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Nature Humaine (amocalypse)
Psychologie>Manuel de manipulation>Techniques de contrôle

Première version: 2014-08-31
Dernière version: 2019-02-03

Les techniques pour contrôler les forums et l’opinion publique

Sommaire de la page


Préambule

Un débat, c'est un échange d'idée, afin d'approcher de la vérité ou de la meilleure solution pour tous. Il faut aborder un débat dans l'optique où on aura changer d'avis à la fin, ou au pire qu'on aura compris plus de choses, qu'on aura affiné son raisonnement ou ses connaissances... Ce n'est évidemment pas ce qui se passe dans notre monde égoïste/hiérarchiste actuel, où le but est de travestir la vérité, et de manipuler son interlocuteur pour mieux l'exploiter par la suite.

Une partie des règles édictées à l'origine datent du projet US secret cointelpro, disparu en 1971. Même si à l'époque internet n'existait pas, les principes restent valables, surtout ceux concernant l'infiltration de n'importe quel groupe humain dans le but de le saboter (ce que les illuminatis s'échinent à faire depuis le début des civilisations humaines).

Ces informations ne sont évidemment pas à prendre pour s'en servir pour manipuler les autres, mais au contraire être au courant des techniques utilisées par ces gars qui se lèvent heureux le matin parce qu'ils savent qu'ils vont mentir plein de fois dans la journée. Ces flatteurs de la fable de la fontaine, le corbeau et le renard, que l'on appelle aujourd'hui des fayots ou plus vulgairement des suces-boules, que l'on retrouve, à force de léchage de bottes, dans tous les postes de pouvoir de notre système à l'agonie.

Bien entendu, nous le bas peuple avons toujours un train de retard, depuis 1971 ils ont fait beaucoup de chemin dans le processus de connaissance de manipulation des foules, ils nous ont formatés dès l'enfance pour réagir plus ou moins à certains stimulus qu'ils activent à volonté toute la journée via la radio, les médias, les journaux, etc.

Nous verrons une partie des techniques employées par les gouvernements, les désinformateurs, les politiques, etc. sur le net mais aussi dans la vraie vie pour décrédibiliser leurs adversaires et enterrer les sujets sensibles. Au fur et à mesure de votre lecture, vous vous rendrez compte que vous avez déjà été le témoin de ces manipulations. À la télé dans les débats politiques, dans les interviews dans les journaux, dans les commentaires internet, sur les réseaux sociaux et les forums. A se demander si certaines personnes qui viennent poster et semer le doute dans certains articles un peu "sensibles" ne sont pas juste des trolls qui s'emmerdent mais des agents désinformateurs...

Techniques pour manipuler les forums sur Internet

Il existe plusieurs techniques dédiées au contrôle et à la manipulation d’un forum sur internet, peu importe le contenu ou les personnes qui sont dessus. Nous allons voir chaque technique et démontrer qu’un nombre minimum d'étapes suffit pour prendre efficacement le contrôle d’un forum incontrôlable.

" Glissement dans le forum "

Si un post très sensible de nature critique a été posté sur le forum, il peut être rapidement supprimé grâce au " forum sliding. " Dans cette technique, un nombre de posts (ou "sujets" en français) sans rapport sont discrètement positionnés sur le forum et " vieillissent ". Chacun de ces posts sans rapport peut être appelé pour lancer un " forum slide " (glissement de forum).

A noter que sous Facebook, l'utilisation de grosses images de châtons, de multiples remerciements, de liens vers des vidéos sans valeurs, permettent de rendre inaccessibles les commentaires intéressants.

Deuxièmement, cette technique a besoin de faux comptes. Ils sont nécessaires pour permettre dissimuler au public la manipulation. Pour déclencher un " forum slide " et " purger " les posts critiques, il suffit de se connecter sur chaque vrai ou faux compte et de répondre aux vieux sujets avec un message de 1 ou 2 lignes. Grâce à cela, ces vieux topics sont propulsés au sommet de la liste des topics, et les topics sensibles glissent vers les autres pages, hors de la vue du public. Bien qu’il soit difficile, voire impossible, de censurer le post sensible, il est maintenant perdu dans une mare de posts inutiles et sans rapports. De ce fait, il devient efficace et pratique de faire lire au public des posts sans rapport et non-problématiques.

" Casser le consensus "

Une deuxième technique efficace est le " consensus cracking. " Pour réussir à briser un consensus (quand la majorité est d'accord sur une chose), la technique suivante est utilisée. Grâce à un faux compte, un message est posté. Ce message semble légitime et censé – mais le point sensible c'est que ce post possède une HYPOTHÈSE TRÈS FRAGILE sans preuve pour appuyer ce qui est écrit. Une fois cela fait et grâce à d’autres faux comptes, une réponse en votre faveur est doucement introduite. Il est IMPÉRATIF que les deux partis soient représentés, afin que le lecteur non informé ne puisse pas déterminer quel parti détient la vérité. Au fur et à mesure des posts et des réponses, la "preuve" forte ou désinformation est doucement établie en votre faveur. Ainsi, le lecteur non informé va probablement prendre la même position que vous et, si leur position est contre vous, leur opposition à vos messages va probablement être laissée aux oubliettes. Cependant, dans certains cas où les membres du forum sont hautement éduqués et peuvent contrer votre désinformation avec des faits réels et des liens vers des sites, vous pouvez " avorter " le cassage de consensus en démarrant un " Glissement dans le forum ".

" Dilution du sujet "

La dilution de topic n’est pas seulement efficace lors d’un glissement de forum, elle est également très utile pour garder l’attention des lecteurs sur des problèmes sans rapport et non productifs. Il s’agit d’une technique critique et très utile pour causer une " CONSOMMATION DE RESSOURCE. " En implémentant un flux continu de posts sans rapport pour distraire et perturber (trolling), les lecteurs du forum voient leur productivité stoppée. Si l’intensité de la dilution graduelle est assez forte, les lecteurs vont arrêter de rechercher et vont simplement passer en " mode commérage. " Dans ce mode, ils peuvent plus simplement être éloignés des faits vers des conjectures et opinions profanes. Moins ils sont informés, plus il est facile et efficace de contrôler le groupe entier dans la direction que vous souhaitez. Il faut noter qu’une étude des capacités psychologies et des niveaux d’éducation doit être effectuée pour déterminer à quel niveau il faut " pousser le bouchon ". En allant trop rapidement trop loin hors sujet, cela peut déclencher une censure de la part d’un modérateur du forum.

" COLLECTE D’INFORMATION "

La collecte d’information est très efficace pour déterminer le niveau psychologique des membres du forum et pour rassembler tous les renseignements qui peuvent être utilisés contre eux. Dans cette technique, un sujet "je te montre le mien, montre-moi le tien " est posté dans un environnement positif. Grâce au nombre de réponses fournies, il est possible de compiler plus d’informations statistiques. Par exemple, on peut poster " votre arme préférée " et encourager les autres membres du forum à montrer ce qu’ils possèdent. De cette façon, il est possible de déterminer par pourcentage inversé, quelle proportion du forum possède une arme à feu ou une arme détenue de manière illégale. Cette même méthode peut être utilisée en postant en tant que membre un sujet comme " Quelle est votre technique préférée pour… " Grâce aux réponses, les diverses méthodes utilisées par le groupe peuvent être étudiées et d’autres méthodes mises au point pour les arrêter.

" TROLLING ÉNERVÉ "

Statistiquement, il y a toujours un pourcentage de membres du forum plus enclins à la violence, gérant mal ses émotions. Dans le but de déterminer qui sont ces gens, il est nécessaire de poster une image sur le forum qui va délibérément inciter à une forte réaction psychologique. Grâce à cela, le plus violent du groupe peut être efficacement tracé grâce à son IP. Pour accomplir cela, il suffit simplement de poster un lien vers une vidéo d’un officier de police en train d’abuser de son pouvoir envers un individu innocent. Statistiquement, sur le million de policiers en Amérique, il y en a toujours un ou deux pris en flagrant délit d’abus de pouvoir et leurs activités peuvent ensuite être utilisées dans l’objectif de rassembler des renseignements - sans avoir besoin de " simuler " une fausse vidéo. Cette méthode est extrêmement efficace et, plus la vidéo est violente, plus la méthode est efficace. Il est parfois utile de " influencer " le forum en répondant à vos propres posts avec des intentions violentes et en déclarant que vous vous " moquez de ce que les autorités pensent !! " En faisant cela et en ne montrant aucune crainte, les autres membres du forum, plus discrets et non violents, peuvent révéler leurs vraies intentions. Cela peut ensuite être utilisé devant le tribunal lors d’une poursuite judiciaire.

" ACQUÉRIR LE CONTRÔLE TOTAL "

Il est important de bien insister et de continuellement manœuvrer pour obtenir un poste de modérateur sur le forum. Une fois cette position obtenue, le forum peut être efficacement et discrètement contrôlé en supprimant les posts non favorables – et on peut éventuellement guider le forum vers un échec total et provoquer un manque d’intérêt de la part du public. Il s’agit de la " victoire ultime " car le forum n’est plus intéressant aux yeux du public et n’est plus utile pour maintenir leurs libertés. En fonction du niveau de contrôle que vous possédez, vous pouvez délibérément mener le forum vers la défaite en censurant les posts, en supprimant les membres, en floodant ou en mettant accidentellement le forum hors ligne. Grâce à cette méthode, le forum peut être rapidement tué. Cependant, il n’est pas toujours forcément intéressant de tuer un forum, car il peut être converti en une sorte de " pot de miel " pour centraliser et mal orienter les nouveaux et donc les utiliser pour vos besoins, sous votre contrôle.

Conclusion

Souvenez-vous bien que ces techniques ne sont efficaces que si les participants du forum NE LES CONNAISSENT PAS. Une fois qu’ils ont été mis au courant, l’opération peut complètement échouer et le forum va devenir incontrôlable. À ce moment, d’autres alternatives doivent être considérées, comme initier un faux problème juridique pour simplement faire fermer le forum et le mettre hors ligne. Cela n’est pas désirable, car cela empêche les agences du maintien de l’ordre de surveiller le pourcentage de la population qui s’oppose toujours au contrôle. Bien d’autres techniques peuvent être utilisées et développées et, au fur et à mesure que vous développez de nouvelles techniques d’infiltration et de contrôle, il est impératif de les partager avec le QG.

