ce que nous avons ici est une opération en deux étapes. Les chèvres mangent à peu près n'importe quoi. . . L'une de ces femmes a stocké beaucoup de graines de citrouille. Halloween, tu sais. . . Elle a vu cela venir. . . Nous avons donc épuisé le dernier litre de gazole de Mme Granger, afin de labourer son champ. Nous les avons ensuite plantés. Maintenant, nous avons des feuilles de citrouille pour nourrir les chèvres, et beaucoup de graines pour l'année prochaine.
La foule hoche la tête, confirmant le récit.
Maintenant, nous n'avons rien qui fonctionne. Tout se fait à la main. . .
Beaucoup dans la foule hochent la tête vigoureusement à ce commentaire. Les yeux roulent. Le chevrier fait face à Finegan, levant les mains et souriant.
Donc, commerçant, voici l'affaire. Si vous pouvez nous aider avec la révolution industrielle, nous pouvons vous donner des citrouilles et du fromage !
L'éleveur de chèvres se retourne vers la tâche en cours, sortant la citrouille du four et la testant avec une longue fourchette.
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Le lendemain matin, le chèvrier est assis sur un tabouret, trayant une de ses chèvres. Une fois finit, il se tourne de côté pour verser le lait du seau de traite dans une glacière à lait, de grande taille, et avec des poignées des deux côtés en haut.
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Le chèvrier est en train de presser le petit-lait avec du caillé de fromage en utilisant des carrés de tissu rugueux pour retenir le caillé. Le petit-lait est récupéré en tant que boisson, rien n'est gaspillé. Il claque le sac de caillé sur la table pour l'aplatir et former un rectangle. Il retourne le tissu afin de former un paquet, et place le caillé dans une glacière pour le faire sécher. Le chèvrier, qui se concentre sur son travail, vient de remarquer que Finegan est arrivé tranquillement. Finegan dit :
On commence quand tu veux.
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Finegan et le chèvrier s'approchent d'une grange effondrée, crevée au centre, les bardeaux de toit disparus le plus souvent. Les outils agricoles sont ici et là dans les hautes herbes : des engins destinés à être traînés derrière un tracteur, un dispositif de ratissage destiné à recueillir du foin, et un dispositif de labour avec des dents pointues destinées à labourer plusieurs rangées à la fois. Finegan et le chèvrier traversent la basse-cour et se dirigent vers les portes de la grange, maintenant de travers en raison de l'effondrement.
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Finegan marche à travers la grange, utilisé maintenant pour loger des instruments plutôt que des vaches ou des chevaux. Il marche lentement le long d'un établi sur le côté, regardant les outils disposés ou accrochés aux murs. Plusieurs vélos ont été jetés dans un coin, des pneus dégonflés ou manquants. Le vieux tracteur se tient au centre, couvert de poussière et de quelques éclats de planches du toit effondré. Des poulets se reposent dans la grange, et décollent alors que les hommes font leur tour. Finegan demande :
Que faites-vous à la main et que vous aimeriez voir ... mécanisé ?
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Joey jette des écrous et des vis dans une boîte, l'une des nombreuses qui ont été rapportées de la maison-flottante, et remets les boîtes dans le vieux landau rouillé de la maison-flottante. Finegan est assis sur un tabouret, penché sur ce qui ressemble à un assemblage de bric-à-brac, faisant ses derniers ajustements. Il se lève et recule, un air satisfait sur son visage. Le chèvrier et les citadins montent d'un côté et se tiennent en groupe, dans l'expectative. Finegan dit fièrement :
Regardez moi ça !
Le groupe ne réagit pas, pas du tout impressionné et confus. Que fait cet engin ?
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Réalisant qu'ils ne réalisent pas son génie, Finegan fait une démonstration. L'engin possède 2 pédaliers de vélo, et logiquement 2 sièges de vélo. Finegan monte sur un siège de vélo, et tapote l'autre siège, faisant signe au chèvrier de monter dessus.
Chaque siège a un levier, de sorte que l'engin peut tourner en déconnectant un siège de vélo tandis que l'autre reste connecté. Ainsi, l'engin peut tourner de 180 ° vers la gauche ou la droite, selon le siège qui est désactivé.
Finegan murmure des instructions au chèvrier, puis pousse un levier sur un panneau de commande entre les deux sièges de vélo. Ils commencent tous les deux à pédaler et l'engin décolle.
De l'avant vers l'arrière de l'engin, il s'agit d'une opération en plusieurs étapes pour nettoyer, dégager, labourer et planter. À l'avant du long engin se trouvent des lames de tondeuse à gazon, récemment affûtées, qui tournent. Elles sont abaissées par le levier situé sur le panneau de commande et tournent au fur et à mesure que l'engin se déplace, coupant les mauvaises herbes de la rangée sur le point d'être plantée. Ensuite, en descendant le long de l'engin vers l'arrière, est un râteau, prélevé dans la grande machine à râteau de la ferme. Les mauvaises herbes coupées sont ainsi balayées sur le côté et pourront être récoltées plus tard pour le foin si désiré. Ensuite, le long de l'engin long, on trouve 2 lames de charrue, également abaissé par le levier de levage sur le panneau de contrôle.
Et enfin, juste derrière les hommes assis, se trouve un distributeur de graines, qui se termine par un entonnoir qui se soulève comme une poule qui picore, libérant et posant quelques graines à chaque pied. Lorsque le distributeur de graines se soulève, une vieille botte au bout d'un baton est tapée sur le dessus du sillon, bourrant la graine dans la terre. Le distributeur de semences et la botte de bourrage sont attachés et sous le contrôle d'une roue qui tourne pendant que l'engin se déplace. Finegan est prêt à faire la démonstration.
Ils commencent à pédaler et l'engin se déplace à travers les hautes herbes sur quelques mètres. Finegan lève un levier à ses côtés pour désengager son siège, puis lève le levier de levage sur le panneau de commande, soulevant la tondeuse, le râteau, la charrue et arrêtant le distributeur de graines. Le chevrier continue à pédaler jusqu'à ce que l'engin ait tourné à 180 °. Finegan réengage son siège puis abaisse le levier de levage, et les 2 hommes labourent une deuxième rangée à côté de la première.
Joey et Finegan chargent le dernier échange de citrouilles à bord, les distribuant le long des côtés de la maison au sommet de différentes boîtes ou dans des niches. Le berger vient avec quelques paquets de fromage de chèvre, remontant la passerelle et les remettant à Finegan. Il hoche la tête et sourit à Finegan :
Ça a été un plaisir.
Alors qu'il marche sur la planche, le chèvrier se souvient de quelque chose, lève un doigt et l'air se retourne.
Vous remontez la rivière jusqu'à la ville de Millstown?
Finegan acquiesce. Le chèvrier finit :
Attention aux zombies ! Certains ne sont jamais partis de la ville. Ils sont comme les morts vivants.
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La maison-flottante remonte au centre d'une large rivière qui coule lentement. L'élévation du niveau de la mer a élargi la rivière, de sorte que les branches d'arbres sortent de l'eau de chaque côté.
Une ville riveraine à la rivière apparaît au loin. Les rues sont inondées, et tous les bâtiments sont sous l'eau au moins jusqu'au deuxième étage. Il n'y a pas de bâtiments de grande hauteur, mais il y a plusieurs bâtiments en briques de plusieurs étages qui servent de quartier d'affaires. Les restaurants et les quais de la rivière sont tous sous l'eau, avec seulement le sommet d'un panneau qui colle parfois au-dessus de l'eau. On lit "Millstown".
Certaines personnes maigres, très pâles, commencent à émerger des escaliers sur les toits, se traînant vers les bords des bâtiments. Ils regardent silencieusement la maison-flottante approchant, sans faire de signe de la main ni appeler. Finegan reste au centre de la rivière. Joey descend de sa station au sommet du toit et s'assied sur le pont, passant son bras autour de Barney pendant qu'ils glissent silencieusement devant la scène.
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Finegan amarre la maison-flottante pour la nuit, l'attachant à un tronc d'arbre robuste au centre de la rivière. Compte tenu de la scène à Millstown, il ne veut pas être près du rivage. Il est prêt pour un bon souper et une bonne nuit de sommeil, non interrompue par des bêlements de chèvres traites à l'aube. Il installe son barbecue de camping et met quelques charbons frais dans le foyer, pas encore allumé, quand il s'arrête soudainement, entendant le bruit d'une rame plongeant dans l'eau.
Un canoë s'approche, un seul homme à bord. L'homme balance sa pagaie d'un côté à l'autre pour diriger le canoë. Il porte un chapeau à large bord, une chemise de flanelle délavée et un jean délavé. Il est chauve et d'âge moyen.
Finegan fait signe à Joey d'attraper la corde du canoë et de lier la corde que l'homme lance à la maison-flottante, tandis que Finegan se recule en cas de problème. Depuis qu'ils ont passé la ville, il garde son pistolet dans le dos. L'homme dans le canoë demande :
As-tu passé une ville quelque temps en arrière? Ville en front de rivière. Millstown.
L'homme se hisse sur le pont et sort une carte de sa poche arrière. Il l'ouvre et le place contre un tas de boîtes, faisant courir son doigt le long de la rivière et piquant sur le nom de Millstone.
Ma mère est là. Ou je pense qu'elle pourrait l'être. . . Nous avons parlé juste avant que les problèmes ne commencent, et elle a dit qu'elle n'allait pas partir... Été là toute sa vie... M'a pris tout ce temps pour traverser le pays. Je dois vérifier.
Les yeux de Finegan rencontrent ceux de Joey, une compréhension sans mots entre eux. Finegan va aider cet homme. Simultanément, ils parlent tous les deux. Joey dit :
Je vais avec vous!
En même temps que Finegan dit :
Tu restes ici.
Ils continuent à se regarder l'un l'autre, sans mot dire. Finegan soupire et monte dans la maison et revient avec un fusil, qu'il remet à Joey en même temps que quelques munitions. Il tend le couteau de chasse gainé à Joey, donnant des instrcutions :
Seulement si quelqu'un s'approche, OK ? Garde-le dans le cuir ou tu te couperas.
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Le canoë descend la rivière. Finegan et le voyageur tiennent une rame, le voyageur étant à l'arrière car il est le plus expérimenté pour diriger le canoë. Joey est assis au centre, tenant le fusil vertical. Ils se dirigent vers le rivage en amont de la ville, tirant le canoë sur la terre et partant à pied à travers les bois vers la ville.
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Le trio avance le long d'une rue déserte, pas encore inondée. Les résidences de Millstown montent dans les collines, seul le quartier des affaires le long du front de mer a été inondé. Les maisons victoriennes qui bordent la rue sont en partie démolies, certaines étant complètement effondrées. Tous les cours sont envahies par la végétation, les clôtures sont brisées et toute surface peinte semble très altérée. La plupart des fenêtres sont brisées et la plupart des portes sont ouvertes.
Le voyageur se repère aux numéros d'adresse encore visible sur les maisons, et enfin, un peu excité, trouve sa maison d'enfance.
Il se met à courir, Finegan et Joey se placent à l'arrière, tout en regardant autour d'eux, parfois en reculant pour observer les alentours. Le voyageur fait irruption par la porte d'entrée, qui est ouverte.
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Le trio est debout dans le salon. Le mobilier est démodé, des pompons suspendus à des abat-jour, des chaises et un canapé aux assises trop rembourrées. Le voyageur a fouillé la maison et a trouvé une note sur la porte du réfrigérateur.
Elle dit qu'elle va à Atlanta avec un groupe de personnes. Les téléphones sont en panne, et il n'y a rien à manger. C'est tout ce que j'ai... En route pour Atlanta, je suppose. . . C'est la capitale de l'Etat.
Ils se tournent pour sortir par la porte d'entrée et se figent soudainement. Il y a des zombies à la porte d'entrée. Les zombies sont aussi aux fenêtres. Finegan parle à voix basse, de sorte que seuls lui et Joey et le voyageur puissent comprendre ce qu'il dit :
Ils ont l'air mal nourri, pas méchant. J'ai entendu dire qu'ils ont refusé de quitter la ville.
Personne ne bouge, tout est figé. Finegan trouve un plan :
Reculons ensemble maintenant, puis sortons en force par la porte d'entrée.
Finegan et le voyageur sont côte à côte, Joey étant tourné vers l'arrière, dos collé aux 2 autres, son couteau dégainé et levé vers le haut devant sa poitrine. Ils se déplacent en groupe serré vers la porte d'entrée. Les zombies sont doucement écartés tandis que Finegan et le voyageur sortent par la porte d'entrée, en poussant régulièrement mais doucement. Quand le chemin se dégage un peu, ils reprennent un rythme plus soutenu, Finegan avec une main sur la nuque de Joey, s'assurant qu'il n'est pas retenu en arrière. Joey marche à reculons, ses yeux se déplaçant d'un côté à l'autre, scrutant le danger. Quand ils paraissent dégagés de quelques mètres de la foule des zombies, Finegan dit :
On fonce !
Les 3 se mettent à courir à toute vitesse en direction du canoë. Les zombies les suivent, titubant sans mot dire, trop mal nourris pour se lancer dans une course, mais fermement décidés à les suivre.
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Le trio revient à l'endroit où le canoë est tiré vers le rivage. La clameur des zombies les suit. Le voyageur pousse le canoë dans l'eau et saute dedans au dernier moment. Lui et Finegan pagaient frénétiquement pour s'éloigner du rivage, puis remontent à la maison-flottante. Les zombies remontent aussi le rivage, dans l'espoir de les suivre. Le voyageur dit :
Seigneur ! Pas étonnant que ma mère soit partie. Étions-nous censés être leur souper ?
Finegan répond,
Pas sûr, mais je pense qu'ils étaient juste curieux. Je pense qu'ils mangent des rats, des trucs comme ça. En fait, ils meurent de faim. En attente d'être secouru. Probablement autant proches de la mort cérébrale que de la mort par famine.
Finegan et Joey regardent par-dessus leur épaule. Finegan dit :
Nous allons plus vite qu'eux, mais je veux mettre quelques kilomètres entre eux et nous. Je vais vous donner un bon petit déjeuner le matin si vous m'aidez à remonter la maison-flottante en amont ce soir.
Le voyageur dit :
Ça marche. Je vous dois bien ça.
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La maison-flottante est amarrée sur une petite île au centre de la rivière, attachée à un arbre. Finegan revient à ce qu'il était en train de faire lorsque le voyageur l'avait interrompu, à savoir préparer un repas. Il tire quelques pommes de terre d'une poubelle et prend du poisson dans la boîte en bois qu'il utilise comme glacière. Il renifle le poisson et détermine qu'ils ne sont pas encore gâtés. Finegan allume les charbons et met une casserole de café noir sur la grille, puis tire une casserole et tranche les pommes de terre et un oignon dedans.
Joey et Barney dorment sur le pont, comme d'habitude, mais bouleversés par tout le brouhaha de la veille. Le voyageur est endormi sur le toit de la maison, chapeau sur son visage, et ronfle. Finegan regarde le voyageur et dit:
Nous avons pris des quarts de pédalage toute la nuit. Je reconnais qu'il a bien aidé.
Finegan scanne le rivage dans la direction de Millstown, plusieurs kilomètres en aval.
Nous avons été secoué émotionnellement. Joey, après avoir mangé, je vais dormir. Tu resteras attentif, hein?
À l'odeur du poisson frit, des pommes de terre et des oignons dans une poêle, le voyageur se réveille :
Mec, ça sent bon...
Énergisé, il glisse sur ses fesses jusqu'au bord du toit, puis en descend à l'aide de tas de boîtes placés comme des escaliers.
Je vais en amont, et puis par voie terrestre à Atlanta. . . Pas sûr de ce que je vais trouver.
Finegan distribue les pan-frites sur trois assiettes, et en donne un au voyageur, puis verse des tasses de café. Finegan jette un regard sur les chaussures du voyageur, semelle souple pour plus de confort pendant le canoë.
Vous aurez besoin de chaussures de marche. Qu'est-ce que tu vas faire avec le canoë ? Le transporter par voie terrestre ? . . J'ai des bottes dans une boîte. Ils pourraient t'aller.
Joey a compris et pose son assiette, essuyant sa bouche avec le dos de sa main. Il entre dans la maison et commence à chercher la boîte étiquetée "bottes".
La maison-flottante s'approche d'un barrage en béton, fissuré par les tremblements de terre. Les eaux de crue ont élevé le niveau d'eau au sommet de l'ancien barrage, mais il n'y a pas assez d'espace pour y passer sans gratter le fond de la maison-flottante, qui risque de se coincer et de rester bloqué.
Il y a quelques arbres immergés, mais la plupart du temps les rives sont dégagées et escarpées. Finegan choisit un arbre robuste comme ancre et l'attache. Le canoë est attaché fermement sur le côté de la maison-flottante, les pagaies posées dans le fond.
Finegan sort une cuve de son fouillis, se préparant finalement à faire la lessive.
Le barbecue de camping est allumé, pour chauffer un pot d'eau. Finegan verse quelques seaux d'eau de la rivière dans la cuve. Il vide en secouant la boîte les dernies grumeaux de savon qui restaient, puis verse immédiatement de l'eau bouillante sur le dessus des flocons de savon. Il attrape ensuite une planche à laver à proximité et commence à frotter les chemises, à les essorer et à les jeter sur le côté pour les rincer plus tard.
Finegan se redresse, transpirant un peu, pour reprendre son souffle. En regardant le long du rivage, il voit un pêcheur.
On a de la compagnie...
Le pêcheur est silencieux et habillé dans des tons de terre. Il est là depuis un moment, mais personne sur la maison-flottante ne l'a remarqué jusqu'à présent. Il hoche la tête dans la direction de Finegan et relance sa canne de bambou et la ligne dans la rivière. Il n'a pas d'engins de pêche coûteux, mais plutôt une branche avec une ligne accrochée au bout, primitive.
Finegan revient à frotter sa lessive, voyant que son activité est en aval du pêcheur, et qu'ils n'interfèrent pas les uns avec les autres. Joey ramasse les objets lavés et les rince dans la rivière.
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La maison-flottante est maintenant couverte de linge en cours de séchage. Toutes les lignes des poteaux de coin sont pleines. Le linge est attaché aux lignes par plusieurs dispositifs, aucun n'étant une pince à linge. Certaines chemises sont attachées par les bras de la chemise nouée autour de la ligne, comme si la chemise elle-même tenait la ligne. Les pantalons lourds tels que les jeans sont attachés avec des outils - serres-joints ou pinces. Le toit de la maison est recouvert de petits objets tels que des sous-vêtements et des tee-shirts.
Le pêcheur s'approche de la maison-flottante, une chaîne de poissons dans une main, sa canne dans l'autre.
Comment allez-vous. Soyez heureux de partager le poisson et des nouvelles.
Finegan sirote une tasse de café, le pot toujours sur le gril, restant au chaud. Il pose sa tasse et monte dans le canoë :
Je viens te chercher...
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La cuve à lessive a été vidée dans la rivière et renversée, elle sert maintenant de siège à Finegan. Ils terminent tous du poisson frit et des pommes de terre, mettent leurs assiettes de côté et sirotent du café. Il est temps de finir de rattraper les nouvelles qu'ils ont à partager. Le pêcheur dit, avec un profond soupir :
Donc, le feu a tout détruit... fait écroulé l'endroit... les gens continuent à arriver, à la recherche d'une cachette, alors nous laissons le tas de détritus carbonisé dire tout. . . Pas besoin d'expliquer.
Finegan demande :
Ces gardes armés, ils sont partis aussi ?
Et le pêcheur répond,
Ceux qui ne se sont pas tués pendant la fusillade, ouais. Ils ont pris leurs armes et sont partis à Atlanta.
Finegan demande,
Juste toi et ta famille ici ?
Et le pêcheur reprends :
Oui. Ceux qui viennent piller, ils ne restent pas. Ils avancent. . . Nous essayons de rester hors de vue.
Finegan pose sa tasse et se lève pour ramasser une citrouille et la tends au pêcheur :
Pour le poisson. Voulez-vous me ramener au fort ? Ce que les pillards veulent, ce n'est pas toujours ce qui a de la vraie valeur. J'aimerais trier.
Joey regarde le visage de Finegan, mais ils parviennent tous deux à la même conclusion, ayant appris à presque lire dans la tête de l'autre. Joey ramènera le canoë et restera avec le bateau, au cas où les pillards arriveraient.
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Finegan et le pêcheur marchent sur une colline stérile, sans végétation. Près du sommet de la colline, sur le côté de la crête, niché contre un affleurement rocheux, se trouvent les restes calcinés d'une grande maison. La clôture en métal à pointes qui entourait la maison est toujours intacte, bien que les portes soient ouvertes. Des moutons paissent sur une colline au loin. Les deux hommes passent la porte. Le pêcheur pointe vers une tourelle d'angle.
Là, ils ont eu le guetteur. Il y en avait aussi un au sommet de la colline dans un bunker en béton. Ensuite, les marchandises qu'ils avaient dans un bunker de sous-sol, énormes. Les gardes ont dynamité la porte pour rentrer. Entendu l'explosion à des kilomètres. C'était après que M. Anderson ai disparu. Il avait caché la clé et tenait bon, tu sais. Il était vraiment dur. . a toujours été comme ça. Agi comme s'il possédait tout le monde. On n'a plus revu M. Anderson depuis.
Les deux continuent à marcher vers ce qui était la porte d'entrée de l'enclave (zone fortifiée et défendue militairement, que les élites ont construit à l'avance en prévision des événements). Les monstrueuses doubles portes d'entrée sont ouvertes, toujours debout l'une d'entre elles est un peu sortie de ses gonds. Les portes sont carbonisées mais restent intactes, car elles étaient en bois massif recouvrant un coeur en métal, conçues pour être blindées. Les deux hommes se glissent entre les portes ouvertes et traversent les débris avec précaution. La pièce principale de la maison a été brûlée au point qu'il n'y a plus de toit et que les planchers ont été consumés. Seule quelques poutre de plancher sont restées à l'occasion en place. Finegan indique le côté, où le feu était moins intense, dans les ailes de la maison.
Essayons cette route.
Finegan et le pêcheur retirent les restes d'une vitre, et grimpent à travers le cadre de la fenêtre. La pièce dans laquelle ils entrent a un plancher solide, bien que les rideaux et les meubles aient été consumés par le feu. Le feu faisait rage vers le haut, dans les courants d'air, pas vers le bas. Il y a un bar au fond de la pièce, le plus éloigné de l'enfer de la salle principale. Finegan se dirige là-bas, fouillant derrière le bar, mais rien ne semble avoir été laissé par les pillards. Il tire sur une tuyauterie utilisée pour acheminer de l'eau gazéifiée et détache un dispositif de carbonatation sous le comptoir. Il regarde toujours autour, déterminé à trouver de l'alcool. Il sort des bouteilles de soda à moitié fondues qui jonchent le sol. Vers le fond de cette cachette, il trouve ce qu'il cherche, une bouteille de soda à moitié remplie qui porte un ruban adhésif. Les bouteilles de soda vers l'arrière n'avaient pas fondu autant que celles exposées à l'air de la pièce, et cette bouteille est intacte.
Aha!
Finegan relève sa casquette et renifle de satisfaction.
Aussi surveillé qu'il l'était, le militaire devait cacher toutes les boissons alcoolisées qu'il volait. . . Probablement qu'ils mesuraient les bouteilles tous les jours.
Finegan tient la bouteille haute, la balançant, souriant.
C'est ainsi qu'ils l'ont démasqué. La bouteille entière avait disparue.
Soudain, se rendant compte qu'il y avait peut-être plus, il replonge sous le comptoir pour creuser dans la réserve de bouteille de soda.
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Finegan et le pêcheur descendent des escaliers en béton dans le sous-sol du chateau-fort - une entrée extérieure au sous-sol. La porte du sous-sol a été là encore ouverte à l'explosif, les fragments des portes pointant vers l'intérieur. Il y a de l'eau stagnante d'un côté du sous-sol : la pluie trop intense, des drains endommagés, des cataclysmes qui ont incliné la maison sur ses fondations, et le bunker n'est plus utilisable. Les murs sont fortement fissurés.
D'un côté du sous-sol, dans un mur, se trouve l'entrée de la réserve de nourriture. Cette entrée est maintenant un grand trou, dû à l'explosion qui a mis la maison en feu. Divers morceaux de carton jonchent le sol ça et là, certains flottant dans le coin du sous-sol inondé, car le dépôt d'approvisionnement a été passé au crible à plusieurs reprises par des pillards. Finegan va jeter un coup d'oeil, et commence à marcher vers le trou d'explosion.
Peut-être qu'ils ont laissé du savon.
Les étagères au centre du bunker sont renversées et quelque peu carbonisées. Toutes les étagères du bunker semblent être vides, bien que certains objets aient été jetés par terre, oubliés. Comme soupçonné Finegan, ceux-ci comprennent des boîtes de savon en poudre et des paquets de savon en barre. Il commence à les empiler en tas. Une voix grogne d'un coin :
C'est à moi.
Finegan tourne rapidement la tête pour regarder dans un coin du bunker, et voit un vieil homme déseché, blotti derrière des boîtes en carton brisées et vides. Ses vêtements sont emmêlés de saleté, ses cheveux longs et filandreux tout aussi emmêlés, sa barbe mince et longue et son visage ridé et avec un ricanement perpétuel plâtré sur son visage. Il est clair qu'il a utilisé un endroit à proximité pour des toilettes, comme un tas de merde et une grosse flaque de pisse l'atteste. Finegan dit :
Faisons un échange ! Que diriez-vous de la citrouille rôtie et des noix de pécan, hein ? Quelque chose à manger.
