Nature Humaine (amocalypse)
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méhari
Première version: 2003-02-14
Dernière version: 2018-02-17
Avant d'aborder l'entretien de la voiture, nous allons voir comment bien conduire pour justement avoir le minimum d'entretien à faire par la suite...
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Lors du démarrage, la batterie va fournir un très violent effort : en effet, ce n'est pas moins de 300 A qui vont partir de cette dernière pour faire démarrer le démarreur électrique. C'est un courant énorme! Alors de grâce pour elle, ne lui demandez pas en plus de supporter les phares allumés et les 500 W de l'ampli d'auto-radio...
Par temps très froid, la batterie est un peu faiblarde et l'huile moteur est très visqueuse, de même que l'huile de boîte ... Débrayer supprime déjà pas mal de frottements dus aux engrenages de la boîte.
Si vous avez passer outre ce conseil et que la batterie se venge en se mettant à plat, il vous reste la solution de démarrer à la manivelle.
Conditions pour démarrer à la manivelle :
- Avoir un allumage bien réglé, voir même avec un peu de retard.
- Plus les compressions seront faibles, plus ça sera facile!
- Les moteurs petites cylindrées (sous le 602) sont aussi plus facile. Avec un
Visa ça devient difficile sans avoir du retard d'allumage.
- Avoir au moins la moitié de la tension dans la batterie pour l'allumage.
- Avoir bien remis le ventilateur au remontage, c'est à dire avec la dent de
loup positionnée de telle façon qu'au point mort haut du piston (compression
maxi dans le cyclindre, c'est à dire quand ça force le plus quand on tourne
la manivelle) la manivelle soit dirigée vers la droite quand on est face à la
voiture, et horizontale (bras de le vier maxi), de telle façon que c'est le
poids du corps qui appuie sur la manivelle à ce moment critique.
On peut donner quelques coups comme ça pour s'entrainer, contact coupé et
starter retiré, afin de faire circuler l'huile dans le haut moteur, ce qui a
pour effet de faciliter la rotation du moteur par la suite et de diminuer
l'usure moteur.
Mettre le contact, tirer le starter à fond sur simples corps, juste un
chouille sur double, histoire d'augmenter le ralenti (sinon au bout de
plusieurs tours l'essence en excès coule sous le carbu), engager la manivelle
dans la dent de loup (le truc bizarre au milieu du ventilateur), tourner
doucement dans le sens horaire (de toute façon dans l'autre sens la manivelle
ne s'engage pas) jusqu'à sentir une résistance, indiquant qu'un des pistons
entame sa phase de compression. A ce moment donner un grand coup sec et ferme
(c'est vous qui donnez le sens de rotation, pas le moteur!, et c'est à ce
moment qu'il faut donner le plus de vitesse au moteur pour qu'il francchisse le
cap où le mélange explose mais que le piston doit encore remonter de quelques
millimètres), et avec l'habitude ça part à chaque coup.
Dès que le moteur se met à tourner par lui-même, la manivelle n'est pas
entraînée et sort automatiquement de son logement, donc aucun risque.
Attention, s'il y a trop d'avance à l'allumage, il peut se produire un retour
de manivelle. Ce n'est pas très violent (le moteur n'est pas puissant), mais
il vaut mieux le savoir et prendre une posture qui permette de rester souple de
l'épaule, de même qu'on laisse le pouce sur la manivelle, pas de l'autre
côté, pour permettre à la main de glisser. Pour éviter le retour de
manivelle, il faut être ferme et rapide au moment crucial de la compression et
montrer qui c'est le maître. Non mais !
On pourra prendre un gant ou un chiffon si on a les mains sensibles au
frottement, surtout s'il faut plusieurs essais sur une voiture mal réglée.
Dans ces cas-là, il faut conserver l'élan pour arriver à faire plus d'un
tour complet soit 2 explosions.
Cette astuce est valable pour toutes les voitures à boite mécanique, de préférence moteur essence.
Si le démarreur est collé, la batterie faiblarde, et que la voiture ne peut démarrer au kick ou à la manivelle, ou n'est pas dans une pente, ou qu'on n'a pas plein de personnes pour pousser, il reste le principe du lanceur de tronçonneuse.