Les 25 règles de la désinformation

Note : La première règle et les cinq dernières (ou les six, en fonction de la situation) ne sont généralement pas directement applicables par le désinformateur traditionnel. Ces règles sont généralement plus souvent directement utilisées par les dirigeants, les acteurs clés ou au niveau de la planification stratégique de conspirations criminelles.

1. Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. En dépit de ce que vous pourriez savoir, n’en parlez pas – surtout si vous êtes une figure publique, un journaliste, un politique, etc. Si ce n’est pas signalé, ce n’est pas arrivé et vous n'aurez pas à faire face à des problèmes.

2. Devenez incrédules et indignés. Évitez de parler des problèmes clés et concentrez-vous plutôt sur les problèmes secondaires qui peuvent être utilisés pour rendre le sujet comme étant critique de certains groupes ou thèmes sacro-saints. Cela est également connu comme le subterfuge " Comment oses-tu ! ".

3. Créez des commérages. Évitez de parler des problèmes en dépeignant toutes les charges, sans tenir compte des lieux ou des preuves, en pures rumeurs et accusations violentes. Cette méthode fonctionne surtout très bien avec une presse silencieuse, car le public ne peut connaitre les faits qu’à travers ces " rumeurs discutables ". Si vous pouvez établir une relation entre le document / le problème avec internet, utilisez ce fait pour le certifier en tant que " rumeur sauvage " émanant d’une " bande d’enfants sur internet " qui ne peut pas avoir de fondement dans la réalité.

4. Utilisez un argument épouvantail. Trouvez en un et créez un élément dans l’argumentation de votre adversaire que vous pouvez facilement contrer pour vous faire bien voir et pour ridiculiser l’adversaire. Soit vous créez un problème dont vous insinuez l’existence en vous appuyant sur l’interprétation de l’adversaire/sur l’argumentation de l’adversaire/sur la situation, ou sélectionnez l’aspect le plus faible des charges les plus faibles. Amplifiez leur impact et détruisez-les d’une façon discréditante toutes les charges, réelles et fabriquées, tout en évitant de parler des véritables problèmes.

5. Écartez vos adversaires en leur donnant des surnoms et en les ridiculisant. Cela est aussi connu comme étant le stratagème " attaquer le messager ", bien que d’autres méthodes soient des variantes de cette approche. Associez les adversaires avec des noms peu flatteurs comme " fou ", " partisan de droite ", " libéral ", " partisan de gauche ", " terroriste ", " adorateurs de complots ", " radicaux ", " miliciens ", " racistes ", " fanatiques religieux ", " déviants sexuels " et bien d’autres. Cela permet d’empêcher les autres d’éventuellement s’associer à vos adversaires de peur de se faire traiter de la même façon et vous évitez donc de parler des vrais problèmes.

6. Frappez et courez. Dans n’importe quel forum public, attaquez brièvement votre adversaire ou la position de l’adversaire et fuyez avant qu’une réponse ne soit publiée ou ignorez tout simplement la réponse. Cela marche extrêmement bien sur internet dans les environnements de type courrier des lecteurs, dans lesquels un flux continu de nouvelles identités peuvent être utilisées pour éviter d’expliquer les critiques, d’argumenter – faites simplement une accusation ou une autre attaque, ne parlez jamais des problèmes et ne répondez jamais, car ceci donnerait du crédit au point de vue de l’adversaire.

7. Motifs d’interrogation. Amplifiez chaque fait qui pourrait laisser penser que l’adversaire opère selon un parti pris. Cela évite de parler des problèmes et oblige l’accusateur à se mettre sur la défensive.

8. Invoquez l’autorité. Prétendez que vous faites partie de l’autorité ou associez-vous avec celle-ci en utilisant assez de jargon et de termes pour illustrer que vous êtes " celui qui sait " et discréditez tous les propos sans parler des problèmes ni démontrer pourquoi ou citer des sources.

9. Jouez à l’abruti. Peu importe quels sont les arguments ou les preuves sur la table, évitez de parler des problèmes sauf pour les discréditer, dire que cela n’a aucun sens, ne contient aucune preuve, n’a aucun intérêt ou est illogique. Mélangez bien pour un effet maximal.

10. Associez les critiques de l’adversaire avec de vieilles actualités. Un dérivé de l’argument épouvantail qui est une sorte d’investissement pour le futur dans le cas où le problème ne peut pas être facilement contrôlé. On peut l'anticiper pour garder le contrôle. Pour cela, lancez un argument épouvantail et faites en sorte que l’on s’en occupe assez tôt dans le cadre du plan alternatif (ou plan B). Ainsi, les charges ou critiques suivantes, peu importe leur validité, pourront généralement être associées aux charges précédentes et être considérées comme étant simplement du réchauffé, sans avoir besoin de s’en occuper – encore mieux si l’adversaire qui en est à l'origine est ou était impliqué à l’origine.

11. Établissez un plan B et ayez confiance en celui-ci. Utilisez un problème mineur ou un élément basé sur des faits, prenez la " grande route " (face publique) et " confessez " avec vigueur qu’une erreur innocente a été faite - - mais que les adversaires ont saisi là l’opportunité de la mener hors de proportion et d’insinuer des choses malhonnêtes qui, bien entendu, " n’existent pas ". D’autres personnes peuvent vous renforcer plus tard et même demander publiquement de " mettre un point final à ce non-sens " car vous avez déjà fait " la chose juste ". Bien faite, cette technique peut vous permettre d’acquérir de la sympathie et du respect pour avoir " craché le morceau " et " confessé " vos erreurs sans aborder d’autres problèmes plus graves.

12. Les énigmes n’ont pas de solution. Prétendez que l’affaire est trop compliquée à résoudre, en s’appuyant sur la multitude de personnes impliquées et d’évènements. Cela permet de faire perdre tout intérêt au problème de la part des autres personnes.

13. Logique d’Alice au pays des merveilles. Évitez de parler des problèmes en raisonnant à l’envers ou avec une logique déductive qui s’interdit tout véritable fait important.

14. Demandez des solutions complètes. Évitez de parler des problèmes en demandant à vos adversaires de résoudre le crime ou le problème dans sa totalité. Il s’agit d’un stratagème qui marche mieux avec les problèmes relatifs à la règle 10.

15. Faites correspondre les faits à des conclusions alternatives. Cela requiert une pensée créative, sauf si le crime a été planifié avec un plan B.

16. Faites disparaitre les preuves et les témoins. Si cela n’existe pas, ce n’est pas un fait et vous n’avez pas à aborder le problème.

17. Changez de sujet. Généralement en lien avec l’un des autres stratagèmes listés ici, trouvez une façon de mettre la discussion sur le côté avec des commentaires mordants et controversés dans l’espoir de détourner l’attention sur un sujet plus gérable. Cela marche surtout très bien avec les gens qui peuvent " débattre" avec vous sur le nouveau sujet et polariser la discussion dans le but d’éviter de parler des problèmes clés.

18. Contrariez et provoquez les adversaires et donnez-leur une charge émotionnelle. Si vous pouvez ne rien faire d’autre, réprimandez et raillez vos adversaires et obligez-les à répondre de manière émotionnelle, ce qui va permettre de les faire passer pour des gens stupides et beaucoup trop motivés. Non seulement vous éviterez de parler des problèmes, mais même si leur réponse émotionnelle aborde le problème, vous pouvez après éviter les problèmes en vous concentrant sur ô combien ils sont " trop sensibles pour critiquer. "

19. Ignorez les preuves présentées, demandez des preuves impossibles. Il s’agit peut-être ici d’une variante de la règle " jouer l’idiot ". En dépit des preuves qui peuvent être présentées par un adversaire sur un forum public, prétendez que la preuve n’est pas recevable et demandez une preuve qui est impossible à trouver pour l’adversaire (elle peut exister, mais elle n’est pas à sa disposition ou elle est connue comme étant quelque chose de facile à détruire ou falsifier, comme une arme de crime). Dans le but de complètement éviter de parler des problèmes, il peut être nécessaire de catégoriquement discréditer les médias ou les livres, reniez le fait que les témoins peuvent être acceptables et reniez même les déclarations faites par le gouvernement ou par d’autres autorités.

20. Fausses preuves. Dès que possible, introduisez de nouveaux faits ou indices conçus et fabriqués en conflit avec les présentations et les arguments de l’adversaire – un outil pratique pour neutraliser les problèmes sensibles ou entraver les résolutions. Cela marche encore mieux lors des crimes pour lesquels les faits ne peuvent pas être distingués des fausses preuves.

21. Faites appel à un jury d’accusation, un procureur spécial ou un autre corps habilité à l’investigation. Renversez le processus en votre faveur et neutralisez efficacement les problèmes sensibles sans ouvrir la discussion. Une fois réunis, la preuve et le témoignage doivent être secrets pour être bien gérés. Par exemple, si vous êtes de mèche avec le procureur, le jury d’accusation peut tout simplement refuser toutes les preuves utiles, les sceller et les rendre inutilisables pour des enquêtes ultérieures. Une fois qu’un verdict favorable est atteint, le problème peut être officiellement considéré comme fermé. Généralement, cette technique s’applique pour rendre le coupable innocent, mais elle peut aussi être utilisée pour obtenir des accusations lorsque l’on cherche à faire un coup monté contre la victime.

22. Fabriquez une nouvelle vérité. Créez vos propres experts, groupes, auteurs, meneurs ou influenceurs capables de créer quelque chose de nouveau et différent via des recherches scientifiques, d’investigation ou sociales ou des témoignages qui se terminent favorablement. Dans ce cas, si vous devez vraiment aborder les problèmes, vous pouvez le faire autoritairement.

23. Créez de plus grandes distractions. Si ce qui est cité ci-dessus ne fonctionne pas pour éloigner les gens des problèmes sensibles ou pour empêcher une couverture médiatique indésirable d’évènements comme des procès, créez de plus grosses histoires (ou traitez-les comme telles) pour éloigner les masses.