Le propriétaire ne s'attendait pas à être nourri ou traité équitablement, et semble perplexe, incapable de répondre. Finegan prend l'initiative. Il tapote la pile de boîtes à savon en poudre et de paquets de savon.
Je vais laisser ces boîtes ici, et serais de retour dans une heure ou deux.
Finegan se dirige vers la sortie, tenant sa bouteille de soda à moitié pleine de boissons alcoolisées de l'autre côté, de sorte que le propriétaire ne puisse pas la voir. Il se déplace rapidement, avant que le propriétaire puisse parler, le pêcheur étonné à ses talons. Quand ils sont sortis de la pièce, alors qu'ils montent les marches de ciment, le pêcheur dit, parlant du vieillard Anderson :
Je pensais qu'il était mort! . . Huh. . Peut-être qu'il avait un bunker dans le bunker. . . Qu'est-ce qu'il a mangé ?
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Finegan et le pêcheur reviennent et descendent les marches en béton, tenant des seaux en plastique. L'un est remplie de morceaux de citrouille rôtis, la peau est encore sur et bruni sur les bords, et l'autre est partiellement rempli avec des noix de pécan décortiquées. Ils pénètrent dans le bunker et regardent dans le coin du bunker où le propriétaire grondant a été vu pour la dernière fois. Il n'y a personne là-bas. Puis ils voient le propriétaire assis sur la pile de boîtes à savon en poudre et de paquets de savon en barre, luisant et ricanant :
C'est à moi!
Finegan détecte le bluff du propriétaire, sachant qu'il n'est pas intéressé par le savon et a probablement une cachette de nourriture secrète qu'il avait cachée dans un bunker dans le bunker. Finegan se tourne pour partir :
Débrouillez-vous.
Le propriétaire grogne :
Attendez!
En regardant comme un animal pris au piège, méchant, les yeux se déplaçant dans toutes les directions et le ricanement revenant sans cesse, le propriétaire lui fait signe de la main :
Apportez ce genre de choses ici et posez-le.
Finegan pose ses seaux en plastique sur le côté de la pile de savon, mais suffisamment loin pour que le propriétaire se lève de la pile pour atteindre la nourriture. Finegan recule. Le propriétaire se lève pour la nourriture, se traînant jusqu'à son coin du bunker, étreignant les seaux à sa poitrine. Il commence à fourrer la citrouille rôtie dans sa bouche comme un animal affamé. Finegan ramasse sa pile de savon et recule vers l'entrée du bunker.
La maison-flottante navigue le long de collines herbeuses. Des troupeaux de moutons paissent dans les herbages, ceux que Finegan avaient remarqués en s'approchant du bunker. Joey est assis en tailleur sur le toit, plus relaxé car peu d'arbres immergés semblent être présents dans le coin, et les monticules peuvent être facilement vus sous l'eau. À l'occasion, il montre à droite ou à gauche, indiquant dans quelle direction Finegan devrait diriger le bateau.
A terre, un groupe de personnes luttent avec un mouton. Deux hommes le retiennent pendant qu'une femme tond la laine. Finegan arrête de pédaler, laissant la maison-flottante dériver plus près de la côte, poussée par la marée. Certains dans le groupe remarquent la maison-flottante, mais n'arrêtent pas leur tâche jusqu'à ce que le mouton ait été tondu. Ils se lèvent soudainement, le mouton s'échappant.
La femme se penche pour empaqueter la laine, l'attache avec une corde et jetant le paquet par-dessus son épaule, part en direction du haut de la colline.
Finegan, qui n'a pas d'arbres où amarrer, doit pédaler vers l'eau profonde puis faire virer le bateau vers la rive, à un endroit où le rivage monte rapidement et où la marée montante ne décrochera pas ses grappins. Il vient à l'avant du pont et jette les crochets dans des buissons. Il place la passerelle à angle vers le haut afin que, lorsque la maison-flottante montera lors de la marée, la passerelle reprenne une inclinaison horizontale. Finegan travers la passerelle, Joey sur ses talons.
Finegan tends sa main à l'un des 2 hommes restant :
Je suis Finegan Fine, commerçant.
Le sourd-muet reprend vie et prend la main tendue de Finegan, hochant la tête. Il utilise le langage des signes. Finegan semble momentanément stupéfait, essayant de comprendre comment communiquer et ne sait pas s'ils ont compris ses paroles. Finegan prononce les mots avec des mouvements de bouche exagérés :
Commerce.
Le sourd-muet hoche la tête et se dirige vers la maison-flottante, suivi de Finegan. Ils montent tous les deux la passerelle, avec le sourd-muet qui fouille les marchandises de Finegan. Finegan reste à ses côtés, l'air un peu inquiet car il n'est pas sûr que l'homme comprenne la nature de leur affaire - un échange.
Le sourd-muet s'empare d'une bâche pliée, et laisse fermement son doigt sur la bâche, se dresse et sourit à Finegan. En utilisant le langage corporel humain, Finegan se déplace de façon spectaculaire vers la colline où la femme a monté la laine, et commence à marcher vers la passerelle, observant attentivement le sourd. Voyant qu'il le suivait, gardant la bâche, Finegan est rassuré et sourit. Il lève légèrement les mains en haussant les épaules vers Joey :
Nous utilisons la langue des signes.
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Le toit de l'ancienne filature à laine a été partiellement arraché, et l'enseigne a été également déchiré. Le mot "sourd" peut encore être vu sur le panneau, cependant. Certaines des pierres dans les murs ont été secouées et tombées dans la cour, tandis que d'autres murs semblent relativement intacts. Le sourd-muet les mène vers le moulin où la laine est peignée et filée. Les grands métiers à tisser sont actionnés à l'aide du pédalage.
Une femme travaille sur un métier à tisser, tissant des tissus de laine. Il y a une liste de prix sur le mur, jaunie par les années, énumérant les tailles de couvertures ou de tissus de laine fine (draps, etc.). Au loin, on voit les jardins où des hommes bêchent des rangées de légumes.
Le sourd-muet se dirige vers un tas de couvertures pliées et de beaux draps de laine. Il fait un geste vers eux, indiquant que c'est ce qu'ils sont prêts à troquer. Toutes les couvertures et les tissu ont une couleur de terre, de laine non teinte.
Finegan acquiesce, puis tire Joey près de lui. Il tire sur la chemise de Joey, devenue trop petite par la croissance de Joey. C'est la même chose pour son pantalon, dont le bouton du haut est défait, seule une ficelle autour de la taille retenant le pantalon. Le sourd-muet hoche la tête, compréhensif. Il les amène dans une autre section de l'usine.
Ici, il y a une machine à coudre à pédale, et des mannequins-modèles ajustables. Ces modèles sont faits de plusieurs sections, qui peuvent être rapprochées pour simuler un homme plus petit, ou écartées pour simuler un homme plus grand. Toutes les formes peuvent être simulées - hanches grasses, larges épaules, etc. Il existe un modèle pour chaque sexe et plusieurs pour les enfants de différents âges.
Le sourd-muet prend Joey par la main et l'emmène vers l'un des mannequins. Il utilise ses mains pour mesurer le corps de Joey, puis rapprochant ou écartant les sections du modèle en conséquence.
Une couturière arrive avec un ruban à mesurer et prend quelques mesures de Joey - ses épaules, autour de sa poitrine, du cou à la taille, et de la taille à l'entrejambe. Elle amène une bande de toile de laine fine et la tend à Finegan et Joey pour approbation.
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Finegan charge quelques bâches sur le landau. La passerelle est maintenant au niveau du rivage, la marée ayant monté. Il remonte au moulin. Alors que Finegan s'approche du sommet de la colline, il s'arrête pour reprendre son souffle. Le sourd-muet vient à sa rencontre.
Il y a des fumées qui montent ici et là du continent. Le sourd-muet jette un coup d'œil à Finegan, faisant le signe de se trancher la gorge, indiquant par là qu'il y a bien des dangers. Le sourd-muet montre l'eau, puis tape sa main vers le bas, indiquant le moment où l'eau était basse, puis refait le signe de se trancher la gorge.
Il emmène Finegan vers une fente dans la roche proche. Il y a là un bunker caché, avec une porte en métal. Cette porte est dans l'ombre et se fond dans la roche. Le sourd-muet fait comprendre à Finegan que c'est là que le groupe se cache quand les pillards arrivent. En regardant les feux sur le continent, Finegan se souvient soudain qu'il a une paire de jumelles à la maison-flottante. Il va chercher les jumelles en courant.
Une fois de retour avec le sourd-muet, Finegan lui tends les jumelles pour mieux voir les feux. Le sourd-muet voit des gens qui se balancent d'avant en arrière, qui se jettent des pierres l'un sur l'autre. Quand le sourd-muet essaie de rendre les jumelles à Finegan, ce dernier lui fait signe de les garder. Le sourd-muet regarde le visage de Finegan pendant un moment, puis hoche la tête et revient à son observation. Ils ont besoin de savoir quand le danger approche.
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Finegan et Joey sont dans la salle d'essayage. Joey a son nouveau pantalon et sa nouvelle chemise, qui lui vont parfaitement. Le pantalon est plus épais que la chemise, d'une couleur plus claire.
La couturière tire sur l'épaule et à la taille de Joey, satisfaite de l'ajustement. Elle se tourne vers Finegan, puis enlève le ruban à mesurer autour de son cou, afin de mesurer les épaules de Finegan. Se pressant contre lui et prenant son visage dans ses mains, elle lui donne soudainement un long baiser.
Finegan, qui ne s'y attendait pas, la laisse faire. Alors qu'elle se recule, il soulève un sourcil, indiquant que quelque chose d'autre est apparu. Renoncer à l'alcool a ses avantages. Puis avec un sourire, il la replie dans ses bras, la penche en arrière, et lui donne un long baiser passionné.
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Joey, triste, est assis sur le pont avec Barney. Finegan, pas encore revenu, manque à tous les 2. Joey regarde, dans la pénombre, la photo de ses parents. Il remet la photo dans sa poche, puis passe son bras autour de Barney, et soupire. Finegan apparaît bientôt dans la pénombre, traînant le landau.
Joey se releve brusquement, essayant de cacher qu'il pensait à Finegan.
Qu'ont-ils échangé pour les jumelles?
Finegan répond :
Quelque chose de plus doux que le miel, en fait... Tu sais, aussi bonne que soit cette couturière, nous devrions essayer de lui apporter quelques affaires de temps en temps...
Finegan est vif et souriant. Il regarde vers la colline, pensif :
Peut-être que j'aurai besoin d'un nouvel ensemble de vêtements.
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Finegan et Joey viennent de terminer le petit déjeuner et sont en train de nettoyer. Finegan fait tomber les charbons du barbecue portatif par-dessus bord. Les charbons grésillent dans l'eau. Ils sont trop occupés dans leurs tâches pour remarquer la couturière descendant la colline, tenant une couverture en laine pliée. Ils ne la remarquent que lorsque ses chaussures de bois claquent sur la passerelle.
La couturière sourit chaleureusement et pose la couverture dans les bras de Finegan, tenant ses doigts arrondis sur ses yeux, en disant «pour les jumelles». Après un dernier gros baiser sur la bouche de Finegan, elle fait un signe de la main à Joey puis remonte la colline. Finegan la suit des yeux, les yeux humides. Joey regarde Finegan avec étonnement, n'ayant jamais vu ce côté de Finegan auparavant.
La maison-flottante approche d'un coude dans une large rivière. Les terres émergées sont principalement constituées de pâturages, même si de temps en temps quelques bosquets d'arbres poussent dans un ravin. Vers le sommet d'une colline, sur une pente de terre, est un jardin immense, encore entretenu. Ceux qui s'occupent du jardin sont un mélange de diverses races et cultures - hispanique, vietnamienne et russe. Les houes sont manipulées vigoureusement, les mauvaises herbes sont arrachées et couchées sur le sol comme paillis, les produits sont cueillis et placés dans des paniers et une brouette remplie de compost est poussée dans une rangée.
Finegan ancre la maison-flottante, puis traverse à travers la passerelle avec Joey sur ses talons. L'un des travailleurs hispaniques à proximité les accueille :
Ola.
Un Russe, vêtu d'un jean délavé et d'une chemise criarde s'approche. Il est l'interprète du groupe car il parle mieux l'anglais que les autres :
Bonjour aux visiteurs. Nous cultivons ici de la nourriture et vivons l'harmonie les uns avec les autres.
Certains jardiniers font une pause dans leur travail pour regarder l'échange, tandis que d'autres continuent leur travail.
Je suis Finegan Fine, commerçant.
Le Russe demande,
Qu'est-ce que vous échangez?
À quoi Finegan répond,
De quoi as-tu besoin?
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Finegan a été emmené dans le dortoir du Russe. Il s'agit d'une cabane fabriquée à partir de morceaux de choses cassées - une partie d'un toit suspendu, un panneau mural d'un côté, une bâche suspendue de l'autre pour former un autre mur, et une couverture au-dessus d'une balle de paille comme lit. Assis sur le lit brut, Finegan et le russe inspectent des composants de radio. Le Russe se plaint :
Je suis coincé ici. Ne peut pas voler à la maison. Ne peut pas appeler à la maison. Je m'inquiète.
Il tends sa main vers l'endroit où il a travaillé comme entrepreneur :
Nous travaillions pour pas cher, envoyions de l'argent à la maison, mais maintenant je regrette.
Finegan, essayant d'aider, demande,
Avez-vous un pylone hertzien ? Les ondes courtes sont les seules qui fonctionnent, et vous devez être près d'une tour.
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Finegan et le Russe marchent le long d'une route fracturée. Ils dépassent une voiture garée à côté d'une crevasse dans la route, où il n'y avait plus aucun moyen d'aller plus loin. La route a été soulevé d'1,5m en l'air. Les portes de la voiture sont ouvertes et la boîte à gants est également ouverte. Au loin se trouvent plusieurs bâtiments, certains partiellement effondrés, avec presque toutes les fenêtres brisées. Les pigeons ont élu domicile dans les ruines. Les terrains de stationnement sont envahis par les mauvaises herbes, là où le bitume est fissuré. Le sol a soulevé et plié la clôture à mailles par endroits. Des voiture abandonnées parsèment les lieux. L'endroit est désert. Le Russe fait des gestes dans la direction du complexe d'immeuble qu'ils approchent, puis pose sa main sur sa poitrine.
Je chimiste. Sur contrat.
Finegan indique l'un des bâtiments, voyant ce qui semble être une tour là-bas.
Essayons ce bâtiment.
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Finegan et le Russe montent des escaliers à l'intérieur du bâtiment. Les escaliers en béton sont cassés par endroits, mais l'armature métallique interne tient toujours. Cependant, les hommes testent la force de l'escalier de temps en temps avant de mettre prudemment le poids sur une marche, et s'appuient sur la rembarde fréquemment. Ils arrivent au sommet et ouvrent la porte du toit. Un vol de pigeons prend son envol, surpris. Les hommes marchent vers la tour. Le Russe a sa radio en main, et Finegan a apporté sa radio à ondes courtes, qu'il sait être opérationnelle.
L'antenne d'émission et ses cables de maintien ont résisté aux grands vents, le vent s'écoulant facilement autour des petites sections rondes dont est constituée l'antenne.
Finegan s'accroupit à la base de l'émetteur, enfermé dans une boîte. Il ouvre la porte technique avec un canif et sort des fils pour les inspecter. Il desserre des vis sur le côté de sa radio et attache quelques fils de la tour directement sur la carte électronique de sa radio, puis constate que les piles de la radio sont mortes. Il utilise alors la radio à manivelle du russe, qui génére sa propre électricité.
La radio grésille lorsque le cadran est tourné. Soudain, ils captent un message.
(skritch). . réunion plus tard. . (snap). . quelque chose à manger . .
Finegan appuie sur un bouton pour envoyer un message.
Caruthersville, ici Alabama. Pouvez-vous me dire votre emplacement ?
La voix de l'autre bout s'arrête, puis dit:
Memphis. Êtes-vous en contact avec les services de secours ?
Finegan répond,
Non. J'ai côtoyé le nouveau littoral de la Géorgie. La Floride est inondée. Atlanta est une ville zombie. Avez-vous des connexions internationales ? Russie ?
Memphis s'arrête, puis rit.
Est-ce que vous plaisantez ? Le plus éloigné que nous avons eu était quelqu'un à Asheville. Nous les avont eu pendant un certain temps, mais ils étaient envahis par des gens de la côte inondée. Plusieurs mois qu'on ne les a pas eu. Où diable est la garde nationale ?
Finegan dit,
Je n'ai vu aucun signe d'eux. Pas de militaires, pas de garde. Tout le monde est seul.
Memphis continue à demander des informations.
(skritch) dépôt de nourriture? Nous sommes à cours ici. Nous chassons aussi. Quelques poissons dans le Mississippi cependant. Il est très large maintenant, s'étendant à l'ouest à perte de vue.
Finegan dit :
Tout le monde fait des jardins, élève des moutons et chèvres et autres. Vous aussi?
Après une pause, Memphis est d'accord.
Ceux qui peuvent, oui. Beaucoup de suicides ici ces derniers temps.
Finegan conclut :
Mon ami russe pourrait se connecter de temps en temps pour discuter, mais je dois y aller maintenant. Peut-être que je vais me frayer un chemin vers vous. Je me déplace sur une maison-flottante de commerce. De quel côté de Memphis êtes-vous ?
Memphis rit et dit:
La partie au-dessus de l'eau. Très haut, les sommets de la colline.
Finegan signale son au revoir.
10-4.
Finegan éteint la radio, secouant la tête dans le négatif, mais le Russe a déjà une autre idée :
Pas d'appel à la maison. Peut-être que tu me ramènes à la maison dans ton bateau ?
Finegan est surpris par sa demande.
Oh, non, la maison-flottante ne peut voguer sur l'océan ! Non, non, vous avez besoin d'un plus grand bateau, comme un bateau de croisière. Ce que j'ai, c'est un radeau ! Les vagues iraient au-dessus. Nous mourrions tous.
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Finegan et les Russes retournent au camp, constitué de cabanes assemblées à partir de déchets. Ce sont toutes des personnes qui n'ont pas été accueillies dans d'autres communautés, qui ont uni leurs forces et s'entraident. Il y a plus d'hommes que de femmes, et toutes les femmes sont enceintes ou avec un bébé dans les bras. Joey joue avec un groupe de garçons mexicains et vietnamiens, en train de taper dans un ballon. Le russe montre la maison-flottante :
Vous n'avez pas de lumière à nous troquer ?
Finegan est en train d'étudier la radio à manivelle et dévisse un côté pour inspecter comment fonctionne le dispositif de manivelle. Ayant une idée, il lève les yeux vers le Russe :
Non, mais je peux vous le troquer. Vous avez beaucoup de légumes frais, que diriez-vous d'un échange ?
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Plusieurs des hommes apportent des batteries de voiture et des phares tirés d'épaves automobiles à proximité. Ces voitures avaient servies aux migrants à venir jusqu'à ce camp, lorsqu'ils avaient été expulsés d'autres communautés. Ce sont de vieux camions et des vieilles voitures en ruine, mais ils ont fonctionné aussi longtemps que l'essence dans leurs réservoirs a duré, ou qu'ils ont pu se frayer un chemin en tout terrain pour contourner les crevasses dans les routes.
Les batteries sont placées en parallèle, côte à côte et rangée après rangée, et câblées ensemble.
Un vieux moulin à vent de ferme, dont plusieurs lames ont été réparées avec des morceaux de bois vissés sur les lames cassées, vient d'être redressé. Les hélices sont fixées sur un alternateur d'une des épaves.
Finegan, constatant qu'il n'y a pas de brise en ce moment, tourne les pales à la main. Les deux fils qu'il a à la main étincellent, faisant sauter Finegan.
Hey! Succès.
Finegan se penche ensuite sur une boîte métallique entre le groupe de batterie et le moulin à vent, connectant les fils. Il fait signe à l'un des hommes, un Hispanique, de tourner les lames du moulin à vent tandis qu'il se penche avec un multimètre pour vérifier les batteries.
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Le moulin à vent est maintenant actionné par la brise, sur un triangle étroit de planches clouées avec des traverses en croix. Brut mais robuste. Les pales tournent paresseusement dans la brise du soir qui sort de la large rivière. Le groupe de batteries a été couverte d'un toit de bâche, pour protéger de la pluie. À l'extrémité du bloc-batterie se trouve un support de phares rougeoyant. Les migrants sont tous en train de tourner autour, contemplant cette nouvelle configuration. Finegan est en train de recevoir une brassée de chous.
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Finegan et Joey émergent de l'obscurité, descendant de la colline vers la maison-flottante, tirant le landau. Au sommet de la colline, il y a un feu de plusieurs phares qui pointent dans différentes directions.Finegan dit :
Il est temps de passer une bonne nuit de sommeil... Si les lumières du voisin ne nous tiennent pas éveillés.
Un grand bâtiment. Le deuxième étage sort de l'eau et est surmonté d'une tour de guet. La maison-flottante s'approche aux pédales des bâtiments, avec Joey, comme d'habitude, sur le toit, à la recherche d'obstacles à fleur d'eau.
Une rangée de toits apparaissent sous l'eau. Joey les indique à Finegan, qui s'arrête de pédaler pour rejoindre Joey :
Ce sont des casernes militaires.
Ils aperçoivent le sommet d'une clôture de barbelés, la marée descendante faisant des frisotits sur le haut de la cloture. Finegan vient de remarquer ces frisottis, et montre à Joey le contour carré du camp. puis réalisant soudainement, il se tourne et voit que le fil barbelé, maintenant exposé avec la marée descendante, leur coupe le chemin de repli. Ils sont passés dessus sans le voir, lorsque l'eau était encore haute.
Nous devrons attendre ici jusqu'à ce que la marée monte à nouveau. . . Je pourrais faire de la plongée pendant que nous attendons, pour regarder ce qu'il reste dans ces barraquements.
Un garde sort de la tour de guet, se déshabille et plonge tout nu dans l'eau. Il nage rapidement vers la direction de la maison-flottante. Voyant qu'il n'est pas une menace, étant sans arme, Finegan et Joey sautent sur leurs pieds et se préparent à l'aider à monter sur le pont.
Le garde est afro-américain et très en forme. D'une vigoureuse poussée, il s'extrait de l'eau et se rétablit à la force du poignet sur le pont, tirant ses pieds de l'eau rapidement :
Ne veux pas garder les orteils dans l'eau trop longtemps. . J'ai vu un jeune requin ici une fois, l'autre jour.
Le garde note le filet de pêche suspendu pour sécher. Le montrant du doigt, il dit :
Le requin fait une bonne alimentation. Peut-être que nous pourrions le pêcher ! S'il est toujours là, je l'ai surement attiré. Vous avez des appâts à bord?
Finegan est entré dans la maison et est revenu avec un short, qu'il lance au garde, afin qu'il se rhabille un minimum. Finegan dit :
Seulement nous trois comme appât. Mais si nous pêchons quelque temps, nous pourrions attraper quelque chose et ensuite nous pourrons mettre du sang dans l'eau.
Le garde dit :
La pêche me dit bien. Je n'ai rien mangé depuis que le dernier aliment déshydraté a été épuisé.
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Finegan jette le filet sur l'eau, attendant que la bouche ouverte du filet coule, puis tire le filet avec les cordes attachées aux quatre coins. Un côté du filet a des bouchons de flottaison en liège, et est le côté qui piège les poissons. Les autres côtés sont tirés vers le haut et vers la maison-flottante. Finegan tire à la main sur les cordes qui ferment la bouche du filet, tirant ainsi la prise sur le pont avant. Les captures habituelles : brindilles, mauvaises herbes, algues, des petits poissons frétillants et 2 crabes sont parmi les prises. Le garde attrape les poissons et les crabes et les met dans un seau, rejettant les déchets dans l'eau. Finegan est curieux :
Alors tu es le dernier ici?
Le garde dit :
On nous a dit de garder nos postes, alors c'est ce que j'ai fait. . . Tous les autres ont abandonné et sont partis. Rentrer à la maison, tu sais. Je n'ai pas de maison. . . La famille d'accueil n'est pas venue me chercher et a laissé cela pour l'armée.
Le garde s'assied, regardant Finegan, et soupire :
Nous ne pouvons élever personne après coup. Vous avez vu quelque chose qui ressemblait à un poste de commandement?
Tout à coup, le filet commence à se balancer dans les mains de Finegan, et le garde saute pour l'aider à le tirer. Un petit requin marteau pointu est dans le filet, attiré par toute l'agitation dans l'eau. Joey apporte un matraque en bois et commence à le frapper à la tête et le requin s'arrête de battre. Barney devient fou d'aboiements, se souvenant du jour où il a perdu sa jambe à cause d'un requin-marteau.
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Le barbecue de camping est sorti et les morceaux de viande de requin grésillent. Finegan met des morceaux dans une casserole sur le côté, pour le souper. Le garde se gave de nourriture, affamé, et ravi de l'installation de la maison-flottante.
C'est bien! Tu manges comme ça tout le temps? (avale) Comment es-tu arrivé à cette configuration ?
Finegan dit :
Principalement, je l'ai construit. J'ai vu ce qui allait arriver, la côte rongée et tout ça.
