Première version: 2014-10-27
Dernière version: 2017-11-29
Sommaire de la page
source : http://www.guide-de-survie.com/asopeac-outil-survie-acronyme/
En situation de survie bushcraft, on n’a généralement pas beaucoup d’équipement avec soi (sinon, cela s’appelle du camping).
La seule ressource dont on est sûr de disposer c’est le temps… mais pas infiniment non plus. Pour survivre, il faut avant tout bien gérer les urgences et les différentes échéances.
Le cœur de ce modèle provient de la règle des 3 de Ron Hood, qui nous apprend que l’on peut survivre :
On peut donc dénombrer 6 priorités (dont les premières lettres forment le mot mnémotechnique ASOPEA) :
La règle des 3 vue plus haut peut aisément être extrapolée. Les chiffres sont de l'à peu près, ça dépend des situations ou des personnes, c'est surtout un moyen mnémotechnique pour se rappeler les priorités (ne pas chercher à manger par exemple alors qu'on n'a pas encore d'abri contre des températures extrêmes). On ne peut survivre que :
La première des priorités est l’attention quasi permanente face au danger et si nécessaire la prise immédiate des mesures préventives ou défensives qui s’imposent.
Dans la nature les animaux sont attentifs, vivent dans l’instant et sont toujours prêts à réagir. Faites comme eux.
Soyez réactifs ou mieux encore proactifs en portant l’équipement de protection (bonnet, gants, casque ou lunettes de soleil).
En savoir plus.
En situation de survie le principal danger immédiat étant souvent l’homme (guerre, émeute, agression sexuelle ou vol avec violence…) ou les animaux sauvages (mais avec une moindre probabilité à moins d’évoluer dans la jungle équatoriale), la réaction va souvent être synonyme d’Autodéfense et donc d’Attaque.
On envisagera donc en fonction des circonstances le port et l’utilisation d’une Arme, fusse-t-elle de fortune.
Attention, Autoprotection, Autodéfense, Attaque, Armes : voilà pour le A.
Même les meilleurs ne sont pas à l’abri d’une erreur d’inattention ou d’un imprévu.
Après l’accident ou l’attaque, il sera parfois nécessaire de réparer les dégâts.
La seconde priorité est le « S » de Santé (la sienne et celle des autres) et de Secourisme. Votre copain risque de ne pas survivre à 3 minutes sans oxygène ou à grave hémorragie prolongée.
Apprenez donc à pratiquer la réanimation cardiaque, les compressions et quelques autres trucs du genre qui pourront sauver des vies en attendant les secours.
Prenez l’habitude de soigner les petits bobos. En situation critique, des ampoules au pied peuvent s’aggraver et vous ralentir considérablement et une petite coupure à la main va vous handicaper sans parler des risques d’infection.
Perdu dans la jungle, essayez de garder une hygiène acceptable, pour prévenir les problèmes de santé. A défaut de douche, inspection, friction et automassages seront d’une grande utilité (aspect psychologique, …). Changer régulièrement de sous-vêtements pour éviter les mycoses, parasites, etc. D'où la nécessité d'avoir une paire de chaussettes et culotte de rechange.
Sain et sauf, la troisième priorité va consister à éviter ou à mieux appréhender la situation de survie qui risque de se présenter. Le « O » d’Orientation fait tout autant référence au choix d’une direction de marche qu’à une stratégie comportementale.
Trois quarts d’heure sans faire un point topographique et vous risquez de vous perdre. Sans carte ni boussole, pensez à lever la tête et examiner le paysage pour vous positionner. N’hésitez pas à revenir sur vos pas pour éviter de vous perdre si cela est nécessaire.
Et si malgré tout vous vous perdez, ne paniquez pas mais pensez « Oxygénation », « Observation » et « Organisation ». Arrêtez-vous, calmez-vous et respirez un bon coup. Ensuite examinez la situation et notamment les ressources dont vous disposez. Regardez autour de vous ainsi qu’au fonds de vos poches.
Idéalement, vous aurez préparé votre sac et vous aurez les 5 C (Coupant, Cordage, Comburant, Couverture et Contenant).
Avec ou sans outils, n’oubliez jamais que vous êtes la principale des ressources : Ce n’est ni un couteau, une gourde ou une boussole qui vous permettront de survivre mais bien votre volonté, votre ingéniosité et votre condition physique.
La nuit va tomber ou le soleil est au zénith, pensez donc à vous protéger du froid mais aussi du soleil. Les déperditions thermiques sont les premières causes de mortalité en situation de survie, bien avant le manque d’eau ou de nourriture.
Le « P » de Protection vous invite à vous trouver ou à vous construire un abri.
En réelle situation de survie, un feu vous sera d’une grande utilité, non seulement pour vous réchauffer mais aussi pour :
Environné d'ennemis, il permet de vous repérer, passez-vous en dans ces cas-là.
Le besoin d’Eau n’apparait qu’en cinquième position dans la règle « ASOPEAC ».
Ce classement est exact si on raisonne en termes de hiérarchisation des dangers mais en pratique et à moins d’être perdu en hivers dans le grand nord canadien à la tombée de la nuit, le « E » de « Eau » vient rapidement nous rappeler au combien cette ressource est indispensable à la survie.
C’est vrai qu’on peut survivre au moins 3 jours sans boire mais il n’est pas moins vrai qu’il est conseillé de boire par petite gorgée toutes les demi-heures.
En situation extrême, il est parfois conseillé de boire de préférence au matin et à la tombée de la nuit pour limiter les pertes par transpiration.
Quoi qu’il en soit, boire est indispensable non seulement pour la survie mais aussi pour l’efficacité. Il existe une forte corrélation entre le pourcentage de perte en eau corporelle et la diminution des performances physiques et intellectuelles.
Une perte de 2% du poids du corps correspond à une diminution de 20% des performances (pour un Homme de 80 kg, une telle perte correspond à 1,6 litre soit à peu près la consommation d’eau recommandée pour une demi-journée).
Ne vous éloignez pas donc de votre gourde (et de son quart métallique) et apprenez à trouver puis purifier de l’eau.
Inutile de penser à manger si vous n’avez pas d’eau. Il est même fortement déconseillé de manger en cas de déshydratation puisque la digestion consomme beaucoup d’eau.
Si la priorité « Eau » a été respecté et bien gérée, un petit quelque chose à grignoter vous redonnera de l’énergie.
Les plus prévoyants auront sur eux une barre chocolatée, des morceaux de sucre ou un paquet de cacahuètes.
Pour les autres ou si la situation s’éternise, il faudra envisager la collecte de plantes sauvages (ortie, pissenlit, épines de pin…), la recherche d’insectes ainsi que la pêche et la chasse de petits gibier.
Concrètement en situation de survie bushcraft je conseille le piégeage plutôt que la chasse, et je pense au rat des champs plutôt qu’au sanglier mais à chacun selon son appétit et ses compétences.
Entre être affamé et être malade, il vaut mieux être affamé. Faites donc attention à ce que vous mangez.
à suivre...