24. Le silence critique. Si les méthodes ci-dessus ne prévalent pas, pensez à supprimer vos adversaires de la circulation grâce à des solutions définitives afin que le besoin d’aborder les problèmes soit entièrement supprimé. Cela peut être fait par la mort, l’arrestation et la détention, le chantage, la destruction de leur personnalité grâce à la fuite d’informations ou encore en les détruisant financièrement, émotionnellement ou en leur infligeant des dommages sévères au niveau médical.

25. Disparaissez. Si vous êtes le détenteur clé de secrets ou si vous êtes beaucoup trop sous pression et que vous sentez que cela commence à être dangereux, quittez les lieux.

Les 8 traits d’un désinformateur

1) L’évitement. Ils ne parlent jamais des problèmes de manière directe ni n’argumentent de manière constructive. Ils évitent généralement les citations ou les références. À la place, ils insinuent tout et son contraire. Virtuellement, tout à propos de leur présentation insinue que l’autorité et les experts en la matière ne possèdent aucune crédibilité.

2) Sélectivité. Ils tendent à choisir les adversaires prudemment, soit en appliquant l’approche " frappe et cours " contre de simples commentateurs supportant leurs adversaires ou en se concentrant plus fortement sur les opposants clés qui sont connus pour aborder directement les problèmes. Si un commentateur devient trop discutailleur sans aucun succès, la focalisation va changer pour également inclure le commentateur.

3) Coïncidence. Ils ont tendance à apparaitre subitement sur un sujet controversé avec pourtant aucun passé de participant sur une discussion générale dans l’arène publique concernée. Ils ont, de même, tendance à disparaitre une fois que le sujet n’est plus intéressant pour la masse. Ils étaient surement censés être ici pour une raison, et ont disparu avec cette raison.

4) Travail d’équipe. Ils ont tendance à opérer en groupes auto-satisfaits et complémentaires (sur internet une personne seule avec plusieurs faux comptes donne l'illusion d'un groupe). Bien sûr, cela peut arriver naturellement sur n’importe quel forum public, mais il y aura surement une lignée d’échanges fréquents de cette sorte, là où les professionnels sont impliqués. Des fois, l’un des participants va infiltrer le camp opposé pour devenir une source pour un argument épouvantail ou d’autres techniques conçues pour diminuer la force de frappe de l’adversaire.

5) Anti-conspirateur. Ils expriment presque toujours un certain mépris envers les " théoriciens de la conspiration " et, généralement, pour tous ceux qui pensent que JFK n’a pas été tué par LHO. Demandez-vous pourquoi, s’ils possèdent un tel mépris pour les théoriciens de la conspiration, est-ce qu’ils se concentrent sur la défense d’un seul sujet discuté sur un newgroup abordant les conspirations ? Certains peuvent penser qu’ils sont là pour essayer de faire passer tout le monde pour des fous sur chaque sujet ou pour tout simplement ignorer le groupe pour lequel ils expriment un tel mépris. Ou, certains peuvent plus justement conclure qu’ils possèdent une raison cachée pour que leurs actions disparaissent de leur chemin.

6) Émotions artificielles. Un genre étrange de sentimentalisme " artificiel " et une peau inhabituellement dure – une capacité à persévérer et à persister même face à un flot accablant de critiques et d’intolérances. Cette technique provient d’un entrainement des services de renseignement qui, peu importe à quel point la preuve est accablante, réfute tout et qui empêche d’être émotionnellement réactif ou impliqué. Pour un expert de la désinformation, les émotions peuvent sembler artificielles.

La plupart des personnes, si elles répondent avec colère, par exemple, vont exprimer leur animosité à travers leur rejet. Mais les professionnels de la désinformation vont généralement avoir des problèmes pour maintenir " leur image " et sont d’humeur changeante à l’égard de prétendues émotions et de leur style de communication plus calme et impassible. C’est juste un métier et ils semblent souvent incapables de " jouer leur rôle ". Vous pouvez piquer une colère absolue à un moment, exprimer un désintérêt ensuite et encore plus de colère plus tard – un yo-yo émotionnel.

En ce qui concerne le fait d’avoir la peau dure, aucune quantité de critiques ne va les dissuader de faire leur travail et ils vont généralement continuer leurs vieilles techniques sans aucun ajustement aux critiques sur la mise au jour de leur petit jeu – alors qu'un individu plus rationnel va vraiment s’inquiéter de ce que les autres peuvent penser et va chercher à améliorer son style de communication ou tout simplement abandonner.

7) Incohérent. Ils ont aussi une tendance à faire des erreurs qui trahit leurs vraies motivations. Cela peut éventuellement venir du fait qu’ils ne connaissent pas vraiment leur sujet ou qu’ils soient un petit peu " freudien ". J’ai noté que, souvent, ils vont simplement citer des informations contradictoires qui vont se neutraliser elles-mêmes. Par exemple, un petit joueur déclarait être un pilote de l’armée de l’air, mais avait un style d'écriture très pauvre (orthographe, grammaire, style incohérent). Il ne devait pas avoir fait d'études supérieures. Je ne connais pas beaucoup de pilotes de l’armée de l’air qui n’ont pas un diplôme universitaire. Un autre a notamment déclaré ne rien savoir d’un certain sujet, mais s’est prétendu, par la suite, expert en la matière.

8) Constante de temps. On a récemment découvert, en ce qui concerne les Newsgroups, le facteur temps de réponse. Il y a trois façons de le voir fonctionner, surtout lorsque le gouvernement ou une autre personne avec un certain pouvoir est impliqué dans une opération de dissimulation.
8.a) N’importe quel post sur un NG (Newsgroups) posté par un partisan de la vérité ciblé peut résulter en une réponse immédiate. Le gouvernement et les autres personnes habilitées peuvent se permettre de payer des gens pour s’asseoir devant et trouver une opportunité d’occasionner des dégâts. PUISQUE LA DÉSINFORMATION DANS UN NG NE MARCHE QUE SI LE LECTEUR LA VOIT – UNE RÉPONSE RAPIDE EST NÉCESSAIRE, ou le visiteur peut être aiguillé vers la vérité.
8.b) Lorsque l’on a affaire à un désinformateur d’une manière plus directe, par email par exemple, LE DÉLAI EST NÉCESSAIRE – il y aura généralement un minimum de 48-72h de délai. Cela permet à une équipe de se concerter sur la réponse stratégique à adopter pour un meilleur effet et même " d’obtenir une permission " ou une instruction d’une voie hiérarchique.
8.c) Dans l’exemple des NG 1) ci-dessus, on aura ÉGALEMENT souvent le cas où de plus gros moyens sont mis en place après le délai de 48-72h. Cela est surtout vrai lorsque le chercheur de vérité et ses commentaires sont considérés comme plus importants et potentiellement révélateurs de la vérité. Ainsi, un révélateur de vérité sera attaqué deux fois pour le même péché.

Comment repérer un espion

Une façon de neutraliser de potentiels activistes est de leur donner l’opportunité d’appartenir à un groupe qui ne fait que des mauvaises choses. Pourquoi ?

1) Le message ne sort pas

2) Beaucoup de temps est gaspillé

3) L’activiste est frustré et découragé

4) Rien de bon n’est accompli

Le FBI et les informateurs et infiltrés de la police vont envahir n’importe quel groupe et établiront des organisations activistes bidons. Leur objectif est d’empêcher l’éclosion de vrais mouvements pour la justice ou l’éco-paix dans ce pays. Les agents viennent en petits, moyens ou grands groupes. Ils peuvent venir de différents milieux ethniques. Il peut s’agir d’hommes ou de femmes.

La taille du groupe ou du mouvement infiltré n’est pas importante. Le potentiel d’expansion du mouvement attire les espions et les saboteurs. Ce carnet liste les techniques utilisées par les agents pour ralentir les choses, faire rater les opérations, détruire le mouvement et surveiller les activistes.

Le travail de l’agent est d’empêcher l’activiste de quitter un tel groupe afin de le garder sous son contrôle.

Durant certaines situations, pour avoir le contrôle, l’agent va dire à l’activiste : " Tu divises le mouvement. "

[Ici, j’ai inclus les raisons psychologiques qui font que cette manœuvre fonctionne pour contrôler les gens]

Cela fait naitre un sentiment de culpabilité. Beaucoup de gens peuvent être contrôlés par la culpabilité. Les agents établissent des relations avec les activistes derrière un déguisement bien conçu de " dévouement à la cause ". À cause de leur dévouement souvent proclamé (et leurs actions faites pour le prouver), lorsqu’ils critiquent les activistes, il ou elle - étant vraiment dédié au mouvement – est convaincu que tous les problèmes sont de LEUR faute. Cela s’explique par le fait qu’une personne vraiment dévouée tend à croire que tout le monde a une conscience et que personne ne dissimulerait ni ne mentirait comme ça " en le faisant exprès . " Il est incroyable de voir à quel point les agents peuvent aller loin dans la manipulation d’un activiste, car l’activiste va constamment chercher des excuses en faveur de l’agent qui s’est régulièrement déclaré fidèle à la cause. Même s’ils, occasionnellement, suspectent l’agent, ils vont se mettre des œillères en rationalisant " ils ont fait ça inconsciemment…ils ne l’ont pas vraiment fait exprès…je peux les aider en les pardonnant et en acceptant " etc.

L’agent va dire à l’activiste : " Tu es un meneur ! "

Cela permet à l’activiste d’améliorer sa confiance en lui. Son admiration narcissique de ses propres intentions altruistes/activistes vont augmenter tant qu’il ou elle admirera consciemment les déclarations altruistes de l’agent, qui sont délibérément conçues pour refléter celles de l’activiste.

Il s’agit de " fausse identification malveillante ". C’est le processus grâce auquel l’agent va consciemment imiter ou simuler un certain comportement pour encourager l’activiste à s’identifier à lui, augmentant ainsi la vulnérabilité de l’activiste par rapport à l’exploitation. L’agent va simuler les plus subtils concepts de soi de l’activiste.

Les activistes et ceux qui ont des principes altruistes sont plus vulnérables à la fausse identification malveillante, surtout durant le travail avec l’agent, lorsque les interactions incluent des problèmes liés à leurs compétences, autonomie ou connaissances.