Finegan déverse les braises dans le cours d'eau et Joey prend les casseroles et les plats à laver de l'autre côté. Le garde se lève pour aller laver son assiette à côté de Joey.
Pouvez-vous m'emmener sur la Terre plus tard ? J'ai récupéré des choses dans la tour. Je pourrais nager, mais tout serait mouillé.
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La maison-flottante est placée le long de la tour, attachée à un poteau au coin de la tour de guet. Le garde baisse les paquets jusqu'à Finegan, qui les place ensuite sur le côté. Finegan demande :
Vous avez de l'alcool?
Le garde répond :
C'est la première chose qui est partie.
Le garde traverse la passerelle pour son dernier voyage, son tas de vêtements qu'il avait abandonné pour rejoindre la maison-flottante. Finegan a le dos tourné, rangeant les derniers paquets du garde, tandis que le garde tire un pistolet de la poche de sa veste. Quand Finegan se retourne, il ne peut que constater qu'il est mis en joue par le garde, et met ses mains en l'air. Le garde dit :
L'eau est haute maintenant, nous pouvons sortir d'ici.
Finegan se déplace à l'arrière de la maison-flottante et commence à pédaler. Le garde est face à lui, assis sur des boîtes à l'arrière. Joey fait les cent pas sur le toit, surveille les objets sous l'eau et le meilleur endroit pour traverser la clôture de barbelés. Le fil de fer barbelé est juste sous la surface de l'eau maintenant, avec la marée. Voyant qu'ils quittent l'enceinte et qu'il n'y a plus trop de danger d'heurter un objet immergé, le garde dit :
D'accord! . . Garçon, tu viens ici maintenant, là où je peux te voir.
Le garde ne bouge pas de sa place, craignant Finegan plus que Joey, et garde les yeux fixés sur Finegan. Joey apparaît au-dessus du toit, juste derrière la garde, avec la matraque en bois utilisé plus tôt pour tuer le requin. Il tape le garde sur la tête. Finegan se précipitant d'un bond vers l'avant pour désarmer le garde.
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La maison-flottante a amarré temporairement au rivage, et le garde marche sur la planche vers la rive. Il est habillé, mais n'a que quelques paquets avec lui. Il proteste fort.
Ecoute, je voulais juste être sûr que tu n'allais pas me voler ou quelque chose comme ça.
Soudain, des hommes vêtus de diverses tenues de l'armée émergent des buissons avoisinants. Ils sont un mélange d'afro-américain, hispanique et blanc. Le garde est horrifié de les voir. Il recule sur la passerelle mais rencontre le pistolet de Finegan dans son dos. Les hommes devant lui ne sont pas armés mais semblent en vouloir au garde. Pris au piège, le garde s'adresse au groupe; tout en s'avançant :
Allez les gars, pas de rancune, hein? Vous auriez fait la même chose... Qu'est-ce que tu as mangé? Tu as l'air en forme... Je vous ai fait une faveur, en fait.
Finegan monte la garde avec son pistolet, la seule arme dans le voisinage.
Joey se précipite à travers la passerelle pour jeter les grappins à bord, puis tire la passerelle sur la maison-flottante. La maison-flottante s'éloigne lentement du rivage dans la marée de nouveau descendante. L'un des soldats à terre dit à Joey et Finegan :
Ouais? Nous pourrions vous manger, trous du cul.
Le groupe fouille le garde, découvrant qu'il n'est pas armé. Quand ils sont en sécurité loin du rivage, Finegan va à l'arrière de la maison-flottante, en rangeant son pistolet dans sa taille de pantalon à l'arrière, tout en gardant un oeil sur les hommes sur le rivage. Il rétropédale pour déplacer la maison-flottante plus loin au-delà des vagues. Le garde est au milieu du groupe d'hommes qui le pousse et lui donne occasionnellement un coup de poing. Finegan lève les yeux vers Joey, qui est debout à son poste sur le toit. Finegan dit :
Il y avait un requin dans l'eau, mais pas celui que nous avons mangé...
La maison-flottante remonte à la pédale le long d'un large ravin inondé, au milieu de la campagne agricole. Les champs ont été défrichés mais comme ils n'ont pas tous été plantés derrière ils sont envahis de mauvaises herbes. On peut voir des arbres qui bordent les champs par endroits ou dans des ravins non encore inondés. Un grand champ est planté avec des Amaranthes, une grande plante à graines feuillues, dont les panaches contiennent de petites graines. L'Amaranthe est connu pour être entièrement comestible, et est l'une des rares plantes qui peuvent être assimilée à la viande car elle contient de la lysine, une protéine que la viande contient aussi. Un autre champ à proximité est planté de maïs, qui, lorsqu'il est combiné avec Amarantha, équivant à une viande enrichie en protéines.
La maison-flottante s'arrête, Finegan fait une pause pour voir ces champs plantés, une rareté au cours de ses voyages. Pendant qu'il regarde, quelques petits enfants émergent parmi les grandes plantes Amaranthes. Ils y a les tout-petits entre deux et trois ans, et les pré-adolescents. La plupart ne sont pas habillés de vêtements adaptés à leur âge. La plupart des enfants plus âgés ont des chemises ou des t-shirts pour adultes, qui tombent presque à genoux et sont attachés autour de la taille. Tous sont pieds nus. Seuls les plus jeunes enfants ont des vêtements qui conviennent, et si usés, qu'il est clair qu'ils ont été fabriqués pour eux. Les enfants sont craintifs, regardant la maison-flottante et ne quittant pas la sécurité de leur forêt d'Amaranthes.
Finegan quitte son siège de vélo et vient à l'avant, côte à côte avec Joey. Finegan dit :
Je ne suis pas sûr qu'ils soient habitués à la compagnie.
Finegan décide d'amarrer le bateau et de vérifier la situation, car il ne semble pas y avoir un adulte en charge. En tirant les grappins dans le sol et en faisant glisser sa passerelle vers l'avant, les enfants retournent silencieusement dans leur forêt d'Amaranthes, disparaissant.
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Finegan et Joey marchent le long du bord du champ d'Amaranthe, situé à proximité d’une ancienne ferme. La maison s'est effondrée, et les mauvaises herbes et les broussailles ont grandi le long de ses côtés. La grange a été frappée latéralement par des tremblements de terre, mais le toit est resté intact. Il est désormais soutenu par des poteaux de bois, formant donc un appentis. Le grenier à foin, est maintenant le plancher de la structure effondrée, et est couvert de diverses couvertures. C'est là que les enfants ont dormi - hors de la pluie, mais pas hors du froid. Au fur et à mesure que s'approchent Finegan et Joey, on voit des petits enfants se précipiter dans la grange effondrée et ramper sous leurs couvertures ou se précipiter dans les bois. Ils sont en effet timides, et ne sont pas habitués aux visiteurs. Joey jette un coup d'œil à Finegan et dit :
Je ne suis pas le seul . . les parents ont disparus.
Un poêle à bois est dans la cour, sous un arbre où une bâche a été attachée aux branches inférieures pour faire office de toit. Une table de pique-nique brisée est à proximité, soutenue par des morceaux de bois de chauffage là où une jambe est cassée. Certains plats sont empilés sur la table, lavés du dernier repas. Une femme âgée, qui boîte, apparaît, entourée d'une douzaine d'enfants de différents âges.
La maîtresse des orphelins a les cheveux grisonnants, à peine épinglés sur la tête en chignon. Sa robe est en lambeaux et flotte sur son corps, comme si elle était précédemment un peu en surpoids. Elle a l'air très fatiguée et marche comme si elle ne pourrait pas faire le prochain pas. Elle s'arrête pour reprendre son souffle et regarde les visiteurs. En les voyant non menaçants, elle lève une main faiblement, comme si elle disait un «bonjour», puis s'avance vers ce qui sert de salle à manger. Elle prend place sur la table de pique-nique, poussant un gros soupir, comme soulagée de ne plus être sur ses pieds. Prenant une profonde inspiration pour gagner de la force, elle lève le visage pour sourire aux visiteurs et les invite à la rejoindre. Elle indique aux enfants ce qu'ils doivent faire :
Remuez ce feu et mettez un pot. Nous allons servir du thé.
Finegan se présente :
'Jour mam. Je suis Finegan Fine, et voici mon partenaire Joey. Je suis un commerçant ambulant. J'ai ma maison-flottante là-bas, à la fin de ton champ. Des parcelles assez impressionnantes que vous avez là. Vous plantez et récoltez tout cela par vous-même ?
La maîtresse sourit et cligne de l'œil sur l'absurdité de cette idée :
Heureusement, j'ai beaucoup d'aide.
Elle se penche en arrière, ayant repris son souffle, et continue à diriger ses jeunes protégés.
Chérie, utilise cet autre pot. Il a un bec.
Finegan dit :
Ce ne sont pas tous les vôtres...
La maîtresse orpheline, surprise, répond :
Oh non, non. Je serais sûrement 6 pieds sous terre si c'était le cas! Les a récupérés à Montgomery quand les ennuis ont frappé. J'étais là-bas en train de rendre visite à mes amis qui ne peuvent plus bouger. Après je les ai enterrés... crise cardiaque et autres... Je rentrais chez moi et je trouvais ces enfants tout simplement perdus... Des semaines, et personne n'est venu les chercher... Eh bien, que pouvais-je faire d'autre ? ... Nous sommes rentrés à la maison ensemble. Été une bénédiction, ces chéris. Une bénédiction.
La bouche de Finegan s'effondre devant cette description inattendue d'une douzaine d'orphelins, dont certains n'étaient évidemment que des tout-petits quand elle les a recueillis. Décrire ça comme une "bénédiction" ! ? Il se reprends en réalisant qu'ils observent ses réactions.
Oh, en effet. Mon Joey, c'est pareil. Il était séparé de ses parents, du coup nous nous sommes associés. Il est une bénédiction, aucun doute à ce sujet.
Les enfants plus âgés préparent les tasses et mettent une certaine quantité de thé dans une tasse, puis versent de l'eau chaude dans une casserole d'eau tirée du poêle. Ils apportent la première tasse à Finegan. Finegan dit :
Oh, non, donne la première tasse à, euh, ta maîtresse ici...
La maîtresse sourit à sa chevalerie et accepte la coupe en sirotant des yeux mi-clos comme si c'était quelque chose de magique, une source de rajeunissement. Finegan accepte la prochaine tasse :
Je ne peux pas m'empêcher de m'émerveiller devant vos champs. Je suis allé de long en large sur cette côte. J'ai trouvé des gens qui plantaient de la citrouille, mais la plupart font des potagers en rangées, et ils travaillent jour et nuit. Vous vous avez carrément des champs entiers...
La maîtresse lève les yeux de sa tasse de thé, réalisant soudainement ce que Finegan cherche à dire :
Je suis dans le milieu depuis quelques années. Planter du maïs et de l'amarante, quand on est végétarien c'est tout ce qu'il nous faut. Tu n'as pas besoin de viande avec ces 2 plantes. Je faisais un mélange pour les points de vente biologiques locaux (un mouvement prônant des cultures sans pesticides, de préférence à dominante végétale). Les Amaranthes sont une bonne salade aussi. J'ai fait ma vie à ça. Pas besoin de labourer si vous retirez les mauvaises herbes régulièrement. Il suffit juste de réensemencer.
La maîtresse indique les jeunes enfants groupés derrière elle, chacun tenant une tasse de thé.
Ce sont les meilleurs petits cueilleurs de mauvaises herbes que j'ai jamais vu. Il vous suffit de descendre le champs, vous arrachez au passage les mauvaises herbes, les larves et les scarabées tombent au sol, les poulets accourent et nettoient le champ. Ce qui reste est nos bonnes plantes, sans insectes, et ... des oeufs. Nous avons beaucoup d'oeufs.
Il y a des poulets sur le côté de la vieille maison, qui grattent et picorent la terre. Une poule a un groupe de jeunes poussins autour d'elle. Soudain, Joey est intéressé.
Et la soupe aux nouilles et au poulet, non ?
La maîtresse des orphelins semble atterrée :
Oh, nous ne mangeons rien qui ait un visage ! Les poulets sont souvent enlevés. Ils sont la proie de beaucoup de créatures... Mais nous mangeons les oeufs.
Finegans demande :
Avez-vous besoin de quelque chose ?
La maîtresse orpheline répond :
Je n'ai pas d'argent...
Finegans clarifie son offre :
Je cherche juste à vous aider. Tout ce dont tu as besoin.
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Finegan s'approche de la grange, les dortoirs pour les enfants, tirant le landau rouillé derrière lui. Joey marche derrière le landau, gardant une main sur le dessus de la pile de couvertures, pour l'empêcher de basculer. La couverture de laine qui lui a été donnée par la couturière est sur le dessus de la pile.
La maîtresse des orphelins met les enfants dans le lit. Ils reposent l'un à côté de l'autre, côte à côte pour partager la chaleur du corps pendant la nuit, car il y a peu de couvertures et pas assez pour faire le tour. Les petits enfants sont entre les enfants plus âgés, de sorte que les enfants plus âgés peuvent lever leurs genoux, allongés sur le côté, s'ils le souhaitent. Après leur mise en place, la maîtresse jette ses quelques couvertures sur les bords.
L'arrivée de Finegan marque une grande joie chez tous... Une fois les couvertures distribuées, Le reste des enfants peut s'allonger sur la paille tandis que la maîtresse place la grande couverture qui les recouvre. Il reste une couverture. Finegan, souriant, tend la couverture :
Et la dernière pour la maîtresse !
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Finegan et Joey reviennent à leur maison-flottante, au coucher du soleil, tirant le landau grinçant, maintenant vide, derrière eux. Avant de traverser la passerelle, Joey,les larmes aux yeux, jette ses bras autour de la taille de Finegan. Finegan, sans mot dire, saisit l'épaule de Joey avec lui fait un câlin, les yeux humides lui aussi.
La maison-flottante s'approche d'une série d'îles, ce qu'il reste d'une ville inondée. Les bâtiments et les rues sont encore visibles sur les îles. L'approche des îles est bloquée par des bâtiments inondés, qui sont visibles sous l'eau. La scène semble presque magique vue de loin. Des bâtiments élevés sortent de l'eau, leurs fondations étant immergées. Au loin, il y a des îles de ce qu'il reste de la banlieue de la ville, avec seulement quelques maisons éparses au-dessus de l'eau. Tous les bâtiments ont été endommagés par un tremblement de terre et des vents violents, bien que certains murs des gratte-ciels métalliques soient intacts. La plupart des bâtiments sont inclinés dans un sens ou dans l'autre, à la suite d'un effondrement. Il n'y a aucun signe de vie nulle part.
Joey fait des allers et retours sur le toit de la maison, pointant du doigt de temps en temps pour avertir Finegan d'un danger submergé. Barney est à l'alerte à l'avant de la maison-flottante, la queue haute et tendue, sentant la tension dans ses équipiers. Ils entendent soudain une explosion de fusil de chasse. Finegan et Joey se précipitent dans la maison et jettent un coup d'œil par la porte, Barney maintenu sous eux. Finegan dit :
Je n'ai pas vu d'où ça venait, et toi ?
Joey pointe et dit :
Près de la rive, quelque part là-bas.
Finegan dit :
Pleine lune ce soir... Ça va être difficile de s'échapper.
Finegan semble préoccupé, fronçant les sourcils et clignant des yeux, imaginant et rejetant plusieurs plans d'escapade.
Dans le pire des cas, il se peut que nous devions nous glisser dans l'eau la nuit et trouver celui qui l'a fait... Je ne pense pas que nous puissions aller sous l'eau et tirer le bateau vers la sécurité... Quoi que... Mais ce sont nos deux seules options.
Un clapotis arrête ses cogitations. Un bateau à rames, avec deux hommes à bord, s'approche de la maison flottante. Un homme qui rame avec les avirons, l'autre avec un fusil de chasse posé sur ses genoux. Les deux portent une chemise à manches longues et une bande de tissu rouge nouée autour du biceps de leur bras droit. Une fois la barque proche de la maison-flottante, le rameur rampe et tente de verrouiller une corde autour de l'un des poteaux sur les coins de la maison-flottante. La sentinelle a son fusil pointé vers la porte de la maison-flottante, où il a vu Finegan et Joey pour la dernière fois. Mais Finegan a déménagé derrière des boîtes près de l'avant de la maison-flottante. Finegan a son fusil posé sur une boîte, pointé sur le garde.
Vous n'embarquez pas et vous ne partez pas non plus. Jetez ce fusil dans l'eau. . . Tout de suite !
La sentinelle hésite et caresse son arme comme s'il débattait de ses options. Finegan tire dans l'eau près d'eux, leur montrant qu'il est aussi armé. La sentinelle dit :
Regarde, je vais le poser. Si je perds ça, je vais le payer cher.
La Sentinelle pose son fusil sur le sol de la barque. Les deux hommes dans la barque sont maintenant debout, les mains en l'air. Finegan dit :
Vous nous avez tiré dessus !
La sentinelle répond :
Eh bien, vous venez vous aussi de nous tirer dessus !
Finegan :
Ben, vous avez tiré en premier !
Mais la sentinelle proteste :
C'était un coup de semonce!
Mais Finegan rétorque de nouveau :
Moi aussi !
Finegan marmonne, ne voulant pas créer de conflit mais ne voulant pas être exploité.
Arrrrhh.
Joey est positionné de l'autre côté de la maison-flottante, également derrière des boîtes, avec le pistolet dirigé vers la paire dans la barque. Finegan dit :
OK, vous 2 vous montez sur le pont, mais ensuite vous ne bougez plus.
Les hommes finissent d'attacher la corde autour du poteau d'angle et tirent la barque au plus près, mettant une jambe sur le pont et se soulevant pour finir de grimper sur le pont. Finegans dirige :
Toi, le rameur, enlève ce tissu de ton bras et attache les mains de ton partenaire derrière lui.
Les deux hommes de la barque se regardent avec hésitation. Puis la sentinelle hausse les épaules et met ses mains derrière son dos pour être attaché. Finegan dit :
OK, asseyez-vous sur le pont et faites face à l'eau. Et toi, le rameur, mets tes mains derrière ton dos. . . Joey, prends le tissu de la sentinelle et attache le rameur avec. Attaches-les bien.
Alors que Joey s'avance avec quelques bouts de corde dans les mains, Finegan sort des caisses pour être à portée de main en cas de bagarre. La sentinelle dit :
Pouvons-nous venir avec vous? Si je reviens avec toi en train de tenir le pistolet, il y aura de l'enfer à payer.
Finegan demande :
De qui ?
Et la sentinelle répond :
Le président Collins.
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Les deux prisonniers sont maintenant assis sur le sol de la maison, leurs pieds attachés. Joey est perché au sommet d'une boîte, accroupi, tenant son pistolet dans sa main, mais dirigé vers le bas, maintenant que le risque semble écarté. Barney est encore tendu, sentant la tension dans l'air, grognant de temps en temps, faisant des cercles autour des hommes assis, les reniflant. Finegan est assis sur un tabouret près de la table où il a posé son fusil et le fusil récupéré de la barque.
Maintenant expliquez... Le président Collins.
La sentinelle et le rameur commencent à parler en même temps. La sentinelle dit :
C'est l'ancien sénateur du coin, le Mississippi, mais quand la région a été frappée, il a pensé que tous les autres endroits avaient été anéantis. Il a dit qu'il devait être le nouveau président, considérant que le gouvernement américain devait être représenté et tout ça...
Alors que le rameur dit :
Un fou, je pense. Il tient ces réunions du cabinet avec sa famille et affirme qu'il a le pouvoir exécutif parce que nous devons être en guerre ou quelque chose comme ça. A mis la main sur toutes les fournitures dans la région aussi...
Ils s'arrêtent et se regardent l'un l'autre, puis ils recommencent à parler, chacun s'attendant à ce que l'autre se taise. La sentinelle dit :
Pas de réponse radio, donc tout le reste du monde doit être mort.
Alors que le rameur dit:
Maintenant il commence à attaquer les voisins...
Ils s'arrêtent et se regardent à nouveau, puis à Finegan, puis tombent dans le silence. Finegan dit :
Eh bien, je vous emmène sur la rive, et si c'est sûr, je vous dépose. Je suis commerçant mais ce n'est pas un endroit pour ça... Je devrais troquer ma liberté...
Finegan regarde Joey.
Monte la garde ici, ils ne doivent pas bouger.
Finegan se dirige vers l'avant du bateau, désignant vers la ville insulaire.
Plus d'autres snipers comme vous ? [tireurs à distance/d'élite]
La sentinelle dit :
C'était mon poste. Les autres sont à l'intérieur des terres, avec le président Collins, en train de faire des raids.
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Finegan a amarré la maison-flottante à un endroit dégagé le long du rivage, la passerelle en place. Il fait marcher les hommes sur la planche devant lui. Il a dénoué leurs pieds mais leurs mains sont toujours attachées. Joey est sur le toit, debout avec le pistolet dans une de ses mains. Il y a des cris et des disputes venant de l'autre côté de la colline. La sentinelle et le rameur se retournent et essayent de retourner sur la maison-flottante (en reculant, la passerelle étant trop étroite pour se retourner facilement), mais Finegan, qui porte le fusil, bloque le chemin comme une porte.
J'ai une meilleure idée. Allons derrière ces buissons là-bas.
Finegan fait signe à Joey de se cacher dans la maison et suit les hommes dans les buissons. Les trois hommes observent à travers les buissons.
Qu'est-ce que c'est, un raid ?
La sentinelle et le rameur commencent à parler tout de suite. La sentinelle dit :
Le sénateur Collins sort avec eux, car ils connaissent son visage et tout...
Et le rameur dit:
Ils l'appellent impôts, mais comme l'argent ne vaut plus rien, ça doit être de la nourriture.
Les deux hommes s'arrêtent et se regardent à nouveau, se taisant. Finalement, Finegan dit :
J'ai compris. Donc vous voulez de ce système, hein ? Que proposez-vous que nous fassions avec M. Collins ?
Les deux prisonniers se regardent.
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Finegan a délié ses deux prisonniers et armé la sentinelle avec son fusil, leur faisant maintenant confiance. Le rameur tient une matraque. Finegan reste néanmoins derrière ses deux prisonniers, juste au cas où ils changeraient soudainement d'avis. Ils rampent le long des buissons, hors de vue, vers les disputes.
Ce qu'ils voient est une confrontation entre Collins et une communauté de survie locale. Collins est ventru et courtaud, rouge de visage et chauve. Il est debout avec deux autres hommes qui ont des armes à feu. Tous les trois ont un tissu rouge attaché autour de leur bras droit, en haut, leurs insignes. Finegan demande :
Vous connaissez ces hommes ?
La sentinelle et le rameur se regardent, ne voulant pas parler en même temps. Le rameur dit :
Toi en premier.
La sentinelle dit :
Ils agissent seulement loyalement. Tout le monde a peur de se lever contre M. Collins. Tout le monde a peur d'être le premier, tu sais, et jeté dans la cuve.
Finegans dit :
Eh bien, vous allez être les premiers.
La sentinelle déglutit, puis respire profondément, met ses mains autour de sa bouche et crie :
Collins ! Tu n'es plus responsable ! Plus de vol de personnes. Tu es un escroc ! Tu n'es pas le gouvernement, tu ne l'a jamais été !
La sentinelle finit par reprendre sa respiration. Finegan et le rameur le regardent, étonnés de toute la rancoeur qui avait besoin de sortir :
Tu n'es pas au pouvoir, trou du cul ! Tu n'es qu'un gros porc ! Qui t'a mis en charge, hein ? Tu l'as fait tout seul. Et tu n'as pas à nous dire quoi faire, espèce de merde.
Finegan met sa main sur la bouche de l'homme, voyant que la diatribe ne s'arrêterai jamais sinon. Finegan dit :
Dites-lui que vous désarmez ses gardes et qu'ils devraient abandonner. Ils font face à une rébellion armée. Dis lui ça.
La sentinelle respire fort, essayant de se calmer :
Voici l'affaire, espèce de merde. Nous sommes une rébellion armée. Allonges-tois sur le sol et mange de la terre, sac à merde... Et vous autres, rejoignez-nous ou mourez !
Collins fait face aux mutins cachés dans les buissons, les poings serrés sur les côtés du corps, fronçant les sourcils. Finegan jette un coup d'œil à la sentinelle, puis regarde le rameur :
Essayes.
Le rameur dit:
Tu n'es plus responsable de rien, Collins. Tu es dissous. Retourne toutes les armes. Plus de recouvrement d'impôts.
Collins commence à marcher vers les buissons. Ses deux gardes armés sourient, et posent leurs armes sur le sol. La communauté qu'il tentait de cambrioler, qui jusque là se tenait debout en arrière, se disperse rapidement, craignant une fusillade. Finegan dit à la sentinelle :
Précipitez-vous et ramassez ces armes.
Et puis au rameur :
Je vais me mettre debout avec mon fusil. Vous descendez et faites tomber Collins à genoux et les mains sur sa tête... Frappez-le s'il le faut... Mais pas trop fort.
La sentinelle court en faisant un demi-cercle autour de Collins. Quand il atteint les deux autres hommes autrefois armés, ils se lèvent tous pour se prendre dans les bras l'un de l'autre (ignorant encore une fois les directives de Finegan). Collins secoue son poing à la sentinelle, puis le montrant du doigt, lance des ordres et des menaces :
Arrêtez cet homme!
Le rameur sort de derrière les buissons et marche vers Collins. Il dit :
Ils ne sont même pas armés! Enfoiré.
