Nature Humaine (amocalypse)
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Première version: 30/10/20021
Dernière version: 2002-10-30
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Dans les voitures actuelles (2003) les matériaux métalliques représentent 71% de la masse du véhicule. Ensuite, 20% de matières organiques (plastique, caoutchouc), 4% d'origine minéral comme le verre, 5% pour les autres matériaux comme les liquides.
Le matériau est choisi sur un ensemble de paramètres, résumés par QCDP (qualité, coût, délais et poids).
Le choix d'un matériau s'effectue tout d'abord en faisant la liste des matériaux qui répondent au cahier des charges demandé (rigidité, élasticité, fatigue mécanique ou thermique, résistance à la corrosion ou à l'usure, conductivité thermique, toucher, aspect, etc.). C'est surtout la fonction de la pièce qui prédomine. Ce matériau doit ensuite être compatible avec les process de fabrication (emboutissage, usinage, montage, peinture, etc.) utilisés dans l'automobile (très grande série, cadences de production variant de 100 à 2 500 véhicules/jour). ce sont ces cadences par exemple qui explique la faible présence de l'aluminium dans l'automobile, sa légèreté imposant de revoir aux process (soudage et retouches) conçus pour l'acier.
Pour choisir un matériaux, les constructeurs prennent d'abord
celui qui coûtera le moins cher. Ils regardent le coût global
(achat + transformation + assemblage), ainsi un matériau cher à
l'achat mais qui s'usinera plus facilement, ou qui présentera moins
de déchets d'usinage, ou encore qui moulé d'une seule pièce fera
gagner du temps de montage, aura sa chance. Par exemple, les
polymères plus chers que le métal permettent de remplacer un
assemblage de pièces d'acier usinées par une seule pièce moulée,
ce qui économise l'usinage et le montage en usine.
La stabilité
du prix du matériau est aussi un facteur, ainsi que son évolution
dans le futur. Par exemple, suite aux évolutions de procédés
certains matériaux verront leurs prix diminuer (comme les fibres de
carbone (150 euros/kg en 1990, 15 €/kg en 2003) ou les céramiques),
tandis que d'autres, du fait de leur raréfaction ou des coûts de
retraitement imposés par de futures législations verront leur prix
augmenter.
Par exemple, la TPV prévue pour être en duralumin
verra sa carrosserie être faite en acier lors du lancement de la
deuche suite à l'augmentation du prix de l'aluminium dans l'après
guerre. Les prix doivent être stables tout le long de la vie du
modèle.
Suite aux normes anti-pollution de plus en plus sévères, on regarde ensuite le poids, celui-ci grévant les performances d'un véhicule. Surtout qu'avec l'évolution du confort et des équipements de sécurité (comme l'airbag et les renforts d'habitacle) le poids des voitures à tendance à augmenter. On fait donc appel aux matériaux de basses densités comme l'aluminium, le magnésium ou les polymères renforcés de fibres (aujourd'hui en verre, demain en carbone).
L'aspect tactile et visuel joue un rôle de plus en plus prépondérant, avec l'évolution du design.
Enfin, le matériau doit être recyclable, ce qui est un des freins principaux à l'utilisation de résines polymères, non recyclables. Les plastiques dans une automobile restent fixés à 15% à peu près. Exit les carrosseries en composite des années 70 (Alpines, Matra, ...)!
Le multimatériau
On associe de plus en plus des matériaux aux caractéristiques
différentes afin d'additionner les propriétés de chacun. On
rencontre alors des problèmes comme la dilatation thermique
différente, les accroches à la peinture différents.
Si l'usage
de matériaux différents s'effectue au sein d'une même pièce, on
parle alors de pièces hybrides.
Ce sont des matières plastiques, c'est à dire susceptibles d'acquérir une déformation permanente sous l'action d'une contrainte. Elles sont constituées de longues chaînes ramifiées, les polymères, assemblage de molécules élémentaires, le monomère.
1/ Les thermoplastiques : durcissent en refroidissant, cycle réversible, pas de transformation définitive de la matière.
2/ Les thermodurcissables (ou thermodurs): durcissent à une température critique déclenchant des réactions irréversibles (avec perte de masse => retrait). Les propriétés mécaniques sont supérieures aux thermoplastiques, et les longueurs de chaînes bien inférieures.
Nom des différents polymères existants :
Thermoplastiques |
Thermodurs |
PA : Polyamide |
PF : Phénoplastes |
La structure des polymères peut être :
- Amorphe (faible
retrait, stabilité dimensionnelle, difficile à étirer, plage de
ramollissement, grande fluidité)
ex : PMMA, PC, PVC.
- Cristallin (Résistant à la fatigue dynamique,
Tenue chimique, Possibilité d'étirement, Point de fusion net,
Faible coefficient de friction)
ex : PE hd, PP, PA
Effet de la température (dans le sens croissant) :
Tg : Température de transition vitreuse (rupture des liaisons secondaires, plastique devient plus malléable, pouvant être formé). Le plastique passe d'une phase solide à une phase "fluide" (analogie avec l'eau liquide qui à perdue ses liaisons de Van der Waals, qui sont présentes dans la glace).