Le but de l’agent est d’augmenter l’empathie générale de l’activiste envers l’agent à travers un processus de fausse identification avec les concepts de soi relatifs à l’activiste.

L’exemple le plus commun de ce processus est l’agent qui va complimenter l’activiste pour ses compétences, ses connaissances ou sa valeur pour le mouvement. À un niveau plus subtil, l’agent va simuler les particularités et les manières de l’activiste. Cela va permettre de promouvoir l’identification via mimétisme et les sentiments de " gémellité " (jumeaux). Il n’est pas inconnu pour un activiste, amoureux de l’aide perçue et des compétences d’un bon agent, de se retrouver à prendre en considération des violations éthiques et, même, un comportement illégal, au service de leur agent.

Le " sentiment de perfection " [concept de soi] est amélioré et un lien puissant d’empathie est tissé avec l’agent à travers ses imitations et simulations du propre investissement narcissique de la victime. [Concept de soi] Il s’agit là, si l’activiste le sait, au fond de lui, de leur propre dévouement à la cause, il va projeter cela sur l’agent qui le leur " reflète ".

Les activistes vont être leurrés en pensant que l’agent partage ses sentiments d’identification et ses liens. Dans la configuration d’un mouvement social/activiste, les rôles de confrontations joués par les activistes vis-à-vis de la société/du gouvernement, encouragent les processus continus de séparation intrapsychique afin que les " alliances de gémellité " entre l’activiste et l’agent puissent rendre des secteurs entiers ou la perception de la réalité indisponible à l’activiste. Littéralement, ils " perdent contact avec la réalité. "

Les activistes qui renient leurs propres investissements narcissiques [n’ont pas une très bonne idée de leurs propres concepts de soi et qu’ils SONT les concepts] et qui se perçoivent eux-mêmes consciemment comme des " aides " doté d’un certain altruisme sont extrêmement vulnérables aux simulations affectives (émotionnelles) de l’agent entraîné.

L’empathie est encouragée par l’activiste à travers l’expression d’affections visibles. La présence de pleurs, de tristesse, de désir, de remords, de culpabilité peut déclencher chez l’activiste orienté vers l’aide un fort sens de la compassion, tout en améliorant inconsciemment l’investissement narcissique de l’activiste en lui-même.

Les expressions de telles affections simulées peuvent être assez irrésistibles pour l’observateur et difficile à distinguer d’une profonde émotion.

Cela peut généralement être identifié par deux évènements : Tout d’abord, l’activiste qui a analysé ses propres racines narcissiques et est au courant de son propre potentiel pour devenir " émotionnellement accro " va être capable de rester tranquille et insensible à de telles effusions émotionnelles de la part de l’agent.

En conclusion de cette attitude tranquille et insensible, le second évènement va se produire : l’agent va réagir bien trop vite à une telle expression affective, laissant à l’activiste l’impression que " le jeu est terminé, le rideau est tombé " et l’imposture, pour le moment, a pris fin. L’agent va ensuite rapidement s’occuper d’une prochaine victime/d’un prochain activiste.

Le fait est que le mouvement n’a pas besoin de meneur, il a besoin de BOUGEURS (gens qui se bougent pour faire les choses). " Suivre le meneur " est une perte de temps.

Un bon agent va vouloir rencontrer sa victime le plus souvent possible. Il ou elle va beaucoup parler pour ne rien dire. Certains peuvent s’attendre à un assaut de longues discussions irrésolues.

Certains agents prennent des manières insistantes, arrogantes ou défensives :

1) Perturber l’agenda

2) Mettre la discussion de côté

3) Interrompe de manière répétitive

4) Feindre l’ignorance

5) Lancer une accusation infondée contre une personne.

Traiter quelqu’un de raciste, par exemple. Cette tactique est utilisée pour discréditer quelqu’un aux yeux des autres membres du groupe.

Les saboteurs

Certains saboteurs prétendent être des activistes. Elles ou ils vont…

1) Écrire des dépliants encyclopédiques (actuellement, des sites web)

2) Imprimer les dépliants seulement en anglais

3) Faire des manifestations dans des endroits qui n’intéressent personne

4) Solliciter un soutien financier de la part de personnes riches au lieu d’un soutien des gens de la classe moyenne

5) Afficher des pancartes avec beaucoup trop de mots déroutants

6) Embrouiller les problèmes

7) Faire les mauvaises demandes

8) Compromettre l’objectif

9) Avoir des discussions sans fin qui font perdre du temps à tout le monde. L’agent peut accompagner ces discussions sans fin de boissons, de consommation de stupéfiants ou d’autres distractions pour ralentir le travail de l’activiste.

Provocateurs

1) Veulent établir des " meneurs " pour les mettre en place lors d’une chute dans le but de stopper le mouvement

2) Suggèrent de faire des choses stupides, des choses illégales pour amener des problèmes aux activistes

3) Encouragent le militantisme

4) Vouloir railler l’autorité

5) Tenter de compromettre les valeurs des activistes

6) Tenter d’instiguer la violence. L’activisme veut toujours être non-violent.

7) Tenter de provoquer une révolte parmi les gens mal préparés à gérer la réaction des autorités.

Informateurs

1) Veut que tout le monde s’inscrive partout

2) Pose beaucoup de questions (collecte d’informations)

3) Veut savoir à quels évènements l’activiste prévoit d’assister

4) Essaye de faire en sorte que l’activiste se défende lui-même pour identifier ses croyances, buts et son niveau de dévouement.

Recrutement

Les activistes légitimes ne soumettent pas les gens à des heures de dialogue persuasif. Leurs actions, croyances et buts parlent pour eux.

Les groupes qui recrutent SONT des missionnaires, militaires ou faux partis politiques ou mouvements créés par des agents.

Surveillance

Supposez TOUJOURS que vous êtes sous surveillance. À ce moment, si vous n’êtes PAS sous surveillance, vous n’êtes pas un très bon activiste !

Tactiques d’intimidations

Ils les utilisent.

De telles tactiques incluent la diffamation, la calomnie, les menaces, devenir proche d’activistes mécontents ou concernés un minimum par la cause pour les persuader (via des tactiques psychologies décrites ci-dessus) de se tourner contre le mouvement et de donner de faux témoignages contre leurs anciens collègues. Ils vont planter des substances illégales chez les activistes et monter une arrestation ; ils vont semer de fausses informations et monter une " révélation ", ils vont envoyer des lettres incriminantes [emails] au nom de l’activiste ; et bien plus ; ils feront tout ce que la société permettra.

Ce carnet ne couvre pas du tout toutes les techniques utilisées par les agents pour saboter la vie des sincères et dévoués activistes.

Si un agent est " exposé ", il ou elle sera transféré(e) ou remplacé(e).

COINTELPRO est toujours en opération de nos jours sous un nom de code différent. Il n’est désormais plus mis sur papier pour éviter d’être découvert suite à loi pour la liberté de l’information.

Le but du programme de contre-espionnage du FBI : exposer, déranger, dévier, discréditer et neutraliser les individus que le FBI considère comme étant opposés aux intérêts nationaux. La " sécurité nationale " concerne la sécurité mise en place par le FBI pour empêcher les gens d’être mis au courant des choses vicieuses réalisées par celui-ci, en violation avec les libertés civiles du peuple.

En résumé : 17 techniques pour enterrer la vérité

Des allégations d’activités criminelles fortes et crédibles peuvent faire tomber un gouvernement. Quand le gouvernement n’a pas une défense efficace et basée sur les faits, d’autres techniques doivent être employées. La réussite de ces techniques dépend grandement d’une presse coopérative et complaisante ainsi que d’un simple parti d’opposition symbolique.

1. Gardez le silence. Si ce n’est pas reporté, ce n’est pas une actualité, ce n’est pas arrivé.

2. Indigné de cire. Également connu sous le nom du stratagème " Comment oses-tu ? ".

3. Qualifiez toutes les charges comme étant des " rumeurs " ou, mieux, des " rumeurs folles ". Si en dépit de l’absence d’informations, le public est toujours mis au courant des faits suspicieux, ce n’est que par l’intermédiaire de " rumeurs. " (S’ils tendent à croire aux " rumeurs ", c’est probablement parce qu’ils sont simplement " paranoïaques " ou " hystériques. ")

4. Démolissez l’argument épouvantail. Ne vous occupez que de l’aspect le plus faible des charges les plus faibles. Encore mieux, créez votre propre argument épouvantail. Inventez des fausses folles rumeurs (ou créez des fausses histoires) et faites les entrer en action lorsque vous semblez discréditer toutes les charges, réelles et fantaisistes à la fois.

5. Utilisez des mots comme " théoricien de la conspiration ", " barjot ", " râleur ", " fou ", " cinglé " et, bien sûr, " commères " pour qualifier les sceptiques. Soyez bien certains d’utiliser des verbes et des adjectifs forts lorsque vous caractérisez les accusations et défendez le gouvernement " plus raisonnable " et ses défenseurs. Vous devez faire bien attention à éviter les débats ouverts avec toutes les personnes que vous avez ainsi calomniés.

6. Contestez les motivations. Essayez de marginaliser les personnes critiques en suggérant fortement qu’elles ne sont pas vraiment intéressées par la vérité, mais qu’elles poursuivent simplement un but politique ou qu’elles veulent simplement gagner de l’argent.

7. Invoquez l’autorité. Ici, la presse contrôlée et la fausse opposition peuvent être très utiles.

8. Écartez les charges comme étant des " vieilles nouvelles. "

9. Crachez une moitié du morceau. Cela est également connu sous le nom de " confession et évitement. " De cette façon, vous pouvez donner une impression de franchise et d’honnêteté tandis que vous n’admettez que des " erreurs " sans conséquences et pas du tout criminelles. Ce stratagème requiert souvent l’existence d’un plan B, différent de celui d’origine.

10. Décrivez les crimes comme étant incroyablement complexes et la vérité introuvable.

11. Raisonnez à l’envers, utilisez la méthode déductive avec vengeance. Avec une déduction rigoureuse, les preuves pénibles perdent toute crédibilité. Exemple : Nous avons une presse totalement libre. Si les preuves existent comme quoi la lettre de " suicide " de Vince Foster a été falsifiée, ils l’auraient reporté. Ils ne l’ont pas reporté donc il n’y a pas de telles preuves.