Il faut une boite de vitesse manuelle, et un moteur essence (diesel trop de compression, sauf à avoir des grandes roues et plusieurs personnes).
On met la première vitesse, on cale le véhicule, on lève une des roue motrices (n'importe laquelle), à l'avant généralement en France (il suffit de regarder dessous où il y a des cardans), sur les 4x4 on enlève le blocage de différentiel éventuel (pour que la roue en l'air puisse tourner sans faire avancer la voiture), on enroule une sangle ou une corde autour de la roue levée et qui ne touche pas par terre), on fait 3-4 tours (en enroulant dans le sens anti-horaire), on met le contact, et il suffit de tirer d'un coup sec sur la corde pour que la roue tourne dans le sens de la marche avant. Grâce à la première vitesse enclenchée, le moteur tourne et démarre. Grâce au différentiel, la roue à terre reste fixe tandis que celle en l'air tourne.
Il suffit ensuite de débrayer (ne pas freiner avant de débrayer, sinon le différentiel n'est plus efficace et la roue à terre se met à avancer, la voiture tombe du cric...), puis de redescendre la voiture.
Si c'est trop dur à tirer, on mets en seconde et on fait plus de tour de cordes.
https://www.youtube.com/watch?v=6ZAMmZFksmg
Pour faire en sorte qu'elle démarre au quart de tour à tous les coups (ce qui facilitera le travail de la batterie ou le votre si vous démarrez à la manivelle), une seule solution : un allumage bien réglé, un rupteur en bon état, ... et un allumage électronique ou transistoré, c'est quand même bien mieux (meilleure étincelle). Voir pour cela les pages sur le réglage de l'allumage.
Si le moteur fonctionne mal, pète, broute, manque de puissance, chauffe, idem : regarder en premier du côté de l'allumage.
La 2cv accepte sans problème le sans plomb, SP95 ou SP98, sans additif ni catalyseur. Le SP98 cliquette moins, on peut donc augmenter l'avance à l'allumage donc améliorer un peu le rendement, à condition de toujours mettre du SP98 à ce moment là.
Le SP95-E10 marche un peu moins bien, mettre la moitié du plein en SP95, l'autre moitié en E10.
Inutile d'utiliser du super au potassium, des additifs ou des fuel-machin à catalyses, des aimants et autres poudres de perlinpinpin, car avec sa culasse en aluminium la deuche à des sièges de soupapes en acier.
En cas de cliquetis (en côte et par temps chaud, pied ai plancher, surtout sur les moteurs à haut taux de compression comme les dyanes) on diminue un peu l'avance (d'une demie dent de volant moteur), ou on prend du 98 à la place du 95.
Pour les voitures qui cliquettent malgré une diminution de l'avance et un air d'admission suffisamment froid grâce à l'adoption d'une soufflante, monter des bougies plus froides (NGK B9 HS) pour l'été.
Les durits caouctchouc noires de carburant d'origine sont à changer impérativement suite aux nouveaux carburants plus agressifs et ces durits qui en 2011 ont bien 30 à 60 ans.
De l'huile minérale (pas synthétique, considérée comme néfaste pour le moteur) 15W40 premier prix de supermarché est largement suffisante.
NGK BP6HS, ou un peu plus froide BP9HS si le moteur à haut taux de compression (dyane) cliquette.
A changer tous les 30 000 kms, avec un nettoyage tous les 5000 à 10 000 kms.
N'importe quelle marque, on ne trouve plus que du Valéo. Attention aux condensateurs neufs, toujours conserver l'ancien qui marche dans le coffre, le nouveau pouvant créer des cafouillages moteur au bout de 3 km seulement, il faudra remettre l'ancien et jeter le neuf mort. A vérifier tous les 20 000 kms ou dès que le moteur perd de la puissance.
Remplace les rupteurs -condensateurs - masselotte d'origine, meilleur rendement moteur.
1 seul fait vraiment la différence, le DG - Nition.
Il y a deux-trois fautes du débutant classiques pour celui qui découvre la deuche (ou une voiture en général). Elles sont listées ci-dessous, cela vous évitera de faire une connerie qui peut vous coûter le remplacement d'une pièce, ou pire ...