Finegan sort de derrière les buissons, son fusil reposant dans ses bras. Collins arrête sa foulée. Le rameur prend sa matraque et frappe Collins dans le ventre. Collins se plie en deux. Puis le rameur frappe derrière ses genoux pour qu'il tombe sur ses fesses.
Mains sur la tête. . . Mains sur la tête, j'ai dit !
Collins est à genoux, mains en l'air, mais seulement à mi-chemin, proférant des objections. Le rameur sort un cordon de sa poche et commence à attacher les mains des collins.
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La sentinelle est à l'arrière de la maison-flottante, en train de pédaler. Le rameur est assis sur une boîte près de lui, car ils se relaient pour le pédalage. Collins et ses deux hommes sont à l'avant, au bord du pont, face à l'eau. Collins est toujours attaché aux poignets, les mains devant lui. Il proteste fort contre son arrestation, citant des lois selon lesquelles il se sent autorisé à exercer sa présidence. Il garde cette récitation tout au long du voyage, faisant un discours non-stop :
. . selon l'acte de succession présidentielle de 1947, je suis responsable! . . Continuité du gouvernement! . .
Finegan est sur le toit, son fusil reposant dans ses bras, mais il surveille les trois hommes à l'avant. Les îles de la ville inondées s'éloignent au fur et à mesure que la maison-flottante se dirige vers l'eau profonde. Joey arpente le toit comme d'habitude, mais en regardant le siège du vélo, il surveille la sentinelle et le rameur pour s'assurer qu'ils ne laissent pas les pédales et essaieraient de s'approcher d'eux.
. . J'étais à l'étude pour le secrétaire des Transports, bon sang. . . Le bureau était vacant, alors ça me mets dans... Toutes ces autres personnes sont mortes, je te le dis.
Les affleurements rocheux et les arbres immergés se font plus nombreux. L'île qu'ils approchent n'est pas grande, mais il lui reste encore un bon bout de temps avant d'être submergée. Elles a l'air déserte, abandonné depuis longtemps. Pas de bâtiments ou d'animaux de ferme en vue.
Une fois que la maison-flottante a accosté, Finegan dit aux 2 hommes qui accompagnent Collins à l'avant :
Détachez ses mains. . Si vous voulez aller avec lui, vous pouvez.
Les deux hommes secouent la tête. Finegan dit :
Poussez-le dans l'eau, c'est peu profond ici.
Collins continue à se plaindre :
. . C'est un enlèvement et une trahison. . Vous serez abattu pour cela. . . Peine de mort.
Collins, qui proteste encore, est poussé dans l'eau et se lève, bafouillant. Il peut mettre ses pieds sur le sol sous l'eau et commence à patauger vers le rivage de l'île, se débattant et bafouillant.
______________________________
Ce soir-là, Joey jette les armes des hommes armés à la mer. Finegan tient un discours sur le toit, son fusil dans une main :
Plus de vol à main armée! Nouvelles règles. Et laissez ce cul pompeux là pour crier aux écureuils. Ne va pas le sauver ni rien de tel...
La maison-flottante navigue le long d'un rivage qui présente parfois des affleurements rocheux. La majeure partie de Memphis est au moins partiellement inondée, mais les étages supérieurs des hauts immeubles sont au-dessus de l'eau. Comme avec d'autres endroits, les dégâts causés par le séisme et les vents sont évidents, même de loin. Les hautes tours sont inclinées, mais leur ossature métallique centrale, flexible, a permis que ces immeubles ne ne s'effondrent pas lors les tremblements de terre. Les bâtiments de maçonnerie ou de brique sont eux effondrés.
Les restes de Memphis semblent continuer à perte de vue, de part et d'autre de la maison-flottante. Les sommets du pont Desoto dépassent de l'eau, sur ce qui était le côté de l'Arkansas. Ce côté Arkansas est complètement inondé, à perte de vue. On peut voir les restes d'une grande autoroute descendre dans l'eau et se diriger vers les vestiges des arches du pont Desoto. Un panneau rouillé en hauteur indique le nom de cette autoroute, l'Interstate 40.
Finegan est debout sur le toit de la maison-flottante, tenant sa radio à ondes courtes, avec sa manivelle nouvellement installée pour générer de l’électricité. Il actionne énergiquement la manivelle, puis tient la radio à son oreille, écoutant :
(scratch). . approchant . . (scritch)
Finegan ajuste un cadran et écoute à nouveau. Ayant localisé le groupe déjà contacté avec le russe, il intervient :
Yo, ici Finegan Fine, commerçant. Nous avons déjà parlé ensemble. Sur quelle colline êtes-vous ?
Memphis Papa répond :
Je vous donnerais la localisation mais nous ne pourrons pas trop en dire sur les ondes. Êtes-vous cette maison-flottante que nous voyons ? Qu'est-ce que vous avez mis à l'arrière ?
Finegan explique :
C'est une roue à aube. Lent, mais ça fonctionne, et je peux diriger. Dirigez-moi vers vous.
Memphis Papa dit :
Vous êtes en aval par rapport à nous. Vous êtes sur ce qui était autrefois le Mississippi. Nous vous voyons quand nous regardons le lever du soleil, vers le bas, vous savez, ah, au sud de nous. . Ou ce qui était au sud. Satané désordre, tout est chamboulé on ne s'y retrouve plus... Montez encore un peu la rivière, et je vous donnerai de nouvelles instructions.
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Finegan est assis sur ce qui était une chaise de salle à manger. Plusieurs hommes et femmes sont assis autour d'un morceau de contreplaqué utilisé comme table. L'assemblée utilise divers types de chaises - chaises pliantes, fauteuils de salon, tabourets et escabeaux. La table est tachée en de nombreux endroits, ayant été utilisée pour de nombreuses conférences. Une grande carte des États-Unis est disposée sur la table. Cette carte est rafistolée par du scotch en de nombreux endroits. Alors que Finegan, tout en sirotant une tasse de café, montre à l'assemblée des points sur la carte, Joey se tient juste derrière son épaule gauche, debout sur ses orteils, regardant intensément la carte. Finegan raconte son périple :
J'ai commencé en amont de Savannah. La rivière montait en hauteur, quelque chose de féroce. Au moment où je construisais mon bateau, je voyais l'eau se rapprocher sans cesse de mon bateau en construction.
Le groupe hoche la tête à l'unisson. Finegan regarde par-dessus son épaule gauche vers Joey :
Joey a été séparé de ses parents. On ne les a pas trouvé depuis.
Finegan pointe la carte à nouveau :
Nous avons exploré le nouveau littoral de la Géorgie. Pas de cartes pour ça. Je suppose que la Floride a disparue.
Se redressant, Finegan demande à l'assemblée :
En se déplaçant on a du mal à se rendre compte... Il me semble que cela continue de monter, mais sur ce point vous devez avoir de meilleures mesures que moi ?
L'assemblée n'a pas d'infos très précises sur le taux d'élévation de la mer, mais confirme que l'eau continue à monter. Memphis Mama est une femme ridée, pâle, affalée à un bout de la table. Elle porte une robe à fleurs et a une sorte de filet de cheveux recouvert de fleurs en plastique tenant ses cheveux gris et graisseux en place :
Le soleil se lève dans le sud et se couche dans le nord.
Tout le monde devient silencieux comme des pierres, sauf pour les "slurp" occasionnels d'une gorgée de tasse de café. Joey se tord le cou pour voir chaque visage de l'assemblée. Après examen, il lui parait clair que personne ne va parler. Joey continue :
Comment ça se fait ?
Memphis Papa est un homme grisonnant au bout de la table, assis dans un fauteuil avec un accoudoir affaissé et une tapisserie très tachée. Il a une barbe, des cheveux ébouriffés, et porte une chemise en lambeaux avec des poignets sales. Comme Memphis Mama, sa posture, affalé dans son siège, montre également les effets de trop de conférences et pas assez d'exercice.
Nous pensons que la Terre s'est déplacée dans l'espace, fils. C'est à cause de ça que tout a été secoué, et c'est pour ça que l'eau continue de monter... Le mieux que nous puissions comprendre.
Joey sort la photo de ses parents :
Est-ce que mes parents sont passés ?
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Finegan et Joey sont emmenés par Memphis Papa dans un ancien immeuble de bureaux qui est resté debout pendant les tremblements de terre. Ils se retrouvent devant un mur couvert de notes épinglées. Le papier à lettres est de toutes sortes - des bouts de papier arrachés d'annuaires téléphoniques, de pages déchirées de journauxs, de notes écrites sur les bords des coupons, de notes écrites sur la copie carbone des chéquiers, de pages de livres de coloriage pour enfants , etc. Le mur est recouvert du sol au plafond, et des notes commençent à couvrir d'autres notes en se superposant.
Martha, Ed Grover et moi sommes à Cincinnati.
Les MacMahons se dirigent vers la ferme de l'oncle John.
Nous l'avons fait! Rendez-vous chez le chanvre. Mitzy
Que Dieu nous aide! Little Bob se noie et Big Bob est mort de chagrin.
Joey s'approche du mur et commence à lire, quand Memphis Papa l'interrompt :
Ça c'est pour l'Arkansas, la rive opposée. Ils sont venus ici comme des rats noyés sur tout ce qui flottait. Nous avons une chambre séparée par état, afin de réduire la confusion. De quel état venaient vos parents ?
Joey répond, le regard plein d'espoir :
Géorgie !
Memphis Papa les emmènent alors dans une autre pièce. En marchant dans le couloir, Joey et Finegan regardent les pièces donnant sur l'extérieur, dont les vitres cassées laissent entrer la pluie, et qui sont encombrées de meubles cassés et de boîtes d'ordures évacuées des pièces intérieures. Les pièces intérieures sont utilisées pour les affiches perdu et trouvé. Il y a des étiquettes sur les poignées de porte des pièces intérieures, classées par ordre alphabétique - Alabama, Arkansas, Floride, Géorgie, Illinois, Indiana, Kentucky, Mississippi, Missouri, Caroline du Nord, Ohio. Sur le mur en face des salles de l'Alabama et de l'Arkansas, se trouve peint en rouge un index général, listant tous ces états, avec une flèche dirigée vers le bas du couloir.
Quand le trio entre dans la pièce concernant la Géorgie, la pièce est nue, pas une seule note épinglée.
Nous en avons reçu quelques-uns de la Floride, arrivés tôt sur les bateaux, mais nous n'avons rien reçu de la côte Est. Trop loin par la terre.
Memphis Papa pose sa main sur la tête de Joey :
Désolé fils.
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Avant que Finegan et Joey ne partent, Memphis Papa leur donne un avertissement :
Tu vas en amont ? Attention aux pirates sur des bateaux, ils font des raids de pillage la nuit.
Le brouillard monte de l'eau, car l'air est frais et l'eau du Golfe est chaude. Finegan pédale silencieusement, loin du rivage. Joey est assis sur le pont avant avec son bras sur Barney, qui a la bouche fermée avec un bandana rouge.
Une ville flottante émerge de la brume. C'est une collection de différents types de bateaux ou de dispositifs de flottaison. L'un est un groupe de bateaux à rames attachés ensemble à l'avant, de sorte que le groupe forme une roue. Une bonne façon pour augmenter la surface de stockage, non dédiée aux lieux de vie. Un autre est un yacht. L'un est un radeau assemblé à partir de troncs, avec un matelas au centre couvert par 2 parapluies. Il y a quelques hors bord avec des couvertures en plastique dessus comme protections contre la pluie.
On entend des quintes de toux, des cris et des éclaboussures. Des jeunes hommes et femmes sautent dans l'eau, silhouettes maigres plongeant dans l'obscurité. Il n'y a aucune lumière nulle part - pas sur le rivage, pas sur les bateaux, et pas sur la maison-flottante.
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Finegan prépare le petit-déjeuner sur le barbecue de camping portable, retournant le poisson et sirotant du café avec l'autre main. Joey est à l'arrière de la maison-flottante, occupé à nettoyer Barney sur un morceau de plastique. Le plastique est ensuite glissé dans l'eau pour être rincé et plié. Une routine quotidienne du matin. Finegan pose 3 assiettes sur une boîte à côté du gril. Des pommes de terre sont mises à cuire dans une poele posée sur le gril. Finegan divise le poisson. Il pose une assiette sur le pont pour Barney et en tend un autre à Joey, puis prend place sur l'une des boîtes à manger. Joey demande :
Donc, ils étaient des pirates parce qu'ils étaient bruyants?
Finegan a la bouche pleine, mais répond quand même :
Ah, oui, mais ne prennent pas soin des autres personnes ... avoir une fête tout le temps. . prendre ce qu'ils veulent.
6 personnes sont apparues sur le rivage, regardant fixement les occupants de la maison-flottante. Ils sont vêtus de vêtements de ferme, les hommes en combinaison, les femmes en simple robe de coton et les cheveux en tresses enroulés autour de leurs têtes. Les hommes ont des gourdins dans leurs mains. Finegan fait un signe mais son invitation n'est pas retournée.
Umm. . On dirait qu'ils sont un peu sensibles envers les gens dans les bateaux.
Joey fait signe aussi, et Barney aboie une fois, remuant sa queue. Finegan décide d'aller dans le canoë, qui a été attaché au côté de la maison-flottante. Il s'installe dans le canoë en montrant à ceux qui se trouvent sur le rivage qu'il n'est pas armé et que, étant surpassé en nombre, Finegan n'est pas dangereux. Finegan dit :
Ils ont l'air de bons gens. . . Voyons de quoi il s'agit.
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Au fur et à mesure que Finegan s'approche de la rive, il lève les deux mains, tenant la pagaie des deux mains, pour indiquer qu'il ne fait pas de mouvements brusques et permettre une vue complète du fond du canoë et de ses flancs, pour montrer qu'il ne détient pas d'arme. Le canoë se rapproche de la côte, quelques hommes s'avancent pour le ramener sur le rivage. L'un d'eux donne un coup de main à Finegan pour descendre. Le fermier dit :
Je pensais que tu étais l'un d'entre eux.
Finegan explique :
Nous sommes passés par Memphis et avons entendu parler des pirates. Vous êtes une milice ?
Le fermier dit :
Patrouille côtière, ouais.
Finegan se présente :
Je suis un commerçant. Été tout le long du nouveau littoral depuis la Géorgie. Je pourrais avoir quelque chose dont vous avez besoin. Nous ne faisons pas de raid et ne volons pas, c'est sûr.
Finegan jette un coup d'œil sur son bateau :
C'est sûr de laisser mon bateau là-bas? Viennent-ils pendant la journée ?
Le fermier rencontre un instant les yeux des autres, obtenant confirmation de ce qu'il va dire :
Je vais venir avec toi et te montrerai une bonne baie, hors de vue et tout. S'il y a un problème dans cette baie, nous en entendrons parler.
Le fermier sort une trompette de jouet d'un enfant en plastique, et la tends à l'un des autres, avant d'entrer dans l'eau pour monter dans le canoë.
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Finegan et le fermier émergent d'un petit bois, près d'une ferme en ruine. Ils marchent côte à côte, mais l'agriculteur mène légèrement. Ils parlent tout en se dirigeant vers la grange et la maison effondrées. Joey est à l'arrière, traînant pour regarder les choses dans les bois au furt et à mesure de l'avancement. Ces bois sont différents des bois le long du littoral de la Géorgie, où il avait été élevé.
Le fermier a une combinaison, des bottes de fermier qui s'approchent de ses genoux et, porte une chemise en jeans longue et sale. Il est chauve, il ne s'est pas rasé depuis des jours, et quelques poils sauvages sortent de ses oreilles et de ses sourcils. L'apparence est le moindre de ses soucis. Le fermier explique leurs problèmes :
On ne peut pas se reposer la nuit. Ils dorment pendant la journée, je suppose. La moitié d'entre nous dorment pendant la journée et patrouillent la nuit, l'autre demi-patrouille pendant la journée, et aucun travail n'est fait. C'est pas productif.
En quête d'une solution, Finegan demande :
Si vous pouviez voir la nuit et le jour, pourriez-vous couper votre patrouille de nuit?
L'agriculteur répond :
Vous voulez dire des lumières? Nous n'avons pas ça.
Finegan continue à explorer pour une solution :
Non, je veux dire lunettes de vision nocturne. J'en ai plusieurs d'un dépôt militaire. Si vous aviez quelques personnes sur les points hauts, bonne vue sur l'eau, combien auraient besoin de voir les bateaux entrer ?
Maintenant, le fermier réfléchit :
Eh bien, le locataire. . .
Le fermier s'est arrêté pour calculer mentalement et pointe en l'air en un demi-cercle où l'eau entoure la communauté agricole :
J'imagine que 3 au moins, le meilleur serait 5, mais 3 le ferait.
Finegan est finalement sur quelque chose :
OK, j'ai ces 3. Prochaine étape. Fils de déclenchement. Vous avez une faune sauvage qui ferait trébucher des fils de 60 cm ou plus au-dessus du sol ? Vous avez nettoyé les cerfs ici ?
Le fermier rit :
Oh, les cerfs sont éteints ! Nous avons gardé notre élevage et les poules dans la maison, dormi dehors, mais les cerfs, ils ont été dégagés.
Finegan dit :
De ce que je vois de ce groupe, ils ne seraient pas enclins à ramper sur le sol. Nous pourrions faire tirer des fils sur tout le périmètre pour avoir des alarmes. Double résultat, en fait.
Dans ce qui doit être sa réponse préférée, le fermier dit :
Je n'ai pas de fils de fer.
Et encore une fois, Finegan vient à la rescousse :
Je vais le faire. Plein. Fil fin, mais il ne se cassera pas. Maintenant, étape suivante. Le meilleur est quelque chose comme une cloche, un bruit qu'on ne peut confondre avec un autre. En plus de la vision nocturne les gars auraient une cloche aussi.
Le fermier dit :
Je n'ai pas de cloches.
Finegan dit :
Je fais. Commençons.
Finegan se tourne pour mettre sa main pour une poignée de main avec le fermier.
Qu'est-ce que tu as à m'échanger ?
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La nuit, le long de la rivière humide, est remplie des sons d'insectes qui chantent. Finegan, le fermier, et plusieurs autres agriculteurs sont assis dans l'ombre d'un camp extérieur, à côté de la ferme effondrée. Occasionnellement quelqu'un se frappe pour écraser un moustique. Personne ne dit un mot, tout en écoutant attentivement, les yeux s'étendant le long du périmètre de la ferme. Soudain, il y a le son d'une clochette, suivie quelques minutes plus tard par une seconde clochette d'un autre son, venant d'une direction différente. Finegan explique :
C'est votre surveillant embusqué la première clochette, et un fil de déclenchement pour l'autre clochette.
Le groupe se mobilise, attrape des gourdins et des fourches, l'un portant une corde enroulée au-dessus de son cou et sous une épaule. Ils décollent en direction du fil de déclenchement.
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Trois adolescents sont regroupés dans les bois. Le chef de raid dit :
C'était quoi ce bordel ?
Ils sont debout, momentanément confus, regardant autour d'eux. L'un d'eux, le maladroit gaffeur qui a déclenché l'alarme-clochette, dit :
J'ai touché quelque chose ici. Ah! . c'est un fil. Un fil.
Le chef dit :
Aller. Il devrait déjà être enlevé.
La cloche claque de nouveau.
Christ, tu ne peux rien faire de bien. Ne tire pas dessus, passe en dessous.
Les trois garçons se mettent à quatre pattes et commencent à ramper sous le câble de déclenchement lorsque le groupe d'agriculteurs débarque sur les lieux, balançant des gourdins.
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Les 6 prisonniers sont attachés dos à dos, par deux. Ils sont tous attachés aux cheville aussi, donc la course est impossible pour aucun d'entre eux. Cinq sont des garçons, une adolescente. Tous sont très irrités d'être capturés. Le café a été préparé sur un feu de camp et des œufs brouillés et des toasts servis à la communauté agricole. Finegan et Joey sont des invités. Les prisonniers ne reçoivent rien d'autre qu'un verre d'eau d'une tasse d'étain, tenue à leur bouche. Finegan fait un geste aux prisonniers et se tourne vers le fermier, qui est assis sur une balle de foin à côté de lui. Finegan demande :
Qu'est-ce que tu vas faire avec eux ?
L'agriculteur répond :
Les abattre ?
Finegan dit :
Une chose est sûre, vous devez couler leurs bateaux. Ils ne feraient que remonter le long de la côte.. . . Je peux le faire. J'ai une perceuse. Les couler tous et les couler bien. Dommage, mais c'est le premier endroit où ils se dirigeraient.
Le fermier rancunier dit :
Oui, mais ils avaient aussi fait un raid sur terre.
Finegan dit :
Plus difficile de se cacher sur la terre ferme. Et plus difficile à courir. Sur l'eau, ils pourraient se déplacer, trouver de nouveaux territoires. Ils avaient l'élément de surprise, du moins au début.
Finegan et le fermier réfléchissent aux situations, regardant l'un après l'autre le groupe de prisonniers. Finegan demande :
Combien ont-ils volé ? Donnez-moi la valeur en jours volés à vous tous.
Le fermier se penche un moment, respire profondément, lève les yeux vers le ciel :
Compte tenu de combien d'entre nous avons dû surveiller et des jours perdus pour récolter notre récolte ? Je dirais plusieurs mois. Cela dure depuis des mois. Nous avons planté et avons une récolte en attente, mais n'a fait aucun progrès, tu vois ?
Le fermier fait des gestes autour du site, indiquant l'état de son camp de plein air, qui est toujours à l'air libre, à l'exception de quelques tentes en bâche dans la cour de la ferme. Finegan a une suggestion :
Voici ce que je suggère. Ce groupe vous doit ce temps. Faire un groupe de travail enchaîné et faites les travailler pour cette période. Prenez-les les mois qu'ils doivent pour le faire fonctionner. Peut-être qu'ils apprendront quelque chose sur l'agriculture et n'auront plus à voler. Faites-leur une faveur. Bon comportement, celui-là s'en tire d'abord, seul, à travers les terre. Envoyez-les en groupe et vous aurez de nouveau un gang qui va se former. Le meneur va en dernier. Garde un garde de nuit pendant un bon moment après aussi.
Et comme d'habitude, le fermier dit :
Je n'ai pas de chaîne et je n'ai pas de serrures.
Et Finegan dit :
Je fais.
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Finegan et Joey marchent à travers la passerelle avec une assiette d'œufs brouillés pour Barney, qui remue la queue, les saluant. Plusieurs membres de la communauté agricole le suivent, portant des produits - plusieurs sacs de pommes de terre, une boîte en carton remplie de choux verts, un autre rempli de navets et une carafe de bière maison. Finegan range les marchandises dans des bacs à légumes.
Après un au-revoir au groupe, la maison-flottante s'éloigne.
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Finegan a la cruche de bière brassée maison à la main. Joey regarde la cruche, puis s'éloigne de Finegan, ne disant pas un mot mais avec un air qui en dit long. Finegan le rassure :
Cette fois, ça va être différent. Je ne ressens plus le besoin.
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La maison-flottante est amarrée avec les grappins au yacht des pirates. Finegan est sur le pont du yacht, en train de remettre des sacs de couchage à Joey, qui les jette sur le pont avant. Ensuite, Finegan fait passer des sacs, qui font des "clangs" lors des manipulations, comme si ustensiles de cuisine ou des outils pourraient être à l'intérieur. A côté du yacht, l'anneau des bateaux à rames sombre lentement dans l'eau, tout comme les hors bords. Le yacht commence lui-aussi à pencher sur le côté. Finegan dit :
Peut-être qu'on trouvera plus tard de quoi changer tes vêtements. Tu grandis comme une mauvaise herbe.
Finegan ouvre le journal de bord trouvé sur le yacht, et, assis sur une boîte, commence à feuilleter les pages. Le journal raconte :
Nous avons été balayés à l'intérieur des terres par une vague géante venant du Golfe. Notre boussole n'est d'aucune aide, étant complètement erratique.
Finegan prend une gorgée de sa cruche et continue à feuilleter des pages. Derrière la maison-flottante, le yacht continue de pencher sur le côté, presque complètement sur le côté désormais, et les plus petits bateaux ont disparus, complètement coulés. Le journal continue :
Inondations partout. Repères méconnaissables. Nous n'avons plus de nourriture et d'eau. Le gaz a presque disparu.
Finegan parcourt le journale jusqu'à la dernière écriture :
Dérivé près de la terre. Prendre le dinghy. Abandonner le navire.
Finegan est sur le point de prendre une autre gorgée de la cruche mais réfléchit à la place. Il va sur le côté de la maison-flottante et verse le reste de la cruche par-dessus bord.
Il ne reste plus que le cas du radeau flottant de troncs à régler. Attaché à la maison-flottante pour l'éloigner du rivage, Finegan tranche le lien avec un couteau, laissant la marée descendante emmener le radeau dériver loin en aval.
La maison-flottante descend à la pédale ce qui était la rue principale d'une petite ville. Des bâtiments en briques de deux étages bordent les deux côtés de cette rue principale, inondés jusqu'au deuxième étage. Une grande partie de la brique est cassée, certains bâtiments n'ayant plus qu'un seul mur avec des poutres qui dépassent.