12. Demandez aux sceptiques de résoudre totalement le crime. Exemple : si Foster a été tué, qui l’a tué et pourquoi ?

13. Changez de sujet. Cette technique inclut la création et/ou la publication de distractions.

14. Signalez légèrement les faits incriminés, mais n’en faites rien. Cela est souvent assimilé au signalement " touche et cours ".

15. Mentir effrontément sans détour. L’une des façons les plus efficaces de faire ceci est d’attribuer les " faits " fournis aux publics à une source au nom plausible, mais anonyme.

16. Pour développer un petit peu plus les points 4 et 5, faites que vos propres compères " exposent " leurs scandales et défendent des causes populaires. Leur travail est de contrecarrer les vrais adversaires et de jouer au football sur 99 yards. Une alternative est de payer les gens riches pour ce travail. Ils vont prétendre dépenser leur propre argent.

17. Inondez internet d’agents. C’est la réponse à la question, " qu’est-ce qui pourrait pousser quelqu’un à passer des heures sur les newsgroups d’internet pour défendre le gouvernement et/ou la presse et discréditer les critiques authentiques ? " Est-ce que les autorités n’ont pas assez de défenseurs avec tous les journaux, magazines, radios et télévisions ? Certains peuvent penser que refuser d’imprimer des lettres critiques et écarter les appels sérieux ou les interdire des talkshows à la radio est suffisant comme contrôle, mais, apparemment, ce n’est pas le cas.

J'espère que vous aurez appris des trucs et que maintenant, vous saurez un peu mieux lire entre les lignes de ce qui se passe sur le net et les forums.

Comment gagner un débat quand on a tort, et ridiculiser l'adversaire qui a raison : " L’Art d’avoir raison" de Schopenhauer

Reste à rendre plus compréhensible les différents stratagèmes, mieux organiser ça, bien détailler les différences, voir les regrouper si similaires. Donner de bons exemples parlant.

Sources : Les 36 stratagèmes des points d'origine.

La dialectique éristique est l’art de la controverse, celle que l’on utilise pour faire croire qu'on a raison, même quand on a tort...

Schopenhauer, en 1864, donne des méthodes pour se débarrasser et ridiculiser ses opposants en public. "L’Art d’avoir raison" est un guide de combat rhétorique, qui ne recule devant rien : ni la mauvaise foi, ni les vices de la raison. L'exemple à ne pas suivre. Nous donnerons bien évidemment les contre-attaques à ces techniques de manipulation, aux stratagèmes malhonnêtes, le but étant de déceler les malversations de l'adversaire, non de l'utiliser pour fausser le débat à son avantage.

Dans les exemples, A à raison, se fait réfuter de mauvaise foi par B, et A contre-attaque.

  1. L’exagération : Exagérer les propos de son adversaires, lui donner un sens le plus général possible, les vôtres paraîtront alors plus raisonnables. Plus un argument est généralisé, plus il est facile de trouver un point où l'attaquer. Ex : A : Nationaliser les banques permet de relancer l'économie, regardez les nazis en 1933 B: oui mais ça conduit à des millions de morts. A : les camps de concentration n'ont rien à voir avec la relance de l'économie.
  2. L’Homonymie : Manipuler le sens des propos de votre adversaire (utiliser le deuxième sens possible). Ex : Collabo = personne collaborant avec les nazis, mais par extension, toute personne collaborant avec le pouvoir dans le but de dominer le peuple (qui est le sens premier du nom, indépendamment d'une époque particulière et des conditions particulières de la France entre 1940 et 1944). A : Les journalistes sont des collabos du système. B : Comment osez-vous comparer avec les heures sombres de notre histoire ? A : Vous collaborez à un régime fasciste (privant le citoyen de ses droits individuels), vous travestissez la vérité, comme le faisaient les journalistes collabo français avec les nazis, même s'il est vrai que la gravité des exactions de l'époque est bien plus grave que celles d'aujourd'hui. Ex2 : A : Nethanyahu est un nazi. B: comment osez-vous ! A : Comme les nazis, il s'agit d'une faction au pouvoir dont le but est de se débarrasser physiquement d'une partie de son peuple, de nettoyage ethnique. Je parle du but recherché par le parti, pas de son nom qui en effet est différent. même s'il est vrai que pour l'instant Nethanyahu se contente de placer les palestiniens dans des camps ou des getthos, comme Hitler en 1941, et que la gravité des massacres est sans commune mesure.

    A noter que en comparant avec des nazis, A utilise le théorème 3 (généralisation), jouant sur l'association dans les esprits et augmentant la gravité de son argumentation, mais ce n'est pas volontaire, car la langue française vulgaire n'a pas d'autres mots pour désigner les collabos ou les partis de génocide et de haine de l'autre. C'est pourquoi il est bien que A ai relativisé la définition qu'il donne au sens du mot, restaurant la vérité, et désactivant lui-même le stratagème 3.

  3. La Généralisation : Généraliser un argument particulier et attaquer ensuite cette idée. Ex : A : la coopération entre les hommes permet d'apporter le développement humain. B : le communisme ? Regardez les millions de morts que ça a entraîné, et la misère sociale des années 1990. A : Staline était un dictateur, qu'il se dise communiste ne veut pas dire qu'il l'était. Le communisme au sens Marx n'est pas la seule façon de coopérer entre les hommes. Et la pauvreté des années 1990 était justement dûe à l'arrivée du capitalisme...
  4. la Parcimonie / cacher son jeu : Masquer ses conclusions jusqu’à la fin. Si l'adversaire voit où vous voulez en venir, il pourra plus facilement réfuter vos arguments en disant qu'ils ne sont pas valables dans le sens qu'on veut leur donner au final.
  5. Faux arguments : L’utilisation des croyances de votre adversaire contre lui, même si l'on sait que ces croyances sont fausses ou imprécises. Dans ce cas, on peut "prouver", avec de faux arguments, une vérité, mais évidemment aussi un mensonge. Ex1 : A veut prouver un mensonge. A : Une épée suffit à tuer une Autruche B : elle te voit arriver elle va s'enfuir. A : non, elle met la tête dans un trou, il suffit de trancher.

    Ex2 : A prouve une vérité avec de faux arguments.

  6. Postuler ce qui n’a pas été prouvé. La déformation des paroles de votre adversaire ou de ce qu’il cherche à prouver. Similaire à 1 et 2. On fait une petitio principii en postulant ce qui n’a pas été prouvé, soit :
    • en utilisant un autre nom, par exemple « bonne réputation » au lieu de « honneur », « vertu » au lieu de « virginité », etc. ou en utilisant des mots intervertibles comme « animaux à sang rouge » au lieu de « vertébrés » ;
    • en faisant une affirmation générale couvrant ce dont il est question dans le débat : par exemple maintenir l’incertitude de la médecine en postulant l’incertitude de toute la connaissance humaine ;
    • ou vice-versa, si deux choses découlent l’une de l’autre, et que l’une reste à prouver, on peut postuler l’autre ;
    • si une proposition générale reste à prouver, on peut amener l’adversaire à admettre chaque point particulier. Ceci est l’inverse du deuxième cas.
  7. Le questionnement à outrance de votre adversaire, permettant de le déstabiliser. L’idée est de poser beaucoup de questions à large portée en même temps, pour cacher ce que l’on désire faire admettre (stratagème 4). On soumet ensuite rapidement l’argument découlant de ces admissions : ceux qui ne sont pas vif d’esprit ne pourront pas suivre avec précision le débat et ne remarqueront pas les erreurs ou oublis de la démonstration.
  8. Fâcher l’adversaire. Faire en sorte que votre adversaire soit en colère (une personne en colère est moins à même d’utiliser son jugement)
  9. Poser les questions dans un autre ordre. La manipulation des réponses de votre adversaire, pour parvenir à des conclusions différentes, voire opposés. Posez vos questions dans un ordre différent de celui duquel la conclusion dépend, et transposez-les de façon à ce que l’adversaire ne devine pas votre objectif. Il ne pourra alors pas prendre de précautions et vous pourrez utiliser ses réponses pour arriver à des conclusions différentes, voire opposées. Ceci est apparenté au stratagème 4 : cacher son jeu.
  10. Crier victoire même quand vos arguments sont vaincus. Si vous vous rendez compte que votre adversaire répond par la négative à une question à laquelle vous avez besoin qu’il réponde par la positive dans votre argumentation, interrogez-le sur l’opposé de votre thèse, comme si c’était cela que vous vouliez lui faire approuver, ou donnez-lui le choix de choisir entre les deux afin qu’il ne sache pas à laquelle des deux propositions vous voulez qu’il adhère.
  11. Généraliser ce qui porte sur des cas précis. En fin de débat, résumer vos conclusions en les posant comme des faits établis. Faites une induction et arrangez vous pour que votre adversaire concède des cas particuliers qui en découlent, sans lui dire la vérité générale que vous voulez lui faire admettre. Introduisez plus tard cette vérité comme un fait admis, et, sur le moment, il aura l’impression de l’avoir admise lui-même, et les auditeurs auront également cette impression car ils se souviendront des nombreuses questions sur les cas particuliers que vous aurez posées.
  12. L’utilisation de métaphores qui vous sont favorables. Une métaphore qui ressemble de loin au sujet, mais qui ne se comporte pas pareil, n'a pas les mêmes contraintes, et ne réagira pas comme celui à qui vous le comparez, mais réagira comme vous voulez le montrer.

    Par exemple, les mots serviles et liberales utilisés pour désigner les partis politiques espagnols furent manifestement choisis par ces derniers.

    Le terme protestant fut choisi par les protestants, ainsi que le terme évangéliste par les évangélistes, mais les catholiques les appellent des hérétiques.