Ne pas faire forcer le moteur à froid, l'huile n'a pas complètement graissée le haut moteur, et les pièces froides n'ont pas prises leur dimensions correctes pour un fonctionnement à chaud.
Ne pas laisser le contact si le moteur ne tourne pas (par exemple pour écouter l'autoradio), car la bobine est toujours sous tension et parcourue par un courant assez fort risquant de la faire exploser (huile toxique) en quelques minutes.
Ne jamais forcer pour remettre une bougie. En effet le filetage en
aluminium est très fragile et foirer ce filetage au remontage entraînera
rapidement la perte de la bougie lors d'accélération importante, auquel
cas vous vous retrouveriez avec un seul cylindre qui marche (dur de rouler
dans ces conditions!).
Pour éviter ce désagrément (si c'est déjà arriver, voir la page 2 des pannes pour réparer), il faut toujours
visser à la main (pour être sûr de ne pas partir en travers) le plus
loin possible. Se servir de la clef à bougie uniquement pour bloquer
légèrement (ne pas trop serrer, mais juste assez pour provoquer
l'étanchéité).
De même au démontage, si l'on sent que ça force, asperger longtemps
avant avec de l'huile de dégrippant.
Au moment de rabattre le pare-brise d'une méhari, toujours enlever les balais d'essuie-glaces pour ne pas déformer leur axe et leur fixation sur le plastique de la voiture. Pour cela, écarter les balais comme si l'on voulait laver le pare-brise, puis tirer les balais vers l'avant pour les sortir.
Ne pas mettre de loockeed (liquide rouge) sur une méhari dotée de
freins à disques à l'avant. Toujours mettre du LHM (liquide vert Citroën
de freins).
Pour les méhari avec freins à tambours à l'avant, mettre du loockeed
(liquide rouge) et pas de LHM.
Si on inverse les liquides, les joints seront détériorés et vont se
mettre à fuir, et la pédale va toucher le plancher sans freiner. Il faut
purger tout le circuit et changer tous les joints (morts) très rapidement.
Passer les vitesses doucement à froid car l'huile de boîte est encore froide et ne rempli pas parfaitement son rôle de lubrification.
Pour le coulisseau du levier de vitesse, ne pas mettre d'huile de vaseline ou de dégrippant quelconque comme du "WD40" ou du "3 en 1" qui vont bouffer les joints. Utiliser du talc ou du LHM (liquide vert Citroën de freins).
Ne pas forcer pour le passage de la marche arrière, sous peine de provoquer le dévissage d'une bague à l'intérieur qui bloque la boîte.
Graisser la transmission et les pivots (4 graisseurs) tous les 3000 kms avec de la graisse à roulement, sinon ceux-ci se détériorent très vite.
Graisser les couteaux de suspension tous les 3000 kms avec de l'huile de vidange (pas de graisse multi-usage qui avec la boue et la poussière va former une pâte abrasive qui creuse les porte-couteaux et les couteaux). Si ce n'est pas huilé, le porte-couteau va se creuser, se fendre puis se casser.
Ne pas aborder à vive allure de face une haute marche comme un
trottoir ou une rainure sur un chemin. En effet, le bras avant est tel que
la roue avant doit légèrement avancer pour remonter. A haute vitesse la
déformation du pneu ne pourra pas tout absorber et le bras va se
tordre.
Donc aborder les obstacle à faible allure et de biais (une roue après
l'autre).
Quand les arbres de transmission sont trop inclinés vers le bas, les soufflets sont plus déformés et se fendent, puis se percent, perdant la graise des cardans. Pour éviter de les faire travailler dans de mauvaise conditions, ne pas se garer en laissant les roues tournées à fond, ne pas mettre la voiture sur cric sans mettre une cale sous la butée de débattement.
Juste un petit mot pour vous parler de l'esprit qui a prévalu lors de la
construction de la deuche.
Il s'agissait alors de limiter au maximum le poids, la vitesse et le cout de la
voiture, tout en mettant le point fort sur la tenue de route et le confort.