L'endroit semble désert jusqu'à ce que le maire apparaisse à travers une fenêtre brisée du deuxième étage. Le bas du mur de la fenêtre a été défoncée pour former une porte, et une barque devant cette porte improvisée est attachée par une corde qui disparaît dans la porte. Le maire est torse nu, il a des plis de peau suspendus au-dessus de la taille de son pantalon bouffant et sale, comme s'il avait perdu beaucoup de poids trop vite. Il a une barbe et des cheveux crasseux sur le côté long aussi. Il hurle à Finegan :
Vous avez de la nourriture ?
Finegan répond :
Ça dépend. Vous avez quelque chose à échanger ? Je suis un commerçant.
Le maire pousse sa main vers Finegan avec dégoût, comme pour dire «va-t'en», et tourne le dos, rentrant dans la pièce. Toute la longueur de la rue principale, plusieurs blocs de bâtiments, est inondée, avec une colline à la fin s'élevant hors de l'eau. Cette colline est surmontée d'un complexe de maison de retraite. Le complexe est formé de plusieurs bâtiments, tous de forme et de taille similaires, et un parking. Finegan se dirige vers cette colline.
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Finegan et Joey traversent l'entrée de la maison de retraite. Les bâtiments montrent les effets des tremblements de terre et des vents violents, les uns jetés sur le côté, les autres effondrés, d'autres debout, mais les fenêtres brisées et le toit partiellement arraché. Une enseigne posée le long de la passerelle dit, en peinture pâlissante, «maison de retraite Coolridge». Finegan regarde autour de lui alors qu'il marche, parfois à reculons, à la recherche d'une présence de vie. Il entend une porte moustiquaire s'ouvrir en grinçant. La directrice dit :
Puis-je vous aider ?
La directrice de la maison de retraite est une femme d'une trentaine d'années, ses longs cheveux bruns retenus par un bandana. Elle se tient debout dans l'encadrement de la porte, tenant la porte moustiquaire ouverte. Elle porte une chemise d'homme trop grande pour elle, attachée à la taille par une cravate, les manches retroussées jusqu'aux coudes. Elle a une longue jupe colorée en dessous, et est pieds nus. Plusieurs chats entrent et sortent de la pièce alors qu'elle ouvre la porte. Finegan répond :
Je suis Finegan Fine, madame, commerçant. J'ai peut-être quelque chose que vous cherchez, ou quelque chose dont vous avez besoin.
La directrice dit :
Oh, je ne sais pas. Sauf si vous êtes une pharmacie ambulante. Vous êtes cette maison-flottante là-bas ? Avec toutes les boîtes empilées... Dis-moi, tu viens chargé. Qu'est-ce que tu as ?
Finegan sourit et dit :
Ne sais pas trop en fait, madame, jusqu'à ce que je fasse l'inventaire. Comme je l'ai dit, je suis un commerçant, et je constate que je peux relever toutes les situations.
Finegan s'arrête d'un coup, réalisant qu'ils sont en train de flirter et de lancer des insinuations. La directrice le comprend également et tente de ramener la conversation sur des bases plus sûres :
Eh bien, nous sommes ici dans une maison de retraite, pouir les vieux. La plupart du temps, ce qui leur manque, ce sont les médicaments, mais ceux qui en avaient le plus besoin sont morts rapidement. Maintenant, je suis ici comme infirmière en chef avec beaucoup de courage. Ils sont vieux, mais robustes.
La directrice franchit la porte dans l'allée entourant le complexe et fait signe à Finegan et Joey de la suivre.
Viens voir derrière, je te montrerai.
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Le potager est à l'arrière du complexe. La plupart des jardins sont des plates-bandes rectangulaires surélevées, formées par de lourds poteaux de bois posés horizontalement les uns sur les autres, tenus fermement du côté extérieur par des poteaux verticaux planté dans le sol, tous les 2 m environ. Le mur de soutainement est de 60 cm de haut, avec de la terre à l'intérieur de la plate bande. Il y a un tuyau qui coule au centre de chaque plate-bande pour arroser. Ces tuyaux sont branchés à leur extrémité à un robinet. Les tuyaux ont des trous percés tout du long afin que l'eau soit pulvérisée sur toute la longueur du tuyau (un arrosage goutte à goutte). Entre les plates-bandes surélevées, on voit que la pelouse n'a pas été tondue depuis des lustres, martelé par le passage fréquents des jardiniers, avec les 2 sillons laissés par les roues des fauteuils roulants.
Plusieurs vieux s'occupent du jardin. La moitié sont dans des fauteuils roulants, qui se rangent le long des plates-bandes afin que les vieux puissent facilement jardiner, comme tirer des mauvaises herbes ou ramasser les légumes. D'autres vieux utilisent des déambulateurs et s'assoient sur les bords des plates-bandes. Les plates-bandes surélevées sont facilement accessibles et évitent de se baisser, conçus de toute évidence pour les handicapés ou les personnes âgées. Finegan et la directrice sont suivis d'un Joey curieux qui essaie de faire venir à lui les nombreux chats. Il se penche et les appelle, mais ils sont timides bien qu'intéressés et continuent à tourner autour de lui. La directrice montre les potagers tout en parlant :
Nous avons eu la chance de les avoir mis en avance. Et nous avons sauvé les graines, d'année en année. C'était au début une thérapie physique. Nous fesions un bon commerce avec ça, triant les graines dans des sacs en plastique zippés, mettant les étiquettes, puis les partageant avec les familles. Aujourd'hui, ça s'avère être une aubaine.
Les vieux tournent la tête à leur approche et sourient, content de voir du monde. Finegan demande :
Que faites-vous pour la viande ?
La directrice met son doigt à sa bouche, lui fait "chut", et répond à voix basse :
Je t'expliquerais plus tard.
Finegan et la directrice font le tour du chemin, qui fait le tour des potagers et retourne au complexe de bâtiments. Ils s'asseyent sur des bancs. La directrice regarde le chemin pour être sûr que personne n'est assez proche pour entendre.
Vous pouvez voir que nous avons des chats en nombre. Nous avons une explosion démographique.
La directrice jette un coup d'œil à Finegan, prêt à lâcher la bombe et voulant voir s'il est prêt pour cela.
J'ai plusieurs chats femelles qui m'apportent leurs prises. Ce sont les femelles qui chassent... Il doit y avoir quelque part une explosion de la population de rats, car les chattes échouent rarement à livrer. Tous les matins, ils sont là, les rats morts, viande fraîche, à ma porte.
Elle jette de nouveau un coup d'œil à Finegan.
Eh bien, après tout, c'est de la protéine ! Je le fais cuire à fond, la viande tombe de l'os, et je mélange la viande dans la soupe, qui est le souper de tous les soirs. . . Personne n'est mort encore.
Finegan, détendu, dit :
Je suis sûr que vous n'êtes pas la seule... Ne pêchez-vous pas ?
La directrice dit :
Nous n'avons pas de jetée, ni de bateau. Et à part moi, qui pourrait le gérer ? Ils se noieraient en essayant... Nous avons un poteau et une ligne. Un membre de la famille venait pour une visite et emmenait un résident sur une rive pour un pique-nique. Nous avions donc un poteau et une ligne sous la main... Mais je ne peux pas pêcher. Je suis la seule ici... De plus, ma journée est déjà assez longue.
Juste à ce moment-là, une des chattes débarque avec un rat mort dans la gueule et le laisse tomber aux pieds de la directrice. La directrice se penche en avant pour féliciter et caresser le chat.
Merci Mitzy ! C'est un beau cadeau !
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La paix dans la rue principale est soudainement brisée par Finegan . Bruit du bois qu'on arrache, les couinements de clous qu'on arrache. Le maire vient à sa fenêtre pour voir ce qui se passe :
Hey ! Tu ne peux pas prendre ça ! Cela appartient à quelqu'un.
Finegan apparaît dans une fenêtre, près de l'endroit où son canoë a été attaché. La fenêtre a été enlevée pour un accès plus facile. Finegan crie :
Alors, poursuis-moi en justice... Comment se fait-il que tu n'aides pas plutôt cette femme là-haut à soigner les personnes âgées ?
Le maire prend un air dégoûté et agite la main de nouveau dans la direction de Finegan, comme s'il l'avait congédié, avant de retourner dans son appartement. Les morceaux de bois commencent à voler par la fenêtre - les montants, des balustrades et de nombreux planchers, éclaboussant quand ils tombent dans l'eau. Le martèlement s'accélère à chaque fois que Finegan récupère les clous restés plantés dans la planche qui vient d'être arrachée. Les vieux dans le jardin sont étonnés de l'animation nouvelle.
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Ce soir-là, la directrice, Finegan et Joey, et plusieurs vieux en fauteuil roulant ou agrippés aux déambulateurs, contemplent la mer sous un magnifique coucher de soleil. Devant eux, un quai flottant nouvellement construit, avec une longue rampe vers le quai accessible aux fauteuils roulants. Les planches de bois de 15 cm de large proviennent de l'un des anciens immeubles inondés, arrachés du plancher du deuxième étage. Elles sont désormais utilisées comme plancher de la jetée, ou encore, placées dans le sens de la longueur, comme rampe menant à la jetée flottante...
Une balustrade intérieure sert désormais de garde-corps à la jetée, placée le long du côté de la rampe et de la jetée. Une deuxième balustrade est formée d'une corde tendue entre des poteaux, la corde servant de garde-corps. Le tout est irrégulier, les poteaux sont peints en blanc, les planches de parquet sont éraflées et la corde d'épaisseur variable. Finegan n'avait pas de scie alors les extrémités des planches dépassent au bout de la jetée. Des crampons ont été cloués le long du sommet d'une plates-bande surélevée, jusqu'à la jetée, le long des bords, pour servir de garde aux fauteuils roulants. Certaines chaises, aussi récupérées de l'appartement du deuxième étage, ont été placées ici et là pour ceux qui viennent pêcher sur les déambulateurs. La directrice dit à Finegan :
Vous devez rester pour souper. Et je pense que les habitants ont des graines qu'ils veulent partager avec vous. Ils ne voient pas beaucoup de famille ces jours-ci. En fait, pas depuis plus d'un an.
Puis réalisant ce à quoi ils devaient s'attendre pour souper, elle murmure :
Ce soir, ce sera juste de la soupe aux légumes !
Finegan murmure en retour :
Non, non, gardez votre habitude ! Cela me convient !
Puis, se tournant vers les résidents regroupés autour d'elle, la directrice dit :
Il se peut que nous n'ayons plus la télévision, mais maintenant, pendant ces beaux couchers de soleil, nous pouvons faire de la pêche ! Est-ce que quelqu'un se souvient de ce que nous avons utilisé pour l'appât ? John, tu te souviens ? Vers. Oui, c'était des vers du jardin !
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Finegan et Joey remontent sur la maison-flottante. Finegane a un sac en plastique transparent rempli de petits sacs à fermeture à glissière de diverses graines, étiquetés et datés à la main. Tout est scellé, étanche. Finegan dit :
Mieux vaut stocker ça en hauteur et au sec.
Joey caresse Barney, appréciant le fait qu'il n'est pas évasif comme les chats l'étaient.
Finegan et Joey avancent à pied dans un quartier d'affaires d'une petite ville inondée. Le quartier des affaires est au-dessus de la ligne de flottaison, différant par là de la plupart des petites villes et de leurs banlieues qui ont été inondées. La zone semble déserte et a été dévastée par les tremblements de terre et les vents violents. Des bardeaux ont été arrachés des toits, des édifices en maçonnerie se sont effondrés, des bâtiments à charpente ont été jeté latéralement et les panneaux publicitaires qui n'ont pas été peints sur les bâtiments eux-mêmes ont été projetés dans la rue. Des parties des textes peuvent être lues, disant des choses devenues inutiles comme "Assurance", "Municipal" ou "Handy Mart".
Il pleut, et Finegan et Joey sont de plus en plus trempés, leurs vêtements se collant à eux. Ils arrivent dans un ancien atelier de prêteur sur gage, le nom de l'activité peint sur le mur au-dessus de la porte. La porte s'ouvre et ils entendent des bruits de quelqu'un qui s'affaire à l'intérieur. Finegan dit :
Peut-être qu'ils auraient un parapluie ?
Le prêteur sur gages est en train de réorganiser les étagères, de prendre des objets sur une étagère, d'épousseter l'étagère, puis de remettre les objets à leur place. Malgré tout l'encombrement, l'endroit est immaculé, sauf le prêteur sur gages lui-même. Il est petit, porte une chemise blanche extrêmement sale, manches retroussées. Il porte un gilet gris strié, également couvert de poussière par endroits. Ses pantalons à rayures grises flottent (perte de poids) et sont étirés sur les genoux à force de trop s'agenouiller. Ses chaussures en cuir noir sont éraflées, les lacets dénoués traînants sous les pieds.
Le magasin du prêteur sur gages est rempli d'objets, de sorte que chaque étagère est bondée, les objets empilés sur eux-mêmes. Des articles sont alignés à l'avant du comptoir et sont empilés sur le dessus du comptoir. Ce sont tous des éléments qui avaient autrefois de la valeur, lorsqu'un système monétaire était en place et que les gens ne mouraient pas de faim. Les bijoux sont empilés, bien que certains soient placés sous le comptoir pour être protégés du vol. L'équipement électronique est empilé dans les étagères derrière le comptoir, avec quelques haut-parleurs placés le long du devant des comptoirs. De jolies robes de salle de bal et des smokings sont suspendus à l’arrière du magasin. Des ensembles de vaisselle, de la poterie fine, de la verrerie et du cristal sont affichés sur une seule étagère. Les bottes de cow-boy en cuir et les ceintures assorties sont sur une autre étagère, ainsi que des articles d'accompagnement tels que des chapeaux de cow-boy. Sous le comptoir, à un seul endroit, se trouvent des médailles d'honneur des guerres passées, des décorations type légion d'honneur, avec un sceau présidentiel.
Finegan et Joey sont bouche bée, regardant autour de eux avec étonnement tandis qu'ils marchent lentement au milieu du magasin, entre les comptoirs. Ils regardent de haut et bas, ne disant pas un mot, gardant leur réflexions pour eux. Le prêteur sur gages demande :
Que puis-je faire pour vous ?
Finegan dit :
Vous avez des parapluies ?
Le prêteur sur gages dit :
Non, mais j'ai quelque chose qui pourrais vous intéresser...
Il se dirige vers un comptoir entassé avec des jeux vidéo.
À moitié prix, aujourd'hui seulement.
Finegan dit :
Mais nous n'avons pas d'électricité !
À quoi le prêteur sur gages répond :
Ça va revenir.
Finegan et le prêteur sur gages arrêtent la conversation et se regardent longuement, Finegan stupéfait par cette illusion, et le prêteur sur gages n'allant pas plus loin pour expliquer sur quoi il fonde sa croyance. Finegan se penche vers le petit prêteur sur gages, qui se tient fièrement derrière ses marchandises, le bout des doigts reposant sur le contre-bord, le dos droit comme un I.
Pourquoi penses-tu cela ? Tu dois savoir quelque chose que je ne sais pas.
À quoi répond le prêteur sur gages :
Oui Monsieur, ça va revenir. Lorsqu'ils reviendront ici, avec de nouvelles lignes et de nouvelles routes, nous reviendrons tous en affaires. Juste une question de temps.
Un homme portant son meilleur costume du dimanche, smoking, noeud papillon, chaussures cirées et chapeau, entre alors dans le magasin du prêteur sur gages. Il porte une petite boîte en bois qu'il pose sur le comptoir. Il l'ouvre prudemment et la musique joue. Il soupire presque visiblement, comme s'il s'était attendu à ce que cela ne marche pas. Il regarde le prêteur sur gages, qui dit :
Pas beaucoup de succès pour ça, mais c'est une beauté. Que demandes-tu en échange ?
L'homme dans son meilleur dimanche semble un peu inquiet car il va essayer de la nourriture au lieu de l'argent ordinaire :
Je l'échange contre un sac de farine.
Le prêteur sur gages répond :
Rien de tout ça, mais j'ai une promo par ici.
Il fait un geste à la pile de jeux vidéo.
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Finegan et Joey s'éloignent du prêteur sur gages, suivi de près par l'homme endimanché qui a plusieurs jeux vidéo entre ses mains. Finegan, encore fasciné par l'illusion de masse qui a cours dans cette ville, se retourne pour s'adresser à l'homme. Finegan désigne la pile de jeux vidéo dans les mains de l'homme endimanché :
Ça ne se mange pas.
Finegan marche maintenant à côté de l'homme, qui essaie le discours de vente du prêteur sur gages sur Finegan, car il doit maintenant rentrer chez lui et affronter la petite dame :
Ceux-ci valent plus, dans l'ensemble. Article de croissance. Prix bas maintenant mais la valeur de ces bébés va monter en flèche !
Finegan demande :
Alors, quand les sauveteurs sont-ils censés arriver ?
L'homme dit :
Nous ne sommes pas encore entendus, mais c'est parce qu'ils sont vraiment occupés.
Finegan engage toujours l'homme endimanché dans la conversation alors qu'ils s'approchent de sa maison, n'ayant jamais rencontré de délire de masse auparavant, sorte d'hallucination collective. Joey est maintenant fasciné lui aussi, et réalise ce que Finegan essaie de faire avec ses questions polies. Ils finissent par arriver à la maison de l'homme. La cour n'est plus tondue. La maison où vit l'homme endimanché et sa femme s'est effondrée, le toit est tombé au centre de la maison, les poutres s'étant brisées pendant les tremblements de terre. Mais une entrée dans une aile a été arrangée à travers une fenêtre, un morceau de tapis placé sur le rebord de la fenêtre pour adoucir la glissière dedans et dehors. Le porche de la petite maison est en pente mais le toit tient.
La femme porte une robe en coton et des chaussures à enfiler. Assise sur un tabouret dans la cour, elle en train de vider un poulet. Elle a ses longs cheveux empilés sur sa tête et épinglée avec des épingles à cheveux, pour les tenir à l'écart de son travail. Elle est en train d'éviscérer le poulet, en tirant les entrailles dans un seau entre ses genoux, seau où elle a également placé les plumes. Elle place ensuite le poulet dans une rôtissoire à côté d'elle, et creuse dans les entrailles pour le cœur, le foie et les reins du poulet, eux aussi allant être rôtis. Elle lève les yeux sur le trio. Son mari lui dit :
Une autre aubaine, mon amour! Je vais les ranger avec le reste de notre trésor.
À ce moment-là, il sprinte vers le cadre de la fenêtre rembourrée, et mettant une jambe à l'intérieur, il se dépêche de glisser à l'intérieur pour échapper à toutes les questions de la femme. Finegan et Joey sont laissés à se présenter tous seuls, mais pas besoin au final car la femme commence à parler :
Oh Seigneur. Encore des déchets.
La femme se tourne sur le tabouret, elle fait face à la rôtissoire et avec une casserole avec un peu de vinaigrette, et elle commence à verser lentement la vinaigrette sur le poulet. Il est évident qu'elle fait le travail toute seule pendant que son mari rêve du rétablissement à venir. Avant que Finegan ait le temps de parler à propos du mari, la femme reprend :
Au moins, le prêteur sur gage les occupe. Nous en avons eu quelques-uns qui ont disparu, ne pouvant supporter la perte.
Elle hoche la tête en direction de la fenêtre rembourrée :
Il pense qu'il va gagner quelque chose.
Juste alors l'homme endimanché ressort de la maison, se contorsionnant pour franchir la fenêtre, un tableau dans la main, en le tenant avec un regard extatique sur son visage :
Miam, le meilleur jamais réalisé !
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Le prêteur sur gages s'approche de sa boutique et ouvre la porte avec une clé. Un groupe de 6 personnes s'est formée à l'extérieur du magasin, portant toutes des vêtements, des petites boîtes ou des appareils électroniques entre leurs mains. Certains sont vêtus de vêtements décontractés, d'autres portant leur meilleur dimanche. Le prêteur sur gages dit :
En avant les affaires !
Finegan et Joey marchent au milieu de la rue, passant au loin de cette assemblée, la tête tournée pour regarder le drame. La foule négocie les uns avec les autres en attendant leur tour dans le prêteur sur gages. Une femme brandit une robe à paillettes, la tenant à ses côtés pour l'exposer, essayant de la vendre à un homme qui tient une boîte. Un autre homme montre les bois d'un cerf qu'il tient devant lui. Il approche les gens uns par uns dans le groupe, mais ils lui tournent le dos. Alors que Finegan et Joey quittent le quartier des affaires, un homme portant un grand cadre sans image passe devant le prêteur sur gages, suivi d'une femme portant un grand vase irisé.
Finegan dit :
J'aime mieux nos affaires.
Joey sourit, totalement d'accord.
La maison-flottante s'approche d'un affleurement rocheux et d'une chute d'eau. Finegan est sur le toit, avec Joey qui pédale. L'eau est profonde, mais à cause de l'affleurement rocheux, Finegan est prudent. Soudain, il tend la main pour arrêter Joey :
Whoa!
Finegan est en état de choc.
Putain de merde.
Des dizaines de squelettes, nettoyés par des poissons et des crabes, sont visibles sous l'eau claire des montagnes. Certains sont des enfants. Quelques pièces de vêtements en lambeaux sont encore présentes sur les corps, mais la plupart du temps, les squelettes sont blancs et bien visible. Joey saute sur les boîtes, venant de l'arrière de la maison-flottante pour voir. Lui et Finegan se tiennent côte à côte, en silence.
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Plus loin, Joey toujours aux pédales, Finegan voit un homme s'accroupir derrière un rocher. Finegan fait silence pour que Joey cesse de pédaler, et de rester là où il est en empêchant la maison-flottante de dériver. Après avoir vu les corps, et vu la prudence de l'homme, Finegan parle à voix basse à l'homme, ne sachant pas ce qui pourrait être à proximité :
Hé. Y at-il un danger à proximité ? Nous avons vu ces corps.
L'évadé regarde par-dessus son épaule et s'avance vers le bord de l'eau :
Peux-tu me faire sortir d'ici ? Je suis trop vieux pour travailler, prévu pour résiliation. . . S'il vous plaît. Ils ont des chiens, ils me suivent.
Ayant vu des os d'enfants, Finegan ne suppose pas que cet homme soit un criminel, et saute dans le canoë pour récupérer l'évadé.
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La maison-flottante s'approche d'une petite île boisée. Elle est entouré d'eau profonde, à au moins un kilomètre et demi de la côte rocheuse qu'ils viennent de quitter. La maison-flottante est manoeuvrée pour se placer dans une baie à l'arrière de l'île, et les trois passagers à bord la lient à des arbres partiellement immergés. Maintenant qu'ils sont invisibles, ils peuvent parler. L'évadé mange avec enthousiasme des patates froides avec du poisson et une tomate. Finegan dit :
Je te préparerais bien un bon petit-déjeuner, mais s'ils ont des chiens, ils nous retrouveraient.
Finegan regarde autour de lui pour vérifier leur emplacement :
Comme on est placé maintenant, ils ne peuvent pas nous voir, et s'ils ne regardaient pas dans cette direction quand nous sommes partis, ils n'auront aucun indice pour nous retrouver ici.
Joey dit :
Je regardais, et je n'ai vu aucune activité. Je pense que nous sommes suffisamment loin.
L'évadé commence à pleurer, sans sangloter, mais juste des larmes qui coulent sur son visage alors qu'il fourre la nourriture dans sa bouche et la mâche. Barney se lève et s'assoit à ses pieds, levant les yeux - une tentative pour réconforter l'évadé. Finalement, Finegan ne peut plus attendre :
Alors ces gars vous poursuivent, ils sont des gardes ? Garder quoi ?
L'évadé le regarde d'un air incrédule, comme si tout le monde avait des gardes et devait comprendre ce qu'il avait traversé :
Les travailleurs. Je pensais que tu le savais. N'êtes-vous pas deux fugueurs vous aussi ?
L'évadé jette un coup d'œil à Joey :
Sans doute pas. J'aurais du m'en douter. La première chose qu'ils ont fait était de tuer les enfants... et les malades... et les anciens... ah, toute personne de plus de 50 ans est considérée comme dépassée... les ont jeté d'une falaise pour les laisser pourrir.
L'évadé tend son assiette vide à Finegan, qui est atterré par cette extermination systématique. Joey est devenu très calme. L'échappé continue avec son histoire :
On nous a dit de venir nous réfugier dans une base militaire, où des gens riches avaient mis en place des approvisionnements. C'était présenté de telle façon qu'on pensait qu'ils allaient partager leurs provisions, et les militaires nous protéger.
L'évadé laisse échapper un petit rire devant l’absurdité de ses attentes, par rapport à ce qui s'est passé par la suite :
Dès que les lignes téléphoniques ont été coupées et que les routes ont été déchirées, les choses ont changé. . . Le commandant était entouré de gens riches, allant toujours vers leur bunker et tout le reste... Ils nous ont ensuite tous emmenés dans cette cour, derrière des barbelés. Je pensais que cette cour servirait pour les criminels, mais en fait nous avons tous été envoyés là-bas... Ensuite, ils retirent les personnes âgées de 15 à 50 ans, des hommes et des femmes en bonne santé, femmes non enceintes, et nous avons été envoyés dans de nouveaux foyers pour les riches. J'étais un plombier, alors je savais quelque chose à propos de l'installation de la plomberie. . . Lorsque nous sommes revenus ce premier jour, tous ceux qui n'avaient pas été désignés avaient disparus.
L'évadé se tait un moment, soupire, puis continue :
Nous avons appris ce qui s'est passé quand les gardes se sont vantés à ce sujet. Qui en a tiré combien, et tout. Ils ont aimé ça, les meurtres.