    On peut agir de même pour les termes ayant des définitions plus précises, par exemple, si votre adversaire propose une altération, vous l’appellerez une « innovation » car ce terme est péjoratif. Si vous êtes celui qui fait une proposition, ce sera l’inverse. Dans le premier cas, vous vous référerez à votre adversaire comme étant « l’ordre établi », dans le second cas, comme « préjugé désuet ». Ce qu’une personne impartiale appellerait « culte » ou « pratique de la religion » serait désigné par un partisan comme « piété » ou « bénédiction divine » et par un adversaire comme « bigoterie » ou « superstition ». Au final, il s’agit là d’un petitio principii : ce qui n’a pas été démontré est utilisé comme postulat pour en tirer un jugement. Là où une personne parle de « mise en détention provisoire », une autre parlera de « mettre sous les verrous ». Un interlocuteur trahira ainsi souvent ses positions par les termes qu’il emploie. De tous les stratagèmes, celui-ci est le plus couramment utilisé et est utilisé d’instinct. L’un parlera de « prêtres » là où un autre parlera de « ratichons ». Zèle religieux = fanatisme, indiscrétion ou galanterie = adultère, équivoque = salace, embarras = banqueroute, « par l’influence et les connexions » = « par les pots-de-vin et le népotisme », « sincère gratitude » = « bon paiement », etc.

  13. Faire rejeter l’antithèse. Utiliser une contre-proposition absurde à l’argument de votre adversaire et l’assimiler à celle-là. Pour que notre adversaire accepte une proposition, il faut également lui fournir la contre-proposition et lui donner le choix entre les deux, en accentuant tellement le contraste que, pour éviter une position paradoxale, il se ralliera à notre proposition qui est celle qui paraît le plus probable. Par exemple, si vous voulez lui faire admettre qu’un garçon doit faire tout ce que son père lui dit de faire, posez lui la question : « Faut-il en toutes choses obéir ou bien désobéir à ses parents ? » De même, si l’on dit d’une chose qu’elle se déroule « souvent », demandez si par « souvent » il faut comprendre peu ou beaucoup de cas et il vous dira « beaucoup ». C’est comme si l’on plaçait du gris à côté du noir et qu’on l’appelait blanc, ou à côté du blanc et qu’on l’appelait noir.
  14. Clamer victoire malgré la défaite. Essayez de bluffer votre adversaire, en avançant vos conclusions même si il refuse vos prémisses. Si votre adversaire est timide ou stupide, et si vous vous posséder beaucoup d’impudence et une bonne voix, la technique peut réussir.

    Lorsque votre adversaire aura répondu à plusieurs questions, sans qu’aucune des réponses ne se soient montrées favorables quant à la conclusion que vous défendez, présentez quand même votre conclusion triomphalement comme si votre adversaire l’avait prouvée pour vous. Si votre adversaire est timide, ou stupide, et que vous vous montrez suffisamment audacieux et parlez suffisamment fort, cette astuce pourrait facilement réussir.

  15. Éluder une proposition trop difficile à prouver. Utiliser des arguments absurdes. Si nous avons avancé une proposition paradoxale et que nous avons du mal à la prouver, nous pouvons proposer à notre adversaire une proposition qui paraît correcte mais dont la vérité n’est pas tout à fait palpable à première vue, comme si nous désirions nous servir de cette proposition comme preuve. Si l’adversaire rejette cette proposition par méfiance, nous proclamerons triomphalement l’avoir mené ad absurdum. Si en revanche il accepte la proposition, cela montre que nous étions raisonnablement dans le vrai et pouvons continuer dans cette voie. Nous pouvons aussi avoir recours au stratagème précédent et déclarer notre position paradoxale démontrée par la proposition qu’il a admise. Cela demande une impudence extrême mais de tels cas arrivent et il est des personnes qui procèdent ainsi d’instinct.
  16. Argument ad hominem. Pointer des soi-disant paradoxes ou contradictions dans la pensée de votre adversaire. Attaquer l'adversaire sur sa personne, non sur les arguments qu'il avance. lorsque notre adversaire fait une proposition, il faut vérifier si celle-ci ne serait pas inconsistante – même si ce n’est qu’une apparence – avec d’autres propositions qu’il a faites ou admises, ou avec les principes de l’école ou de la secte à laquelle il appartient, ou avec les actions des membres de son culte, au pire avec ceux qui donnent l’impression d’avoir les mêmes opinions, même si c’est infondé. Par exemple, s’il défend le suicide, on peut lui répondre : « Alors pourquoi ne te pends-tu pas ? » Ou encore, s’il soutient qu’il ne fait pas bon vivre à Berlin, on peut rétorquer : « Pourquoi ne prends-tu pas le premier express pour la quitter ? ». Ou encore : "venant de la part de quelqu'un qui a pris 3 kg le mois dernier, je trouve cela mesquin".

    Tel est le genre de chicanes que l’on peut utiliser.

  17. Ambiguïser tous les propos de votre adversaire. Se défendre en coupant les cheveux en quatre. Par exemple, s’il parle de Dieu, parlez de « religion ».
  18. La négation de la défaite. Si l’argument de votre adversaire est victorieux, ne le laissez pas conclure. Si l’adversaire nous repousse en présentant des preuves contraires, il est souvent possible de se sauver en établissant une fine distinction à laquelle nous n’avions pas pensé auparavant. Ceci s’applique dans le cas de double sens ou double cas.
  19. Généraliser plutôt que de débattre de détails. Si votre adversaire pointe une faiblesse dans vos arguments, parlez de fiabilité de la connaissance humaine, par exemple, ou en tout cas d’un point incontestable.

    Si l’adversaire nous défie expressément de mettre à mal un point particulier de son argumentation mais que nous ne voyons pas grand-chose à y redire, nous devons tenter de généraliser le sujet puis de l’attaquer là dessus. Si on nous demande d’expliquer pourquoi on ne peut pas faire confiance à une certaine hypothèse physique, nous pouvons invoquer la faillibilité de la connaissance humaine en citant plusieurs exemples.

  20. Piéger votre adversaire en le faisant admettre vos conclusions si il reconnaît un seul de vos arguments.
  21. Répondre au mensonge par le mensonge. Lorsque l’adversaire use d’un argument superficiel ou sophistique, et que nous voyons à travers, il est certes possible de le réfuter en exposant son caractère superficiel, mais il est préférable d’utiliser un contre argument tout aussi superficiel et sophistique. En effet, ce n’est pas de la vérité dont nous nous préoccupons mais de la victoire. S’il utilise par exemple un argumentum ad hominem il suffit d’y répondre par un contre argumentum ad hominem (ex concessis). Il est en général plus court de procéder ainsi que de s’établir la vérité par une longue argumentation.
  22. Mettez en doute tout propos de votre adversaire. Si notre adversaire veut que nous admettions quelque chose à partir duquel le point problématique du débat s’ensuit, il faut refuser en déclarant que l’adversaire fait un petitio principii. L’auditoire identifiera immédiatement tout argument similaire comme tel et privera l’adversaire de son meilleur argument.
  23. Etendre et exagérer les propos de votre adversaire.Forcer l’adversaire à l’exagération. La contradiction et la dispute incitent l’homme à l’exagération. Nous pouvons ainsi par la provocation inciter l’adversaire à aller au-delà des limites de son argumentation pour le réfuter et donner l’impression que nous avons réfuté l’argumentation elle même. De même, il faut faire attention à ne pas exagérer ses propres arguments sous l’effet de la contradiction. L’adversaire cherchera souvent lui-même à exagérer nos arguments au-delà de leurs limites et il faut l’arrêter immédiatement pour le ramener dans les limites établies : « Voilà ce que j’ai dit, et rien de plus. »
  24. Tirer de fausses conclusions.Il s’agit de prendre une proposition de l’adversaire et d’en déformer l’esprit pour en tirer de fausses propositions, absurdes et dangereuses que sa proposition initiale n’incluait pas : cela donne l’impression que sa proposition a donné naissance à d’autres qui sont incompatibles entre elles ou défient une vérité acceptée. Il s’agit d’une réfutation indirecte.
  25. Contrer les généralisations de votre opposant. Trouver une exception. Par exemple, la phrase : « Tous les ruminants ont des cornes » est réfutée par la seule instance du chameau. L’instance s’applique là où une vérité fondamentale cherche à être mise en application, mais que quelque chose est inséré dans la définition qui ne la rend pas universellement vraie. Il est cependant possible de se tromper et avant d’utiliser des instances, il faut vérifier :
    • si l’exemple est vrai, car il y a des cas dans lesquels l’unique exemple n’est pas vrai, comme dans le cas de miracles, d’histoires de fantômes, etc. ;
    • si l’exemple entre dans le domaine de conception de la vérité qui est établi par la proposition, car ça pourrait n’être qu’apparent, et le sujet est de nature à être réglé par des distinctions précises ;
    • si l’exemple est réellement inconsistant avec la proposition, car là encore, ce n'est souvent qu’apparent.
  26. Retourner les arguments de votre adversaire contre lui-même. Un coup brillant est le retorsio argumenti par lequel on retourne l’argument d’un adversaire contre lui. Si par exemple, celui-ci dit : « Ce n’est qu’un enfant, il faut être indulgent. » le retorsio serait : « C’est justement parce que c’est un enfant qu’il faut le punir, ou il gardera de mauvaises habitudes. »
  27. En cas de colère de votre adversaire, exacerbez-la. La colère apparait à l'auditoire comme une faiblesse. Si l’adversaire se met particulièrement en colère lorsqu’on utilise un certain argument, il faut l’utiliser avec d’autant plus de zèle : non seulement parce qu’il est bon de le mettre en colère, mais parce qu’on peut présumer avoir mis le doigt sur le point faible de son argumentation et qu’il est d’autant plus exposé que maintenant qu’il s’est trahi.
  28. Convaincre le public et non l’adversaire. Rendre inaudible l’adversaire. Lorsque le public est composé d’individus profanes sur le sujet en débat, lui demander une explication sur un sujet long et technique, afin de le faire paraître compliqué et ennuyeux aux yeux du public.

