Première version: 2014-10-18
Dernière version: 2018-05-20
Sommaire de la page
Nous verrons ici quel type de vêtement sera le plus adapté à la survie, et comment les refabriquer.
Il suffit de regarder comment s'habillent la plupart des armées du monde, avec les particularités liées à chaque climat/région, et vous aurez la réponse. Le pantalon et le tee-shirt ou veste, singeant la forme du corps, semblent les mieux adaptés. Je temporiserais pour des raisons de simplicité de fabrication, de praticité et de confort de portage, pour sa polyvalence pour les températures chaudes ou froides, j'ai cité la djellaba, la méhari du vêtement! Ne pas oublier que la robe c'est le principe du moufle, à savoir qu'un sac qui entoure les doigt à moins de perte de chaleur, moins de matière et est plus facile à fabriquer que le gant qui doit épouser tous les doigts. On ne s'amuse pas à faire des chaussettes qui ont la forme de tous les doigts de pieds. On y perds juste un peu dans les cas extrêmes, par exemple ramper sous un barbelé.
La djellaba est originaire du nord de l'Afrique. Elle convient aussi bien aux saisons froides que chaudes. Elle est généralement en laine. En été, on peut la porter faite de lin ou de coton. Elle se porte à même la peau et recouvre le corps des épaules aux avant-bras et au bas des mollets. Sa confection est très simple :
Disposer d'une pièce d'étoffe d'une longueur telle qu'une fois rabattue en deux par son milieu, elle puisse couvrir le corps des épaules aux mollets (ou aux chevilles). La largeur de cette double étoffe est celle qui sépare, bras étant en croix, les deux avant-bras. Couper ensemble les deux moitiés de cette étoffe aux longueurs décidées et dessinées au crayon, l'étoffe restant toujours doublée. Couper au milieu et au sommet d'un des côtés une ouverture en triangle : l'ouverture pour la tête ; coudre les bords de l'étoffe en ménageant une ouverture pour chaque bras ; ourler les trois ouvertures. C'est un vêtement ample et très agréable à porter ; il permet aisément presque tous les gestes : pour travailler penché en avant, on évite la gêne procurée par les plis pendants de l'étoffe, en mettant autour de sa taille une simple corde ou une ceinture.
La robe est considèrée aujourd'hui comme peu commode pour travailler. Pourtant, les prêtres du Moyen Age se livraient absolument à tous les travaux (même les guerriers) sans pour autant ôter leur robe, de même que les tibétains, les indiens et les femmes, depuis bien des millénaires !
Issu de Aventures et survie de Georges Wiseman.
On a assisté ces dernières années à de grandes avancées technologiques dans le domaine des textiles. Il est très utile de connaître les avantages et inconvénients des nouveaux matériaux
disponibles. Le Gore-tex® est un excellent matériau parce qu'il respire et maintient le corps au chaud et au sec tout en assurant sa ventilation. Il a toutefois ses limites. Les matériaux respirants ne
fonctionnent bien que s'ils restent propres. Une fois couverts de boue ou encrassés, ils sont moins efficaces. Peu robuste, peu résistant, le Gore- tex® doit être trnité avec soin. La meilleure façon de
l'utiliser est de porter un coupe-vent pour la marche ou l'escalade et d'enfiler le vêtement respirant à la pause.
Les tissus synthétiques comme la fourrure polaire rencontrent un franc succès. Ils sont parfois même plus performants que des matériaux naturels comme le bois, le duvet ou le coton. Leur fermeture à glissière les rend faciles à mettre et à enlever, ils sont confortables pour marcher. Choisissez-en un qui soit coupe-vent.
c'est tout ce dont vous aurez besoin dans la plupart des cas. Si le temps se refroidit, on peut les porter sous un vêtement imperméable qui fournira une bonne isolation. Il existe aussi des vêtements qui fonctionnent comme le cuir des animaux, principe qu'utilisent des marques de sportswear. Ils ont un extérieur coupe-vent et un intérieur en fibres polaires synthétiques. Une fois mouillés, ils présentent les qualités d'un ciré. Ils conviennent très bien pour la marche en climat froid et pluvieux, parfaitement pour le bateau, le canoë ou la spéléologie.
Dans le domaine des fibres naturelles, la laine reste un excellent choix pour les pulls, parce qu'elle conserve la chaleur même mouillée. L'inconvénient est qu'elle se déforme et s'alourdit : ce n'est pas un bon choix pour des chaussettes. Le duvet est l'isolant naturel le plus chaud et le plus léger mais, une fois mouillé, il perd toutes ses qualités thermiques. Hydrophile, le coton attire toute l'humidité. Bon à porter sous les tropiques, il est à éviter dans les régions froides et humides.
Les chaussures ne doivent pas être neuves mais avoir été faites au moins 2 semaines.