L'évadé se tient droit, regardant Finegan dans les yeux, son histoire devenant plus personnelle :
Quand mon tour est venu, la nuit dernière, je les aient vu tirer à la courte paille pour savoir qui allait me faire la peau. Alors, tu sais, au point où j'en étais, qu'est-ce que j'avais à perdre ? ... Je suis passé par dessus la barrière et j'ai couru comme un diable.
Finegan demande :
Toute les militaires étaient comme ça ? Vouloir tirer sur des civils, des enfants ?
L'évadé agite les mains en l'air, comme pour dire "Attends, attends, j'ai raté une partie" :
Oh non, non. La plupart des militaires se sont enfuis pour voir leurs familles. Ils ont déserté bien avant que les ennuis ne se produisent. Ils ont vu ce qui allait arriver. On les voyait passer à travers les bois, tous les jours, parfois en grappes. Ceux qui sont restés sont devenus les gardes, et ceux qui étaient restés et qui s'opposaient au plan, ont tous simplement été placés avec les prisonniers, dans le camp de travail... Nouvelles règles... Je pense que c'était le plan depuis le début, que tout cela avait été organisé en avance.
Finegan demande :
Combien de personnes sont captives dans ce camp, et combien de gardes, vous le savez ?
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Finegan et l'échappé se préparent à prendre le canoë pour aller à terre. Le canoë a été chargé avec un couple de sacs à dos et le fusil. Finegan dit :
Joey, tu sais quoi faire. Je pense que je serai de retour dans un jour ou deux, mais si cinq jours se passent et que tu ne me vois pas revenir, tu redescendras le long de la côte, par le chemin que nous avons pris pour venir. Reste dans les eaux profondes, et seulement la nuit. Garde Barney muselé... Tu ira voir cette femme qui prends soin des vieux. Et hé, ils mangent des rats, et il n'y a rien de mal à cela... Les gens de Memphis n'étaient pas trop mal non plus.
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Finegan et l'évadé sortent des bois au bord du camp d'internement. Finegan portant le fusil. Ils se faufilent prudemment, l'évadé en tête. Les nouvelles maisons pour les riches ne sont pas loin. Il n'y a pas de lumière, mais les chiens gardent les bords du camp d'internement de barbelés. Deux gardes sont assis autour d'un feu dans un coin de la cour. Finegan dit :
Voici le plan. Je mets cette dynamite sous le poste de garde. Cela enlève la plupart d'entre eux. Quand cela arrivera, ces deux-là vont regarder dans cette direction. Tu tires bien ?
L'évadé hoche la tête :
Jamais manqué, la chasse.
Finegan continue :
OK. Tu prends ce fusil et tu tires sur leur chien en premier. Ces gardes ne feront pas attention à toi, ils vont courir vers le poste de garde. S'ils te regardent, arrête de tirer, ils ne pourront alors pas te localiser. Si ils s'approchent, tire sur les gardes, parce que c'est aussi ce que je vais faire. Envoie-les en enfer. Nous ne pouvons pas les laisser errer dans le paysage, et je ne suis pas enclin à diriger une prison... Voici un coupe-fil. Quand les chiens sont morts et que les gardes sont partis, ouvre le grillage de la cour. Laisse tout le monde sortir.
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La maison de garde explose. Les chiens aboient, des coups de fusil, les chiens couinent, puis plus de cris, plus de coups de feu. Les prisonniers du camp de travail s'enfuient à travers une coupure dans les barbelés, courant dans toutes les directions. Certains des prisonniers regardent par-dessus leurs épaules. Ils font une pause, puis se retournent, voyant qu'ils ne sont pas poursuivis, que les chiens sont morts et que les gardes sont tous sur le sol, blessés ou morts. Ils s'appellent les uns les autres, puis reviennent sur leurs pas. Un murmure de colère enfle parmis les prisonniers. Finegan mets le fusil dans les mains de l'évadé.
Garde ça, tu pourrais en avoir besoin contre eux.
Finegan montre maintenant les nouveaux logements pour les riches. Il tire un peu plus de dynamite de son sac à dos, demandant :
Quelqu'un sait comment l'utiliser ?
Un autre prisonnier dit :
Je sais. J'ai travaillé dans la démolition.
Après avoir donné la dynamite, Finegan continue ses instructions :
Ils ont des provisions, ils devraient être à vous, une sorte d'arriéré de salaire, hein ? Envoyez-les dehors sans rien. Pas de nourriture. Pas d'armes. C'est mieux que ce qu'ils vous ont fait. Ils n'ont peut-être pas été responsables de ce camp, mais ils ne vous ont pas non plus secouru.
De plus en plus de prisonniers reviennent au groupe, réalisant qu'ils sont libérés et que la guerre a été gagnée. L'évadé pleure à nouveau, des larmes coulent sur son visage. Finegan dit au revoir à tout le monde :
Je dois aller parler à un garçon maintenant.
Finegan continue de pédaler le long du littoral rocheux, autrefois une région montagneuse comme l'Est du Kentucky ou de la Virginie occidentale. Ils sont relativement près des gros centres de population qui parsemaient l'ancienne côte Est.
La maison-flottante se rapproche d'une zone de villégiature de montagne, une station touristique pour gens aisés. Les bâtiments principaux ont leurs toits partiellement effondré, de même que quelques portions de murs ici et là. Les cours et les buissons n'ont pas été tondus ou taillés. Des moutons pâturent sur l'ancien terrain de golf.
Une fois la maison flottante amarée, Finegan et Joey s'approchent à pied de la station. Comme d'habitude, Barney les attend sur la maison-flottante, debout. La station semble être désert, mais le son assourdit de voix vient de la zone du sous-sol d'un grand hôtel. Le toit effondré de l'hôtel, détruit pendant les tremblements de terre, gît sur le sol du hall d'entrée, mais le sol du rez-de-chaussée a tenu, gardant intact le sous-sol. Finegan et Joey descendent les escaliers menant du hall de l'hôtel vers une zone de loisirs au sous-sol.
Le sous-sol dispose d'énormes poutres en bois et d'un sol en pierre, de tables de billard et d'un bar, de têtes d'animaux empaillées montées sur les murs et de chaises rembourrées dans les coins autour de tables basses et de tables avec lampes. Un groupe électrogène est posé près du bar, avec quelques lampes déplacées vers le groupe avec des rallonges, mais il est depuis longtemps à court d'essence, et donc inutile.
Un homme corpulent, un ancien milliardaire, se disputent avec un autre homme corpulent, leurs mains gesticulant dans les airs. Des jeunes femmes, 20 ans plus jeunes que les hommes, se prélassent dans un coin, sur certaines chaises trop rembourrées. L'ancien milliardaire dit :
... Besoin d'embaucher de nouveaux hommes...
Les deux hommes réalisent soudainement que Finegan et Joey descendent doucement les escaliers et tournent la tête dans leur direction. Ils regardent silencieusement les nouveaux venus, comme s'ils attendaient des excuses ou des explications. L'ancien milliardaire dit :
C'est un hôtel privé.
Finegan dit :
Je suis Finegan Fine, commerçant. Je viens voir ce dont vous pourriez avoir besoin, et ce que vous avez à échanger.
Les deux hommes se regardent l'un l'autre pendant une minute, une communications inexprimée entre eux. L'ancien milliardaire finit par dire :
Vous avez de la nourriture? Je cherche à utiliser ce putain de téléphone portable, mais les batteries sont mortes.
Son partenaire désigne le groupe électrogène éteint et dit :
Et cette chose ne fonctionne pas.
Finegan dit :
Téléphones portables ? Vous avez besoin de tours-relais pour ça, et les tours sont tombées.
L'ancien milliardaire dit :
Ah oui? Comment saurais-tu ?
Finegan dit l'évidence :
Depuis combien de temps tentez-vous d'atteindre quelqu'un? . . Les téléphones ne fonctionnent plus. Les ondes courtes sont la seule chose qui marche de nos jours.
L'ancien milliardaire et son partenaire n'ont pas l'air surpris. L'ancien milliardaire sort un chéquier de sa poche arrière, et le fait claquer sur le bar :
Ouais, eh bien, je peux te faire un chèque. Apportez les réserves de nourriture et l'essence pour le générateur.
Alors qu'il commence à remplir le chèque, Finegan l'arrête :
Le papier ne vaut rien.
L'ancien milliardaire rougit de colère et regarde Finegan fixement, sa voix s'élevant :
Papier ? Ceci est valable. Ce n'est pas du papier, c'est solide, négociable n'importe où.
Finegan maintient sa position :
Plus personne ne s'occupe de papier. Ça ne vaut rien. Vous devez échanger des biens et des services.
L'ancien milliardaire jette son stylo sur le bar en signe de dégoût et lui tourne le dos. Finalement, il explose de colère :
Nous avons besoin de quelque chose à manger ! Putain ! Je me fiche de ce qu'il faut, apportez de la nourriture.
Finegan commence à soupçonner que ce groupe fait parti des riches délogés du camp d'internement, qui s'est dirigé directement vers le seul endroit à proximité où ils s'attendaient à recevoir un accueil chaleureux en tant qu'anciens membres de la station. Finegan fait un clin d'œil à Joey pour l'informer du ton faussement naïf qu'il allait désormais utiliser :
Ne jardinez-vous pas ou ne tenez-vous pas des moutons ou quelque chose? La plupart des survivants doivent le faire pour survivre. Qu'est-ce que vous mangez ?
Finegan fait semblant de regarder autour de la salle de jeu pour trouver des preuves de jardinage, de chasse ou de pêche. L'ancien milliardaire dit :
Pas que ce soit votre affaire, mais nos serviteurs nous ont lâchés. Se sont enfuis et nous ont laissés.
Finegan montre les jeunes femmes allongées dans le coin sur des chaises trop rembourrées, semblant blasées. Elles sont bien habillés, bien que des graines de mauvaises herbes sont emmêlées dans les cheveux ou sur les vêtements, leur pantallon moulant déchiré, et les chaussures boueuses. Finegan dit :
Ça ne demande pas beaucoup d'effort pour semer et désherber un jardin. Elles se sont cassé une jambe ?
L'ancien milliardaire secoue négativement la tête :
Nous ne jardinons pas. Les serviteurs font cela.
L'ancien milliardaire est de nouveau en train de perdre son sang-froid, regardant de partout comme s'il s'attendait à ce que le personnel de la station apparaisse subitement :
Je suis un membre payant. Où diable sont les serveurs !
Joey essaie de ne pas sourire et d'essayer de jouer l'idiot, se mordant la lèvre pour ne pas rire. Finegan continue :
Donc tu avais un jardin mais tu l'as laissé ? Juste parce que les serviteurs se sont enfuis ? Tu ne les as pas bien traités ?
L'ancien milliardaire semble maintenant un peu désespéré.
Je les ai bien payés mais ils en voulaient plus, avaient une meilleure offre ailleurs. Je te paierai beaucoup. Vous seriez tranquille pour votre vie entière après que tout soit revenu à la normale. Je vaux des milliards. . . Des milliards.
Finegan tient à nouveau son terrain :
Je te l'ai dit, le papier n'est plus bon. Cela comprend les actions, les obligations, l'argent. Alors qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Comment vas-tu vivre ?
L'ancien milliardaire est déconfit :
À vous de me dire. Qu'est-ce que ça va me coûter ?
L'ancien milliardaire montre du menton les jeunes femmes qui se prélassent dans le coin, indiquant qu'elles pourraient satisfaire Finegan s'il le voulait. Les voyant commencer à se lever de leurs chaises, Finegan rejette l'offre :
Ça ne m'intéresse pas. Il y a beaucoup de sexe offert ces temps-ci, mais la nourriture vaut plus. Vous ne pouvez pas mendier, emprunter ou voler de nos jours. Ceux qui cultivent la nourriture travaillent trop dur pour ce qu'ils obtiennent. . . Mais il y a une chose que vous pouvez faire.
L'ancien milliardaire fulmine à nouveau, mais regarde à travers ses sourcils en colère Finegan, trop astucieux en affaires pour laisser passer une aubaine. Finegan dit :
Trop tard pour commencer un jardin, mais il y a des plantes sauvages à manger. Pêcher ou placer des pièges si vous savez comment. Et vous savez, les rats ne sont pas mauvais dans le pot de ragoût.
Joey ne peut plus se retenir et éclate de rire, puis remonte les escaliers, la main sur la bouche. Finegan le suit, réprimant à peine un sourire lui-même.
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La maison-flottante se détache du rivage de la station. Sur la colline, dans l'ancien terrain de golf, deux jeunes femmes courent après des moutons, les mains tendues, essayant de coincer un agneau. Mais les moutons sont trop loin devant elles, s'enfuyant chaque fois qu'elles s'approchent.
Une usine apparaît à l'horizon, partiellement inondée. Des grues métalliques et les silos de stockage sortent des bâtiments industriels à ossature de métal. Les fenêtres sont brisées et certains des bâtiments de l'usine sont inclinés latéralement, mais la plupart des structures sont intactes. Les parkings sont sous l'eau, seuls quelques poteaux du grillage du parking et le toit de la maison du gardien de parking sont visible au-dessus de l'eau. Joey est sur le toit de la maison-flottante, prenant la mesure du dégagement au-dessus de la clôture du parking. Il dit :
Un bon mètre je pense.
Le bâtiment principal de l'usine a un toit en métal plat légèrement incliné, avec les murs de côté, le bardage métallique, qui dépasse de 60 cm au dessus du bord du toit, servant à cacher le toit plat vu du sol, mais servant aussi de garde-corps pour qui marcherait sur le toit. Le toit est justement recouvert de verdure, une sorte de jardin sur le toit, avec des vignes qui pendent sur les bords du toit. Quelqu'un franchit la porte en métal qui donne sur le toit. Un petit homme décharné et courbé sort de la porte de la cage d'escalier, laissant la porte grinçante se fermer lentement par elle-même. Il se dirige vers une rangée de ce qui ressemble à du chou, se penchant dessus pour désherber la rangée, ne remarquant pas la maison-flottante approchant. Le jardinier est plié en 2, le dos recourbé après des années de travail dans cette position et de malnutrition, bien qu'il ne soit pas si vieux. Il a les cheveux noirs et la peau pâle.
Finegan saute sur le toit de la maison-flottante, debout à côté de Joey, pour une meilleure vision des environs. Finegan appelle le jardinier :
Yo, les jardins ! Bonne journée. Je suis Finegan Fine, commerçant. . . Comment gérez-vous cela, sur le toit ?
Le jardinier se fige au son d'une voix si proche et si inattendue. Il se redresse, autant que son dos replié le permet, et regarde dans la direction de Finegan. Puis il pose, en bas de sa rangée, la poignée de mauvaises herbes qu'il vient d'arracher, et se traîne au bord du toit. Le jardinier pose une main pour protéger ses yeux contre le soleil du matin, prenant un moment avant de répondre d'une voix nasillarde.
Quel genre d'engin est-ce ?
Finegan répond :
C'est une maison-flottante. Flotteurs. J'ai une roue à aube derrière pour pousser. Lent, mais sûr.
Le jardinier dit :
Un commerçant vous dites ?
À quoi Finegan lance l'hameçon :
De quoi pourriez-vous besoin ?
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La maison-flottante est attachée par un de ses poteaux d'angle au toit de l'usine. Une échelle de corde nouée est suspendue du toit jusqu'au pont de la maison-flottante. Le jardinier fait une visite des jardins à ses 2 visiteurs.
... Nous avons vu l'eau monter, et avons récupéré la bonne terre de surface avant qu'elle ne soit recouverte. Nous n'avons jamais eu de terres à notre nom. Les propriétaires ne manqueront pas du sol d'une cour inondée... Nous utilisons l'eau de pluie ici.
Le jardinier fait un mouvement le long des rangées pendant qu'ils marchent.
Les tomates poussent bien... légumes verts de toutes sortes... Pommes de terre si tu les arrose bien... Je n'arrive pas à faire pousser ces carottes, à moins qu'elles ne soient du genre trapu...
Ils arrivent au système d'arrosage où il y a des tuyaux avec des trous tout du long (pour l'arrosage goutte à goutte) qui courent le long des creux du sol, au centre de chaque rangée. Il y a un réservoir d'eau sur le toit, utilisé à l'époque par l'usine, qui a été surélevé au dessus du toit pour obtenir une pression dans l'eau (afin qu'elle s'écoule dans les tuyaux). L'inconvénient c'est l'eau étant collectée au niveau du toit, il faut forcément la faire remonter pour la stocker dans le réservoir en hauteur.
Voici comment nous arrosons. Cela me fatigue de transporter l'eau de pluie là-haut à chaque fois, cependant. Recueille dans les gouttières là-bas, que nous avons bloqué pour que l'eau reste sur le toit.
La porte du toit s'ouvre à nouveau et la femme du jardiniers, ainsi que sa fille de 10 ans, émergent. La femme a plus de viande sur ses os que son mari, mais il est clair qu'elle a perdu la plupart de sa graisse ces derniers mois. Sa longue jupe est maintenue par des bandes de tissu sur ses épaules comme des bretelles, cousues sur la taille avant et arrière. La fille est maigre et porte une combinaison des vêtements de ses parents, une chemise de son père et une paire de pantalons de sa mère, également soutenus par des bretelles. Ses pantalons sont attachés à la cheville, ils sont si volumineux. Ils se sont habillés pour la compagnie et se sont brossé les cheveux pour l'occasion aussi. Le jardinier se tourne vers eux et les présente à Finegan :
Ma femme et ma fille chérie.
Finegan a regardé autour, évaluant la configuration :
Nous pourrions pouvoir réparer un système de pompage pour soulever cette eau de pluie. Pouvez-vous me faire visiter pour chercher des pièces?
Le jardinier dit :
Ils ont tout emporté. Viens.
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Le jardinier promène Finegan à travers leurs pièces d'habitation à l'étage sous les jardins. Il marche juste en avant de Finegan, faisant un geste vers la droite et la gauche, se retournant parfois vers l'arrière, montrant ceci et cela.
Nous avons apporter seulement les affaires personnelles. Traîné quelques matelas.
Ils retournent dans la cage d'escalier, comme le jardinier veut montrer à Finegan que les étages inférieurs sont inaccessibles. Finegan suit le jardinier jusqu'au prochain palier où le niveau d'eau est visible.
...monté à ce niveau, et dernièrement ralenti...
Finegan indique la rouille juste sous le niveau de l'eau.
Eau salée... l'eau salée est corrosive. Cette usine n'a jamais été construite pour l'eau salée...
Finegan se tourne pour faire face au jardinier :
Vous n'avez pas eu des problèmes d'ajustement, de bâtiment qui se plie ?
Il a à peiner le temps de dire ces mots que le bâtiment commence à s'effondrer. Un bruit de metal crissant sur metal. Les volets de la cage d'escalier où se trouvent les deux hommes perdent leurs pieds et s'enfoncent sous l'eau.
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Une scène frénétique s'ensuit. Le jardinier et sa famille évacuent le plus vite possible. La femme et la fille lancent des paquets d'objets personnels par la fenêtre de leur logement jusqu'à Joey, qui est sur le toit de la maison-flottante. Finegan est sur le toit de l'usine avec le jardinier, récoltant ce qu'ils peuvent de sa récolte. Finegan laisse tomber une corde vers Joey, un sac plastique accroché à un crochet à l'extrémité de la corde. Joey, monté sur le toit de la maison flottante, prends le sac aussi vite qu'il le peut et le pose sur le côté.
Le jardinier récolte des pommes de terre, secoue le sol quand il tire une plante de la rangée et arrache les racines des pommes de terre. Finegan fait de même pour les carottes, commençant à arracher les fanes. Le jardinier crie :
Non, non, laisse-les ! Je vais les replanter pour la graine. . . Elles doivent avoir des graines.
La femme et la fille grimpent maintenant par la fenêtre de leur logement, sous le toit de l'usine. La fille se laisse tomber, puis elle tend la main vers sa mère plus coriace. Elle se tient sous sa mère pour adoucir sa chute. Sa mère dit :
Enfant ! Va-t-en du chemin ! Je vais t'écraser à plat.
La femme tombe sur ses fesses, mais roule pour se lever et se brosser. Finegan et le jardinier sont en train de récolter le chou vert, coupant à la racine et jetant les feuilles extérieures brunes et en lambeaux. Le jardinier crie à nouveau :
Laisse ça. Je vais replanter pour la graine. . . Juste ces 6 feront l'affaire.
Ils ont une pile de légumes en sacs sur le côté du toit de l'usine, prêts à être descendus à Joey. Juste à ce moment-là, le bruit du métal hurle à nouveau dans l'air, alors que l'usine se plie visiblement et redescend de presque un mètre. Il ne reste que quelques centimètres jusqu'à ce que les eaux de crue se déversent au dessus des rambardes de protection du toit. Finegan se précipite sur la pile de sacs en plastique emballés et attachés. Il attache un sac et le balance à Joey comme s'ils n'avaient pas de secondes à perdre. Joey crie "Ok" Finegan dès que le crochet est dégagé. La fille aide maintenant Joey, portant les sacs au bord du toit de la maison-flottante, où sa mère peut les attraper et les ranger comme elle peut sur le pont, laissant un passage de circulation.
L'eau commence à déborder d'un bord de la protection de toit. Le jardinier se précipite de l'autre côté du toit de l'usine, arrachant sa chemise. Il cueille des graines de carottes et de choux pour les placer dans sa chemise, qu'il attache ensuite par les manches pour éviter de perdre les graines. Il chancelle et retourne du côté de la maison-flottante à travers l'eau envahissant le toit et jette le paquet de graine improvisé dans les mains de sa fille. Finegan accroche les tomates récoltées et ensachées en les descendant prudemment plutôt que de les balancer. Il avertit Joey :
C'est fragile. Tomates.
Finegan se tourne vers le jardinier :
C'est bon ?
Juste à ce moment-là, l'usine s'affaisse à nouveau, accompagnée du bruit du métal qui crisse et des glouglous d'eau, mettant les 2 hommes dans l'eau. Finegan et le jardinier grimpent sur la maison-flottante et se remettent debout, ruisselants, regardant par-dessus le toit inondé. Les courge d'été, qui poussaient soutenues par les vignes sur les côtés du toit de l'usine, remontent à la surface. Des courges dont la surface est boursouflée et jaune, surdimensionnée et presque trop mûres. Le jardinier plonge dans l'eau et nage le long des vignes, arrachant les courges et les jetant à Finegan. Plusieurs d'entre elles, trop mûres, se brisent à la réception. La femme du jardinier se précipite pour mettre les morceaux en vrac dans une bassine. Elle dit :
C'est de la graine ! Tu dois faire le plein.
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Le jardinier et sa famille sont debout au bout de la passerelle. Finegan a donné son landau rouillé à la famille, et il est rempli avec des sacs de légumes et leurs effets personnels. D'autres sacs et paquets sont empilés autour de leurs pieds. Finegan s'avance à travers la passerelle avec le paquet de graines que la femme de la maison de retraite lui avait donné. Il donne ça au jardinier. Joey est juste derrière lui sur la passerelle, l'une des citrouilles restantes dans ses mains. Il tend la main à la fille du jardinier. Finegan dit :
Je suppose que la citrouille veut beaucoup de place, mais maintenant vous aurez la place.
Le jardinier remercie Finegan.
Je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu ne t'étais pas arrêté.
Mais Finegan dit qu'il faisait partie du problème :
Ce n'était pas une coïncidence heureuse. C'est mon poids supplémentaire qui a fait basculé l'équilibre. Mais ça allait tomber de toute façon... Appréciez les pommes de terre et le chou.
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Finegan a lancé une flambée sur le barbecue de camping portatif. Une marmite profonde, remplie d'eau bouillante, chauffe sur le feu. Le couvercle est enlevé, et Finegan balaie dans l'eau du pot les légumes hâchés présents sur une planche à découper. Carottes, un oignon, plusieurs pommes de terre et du chou. Finegan s'installe sur une boîte, grignotant une carotte crue. Finegan est contemplatif et épuisé. Les bacs à légumes derrière lui sont remplis des nouveaux produits. Le chien Barney vient s'asseoir à côté de lui, son nez dans les airs, reniflant le ragoût de légumes bouillant. Finegan tend une carotte crue à Barney, qui se couche pour le mâcher avec contentement.
La maison-flottante navigue entre le rivage et une immense île formée par la montée des eaux. L'île est entourée, c'est du moins cde qu'il leur semble aux vu des 3 côtés qu'ils peuvent voir. Joey, confus quant à leur emplacement, apporte une carte à Finegan qui pédale. Finegan descend du siège de vélo et vient étudier sur la carte avec Joey. Finegan passe son doigt le long de la rivière Ohio :
Je pense que nous avons remonté l'Ohio par erreur. Dur à dire. Les cours d'eau sont tout chamboulé. . . Je pense de plus en plus ces jours-ci à revenir en arrière. Au moins, je savais ce que je regardais.
En arrière-plan, ils entendent les battements d'une batterie d'un groupe de musique, puis un saxophone bêlant quelques notes aiguës. Finegan et Joey tournent la tête dans la direction de l'île. Maintenant, ils entendent une guitare être grattée et accordée. Finegan et Joey se regardent et sourient.