    Il s’agit du genre de stratégie que l’on peut utiliser lors d’une discussion entre érudits en présence d’un public non instruit. Si vous n’avez pas d’argumentum ad rem, ni même d’ad hominem, vous pouvez en faire un ad auditores, c.-à-d. une objection invalide, mais invalide seulement pour un expert. Votre adversaire aura beau être un expert, ceux qui composent le public n’en sont pas, et à leurs yeux, vous l’aurez battu, surtout si votre objection le place sous un jour ridicule. : les gens sont prêts à rire et vous avez les rires à vos côtés. Montrer que votre objection est invalide nécessitera une explication longue faisant référence à des branches de la science dont vous débattez et le public n’est pas spécialement disposé à l’écouter.

    Exemple : l’adversaire dit que lors de la formation des chaînes de montagnes, le granite et les autres éléments qui les composent étaient, en raison de leur très haute température, dans un état fluide ou en fusion et que la température devait atteindre les 250°C et que lorsque la masse s’est formée, elle fut recouverte par la mer. Nous répondons par un argumentum ad auditores qu’à cette température-là, et même bien avant, vers 100°C, la mer se serait mise à bouillir et se serait évaporée. L’auditoire éclate de rire. Pour réfuter notre objection, notre adversaire devrait montrer que le point d’ébullition ne dépend pas seulement de la température mais aussi de la pression, et que dès que la moitié de l’eau de mer se serait évaporée, la pression aurait suffisamment augmenté pour que le reste reste à l’état liquide à 250°C. Il ne peut donner cette explication, car pour faire cette démonstration il lui faudrait donner un cours à un auditoire qui n’a pas de connaissances en physique.

  29. La diversion, le déni. Si vous voyez que vous êtes battu, créer une diversion : commencer un autre sujet.

    Lorsque l’on se rend compte que l’on va être battu, on peut faire une diversion, c.-à-d. commencer à parler de quelque chose de complètement différent, comme si ça avait un rapport avec le débat et consistait un argument contre votre adversaire. Cela peut être fait innocemment si cette diversion avait un lien avec le thema quæstionis, mais dans le cas où il n’y a pas, c’est une stratégie effrontée pour attaquer votre adversaire.

    Par exemple, j’ai loué le système chinois où la transmission des charges ne se faisait pas entre nobles par hérédité, mais après un examen. Mon adversaire avait soutenu que le droit de naissance (qu’il tenait en haute opinion) plus que la capacité d’apprentissage rendait les gens capable d’occuper un poste. Nous avons débattu et il s’est trouvé dans une situation difficile. Il a fait diversion et déclaré que les Chinois de tout rang étaient punis par la bastonnade, et a fusionné ce fait avec leur habitude de boire du thé afin de s’en servir comme point de départ pour critiquer les Chinois. Le suivre dans cette voie aurait été se dépouiller d’une victoire déjà acquise.

    La diversion est un stratagème particulièrement effronté lorsqu’il consiste à complètement abandonner le quæstionis pour soulever une objection du type : « Oui, et comme vous le souteniez jusqu’ici, etc. » car le débat devient alors personnel, ce qui sera le dernier stratagème dont nous parlerons. Autrement dit, on se trouve à mi-chemin entre l’argumentum ad personam dont nous discutons ici et l’argumentum ad hominem.

    Ce stratagème est inné et peut souvent se voir lors de disputes entre tout un chacun. Si l’une des parties fait un reproche personnel contre l’autre, cette dernière, au lieu de la réfuter, l’admet et reproche à son adversaire autre chose. C’est ce genre de stratagème qu’utilisa Scipion lorsqu’il attaqua les Cartaginois, non pas en Italie, mais en Afrique. À la guerre, ce genre de diversion peut être approprié sur le moment. Mais lors des débats, ce sont de pauvres expédients car le reproche demeure et ceux qui ont écouté le débat ne retiennent que le pire des deux camps. Ce stratagème ne devrait être utilisé que faute de mieux

  30. Utiliser des arguments d’autorité. Celui-ci consiste à faire appel à une autorité plutôt qu’à la raison, et d’utiliser une autorité appropriée aux connaissances de l’adversaire. il est donc facile de débattre lorsqu’on a une autorité à ses côtés que notre adversaire respecte. Plus ses capacités et connaissances sont limitées et plus le nombre d’autorités qui font impression sur lui est grand. Mais si ses capacités et connaissances sont d’un haut niveau, il y en aura peu, voire pratiquement pas. Peut-être reconnaîtra t-il l’autorité d’un professionnel versé dans une science, un art ou artisanat dont il ne connaît peu ou rien, mais il aura plus tendance à ne pas leur faire confiance. À l’inverse, les personnes ordinaires ont un profond respect pour les professionnels de tout bord. Ils ne se rendent pas compte que quelqu’un fait carrière non pas par amour pour son sujet mais pour l’argent qu’il se fait dessus et qu’il est donc rare que celui qui enseigne un sujet le connaisse sur le bout des doigts, car le temps nécessaire pour l’étudier ne laisserait souvent que peu de place pour l’enseigner. Mais il y a beaucoup d’autorités qui ont le respect du vulgus sur tout type de sujet, donc si nous ne trouvons pas d’autorité appropriée, nous pouvons en utiliser une qui le paraît ou reprendre ce qu’à dit quelqu’un hors contexte. Les autorités que l’adversaire ne comprend pas sont généralement celles qui ont le plus d’impact. Les illettrés ont un certain respect pour les phrases grecques ou latines. On peut aussi si nécessaire non seulement déformer les paroles de l’autorité, mais carrément la falsifier ou leur faire dire quelque chose de votre invention : souvent, l’adversaire n’a pas de livre à la main ou ne peut pas en faire usage. Le plus bel exemple réside en ce curé français, qui, pour ne pas avoir à paver la rue devant sa maison comme devaient le faire tous les autres citoyens, cita une phrase qu’il déclara biblique : paveant illi, ego non pavebo qui convainquit les conseillers municipaux. En outre, un préjugé universel peut également servir comme autorité. Parce que beaucoup de personnes croient comme le disait Aristote que α μεν πολλοις δοκει ταντα γε ειναι φαμεν, il n’y a pas d’opinion, si absurde soit-elle, que les hommes ne sont pas prêts à embrasser dès qu’ils peuvent pourvu qu’on puisse les convaincre que c’est une vue généralement admise. L’exemple affecte leur pensée et leurs actions. Ils sont comme des moutons, suivant celui qui porte le grelot où qu’il les mène : il est pour eux plus facile de mourir que de réfléchir. Il est particulièrement étrange que l’universalité d’une opinion ait autant de poids lorsque par l’expérience on sait que son acceptation n’est guère qu’un processus imitatif sans aucune réflexion. Cependant, ils ne se posent pas cette question parce qu’ils ne possèdent plus de connaissance qui leur soit propre. Seuls les élus disent avec Platon τοις πολλοις πολλα δοκει, c.-à-d. le vulgus a beaucoup de bêtises dans le crâne, et cela prendrait trop de temps que d’y remédier.

    L’opinion du public n’est pas en soi une preuve, ni même une probabilité de la véracité des arguments adverses. Ceux qui le maintiennent doivent prendre en compte :

    1. que le temps ôte à une opinion universelle sa force démonstrative : autrement, les erreurs du passé que l’on tenait pour vérité devraient être toujours d’actualité. Il faudrait par exemple restaurer le système ptolémaïque ou ramener le catholicisme dans les pays protestants.
    2. que l’espace a le même effet, autrement, l’universalité respective du bouddhisme, du christianisme et de l’islam poserait une difficulté. (Cf. Bentham, Tactique des assemblées législatives, II, § 76).

    Ce que l’on appelle l’opinion générale est, somme toute, l’opinion de deux ou trois personnes et il est aisé de s’en convaincre lorsque l’on comprend comment l’opinion générale se développe. C’est deux ou trois personnes qui formulent la première instance, l’acceptent et la développent ou la maintiennent et qui se sont persuadées de l’avoir suffisamment éprouvée. Puis quelques autres personnes, persuadées que ces premières personnes avaient les capacités nécessaires, ont également accepté ces opinions. Puis, là encore, acceptées par beaucoup d’autres dont la paresse a tôt fait de convaincre qu’il valait mieux y croire plutôt que de fatiguer à éprouver eux-mêmes la théorie. Ainsi, le nombre de ces adhérents paresseux et crédules grossit de jour en jour, car ceux-ci n’allaient guère au-delà du fait que les autres n’ont pu être que convaincus par la pertinence des arguments. Le reste ne pouvait alors que prendre pour acquis ce qui était universellement accepté afin de ne pas passer pour des révoltés résistant aux opinions que tout le monde avait accepté, soit des personnes se croyant plus intelligentes que le reste du monde. Lorsque l’opinion a atteint ce stade, y adhérer devient un devoir, et le peu de personnes capables de former un jugement doivent rester silencieux : ceux qui parlent sont incapables de former leurs propres opinions et ne se font que l’écho des opinions d’autres personnes, et pourtant, sont capables de les défendre avec une ferveur et une intolérance immenses. Ce que l’on déteste dans les personnes qui pensent différemment n’est pas leurs opinions, mais leur présomption de vouloir formuler leur propre jugement, une présomption dont eux-mêmes ne se croient pas coupables, ce dont ils ont secrètement conscience. Pour résumer, peu de personnes savent réfléchir, mais tout le monde veut avoir une opinion et que reste-t-il sinon prendre celle des autres plutôt que de se forger la sienne ? Et comme c’est ce qui arrive, quelle valeur peut-on donc donner à cette opinion, quand bien même cent millions de personnes la supportent ? C’est comme un fait historique rapporté par des centaines d’historiens qui se seraient plagié les uns les autres : au final, on remonte qu’à un seul individu. (Cf. Bayle, Pensées sur les comètes, I, § 10).

    Et pourtant, on peut utiliser l’opinion générale dans un débat avec des personnes ordinaires.

    On peut se rendre compte que lorsque deux personnes débattent, c’est le genre d’arme que tous deux vont utiliser à outrance. Si quelqu’un de plus intelligent doit avoir affaire à eux, il lui est recommandé de condescendre à user de cette arme confortable et d’utiliser des autorités qui feront forte impression sur le point faible de son adversaire. Car contre cette arme, la raison est, ex hypothesi, aussi insensible qu’un Siegfried cornu, immergé dans le flot de l’incapacité et de l’incapacité de juger.