Pour cela, il a fallu repenser entièrement tous les éléments de la voiture,
je dirais même la notion de voiture même, car les ingénieurs et techniciens
sont partis d'une feuille blanche, il s'agissait de transporter 4 personnes
protégées de la pluie, pas de faire une nouvelle voiture. Il en est sorti une
voiture simple mais efficace, tellement simple parfois que c'est miracle si ça
marche aussi bien (par exemple pour les sièges, un simple drap suspendu par
des élastiques, ça prêterait à sourire si ce siège n'était pas le
meilleur du monde!).
Pour le poids, la structure de la caisse et du châssis consiste en une fine
peau de métal (ou de plastique pour la méhari) soutenue par un treillis
métallique qui lui donne sa rigidité, uniquement là où il le faut. Du coup,
on se retrouve avec une voiture poids plume, qui résiste au désert là où
des voitures 3 fois plus lourdes mais moins résistantes se cassent en deux.
La suspension, et sa souplesse légendaire : ce que ne ressentent pas vos
vertèbres, le châssis ne le ressent pas non plus, ce qui a permis de
l'alléger encore. Léger tu passes, lourd tu casses.
Une suspension souple, jusqu'à présent tout le monde croyait que la tenue de
route en était très dégradée (même encore maintenant, quand une allemande
se met sur le toit, pour solutionner le problème on remplace l'amortisseur par
une barre et on enlève le ressort, bonjour les nids de poule...) alors qu'en
fait la 2 cv tient la route mieux que personne. Le secret à des roues très
légères grâce au rapatriement des freins sur la boite de vitesse, ces roues
pouvant suivre les cahots de la route très rapidement grâce à leur faible
inertie. De plus, une partie de la force centrifuge est absorbée par les
amortisseurs lors de ces mouvements de balan, c'est ça de moins à transmettre
aux roues!
Encore une bonne idée ces freins sur boite, en effet la boite de vitesse
encaisse les efforts de motricité, elle est dimensionnée pour ça, alors
autant lui faire subir les efforts de freinage, c'est les mêmes efforts mais
dans l'autre sens. Alors que sur une bagnole classique, on double les renforts,
la boite d'une part, et sur les triangles de suspension pour le freinage. Sur
la deuche, le bras ne gère plus que les efforts horizontaux et de trottoir, il
peut donc être allégé et simplifié! Toujours pour une meilleure tenue de
route.
Une voiture légère, c'est la possibilité d'utiliser des roulements à bille,
les meilleurs question rendement. Plus lourde, la voiture aurait utilisée des
roulements à rouleaux, moins performant mais qui portent plus de poids.
Légère, toutes les pièces d'usure s'usent moins.
Légère, la voiture à moins d'inertie pour le freinage, pas besoin de
systèmes de freins lourds, de servo frein alourdissant encore plus la voiture
et prélevant de l'énergie au moteur. Elle a moins d'inertie dans les virages,
tient mieux la route, moins de poids c'est une voiture plus dynamique qui
accélère mieux, freine mieux, tourne mieux.
Avec des roues qui collent au sol, on a besoin de moins de surface de contact.
Pas besoin de gros gommards pour assoir la voiture, qui alourdissent les roues
et les font décoller en permanence, obligeant à remettre encore plus de
surface pour que ça accroche mieux les rares instants où le pneu est en
contact avec la route, etc.
Alors que sur la deuche, le cycle vertueux de la légèreté joue à fond :
moins de poids, c'est moins de force centrifuge dans les virages, moins de
force de freinage et d'accélération, permettant moins de surface en contact
avec le sol.
Quand il pleut ou qu'il neige ou qu'il gèle, les gros gommards avec leur
grosse surface de contact se transforment en ski ou en savonnette. Les petits
pneus tiennent toujours aussi bien le pavé!
Comme vous le voyez, la 2cv est une suite d'inventions et de trouvailles qui sont étroitement liées, chacune concourant à faciliter sa fonction première mais aussi à assurer une dynamique générale améliorée. Alors, réfléchissez un peu aux diverses utilités d'une pièce avant d'essayer de l'améliorer!
On trouve sur internet de nombreuses reproductions informatiques des notices
d'utilisation d'époque, ce qui est précieux lorsque on a perdu le mode
d'emploi de sa voiture (après 50 ans et quelques dizaines de propriétaires,
c'est des choses qui risquent d'arriver...).
Voici quelques adresses où se trouvent ces perles rares :
à suivre...