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Finegan et Joey gravissent une colline, en longeant un chemin de terre entre des champs en jachère. Un marché aux puces est aménagé dans un pâturage, des dizaines de couvertures ou de bâches étalées sur le sol avec des marchandises destinées à être échangées. Certains contiennent des casseroles et des couverts, des verres ou des plats ébréchés ou fissurés, des ensembles de vaisselle incomplets, des paniers de vêtements usagés pour les enfants et les adultes, des outils à main, des sacs de pommes, des oignons et des noix, des poules et des coqs en cage, un veau, des pièces de bicyclettes, un présentoir de chaussures usagées, des horloges mécaniques dont une grande horloge coucou, un salon de coiffure de plein air où un coiffeur est en train de couper les cheveux d'un client, et un étalage d'enjoliveurs qui n'obtient aucune attention.
D'un côté se forme un groupe, avec une batterie, un saxo, une guitare, un violon, un harmonica et des cailloux dans une boîte de conserve. Les membres du groupe essaient diverses chansons, tel ou tel membre suggérant une mélodie et jouant un accord, puis un autre exprimant une opinion. Finalement, ils s'installent et commencent à jouer "Les jours heureux sont revenus" d'une manière décousue.
Finegan et Joey marchent lentement entre les couvertures couvertes de marchandises, jusqu'à ce qu'ils arrivent à un étalage de chaussure. Joey s'arrête et commence à comparer sa chaussure à des bottes et des chaussures de tennis pour les enfants de son âge. Finegan demande :
Tes chaussures sont devenues trop serrées?
Joey acquiesce. Le vendeur de chaussures note leur intérêt et s'approche :
C'est des belles bottes que tu as. De qualité. Tu peux les échanger contre ces autres ici.
Les bottes auxquelles il fait référence ne sont pas de la même qualité que la paire de botte que porte Joey. Elles sont éraflées, ont moins de semelle, et sont bien plus abimée. Joey les pose à côté des bottes qu'il porte, mesurant la taille de cette façon. Joey s'assied ensuite sur la chaise que le vendeur prête à ses clients et tire une de ses bottes, essayant d'abord la plus grande paire de bottes. Il piétine sur son pied et regarde Finegan, souriant.
Sur le périmètre du marché aux puces se trouve une fosse à barbecue, qui fume, les braises rougeoyantes, ne manquant plus que la viande à cuire. Justement, cette viande arrive sur un chariot, tiré par des chevaux. Un grand cochon mort est étalé sur la plateforme arrière du chariot, à côté de cages où sont enfermés de jeunes porcelets. Le cochon mort a des défenses, comme un sanglier, et est couvert de poils grossiers plutôt que de la peau rose tendre des cochons domestiques. Il a été vidé et est prêt à cuire. Deux hommes montés à l'arrière du wagon sautent et ramassent les extrémités de la broche de barbecue qui a été passée d'un bout à l'autre du cochon mort. Ils soulèvent le cochon et le transportent dans la fosse du barbecue, en le plaçant sur les supports en Y situés à chaque extrémité de la fosse. Maintenant que la viande a été placée au-dessus du feu, ils finissent le processus d'écorchage, en tirant la peau sur la tête du cochon et sur les défenses qui sont attachées aux os de la tête et résistent à la rupture.
Le conducteur du chariot est une jeune fille d'environ 11 ans. Elle est pieds nus, porte une veste en jean avec un t-shirt en dessous, et porte des tresses de chaque côté de la tête. Elle attache les rênes et saute du siège du chariot, puis sort un panneau cloué sur un piquet. Sur ce panneau, en peinture rouge, sont les mots "Cochons sauvages". Elle se dirige vers une zone dégagée près de la fosse de barbecue, réservée à son étalage, et martèle le piquet dans le sol, jetant ensuite le marteau dans son chariot.
Un de ses 2 hommes ramasse un seau couvert de sauce barbecue du lit du wagon et revient pour arroser le cochon qui rôtit. L'autre vient aider la fille à décharger les cages de porcelets. Les porcelets sont jeunes, à peu près 30 cm de long, et protestent en gémissant. Une fois les cages déchargées, la fille tourne immédiatement sur ses talons et vient chez le vendeur de chaussures. Ce dernier l'accueille chaleureusement :
Comment va, Matilda.
Matilda dit :
Ils ont mangé une autre paire.
Le shoeman sourit et dit :
Tu dois arrêter de leur donner des coups de pied.
Matilda entre dans la zone d'affichage de la chaussure, scrutant rapidement, et se penche pour ramasser la paire de bottes qui vient d'être ajoutée, celles que Joey portait. Elle dit :
Je ne me souviens pas de celles-là.
Matilda s'assied sur la chaise et glisse son pied nu dans l'une des bottes, debout pour mesurer l'ajustement quand son poids est exercé. Elle sourit et jette un coup d'œil au vendeur de chaussures, qui dit :
Considérez cela comme un don de campagne (politique).
Matilda proteste :
Cela ne ferait que tracasser ceux qui ne peuvent pas donner. Pas de passe-droit... Tu viendras te servir. Je le dirai à John. . . Bien que j'apprécie l'idée, Clem.
Joey essaie d'entrer dans la conversation, content de rencontrer un enfant de son âge. Il pointe les bottes aux pieds de Matilda :
C'étaient mes bottes.
Matilda regarde brièvement les bottes que porte maintenant Joey, comprenant rapidement qu'un échange inégal s'était produit. Elle change rapidement de sujet. Elle demande :
Vous êtes nouveau dans la région? Ravi de vous rencontrer. Restez pour le barbecue !
Matilda tend sa main d'abord à Joey et puis rapidement à un Finegan surpris, qui ne s'attend pas à cela d'une fille.
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Finegan revient de la maison-flottante avec un marteau et une petite boîte de clous dans ses mains. Il a trouvé une scie et a trouvé un accord d'échange avec le propriétaire.
Joey se promène en suivant Matilda, fascinée par sa confiance en elle et ses compétences sociales. Matilda travaille dans la foule, offrant des poignées de main, posant parfois la main sur le bras de quelqu'un, mais ne s'attardant jamais plus d'une minute quelque part. Elle s'approche d'une femme qui semble être sur le point de pleurer, en train de parler à un homme qui devient tout rouge de colère. La femme dit :
Mais tu me dois une poule. Tu as promis. Nous n'avons pas eu de viande à la maison depuis un mois.
L'homme fulmine :
Ils viennent à peine de sortir de l'oeuf, je te dis. Tu ne peux pas attendre quelques semaines ?
Matilda regarde l'un et l'autre sans rien dire. Enfin, profitant d'un blanc dans la discussion, elle dit à la femme :
Quelle taille il fat le vieux poulailler que tu as chez toi ?
L'homme et la femme se regardent un instant, réalisant soudainement une solution. Les deux parlant en même temps. Il dit :
Vous avez un poulailler ? Je travaille loin d'ici et les nouvelles ont du mal à m'arriver... Tu sais, les poussins considèrent un nouveau poulailler comme leur nouvelle maison après seulement une journée... Ils sont autonomes en liberté, il suffit de les laisser sortir le matin et de les rappeler le soir.
En même temps que la femme réponds à Matilda :
Grand comme la maison, mais les poules sont maintenant toutes partie depuis que le renard est passé. Il a emporté toutes les poules... Nous n'avons reçu aucun aliment depuis, et mangeons du maïs depuis ce jour là.
Matilda s'en va, souriante.
Finegan, qui reçoit sa scie, est encore dans l'étonnement qu'une jeune fille est apparemment en course dans une campagne politique, et prise au sérieux. Il murmure :
Mais c'est une fille !
Le vendeur d'outil lève les yeux, surpris par la réaction de Finegan :
Matilda? Elle est la seule à pouvoir faire travailler les gens ensembles. Vous devriez la voir prendre une foule stupide et sans but pour en tirer le meilleur afin d'en faire un truc qui marche. Ma Mary dit qu'elle est l'ingrédient qui fait prendre la gelée de confiture.
Il jette un coup d'œil et voit que Finegan est toujours étonné. Il continue :
Mettez un sac au-dessus de votre tête alors, et vous ne remarquez pas qu'elle est une fille et même une jeune fille... Nous avons trop de problèmes pour rester dans les vieilles habitudes.
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La foule d'environ 100 personnes se rend au barbecue pour être servi. Chacun a une assiette en main, avec quelques tomates en tranches et un morceau de pain fait maison, le tout prêt à recevoir une tranche de cochon grillé. L'un des hommes qui sont arrivés avec Matilda est en train de trancher du porc sur une planche à côté du cochon grillé, qui manque maintenant des parties de son ventre et de son arrière-train. Un demi-cercle de chaises diverses ou de boîtes renversées a été assemblé sur le côté du barbecue, avec le chariot de Matilda ramené au centre du demi-cercle comme plate-forme.
Un homme avec un calepin erre à travers la foule, cochant des noms et distribuant de petits bulletins de papier. Il s'approche de Finegan et Joey, qui sont dans la file d'attente pour le barbecue. Il scanne sa liste des yeux, puis lève les yeux vers Finegan :
Nouveau dans la région ? Où séjournez-vous ?
Finegan pointe sur la colline et dit :
Nous ne faisons que passer. Sur cette maison-flottante là-bas.
Joey demande :
Cela signifie-t-il que nous ne pouvons pas avoir quelque chose à manger ?
Le fonctionnaire sourit et cligne de l'oeil à Joey :
Vous êtes de futurs électeurs, si vous décidez de rester, et il y en a pour tout le monde. C'est le stand de Matilda. Celui qui a beaucoup, partage. Tendre la main et tout.
L'homme contine en avançant le reste de la file.
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Un grand homme musclé se tient debout sur le chariot, s'adressant à la foule. Il porte un pantalon de costume et une veste, avec une chemise blanche à manches longues sous le gilet, enroulée aux manches. Il porte une cravate mais celle-ci a été relâchée au niveau du cou, son col de chemise s'ouvrant un peu à mesure que la journée s'est réchauffée. Il doit être 5 heures de l'après-midi. De loin on peut entendre son discours.
...construire des routes...
La foule semble tiède, seulement 6 personnes applaudissent furieusement. Le premier candidat hoche la tête, puis descend du chariot. Le deuxième candidat est une femme trapue dans une robe volumineuse. Ses cheveux ont été empilés sur sa tête et elle est ornée de bijoux fantaisie. Des bagues plein ses doigts dodus. Elle doit être aidée pour monter sur le wagon, par quelques soutiens qui se tiennent sous ses grosses fesses pendant qu'elle se relève péniblement. Elle se redresse et s'éclaircit la gorge :
La primauté du droit doit être notre première préoccupation. Il n'y a simplement pas de lignes directrices. J'ai pris l'initiative d'élaborer des lois qui donnent des lignes directrices claires.
Une poignée de personnes dans la foule piétinent et sifflent fort à ce moment-là, essayant d'entraîner l'adhésion de la foule, tandis qu'elle déploie un rouleau de papier qu'elle a apporté avec elle, et procède à la lecture de ses statuts proposés. Finegan et Joey sont assis côte à côte dans la foule. Finegan essaie toujours de comprendre l'idée qu'une petite fille pourrait être dans la compétition.
Son père dirigeait une ferme porcine, et les cochons se sont tous échappés lorsque les troubles ont frappé. Les cochons se sont réfugiés dans le marais... Ils sont redevenus sauvages après un certain temps. Mais elle les a ramenés, et les a fait se reproduire... OK, elle a du cran, je lui accorde ça...
Finegan secoue la tête, marmonnant à lui-même. Joey dit :
Je l'ai regardée. . . Ce n'est pas ce qu'elle dit. C'est ce qu'elle fait faire à d'autres personnes... Je ne sais pas comment dire... Par exemple, les gens commencent à s'embrouiller. Puis vient Matilda. Quand elle part, ils sont prêts à faire quelque chose ensemble, réconciliés. Mais je ne l'entends jamais leur dire quoi faire... Elle pointe sur ceci ou cela, et pose une question. C'est tout...
Quand Matilda saute sur le chariot, les applaudissements crépitent :
Clem dit que je suis le liant qui fait prendre la gelée de confiture, et mon père a toujours dit que je lui ai permis de garder son esprit concentré sur son objectif. Selon la manière dont je vois les choses, ce n'est pas moi. C'est vous. C'est vous venez avec quelque chose à faire, et c'est vous qui le faites. Mais nous avons rassemblé les cochons maintenant, et j'ai plus de temps. Si c'est ce que vous voulez que je fasse, alors je serais heureuse de vous aider.
Avec cela, Matilda saute du chariot et continue à servir la foule. Finegan est toujours stupéfait.
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Finegan et Joey retournent à la maison-flottante, se découpant sur le soleil couchant. Derrière eux, se font entendre des applaudissements et de hourras. Matilda est portée sur les épaules de ses partisans, ayant visiblement gagné. Finegan secoue la tête, n'arrivant toujours pas à comprendre malgré les nombreuses explications de Joey. Il est peut-être trop vieux, ou trop imprégné de vieux clichés, pour comprendre ce monde où les règles changent et s'adaptent à la nouvelle réalité.
... C'est peut-être le barbecue.
La marée monte, les vagues claquent contre le rivage. Finegan et Joey tirent le filet de pêche et trient la prise, en mettant les poissons frétillants et les crabes qui claquent des pinces dans un seau et en balayant des brindilles, des algues ou des cannettes de coca qui ont été ramenées dans le filet. Peu à peu, la marée montante commence à transporter de plus en plus de débris flottants. Une bouteille de soda partiellement vide, bien fermée, passe. Des planches éclatées, un panier à couture tissé, une poupée de chiffon d'enfant au visage souriant, enfin un cadavre gonflé. Le corps a été partiellement mangé par les poissons, mais le ventre, gonflé, couvert par une chemise et un pantalon, est encore intact. Finegan dit :
Je viens de perdre l'appétit.
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Finegan est à l'arrière de la maison-flottante, pédalant pour se rapprocher du rivage. Joey dit soudainement :
C'est quoi ce bordel ?
Finegan sort du siège de vélo et monte sur le toit de la maison-flottante pour appréhender la situation, protégeant ses yeux de sa main. Il regarde d'abord vers la rive, puis se tourne vers les eaux profondes.
Oh Seigneur. . . ça tourne au vinaigre.
Au loin se trouve une agglomération de radeaux, faits de panneaux d'isolation de bâtiment de différentes couleurs (rose et bleu, les 2 en teinte pastel). La ville de radeau semble presque remplir l'horizon, s'étendant d'un côté à l'autre des 2 rives, et s'approche d'eux avec la marée montante. Certains des radeaux ont des boîtes en carton détrempées, à demi écrasés par des pluies torrentielles. Des vêtements sont jetés sur les panneaux d'isolation ici et là, comme si quelqu'un s'était dévêtu et n'avait jamais pris la peine de ramasser par la suite. Une boîte à tarte vide, partiellement remplie d'eau de pluie, se trouve sur un radeau, le seul élément que le radeau contient.
Sauf pour les vêtements, les radeaux semblent vides et dépourvus de personnes. Les radeaux sont attachés ensemble par des filets de construction utilisés pour garder le public des chantiers de construction (les rubalises plastique blanches et rouges). Ce filet maintient 6 radeaux en panneau d'isolation dans un rectangle net, chaque rectangle étant ensuite attaché aux autres avec une corde. La ville de radeau a été construite, en désespoir de cause, alors que les eaux de crue envahissaient une île. L'un des radeaux a un panneau posé à plat, qui dit "Ellis Construction" en lettres rouges sur un fond blanc. Ce qui ressemble à des taches rouillées de peinture rougeâtre / marron est parmi le lettrage rouge et sur le rose pastel du radeau de panneau isolant. Un couteau de poche ouvert est posé sur le panneau de construction.
L'une des boîtes de carton détrempées commence à bouger, et une jambe en sort. Le pied est nu, pas de chaussures, et le pantalon effiloché et déchiré. une tête finit par émerger du carton, se frottant les yeux. Ses cheveux sont longs, jusqu'aux épaules. Un jeune homme, il est mince et sans chemise sur ses épaules bronzées et la poitrine sans poils. L'homme ne fait aucune tentative de se lever, comme si rien pour l'instant ne valait cette peine. Il est à la dérive, sans avirons. Il n'a aucune expression sur son visage, pas de but, et aucun ordre du jour. Finegan et Joey sont debout, regardant silencieusement dans sa direction.
Semble être quelqu'un là-bas.
Finegan se retourne pour revenir à son siège et pédaler plus près.
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La maison-flottante approche du côté de la ville où se trouve le panneau de construction. Le jeune a maintenant remarqué la maison-flottante qui approche et se déplace vers eux, de radeau en radeau. Il saute du bord d'un radeau dans le centre d'un autre, puis récupère son équilibre, puis répète ce processus. Les radeaux se balancent d'avant en arrière à chaque saut.
Le jeune parle d'une voix rauque, comme si sa gorge était sèche :
Mec, je suis content de te voir! Été trop loin du rivage pour nager. Il y a des requins. Peut-tu me faire traverser ?
Finegan a laissé les pédales, laissant la maison-flottante dériver vers la ville de radeau pour un accostage doux. Il est également prudent, voulant être sûr qu'il peut prendre cet homme avant de faire un pont avec la passerelle. Il grimpe sur le toit pour s'engager dans un dialogue. Joey se mets dans le siège de vélo et rétropédale quand il voit l'espace entre la maison-flottante et les radeau se rétrécir. Finegan demande :
Où sont les autres ?
Le jeune est interdit, ne s'attendant pas à cette question. Finalement, il retrouve la parole :
Ils sont morts... Nous sommes dehors depuis un moment, aucune terre en vue... Pas de nourriture... Attrapé un peu d'eau de pluie de temps en temps... Je suis le dernier.
Finegan est toujours très suspect :
Comment sont-ils morts ?
Le jeune se rend compte pour la première fois qu'il doit concocter une histoire, pris par surprise à la fois par l'arrivée de Finegan, à la fois par la marée amenant la ville de radeau flottant près du rivage.
Ah! euh... dysenterie... fièvre, diarrhées, puis dépérissement.
Finegan jette un coup d'œil au panneau de construction sanglant et aux vêtements éparpillés sur la plupart des radeaux, et n'achète pas cette histoire :
Tout sauf toi, hein ? Tu as l'air bien nourri.
Le cannibale est en train de plisser les yeux, se sentant pris au piège et commençant à s'inquiéter de ne pas pouvoir être transporter à terre. Il regarde par-dessus l'étendue de l'eau et Finegan peut presque voir les rouages mentaux s'agiter derrière son visage amorphe. Finegan regarde par-dessus son épaule vers le rivage :
La marée s'inverse, l'eau se retire.
Le cannibale dit :
Peut-être que je ferais mieux de commencer à nager alors.
Un dernier regard sur le visage de Finegan pour y chercher un éventuel changement d'avis, puis le cannibale attrape un coin de l'un des radeaux d'isolation et le casse. Tenant sur ce flotteur improvisée, il plonge dans l'eau et commence battre des pieds pour avancer. Joey a tourné la maison-flottante pour suivre le cannibale, en gardant une distance sur le côté. Après quelques battements de pied furieux pendant quelques minutes, le cannibale s'arrête pour reprendre son souffle. La maison-flottante reste à 15 m de lui, se déplaçant parallèlement au cannibale. Le cannibale regarde Finegan :
Tu ne vas pas m'aider, hein ?
Finegan dit :
Pas tant que ne m'aura pas dit la vérité.
Le cannibale commence à relater son histoire :
L'eau montait et nous n'avions plus de terre. Je devais faire quelque chose. C'était quelques mois en arrière. Nous n'avions aucune idée de la direction... Juste flotté.
L'image qu'il décrit est celle d'une vingtaine de personnes de tous âges, y compris une petite fille serrant une poupée de chiffon, grimpée sur la ville de radeau flottant depuis le toit d'un camion de chantier garé sur un chantier de construction. Les panneaux d'isolation (près de 3 m de long sur 1,5 m de large), emportés depuis le chantier en cours où ils étaient stockés, tournent dans l'eau tourbillonnante, apportant des radeaux vides vers la cabine du camion, de sorte que chaque personne, personne avec un enfant ou couple peut monter sur son propre radeau. Ceux qui attendent d'embarquer à bord d'un radeau improvisé sont debout dans la benne du camion, la taille dans l'eau. Des boîtes en carton qui passaient sont jetées sur les plaques isolantes flottantes.
Le cannibale a maintenant repris son souffle. Il recommence à donner des coups de pied pour se diriger vers le rivage. Finegan est debout, les bras croisés sur sa poitrine, montrant ouvertement ses soupçons. Joey pédale un peu pour rester aux côtés du cannibale. Le cannibale s'arrête de nouveau, à bout de souffle, et jette un coup d'œil à Finegan :
Donc, après quelques semaines, certains qui étaient minces au début sont devenus vides, tu sais. . . dans un coma. . . Le reste d'entre nous étions affamés, avec des crampes d'estomac terribles... Il y avait un gars qui était boucher...
L'image qu'il décrit est celle de la ville de radeau la nuit, un homme se glissant d'un radeau à l'autre pour arriver sur un radeau où un homme maigre est allongé sur le dos.
Une nuit, nous l'avons entendu aller là-bas, et le matin nous avons vu de quoi il s'agissait. Ce gars dans le coma avait la gorge tranchée, du sang partout... Des morceaux manquaient.
Le cannibale essaye encore de reprendre son souffle :
Il avait un couteau, et a dit que n'importe qui voulait un morceau était le bienvenu. Mais que s'ils essayaient de l'abattre, il les mangerait aussi.
Le cannibale recommence à battre des pied pendant encore quelques minutes. Finegan tourne le dos au cannibale pour parler tranquillement à Joey :
Nous ne le prenons pas à bord, comme tu t'en doutes.
Le cannibale est à nouveau essoufflé :
Pour faire court, ce boucher s'est bien nourri pendant que le reste d'entre nous s'est évanoui. Ensuite, nous en avons connu un autre, puis un autre, qui sont tombés dans le coma, sans nourriture et peu d’eau. Il faisait nuit, et à l'aube, ils étaient sur un autre radeau, sous forme de viande fraîche... Après un certain temps, j'ai vu que je serais parmi eux, si je n'avais pas quelque chose à manger et du sang à boire.
Il peint la photo d'une ville de radeau décimée, jusqu'à 6 personnes :
Je n'en suis pas fier, mais je ne suis pas celui qui a fendu la gorge de quelqu'un.
Finegan demande :
Alors pourquoi es-tu toujours là, et le boucher parti ?
Le cannibale se retourne à nouveau, battant furieusement des jambes et continuant la traversée. Il essaie de maximiser ses progrès d'approche du rivage, tout en espérant toujours obtenir une traversée sur la maison-flottante. Il essaie aussi de gagner du temps pour concocter son histoire. Finegan profite de l'occasion pour parler à Joey par-dessus son épaule, d'une voix calme :
Je parie qu'il est ce fichu boucher !
Les éclaboussures s'arrêtent soudainement. Le silence alerte Finegan qui se retourne pour regarder le cannibale. Il le voit alors nager à longues brasses vers la maison-flottante, ayant lâché le flotteur d'isolant. Finegan fait signe à Joey d'écarter la maison-flottante du nageur, et court attraper une longue perche. La maison-flottante commence à se rééloigner alors que le cannibale était à moins d'1 mètre de saisir les palettes de la roue à aube à l'arrière. Une fois la distance revenue à plusieurs mètres, malgré les efforts du cannibale, ce dernier abandonne, restant à barboter sur place pour reprendre de nouveau son souffle. Finegan dit :
Le boucher a mangé et pas vous, mais vous êtes toujours là et il ne l'est plus ?
Le cannibale se défend :
Nous étions à court de gens à manger! C'était moi le prochain. Il devait bien dormir de temps en temps. Il restait un os de la jambe de la dernière carcasse... Les radeaux font beaucoup de bruit quand on saute dessus, alors je me suis glissé dans l'eau et suis allé sous son radeau, que j'ai fait basculer. Il est tombé à l'eau. Profitant de l'effet de surprise, je suis remonté le premier, et j'avais l'os de la jambe. Il me suffisais de frapper la tête à chaque fois qu'elle ressortait de l'eau.
Finegan jette un regard vers la pièce d'isolation flottante, la voyant toujours à proximité.
Tu as fait de bons progrès vers la terre. Continue, et tu y arrivera. Tu comprendras qu'on ne te prendra pas à bord.
Le cannibale retourne vers sa pièce de flottaison, jetant un regard furieux à Finegan, complètement enragé. Alors que la distance entre le cannibale et la maison-flottante augmente, Finegan remplace Joey au pédalage :
Mettons un peu de distance entre nous. Je veux être trèèèèès loin de la côte. . . Regarde dans mon dos, veux-tu ?
Finegan secoue la tête, méditant sur cette histoire pendant qu'il pédale vigoureusement loin du cannibale.
La maison-flottante est pédalée le long d'un littoral où les vignes kudzu recouvrent toutes les rives. La scène est vue à travers la brume sortant de l'eau, donnant un côté féérique.
Le kudzu a couvert plusieurs arbres, ce qui forme des flèches de verdure, et a aussi recouvert les restes de maisons dans un lotissement abandonné, la forme des toits à peine perceptible. Finegan et Joey sont en admiration devant la vue.
Au détour d'une courbe sur le rivage, ils voient une vue encore plus étonnante - les vestiges d'une casse de voiture, celles où les voitures sont empilées après avoir été écrasées. Sur le dessus des piles de carcasses écrasées, se trouvent des voitures qui ne sont pas encore écrasées, chose anormale. Les vignes de Kudzu ont presque atteint le sommet des piles de voitures, de sorte que les allées entre les piles de voitures écrasées forment des canyons de kudzu.