Pour les vêtements, il faut empiler les couches : polaire si la température tombe, coupe-vent en cas de vent ou de pluie.
Si les sangles du sac à dos sont sur l'imperméable, l'eau va rentrer par les épaules. L'idéal est d'avoir la cape au dessus du sac à dos (le principe du poncho).
Le gore-Tex dès qu'il est sale est moins étanche, il faut toujours avoir en plus un élément complètement étanche comme le poncho, même s'il n'est pas respirant.
Source : les moutons enragés - Lsa-conso - société chimique de France livre1 et livre2.
Pour ceux qui sont intolérants aux fibres végétales, il reste la fibre de caséine, la protéine du lait.
La fibre de lait est utilisée au Japon pour le linge de lit des hôpitaux pour son caractère anallergique et ses propriétés de conduction et de répartition de la chaleur.
La fibre de lait présente de nombreux avantages : elle est résistante et douce (sa texture est proche de celle de la soie), elle présente des caractéristiques hypo allergéniques, anti bactériennes et résiste aux lavages et sans perdre ses couleurs.
Durant la dernière guerre en France, la fibre de lait était considérée comme la soie du pauvre. Son procédé de fabrication est donc connu depuis longtemps, mais les difficultés à extraire industriellement la caséine du lait, c’est-à-dire la protéine que l’on trouve dans le lait, ont limité son développement. Aujourd’hui, les progrès de la génétique permettent de sélectionner des espèces dont le lait est plus riche en caséine pour envisager le filage de la caséine. Une entreprise affirme aujourd’hui pouvoir produire soixante grammes de fibres avec un litre de lait de qualité supérieure !
prenez du lait, on élimine ses impuretés, laissez-le tourner, le déshydrater, l'écrémer pour extraire les matières grasses qui le compose. Séchez le lait pour obtenir une poudre de protéine (Sous l’action de la chaleur, la protéine qui reste est condensée et transformée en fibres), mélangez la poudre à de l’eau et à d’autres ingrédients naturels pour en faire une pâte, faites subir au tout un processus d’extrusion (passer dans une filière, pâte sous pression qui passe dans un petit trou pour générer un fil). La filière dégage une substance duveteuse comme une boule de coton, puis filez-la.
On peut n’utiliser que du lait périmé et précise qu’il ne lui faut que deux litres d’eau pour créer un kilo de tissu similaire à de la soie (pour 1 kilo de tissu classique il faut 10 000 litres d’eau).
La fibre de lait se travaille comme la soie et ne nécessite pas de modification des métiers. Le mélange des deux est en outre intéressant, car un tissu 100 % lait a un aspect trop proche de l'acétate
la fibre de lait ne supporte pas les températures élevées, ce qui pose problème pour certains traitements, dont la thermofixation.
Une fois la poudre de caséine obtenue, on la mélange à l'eau et "d'autres produits" non spécifiés pour faire la pâte. Voici les premières recettes :
"En France, un brevet est déposé le 25 juillet 1905 (BF 356.404). Il part indifféremment d'une caséine fraîchement précipitée ou de caséine sèche du commerce qu'il dissout dans une solution alcaline de façon à obtenir une liqueur suffisamment épaisse pour pouvoir "être étirée en fil". À la sortie de la filière, le fil extrudé traverse un bain d'acide dilué. Todtenhaupt revendique aussi le filage dans les solutions d'acides concentrées avec coagulation dans l'eau ou dans des bains acides dilués, ou encore celui de mélanges caséine-glycérine, à chaud avec post-traitement dans un bain alcoolique neutre. Dans tous les cas, le fil est traité au formol. Le brevet déposé en France ne définit pas un protocole bien précis. Il vise plutôt à protéger le filage de la caséine en général. D'évidence, Todtenhaupt ne s'appesantit pas sur les conditions de préparation de la caséine qui, à la lecture de son texte, n'apparaissent pas de première importance."
À la même époque, d'autres procédés sont brevetés. Timpe (BF 365.508, 28 juillet 1905) part du
constat que la caséine, quel que soit son mode de préparation, réagit avec les aldéhydes et les cétones.
Au caséinate alcalin, on ajoute de l'acétone. La partie soluble est concentrée par évaporation partielle ;
la pâte est filée. L'acétone est éliminée lors du filage, c'est donc un filage à sec. Les fils sont traités
avec le formol. Ce procédé, comme les autres, est sans suite industrielle. Heilbronner et Vallée (BF
361.796) filent les solutions d'osséine (en solution ammoniacale d'oxyde de nickel, liqueur de
Schweitzer, etc.) et coagulent dans un bain de sels neutres ou d'acide ou d'alcool. De Boistesselin et
Gay (BF 403.193) utilisent les protéines de la caséine et des arêtes de poisson (déminéralisées et
débarrassées de l'osséine). Les applications potentielles décrites sont variées : fil et fibres, cuir
artificiel (par addition de fibres végétales), matières plastiques (par addition de charges). La Cellulose
Coton pour Poudre Blanche et Celluloïd (la société de Pencran avec laquelle Convert signera des
accords pour y implanter une fabrication de celluloïd) revendique un procédé de fabrication de films et
pellicules par coulée d'une solution de caséine dans un mélange acide acétique, acide benzoïque,
hexaméthylène tétramine.