TFC : Température de fléchissement sous charge (comportement caoutchoutique).
Tf : Température de fusion (passage à l'état liquide).
Monomère symétrique : On rompt la double liaison entre les C de l'éthylène gazeux CH2=CH2 pour l'accrocher à deux autres molécules CH2-CH2-
Sa densité varie suivant la forme de sa chaîne carbonée, constituant le squelette de la macromolécule.
PE hd : haute densité. Zones cristallines, meilleure tenue mécanique.
PE md : moyenne densité.
PE bd : basse densité.amorphe, transparent
Avantages |
Inconvénients |
Mise en oeuvre aisée |
Sensible aux UV |
Autres dérivés de l'éthylène :
- Le téflon (tétrafluoroéthylène - le fluor remplace les atomes d'hydrogène) : C'est le plastique résistant le mieux à la chaleur (jusqu'à 300°C), très peu adhérent et faible coefficient de frottement.
Avantages |
Inconvénients |
Bonne tenue thermique : Tf = 170°C |
Faible stabilité aux UV |
Son monomère et son polymère ne sont pas dissous dans l'eau.
Les additifs sont des plastifiants (pour le PVC souple : grosses molécules entre les chaînes rendant le plastique plus souple), des lubrifiants (produits lisses pour le démoulage), des charges minérales (pour le volume), colorants, pigments, antistatiques.
Avantages |
Inconvénients |
Bonne rigidité jusqu'à 70°C |
Fragile aux basses températures |
Contient dans son monomère un noyau benzénique.
Plusieurs forme, la plus connue étant la mousse expansée, ainsi que les barquettes alimentaires transparentes.
Avantages |
Inconvénients |
Rigide : Tg = 90°C |
Cassant |
Le styrène est employé avec d'autres polymères, ce qui donnent les copolymères du styrène suivants :
- Le styrène butadiène (CH2=CH-CH=CH2) : PS choc ou caoutchouc SBR
- Styrène acrylonitrile : SAN
- Acrylonitrile-Butadiène-Styrène : ABS (revêtement de bois (Formica), enjoliveurs de jantes, carrosserie de méhari...). L'Acrylonitrile apporte les propriétés mécaniques, le butadiène (des petits nodules caoutchouteux) apporte les propriétés élastomère (souplesse du plastique), et le styrène apporte la transparence et sert de résine aux deux précédents polymères.
Les plus connus sont le nylon et le rilsan. Ces polymères sont obtenus par polycondensation (comme les thermodurs), mais le matériau peut être remodelé par chauffage, c'est encore un thermoplastique.
Avantages |
Inconvénients |
Bonne propriétés mécaniques, notamment la
résistance à la traction |
Mauvaise tenue à l'eau bouillante |
Avantages |
Inconvénients |
Excellente tenue en température (Tf élevée)
|
Non alimentaire |
On l'utilise comme une matrice dans les matériaux composites, grâce à ses bonnes propriétés de collage. Les chaînes de la résine insaturée possède des sites d'accrochage. Lors de la mise e forme, on applique un durcisseur sur la résine (comme le styrène, réalisant le pontage entre les chaînes en se plaçant sur les sites insaturés des chaînes), qui provoque la réticulation (les chaînes s'accrochent les unes aux autres), puis le durcissement de la matière (saturation des chaînes).
Résine utilisée avec comme renforts des fibres de verre principalement.
Avantages |
Inconvénients |
Facilité de mise en oeuvre (à froid) |
Retrait important |
La réticulation et le durcissement se font comme l'UP sous l'effet d'un catalyseur appelé durcisseur. Par exemple l'araldite (nom de marque) : composée de 2 tubes, l'un pour la résine (les chaînes), et l'autre pour le durcisseur (le réticulant, liant les chaînes entre elles dans un système 3D, sans perte de matière).
Utilisée avec les fibres de carbone.
Avantages |
Inconvénients |
Excellentes propriétés mécaniques |
Cycle de réticulation long |
Longtemps confinés dans l'habitacle (sauf pour les coupés sports
à carrosserie composite, ou pour les méharis à carrosserie ABS!),
ils se retrouvent maintenant dans :
- Les tubulures d'admission
moteur, réalisées en polyamide renforcé avec de la fibre de verre,
soit un gain de 20% en poids et 30% en coût par rapport au métal.
-
Les vitres de phares, réalisées en polycarbonate, plus léger que
le verre (densité de 1, contre 2,5 pour le verre organique), tenant
mieux aux chocs, et pouvant avoir des formes complexes (le verre est
difficile à former, voir les pare-brise plat des deuches et méhari).
Ses défauts sont une plus grande sensibilité aux rayures, et un
coefficient de dilatation supérieur.
- Les hayons de coffre,
réduisant le poids et autorisant des formes complexes.
- Les
planchers arrières, zone de la structure, donc recevant des
contraintes mécaniques importantes. Pour empêcher les vibrations,
les planchers modernes sont nervurés, comme sur la méhari d'il y a
35 ans!
- A terme, la carrosserie sera réalisée en partie en
fibres de carbone.
à suivre...