Des gens vivent dans les voitures complètes au sommet des piles, utilisant ces voitures non écrasées comme abri étanche à la pluie. Les malles de coffre ont été arrachés sur certaines voitures, calées ouvertes pour servir de chambre d'enfants. La plupart des voitures ont au moins une porte ouverte, avec un adulte assis à l'intérieur. Les sièges avant de certaines voitures sont mis à plat pour dormir, avec des oreillers et des couvertures dessus. Dans d'autres, les sièges avant sont retiré mais le siège arrière est utilisé comme un lit.
Un drapeau confédéré est hissé sur une antenne d'autoradio, mais d'autres drapeaux indiquent aussi la notion d'indépendance que cette communauté semble prôner. Un drapeau porte les mots "Nation Kudzu" peint en lettres vertes. Ce drapeau est frais, pas délavé.
La maison-flottante se laisse dériver vers la casse automobile, vers une zone dégagée où un feu de camp brûle. Un grand pot est suspendu au-dessus d'un feu qui s'éteint doucement. Plusieurs bancs de pique-nique sont placés ici et là sur un terrain plat, où les habitants de la Nation Kudzu se prélassent. Certains portent des casquettes de baseball, des jeans ou des pantalons coupés, et des t-shirts dont les manches sont arrachés ou roulés haut. C'est le pays des ploucs de la campagne. Les hommes ont des barbes. Plusieurs des résidents qui se prélassent agitent leurs casquettes de baseball pour saluer la maison-flottante. Finegan dit :
... Semblent assez amical...
Finegan pédale vers le rivage, puis rétro-pédale pour ralentir la maison-flottante, avant d'aller à l'avant pour aider Joey à amarrer le bateau avec les grappins. Les enfants et les adultes descendent des piles en s'aidant des vignes, passant lesmain et les pieds contre les voitures rouillées écrasées sous le couvert de vigne. Les adultes sont en dessous des plus jeunes enfants, pouvent les rattraper en cas de chute. Un vieil homme descend avec sa canne en bandoulière sur son dos.
Finegan tend la main à l'apparemment leader, le roi Kudzu, qui s'approche avec une main tendue et un grand sourire. Finegan dit :
Je suis Finegan Fine, commerçant.
Le roi Kudzu dit :
C'est intelligent comme concept. Vous avez accès à tout ce qui est inondé. Pas mal.
Le roi Kudzu a un visage bronzé, une barbe grossièrement taillée pour ne faire que quelques centimètres de long, des cheveux qui ont l'air d'être coupés au ciseau et qui porte des jeans bien usées, des bottes en cuir marron éraflé et un maillot avec un short shirt à carreaux à manches longues sur le dessus. Ses chemises ont l'air crasseuses et moites, et sont déchirées à plusieurs endroits. Le roi Kudzu ajuste sa casquette de baseball, et peut difficilement cesser de sourire. Il tape Finegan sur l'épaule, l'accueille, et marche à ses côtés alors qu'ils marchent vers le feu de camp. Il dit :
Nous préparons juste le petit déjeuner. Vous êtes bienvenue pour partager ce que nous avons eu. Tu aimes le kudzu ?
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Finegan est assis sur un banc de pique-nique, discutant avec plusieurs adultes assis sur le banc ou sur le sol devant Finegan. Joey joue au ballon avec d'autres garçons de son âge. Une femme prépare une table de pique-nique, nettoie les plats qui ont été lavés et séchés du dernier repas et les remet à une fille pour les mettre de côté sur une grille.
Quatre hommes arrivent en marchant, portant un tubercule kudzu dans une grand harnais de cordes, un homme à chaque coin du harnais. Un immense conglomérat de tubercules kudzu de 50 kg se trouve au milieu du harnais, les racines sortant dans toutes les directions. Les hommes le pose sur la table de pique-nique vide, tandis que la femme et la fille apportent des seaux d'eau du rivage pour nettoyer la masse de tubercules en frottant la saleté avec des brosses. Un homme vient avec un couteau à machette et commence à séparer les tubercules, brisant la masse des racines en morceaux de la taille d'une pomme de terre. Périodiquement, ils reculent et laissent la femme et la fille ramasser les morceaux dans leurs mains et jeter les morceaux dans la marmite bouillante.
Le roi Kudzu dit :
... a été notre salut. C'est comme des pomme de terre. Et les jeunes feuilles aussi (tout ce qui n'est pas ligneux dans la plante est comestible). C'est le souper. Un peu fade, mais abondant. Il me manque encore la sauce aux biscuits. Je rêve de ça.
Une vache laitière passe sur le chemin, pour être traite. Le roi Kudzu dit :
... On a mangé toutes les vaches... On les mangeaient dès qu'on en voyait une. Mais BillyBob s'y est opposé quand ils sont venus pour son taureau de prix. Dit qu'ils devraient lui passer sur le corps. Une bonne chose finalement, puisque grâce à lui nous avons toujours du lait pour les enfants.
Le Roi Kudzu fait un sourire à Finegan :
BillyBob a vécu comme un roi sur les honoraires prélévés lors de l'utilisation de son taureau, pendant un certain temps. Il avait sauvé le dernier putain de taureau. Les vaches arrivent aussi à manger le kudzu, plante fourragère pour elles.
Finegan demande :
Pas d'inconvénients ?
Le roi Kudzu répond.
Hum... Une parcelle de kudzu peut abriter serpents et vermines. Je te montrerai après le petit déjeuner. Nous irons en patrouille.
Joey arrive avec une assiette remplie de purée de pommes de terre et d'un verre de lait pour Finegan, tandis que la fille apporte la même chose au roi Kudzu. Alors que le roi Kudzu se gave de nourriture, Finegan, montrant de sa fourchette les piles de voitures écrasées, pose la question qui le taraude depuis un moment :
Comment vous avez mis les voitures intactes là-haut ?
Le roi Kudzu explique :
Nous avons vu les eaux s'élever, les kudzu manger les arbres. Les grues avaient encore de l'essence, alors nous avons soulevé les carcasses qui attendaient d'être écrasées. Nous avons de l'air, là-haut, et les serpents ne nous dérangent pas, parce que la vermine n'y va pas. Rien à manger...
Le roi Kudzu montre de sa fourchette les bois derrière eux :
Ils aiment les bois. Les rats mangent les insectes et les serpents mangent les rats. Les insectes ne vivent pas sur le métal.
Le roi Kudzu secoue la tête alors qu'il se remplit la bouche de nouveau :
C'est là-bas que nous serions sans les piles de voiture. Endroit infernal, je te montrerai juste après le petit déjeuner.
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Le roi Kudzu et plusieurs hommes sont prêts pour la patrouille. Ils portent des couteaux, des machettes, une hache, un boomerang et une chaîne métallique - toutes les armes qu'ils ont pu trouver. Un des hommes a un grand filet vide jeté sur son épaule. Un autre porte quelques pelles. Et encore un autre porte le harnais utilisé pour amener les tubercules kudzu. Finegan sort de la maison flottante, armé d'une matraque. Il demande :
Allons-nous en guerre?
Le roi Kudzu dit :
C'est une manière de nommer ça.
Une école de plein air est en cours derrière la troupe. La maîtresse d'école a un tableau sur le côté et écrit des mots, demandant aux enfants de réciter les mots et de discuter de leur signification. Joey est assis parmi les enfants âgés de 3 à 15 ans. La maîtresse d'école a écrit «sympathie» au tableau. Tous les enfants disent «sympathie» à l'unisson. Elle demande :
Qui peut me dire ce que cela signifie ?
La maîtresse d'école fait un signe de tête à l'un des enfants plus âgés. L'étudiant dit :
Cela signifie ressentir ce que l'autre ressent.
La maîtresse d'école dit :
Très bien! La sympathie a un son similaire à un autre mot, qui est. .
Un des plus jeunes enfants saute avec la réponse, la main en l'air :
Empathie!
La maîtresse d'école écrit le mot «empathie» au tableau, et en dessous le mot «pathos» :
Exact ! Ils ont tous deux la même racine - pathie, la sympathie, l'empathie, ou du mot grec pathos. Le pathos est la pitié ou la souffrance. Voyez comment nous pouvons souvent comprendre ce que signifie un mot en connaissant une racine commune ?
La patrouille se mets en marche vers la forêt de kudzu, le bruit des insectes qui chantent noyant bientôt les sons de la classe.
Le groupe d'hommes en patrouille marche le long d'un sentier très fréquenté à travers la forêt de kudzu. De chaque côté se dressent des arbres couverts de kudzu. Les arbres se dressent comme des flèches, car la vigne Kudzu a étouffé l'arbre dans un premier temps, le tuant. Les branches des arbres ont pourri et ont cassées sous le poids du Kudzu, et seul le tronc est resté. Ils arrivent dans une clairière où les racine de kudzu et leurs feuilles sont récoltées. Une grande zone ouverte de sol argileux rouge sableux, percée de trous et des tas de terre là où le creusement a eu lieu récemment.
Le roi Kudzu s'approche prudemment du côté de cet espace dégagé, hache à la main. Le reste du groupe s'arrête, mais semble être prêt. Le roi Kudzu attrape une vigne à l'endroit où elle sort du sol, et la coupe d'un coup de hache, reculant vers le groupe, traînant la vigne coupée avec lui. Un oiseau s'envole du feuillage de kudzu, effrayant certains des hommes, qui sont tendus. L'homme au filet écarte le filet à terre tandis que ceux qui ont des couteaux tranchent les feuilles vertes, les entassant dans le filet. Le reste de la vigne kudzu (tronc et branches) est jeté sur le côté. Le roi Kudzu s'avance pour couper une autre vigne, mais recule rapidement. Il dit :
Whoa! Serpent. Fausse alerte, juste un serpent d'herbe. Un bébé.
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Le groupe a maintenant ses chemises enlevées, sont en sueur et sont couverts de poussière. Les tubercules des vignes précédemment coupées ont été déterrés. Certains sont assis sur les bords d'un trou, reprenant leur souffle. Les tubercules sont soulevées puis placées sur le harnais, placé sur le côté. Le roi Kudzu coupe et tire encore des vignes, une opération distincte de sortir les tubercules de terre. Les vignes sont interconnectées, beaucoup sont arrachées lorsqu'on tire sur la vigne coupée.
Finegan se tient près du roi, prêt à parer à toute sorte de menace, matraque en main. Alors que le roi Kudzu tire, il trébuche et tombe sur les fesses. Une famille de bébés lapins effrayés se précipitent hors du terrier sur lequel il est tombé. L'un des hommes attrape rapidement la matraque que Finegan tient en main et matraque les petits lapins qui zigzaguent dans tous les sens, essayant d'échapper au danger. L'un des bébés ne réussit pas et gît mort, saignant. Finegan essaie de prendre cela au sérieux, mais n'a pas encore vu une menace et réprime un sourire.
Je suppose qu'il ne fera plus de mal à personne.
Finegan tend la main pour aider le roi Kudzu à se relever :
Vous pourriez prendre une pause. Laisse-moi faire ça quelques minutes.
Finegan ramasse la machette et s'enfonce dans l'enchevêtrement des vignes, coupant tout ce qui empêche la vigne qu'ils tirent de tomber. Dans l'ombre de la forêt de Kudzu, juste au-delà des pieds de Finegan, un serpent tête de cuivre s'éloigne. Il y a aussi des salamandres qui se précipitent, une nourriture typique pour une tête de cuivre. Finegan recule :
Whoa!
Plusieurs hommes armés de la hache, de machettes et de matraques s'élancent vers l'avant mais Finegan les fait reculer. Finegan dit :
Il est parti maintenant. Copperhead (tête de cuivre). . . Zut.
Finegan revient à couper les vignes, mais est plus prudent maintenant, écartant les vignes sur le côté avant de glisser sa jambe dans un espace.
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Finegan est assis sur l'un des bancs de pique-nique, plusieurs vieux magazines de National Geographic sur ses genoux. Joey à ses côtés surveille attentivement l'échange, car cela concerne son avenir.
Dans tout cela, nous avons oublié les jeunes. Ils grandissent sans scolarité, ne peuvent ni lire ni écrire la plupart d'entre eux. Ce sera là leur seul intérêt, les lieux lointains et tout. Quelques femmes nues là aussi. Beaucoup de gros mots là aussi, avec, ah,... Racines grecques.
La maîtresse d'école sourit en acceptant la blague de Finegan. Elle demande :
Est-ce que Joey suit une éducation ?
Finegan dit :
Pas récemment, mais il le fera à partir de maintenant.
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Finegan a pédalé la maison-flottante loin de la rive kudzu, dans les eaux profondes. Ils se dirigent vers une petite île à proximité, un bouquet d'arbres inondés, pour amarrer la nuit. Comme ils sont dégagés des objets inondés pour le moment, Joey est à l'arrière de la maison-flottante, un livre ouvert sur ses genoux, avec une peau de serpent copperhead servant de marque-page. Finegan dit :
Cette maîtresse d'école, elle pensait au-delà des ennuis. Nous sommes tous tellement pris dans ce qu'il faut manger, ce que nous avons perdu et tout. Les enfants sont abandonnés dans la tourmente.
Joey dit :
Promis. Je lirais un livre tous les jours. À haute voix, même.
Finegan soupire et semble momentanément en détresse :
Tu sais, cette femme qui a fait ton vêtement ? Elle et moi, nous... eh bien, ce que nous avons fait pourrait faire un bébé. Ne dit pas que ça l'a fait, juste que ça pourrait... Quel genre de vie un enfant aurait-il à essayer d'apprendre à parler et à tous, dans un endroit où tout le monde est muet ? ... Je continue à penser, p't'être, p't'être qu'on devrait y retourner et vérifier ?
Joey hoche la tête
Et pas de serpent Copperhead là-bas non plus.
Finegan et Joey rirgolent. Joey reprend son livre et commence à lire "Moby Dick", chapitre un.
Finegan est assis en tailleur sur le toit de sa maison-flottante, une carte étalée sur ses genoux. Il réfléchit :
Il me semble que c'était à peu près ici...
La terre et le rivage sont différents de la dernière fois. Joey le rejoint sur le toit et tourne à 360 °, et dit :
L'eau s'est levée depuis notre dernière visite. . . Je pense que nous étions un peu plus dans cette direction.
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Finegan s'éloigne en pédalant vers les eaux profondes, presque hors de vue du rivage, tout en se déplaçant parallèlement au rivage. Cette position leur permet d'avoir un recul suffisant pour réperer l'île de la couturière. Soudain, Joey s'anime sur le toit :
Je la vois! En avant et à droite.
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La maison-flottante s'approche de l'île où vécurent la couturière et les autres sourds-muets, travaillant avec les moutons, la laine et le jardinage à l'Institut des Sourds. Le niveau d'eau ayant augmenté, l'île est plus petite que lors de la dernière visite, il y a plus d'un an. Mais les bâtiments, qui étaient au sommet de la colline, sont encore au-dessus de l'eau. Plus aucun mouton n'est visible.
La couturière, portant un paquet dans ses bras, peut être vue courir vers le bas de la pente vers l'endroit où la maison-flottante sera amarrée. Il y a aussi une barque, avec des avirons, tirée sur le rivage. Finegan marche à travers la passerelle vers la couturière. La couturière sourit largement, très heureuse, les larmes aux yeux. Elle tient le paquet en avant légèrement, avec les deux mains. Une petite fille de quatre mois est dans le paquet, regardant sa mère et agitant un peu son bras libre. Finegan s'étouffe :
Oh mon ...
Le bébé secoue la tête dans la direction de Finegan, l'air surpris par le son de la voix. Finegan sourit et regarde la couturière
Il peut entendre ! ... Ah, pas un ... un garçon ou une fille ?
La couturière place la petite fille dans les bras de Finegan. Elle pointe vers le bébé et puis vers elle-même, indiquant à Finegan que c'est une fille. Finegan sourit et gazouille pour le bébé.
Un sourd les rejoint, portant une valise et un paquet de couches en tissu. Il a un sourire sur son visage aussi. Il commence à raconter leur histoire à Finegan, dans la langue des signes. Tout le monde s'est déplacé vers le continent quand l'eau est monté trop haut, ne sachant pas quand elle s'arrêterait de monter.
La couturière sourde, voyant que Finegan regarde par-dessus son épaule, se rends compte que quelqu'un est derrière elle. Le sourd fait comprendre pas signes que la couturière avait refusé de partir. Il désigne Finegan, puis à nouveau la couturière, tenant sa main sur ses yeux et scrutant l'horizon, indiquant qu'elle attendait que Finegan revienne. Finegan dit :
Eh bien, nous sommes ici maintenant, et ne partiront pas sans vous.
Joey est arrivé derrière Finegan, un grand sourire sur son visage, et monte la valise et le paquet de couches à bord. Le sourd, montrant la barque, fait comprendre qu'il est revenu du continent pour elle. Finegan sourit affectueusement une dernière fois à sa petite fille, puis la remet à sa mère, s'avançant vers la barque.
Nous allons mettre la barque en remorque.
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La maison-flottante s'approche d'une étroite baie intérieure, des troncs d'arbres morts se dressant çà et là à l'entrée. Les vagues giflent les pontons de la maison-flottante, le vent commence à siffler. Le ciel s'assombrit. Joey est debout sur le toit, alertant chaque fois qu'il aperçoit un arbre inondé qui pourrait accrocher la maison-flottante.
La couturière couvre le visage du bébé avec le bord de la couverture. Le bébé commence à pleurer à cause du vent dans son visage.
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La voie navigable est si étroite que la maison-flottante pénètre à peine entre les arbres inondés. La maison-flottante est ensuite solidement amarrée dans la baie intérieure, Finegan anticipant un ouragan.
La couturière et le bébé grimpent la colline vers une ferme à l'abri des collines. Joey porte son paquet de couches et le sourd est en tête, portant la valise. Le vent est moins fort qu'il l'était quand ils étaient sur l'eau, sans obstacle à la tempête. Finegan, qui vient de terminer l'amarrage de tout, se dépêche pour les rejoindre.
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Une vingtaine de personnes sont entassées à l'abri d'un toit de grange, hissé sur des poteaux pour former un grand appentis. Le groupe comprend des enfants de tous âges. La paille qui se trouvait à l'étage supérieur de la grange s'est répandue sur le sol, forme ainsi un coin salon moelleux. Une vingtaine de moutons et d'agneaux de printemps sont également blottis sous le toit, d'un côté, une clôture les entourant. Cette clôture a été tirée d'un champ, est faite de poteaux métalliques, et a été enroulée sur sa portion inutilisée, pour la rendre portable.
Les gens sont également entassés les uns sur les autres, essayant de rester hors d'atteinte des vents de force d'ouragan et des pluies torrentielles. Le vent siffle et gémit au milieu du tonnerre de gouttes de pluie sur le toit.
La couturière est au milieu du groupe, qui comprend les gens normaux du continents et les sourds qui sont venus de l'île. Plusieurs femmes se pressent autour d'elle, admirant le bébé. Il y a un coup de vent particulièrement fort et la couturière tire la couverture sur la tête du bébé, déplaçant son corps pour protéger le bébé. Finegan est sur le bord ouvert de l'appentis, essayant de tirer quelques planches pour créer un pare-brise. Il finit par abandonner, les planches finissant par s'envoler, et vient rejoindre le groupe blotti plus loin sous le toit.
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La tempête s'est essouflée, et la lumière du soleil vient éclairer l'intérieur de la grange. Les oiseaux chantent à nouveau. La couturière est assise seule sur une couverture au milieu de la paille, donnant le sein à son bébé. Les moutons ont été relâchés pour revenir au pâturage, et personne d'autre n'est là. Le soleil éclaire de façon surréelle cette scène de la vierge à l'enfant.
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Finegan et Joey découvrent une communauté de survivants, comptant environ 300 personnes. Il s’agit d’une région rurale et les maisons de fortune sont fabriquées dans divers matériaux et styles. On a des piles de pneus usés pour les murs, avec un morceau de contreplaqué sur le toit comme un toit. Sur le contreplaqué est une bâche, pour le garder imperméable et évietr un pourrissement trop rapide. La porte est ouverte, un simple chiffon ligaturé au sommet, et qui est laissé retomber la nuit pour un peu d'intimité et pour conserver la chaleur. Il en va de même pour les ouvertures de fenêtre de chaque côté, où les pneus supérieurs sont manquants, mais un chiffon peut être laissé tomber comme un rideau.
Plusieurs maisons sont construites creusées dans une colline, un ancien pâturage. La terre qui a été creusée est utilisée pour former des murs sur le côté ouvert des maisons, style hobbit. Les murs sont renforcés par divers planches prises sur les côtés des granges effondrées ou des bâtiments agricoles. Les portes et les cadres de fenêtres, récupérés sur les bâtiments effondrés, ont été placés sur la nouvelle maison en terre, la terre autour des cadres étanchéifiant les portes et fenêtres. Les toits sont des sections de toits en tôle, également récupérés dans des fermes effondrées.
Une autre maison a été formée en plaçant plusieurs voitures et camionnettes dans un rectangle, avec une zone commune ouverte à l'intérieur de ces voitures. La zone commune est couverte de planches provenant d'une grange effondrée, de bois brut avec un morceau de paille ici et là collé aux planches. Les portes de la voiture sont ouvertes par beau temps le long de l'extérieur de cette cour commune, fermé la nuit ou pendant la pluie. Aucune des voitures n'a de roues. Les portes des voitures et des camionnettes ont été retirées à l'intérieur de sorte que le complexe est comme un grand dortoir pour dormir.
Une autre maison est formée par des ballots de paille, fixés par des enveloppements de fil métallique, restes d'avant que les troubles ne frappent. Le chariot de ferme utilisé pour transporter les ballots de paille a été renversé sur le côté pour former un mur, avec une partie d'un toit de ferme tirée sur le centre pour se protéger de la pluie.
Une autre maison est un vieux tracteur, depuis longtemps en panne de carburant, avec toutes sortes de bâches en plastique jetées sur le dessus et tirées tendues de chaque côté pour faire une grande tente. Les boîtes et les objets stockés sont remplis sous le corps du tracteur, avec des couvertures pour dormir disposées dans toutes les directions, comme les rayons d'une roue.
Les villageois sont en train de moudre autour d'une zone centrale, préparant un souper commun. Un feu de cuisine a été lancé et un grand pot a été suspendu au-dessus du feu. Plusieurs femmes hachent des légumes et un homme nettoie des poissons sur une table à proximité. La salle à manger commune a tous les types de table et de chaises imaginables, recueillies dans la région - table et chaises de cuisine, tables de pique-nique, tabourets et bancs de granges et tables faites de planches maintenues par des blocs de béton cassés. Toutes les tables ont été recouvertes de nappes en lambeaux et de toutes les couleurs mais les nappes sont propres. Au centre de ces tables se trouvent des plats et des ustensiles de table de toutes sortes et de toutes couleurs, dont beaucoup sont ébréchés. Les verres et les cruches d'eau sont principalement des articles en plastique, des verres durables pour enfants.
Au loin, on peut voir un vaste jardin qui s’élève sur une pente et sur le sommet de la colline. Les moutons paissent sur encore une autre colline. Les poulets en liberté se déplacent au milieu des moutons. Il y a beaucoup de bavardage, des amis s'appellent pour s'informer de la tempête qui a soufflé et de la façon dont leurs maisons ont été touchées.
. . Comment tu t'en sort ?
Une autre réponse,
Presque déchiré mon toit, mais il a tenu.
Finegan et Joey marchent dans une rangée de magasins, à côté des aires de repos et de restauration. Ce sont principalement des zones ouvertes, couvertes de bâches et laissées ouvertes la nuit, car tous les outils ou marchandises importantes sont rangées pour la nuit. Les magasins sont pour la plupart fermés en raison de la tempête qui s'est récemment écoulée. Un magasin est un réparateur de chaussures. Il est assis devant un poteau, au sommet duquel se trouve un pied en bois. D'autres gabarits de pieds en bois, de différentes tailles, se trouvent dans une boîte à ses côtés. Il attend des clients, sa boîte d'outils à côté de lui, y compris des couteaux à découper, de la colle, un marteau et divers morceaux de cuir.
Vient ensuite la bibliothèque communale, une femme remettant des livres sur des étagères, livres et étagères récupérés de plusieurs maisons effondrées différentes. Ces étagères sont de toutes les tailles et formes. Elle manipule les livres avec beaucoup de soin, presque d'une manière affectueuse. Elle a quelques tables, une petite pour les enfants, et plusieurs chaises dans la bibliothèque aussi.
Un atelier de réparation de meubles vient en suivant, et le menuisier s'installe, continuant à réparer une chaise sur laquelle il travaillait avant la tempête. Il a des outils de menuiserie - une plane, des marteaux, des scies, des clous, de la colle, des pinces et une perceuse à main. Des copeaux de bois sont sur le sol sous les pieds. Il est assis sur un tabouret, devant une table basse et robuste servant d'établi. La chaise en cours de réparation est au sommet de cette table. Finegan s'approche du menuisier :
Pourriez-vous me faire un berceau ? Qui pourrait être suspendu à un plafond ?
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La maison-flottante est de nouveau sur l'eau libre, dérivant vers le coucher du soleil. Finegan n'est pas à la pédale, et Joey est assis en tailleur sur le toit, lisant à voix haute. Toutes les quatre lignes des poteaux d'angle sont recouvertes de couches en tissu, qui sèchent dans la brise.