Signalons également le brevet du lyonnais Chavassieu (BF 395.402 du 27 décembre 1907).
Précurseur, il file les mélanges de xanthate de cellulose et de "xanthate d'albuminoïde" (fibrine,
caséine, déchets de soie, boyaux, myosine).
Le Lanital
Il faut attendre les années trente pour que soit réveillé l'intérêt pour les matières albuminoïdes.
En 1932, un brevet de la Soie de Valenciennes revendique l'amélioration de la tenue au froissage et la
diminution – souhaitée – du brillant par l'incorporation de caséine dans le bain alcalin de viscose (par
exemple 0,8% de caséine pour un bain à 8% de cellulose) (BF 762.096). Il prélude aux brevets de
Ferretti sur le filage des mélanges viscose-caséinate de soude. Les tendances autarciques qui règnent
dans certains pays d'Europe, notamment en Italie, créent des conditions favorables à un
Contribution à l’histoire industrielle des polymères en FranceContribution à l’histoire industrielle des polymères en France par Jean-Marie Michel
20
développement industriel basé sur des ressources nationales. On doit à l'Italien Antonio Ferretti la
mise au point d'un procédé de fabrication industriel d'une fibre à base de caséine d'une qualité
susceptible d'applications commerciales. Depuis 1924, Ferretti étudie attentivement l'influence des
conditions de préparation de la matière première, point clé du procédé (BF 813.427 du 26 août 1936,
priorité italienne du 28 août 1935) xlvi :
- le babeurre est coagulé à 20°C par l'addition d'acide sulfurique dilué (La caséine de
présure, insoluble dans les alcalis, est impropre à cette application).
- les conditions de précipitation (concentration et quantité d'acide sulfurique, protocole
d'introduction) interviennent de façon déterminante sur la qualité des fils (souplesse, résistance à la
traction). Elles doivent être respectées scrupuleusement. En tout état de cause, le pH ne doit pas
dépasser 4,7.
- la caséine précipitée doit être soigneusement lavée pour éliminer toute trace d'acide.
Pour le filage :
- la caséine est dissoute dans une solution de soude caustique. Cette solution est
"mûrie" pendant un certain temps, à une température rigoureusement constante. La maturation est
poursuivie jusqu'à l'obtention de la viscosité désirée.
- après filtration, la solution est filée à travers des filières de 400 à 800 trous. Les brins
élémentaires plongent, en sortie de filière dans une solution d'acide sulfurique contenant des sels
métalliques (sels de sodium et d'aluminium). Ils sont ensuite réunis en faisceau et embobinés sous
tension sur des guindres qui sont plongées successivement dans plusieurs bains de solution aqueuse de
formol de concentration croissante.
- le fil est coupé à la longueur désirée, fonction de l'emploi final.
Dans un second brevet (BF 834.443), Ferretti précise certaines améliorations du procédé. Ce
sont, pour l'essentiel, l'addition d'agents évitant la fermentation (hydrosulfite par exemple), la
coagulation par une solution sulfurique contenant des sels alcalins, et surtout le passage sous étirage
dans un bain salin avant le traitement de formolage xlvii .
Le traitement au formol est long. Il est pratiqué en deux temps : 8 à 12 heures à 30°C, puis 7 à 8
heures à 70°C.
La fibre caséinique, appelée Lanital (contraction de lana italianna), n'est jamais utilisée en fil
continu, mais en fibres coupées, mélangées au coton ou à la laine, voire à la viscose. Le Lanital, en
effet, ne vise pas à contretyper la soie, mais la laine. Les deux fibres ont en commun sur le plan
chimique leur nature protéique et sur le plan propriétés une grande aptitude tinctoriale et un pouvoir
calorifugeant élevé. Mais la mauvaise résistance mécanique du Lanital, son allongement élevé à l'état
humide imposent de l'employer en mélange avec une autre fibre, laine, coton, viscose. Le brevet de
Ferretti protège également les produits filés à partir des mélanges des solutions alcalines de caséine et
de viscose traitées au sulfure de carbone (donc du produit d'addition du sulfure de carbone sur les
fonctions amines de la caséine et le xanthogénate). Ils sont dénommés Serinlaine (laine sérique
synthétique) si le pourcentage de caséine est supérieur à celui de la viscose, Rayonlaine ou Cotonlaine
dans le cas contraire 2 .
à suivre...