    Devant un tribunal, on ne débat qu’avec des autorités, celles de la loi, dont le jugement consiste à trouver quelle loi ou quelle autorité s’applique à l’affaire dont il est question. Il y a pourtant tout à fait place à user de la dialectique, car si l’affaire et la loi ne s’ajustent pas complètement, on peut les tordre jusqu’à ce qu’elles le paraissent, et vice versa.

  31. Feindre l’incompréhension .Si on se retrouve dans une situation où on ne sait pas quoi rétorquer aux arguments de l’adversaire, on peut par une fine ironie, se déclarer incapable de porter un jugement : « Ce que vous me dites dépasse mes faibles capacités d’entendement : ça peut très bien être correct, mais je ne comprends pas suffisamment et je m’abstiendrai donc de donner un avis. » En procédant ainsi, on insinue auprès de l’auditoire – auprès duquel votre réputation est établie – que votre adversaire dit des bêtises. Ainsi, lorsque la Critique de la raison pure de Kant commença à faire du bruit, de nombreux professeurs de l’ancienne école éclectique déclarèrent : « nous n’y comprenons rien. » croyant que cela résoudrait l’affaire. Mais lorsque les adhérents de la nouvelle école leur prouvèrent avoir raison, ceux qui déclarèrent ne rien y avoir compris en furent pour leurs frais.

    On aura besoin d’avoir recours à cette tactique uniquement lorsqu’on est certain que l’audience est plus inclinée en notre faveur qu’envers l’adversaire. Un professeur pourrait par exemple s’en servir contre un élève. À proprement parler, ce stratagème appartient au stratagème précédent où l’on fait usage de sa propre autorité au lieu de chercher à raisonner, et d’une façon particulièrement malicieuse. La contre-attaque est de dire : « Toutes mes excuses, mais avec votre intelligence pénétrante il doit vous être particulièrement aisé de pouvoir comprendre n’importe quoi, et c’est donc ma pauvre argumentation qui est en défaut. » et de continuer à lui graisser la patte jusqu’à ce qu’il nous comprenne nolens volens qu’il nous apparaît clair qu’il n’avait vraiment compris. Ainsi pare-t-on cette attaque : si l’adversaire insinue que nous disons des bêtises, nous insinuons qu’il est un imbécile, le tout dans la politesse la plus exquise.

  32. Pratiquer l’outrance / l'association dégradante : associer l’argument de votre opposant à une catégorie odieuse, par exemple l’obscurantisme ou le fascisme.

    Lorsque l’on est confronté à une assertion de l’adversaire, il y a une façon de l’écarter rapidement, ou du moins de jeter l’opprobre dessus en la plaçant dans une catégorie péjorative, même si l’association n’est qu’apparente ou très ténue. Par exemple que c’est du manichéisme, ou de l’arianisme, du pélagianisme, de l’idéalisme, du spinosisme, du panthéisme, du brownianisme, du naturalisme, de l’athéisme, du rationalisme, du spiritualisme, du mysticisme, etc. Nous acceptons du coup deux choses :

    1. que l’assertion en question est apparentée ou contenue dans la catégorie citée : « Oh, j’ai déjà entendu ça ! » ;
    2. que le système auquel on se réfère a déjà été complètement réfuté et ne contient pas un seul mot de vrai.
  33. Dissocier théorie et pratique (En théorie oui, en pratique non). Réfuter l’applicabilité des arguments de votre adversaire et les renvoyer à des chimères théoriques.
  34. Accentuer la pression. Postuler l’incompétence de votre adversaire en posant une question et en ne le laissant pas répondre. Ou alors, lorsque vous soulevez un point ou posez une question à laquelle l’adversaire ne donne pas de réponse directe, mais l’évite par une autre question, une réponse indirecte ou quelque chose qui n’a rien à voir, et de façon générale cherche à détourner le sujet, c’est un signe certain que vous avez touché un point faible, parfois sans même le savoir, et que vous l’avez en somme réduit au silence. Vous devez donc appuyer davantage sur ce point et ne pas laisser votre adversaire l’éviter, même si vous ne savez pas où réside exactement la faille.
  35. Jeter la suspicion sur votre adversaire en lui prêtant des motifs inavouables. Dès que ce stratagème peut être utilisé, tous les autres perdent leur utilité : au lieu de tenter d’argumenter avec l’intellect de l’adversaire, nous pouvons appeler à ses intentions et ses motifs, et si lui et l’auditoire ont les mêmes intérêts, ils se rallieront à notre opinion, quand bien même elle fut empruntée à un asile d’aliénés, car de manière générale, un poids d’intention pèse plus que cent de raison et d’intelligence. Ceci n’est bien entendu vrai que dans certaines circonstances. Si on arrive à faire sentir à l’adversaire que son opinion si elle s’avérait vraie porterait un préjudice notable à ses intérêts, il la laisserait tomber comme une barre de fer chauffée prise par inadvertance. Par exemple, un prêtre défend un certain dogme philosophique. Si on lui signifie que celui-ci est en contradiction avec une des doctrines fondamentales de son église, il l’abandonnera.

    Un propriétaire terrien soutient l’utilisation de machinerie agricole telle qu’elle est pratiquée en Angleterre, car une seule machine à vapeur accomplit le travail de nombreux hommes. Si quelqu’un lui fait remarquer que bientôt les transports seront également assurés par des machines à vapeur et qu’en conséquence le prix de ses étalons chutera de manière dramatique, voyons voir ce qu’il va dire.

    Et de même si l’auditoire appartient à la même secte, guilde, industrie, club, etc. que nous, et pas notre adversaire : sa thèse ne devient plus correcte dès lors qu’elle porte atteinte aux intérêts communs de ladite guilde, etc. et les auditeurs trouveront les arguments de notre adversaire faibles et abominables, peu importe leur qualité, tandis que les nôtres seront jugés corrects et appropriés même s’il ne s’agissait que de vagues conjectures. Nous nous ferons applaudir par la foule tandis que l’adversaire devra honteusement quitter les lieux. Oui, l’auditoire, de façon générale, sera d’accord avec nous uniquement par pure conviction, car ce qui apparaîtra comme étant désavantageux pour nous leur paraîtra intellectuellement absurde. Intellectus luminis sicci non est recipit infusionem a voluntate et affectibus. Ce stratagème pourrait s’appeler « toucher l’arbre par la racine » et porte le nom plus courant d’argumentum ab utili.

  36. Utiliser les failles personnelles de l'adversaire. Nous pouvons stupéfier l’adversaire en utilisant des paroles insensées. S’il est secrètement conscient de sa propre faiblesse et est habitué à entendre de nombreuses choses qu’il ne comprend pas mais fait semblant de les avoir comprises, on peut aisément l’impressionner en sortant des tirades à la formulation érudites, mais ne voulant rien dire du tout, ce qui le prive de l’ouïe, de la vue et de la pensée, ce sous-entend qu’il s’agit d’une preuve indiscutable de la véracité de notre thèse. Il est bien connu que dans les temps modernes, certains philosophes ont utilisé ce stratagème contre tout le peuple allemand avec un brillant succès.
  37. Une fausse démonstration signe la défaite. Lorsque l’adversaire a raison, mais a, par bonheur, utilisé une fausse démonstration, nous pouvons facilement la réfuter et déclamer ensuite avoir réfuté en même temps toute la théorie. Ce stratagème devrait être l’un des premiers à être exposés car il est, somme toute, un argumentum ad hominem présenté comme un argumentum ad rem. Si lui ou l’auditoire n’a plus aucune démonstration valable à soumettre, nous avons alors triomphé. Par exemple, lorsque quelqu’un avance l’argument ontologique pour prouver l’existence de Dieu alors que cet argument est facilement réfutable. C’est ainsi que les mauvais arguments perdent des bonnes affaires, en tentant de les soutenir par des autorités qui ne sont pas appropriées ou lorsqu’aucune ne leur vient à l’esprit.
  38. Ultime stratagème : ad hominem (attaquer l'adversaire plutôt que ses arguments). Faire glisser les arguments sur un terrain personnel et devenir grossier, voire insultant. Lorsque l’on se rend compte que l’adversaire nous est supérieur et nous ôte toute raison, il faut alors devenir personnel, insultant, malpoli. Cela consiste à passer du sujet de la dispute (que l’on a perdue), au débateur lui-même en attaquant sa personne : on pourrait appeler ça un argumentum ad personam pour le distinguer de l’argumentum ad hominem, ce dernier passant de la discussion objective du sujet à l’attaque de l’adversaire en le confrontant à ses admissions ou à ses paroles par rapport à ce sujet. En devenant personnel, on abandonne le sujet lui-même pour attaquer la personne elle-même : on devient insultant, malveillant, injurieux, vulgaire. C’est un appel des forces de l’intelligence dirigée à celles du corps, ou à l’animalisme. C’est une stratégie très appréciée car tout le monde peut l’appliquer, et elle est donc particulièrement utilisée. On peut maintenant se demander quelle est la contre-attaque, car si on a recours à la même stratégie, on risque une bataille, un duel, voire un procès pour diffamation.

    Ce serait une erreur que de croire qu’il suffit de ne pas devenir personnel soi-même. Car montrer calmement à quelqu’un qu’il a tort et que ce qu’il dit et pense est incorrect, processus qui se retrouve dans chaque victoire dialectique, nous l’aigrissons encore plus que si nous avions utilisé une expression malpolie ou insultante. Pourquoi donc ? Parce que comme le dit Hobbes dans son de Clive, chap. 1 : Omnis animi voluptas, omnisque alacritas in eo sita est, quod quis habeat, quibuscum conferens se, possit magnifice sentire de seipso. Pour l’homme, rien n’est plus grand que de satisfaire sa vanité, et aucune blessure n’est plus douloureuse que celle qui y est infligée. (De là viennent des expressions comme « l’honneur est plus cher que la vie », etc.) La satisfaction de cette vanité se développe principalement en se comparant aux autres sous tous aspects, mais essentiellement en comparant la puissance des intellects. La manière la plus effective et la plus puissante de se satisfaire se trouve dans les débats. D’où l’aigreur de celui qui est battu et son recours à l’arme ultime, ce dernier stratagème : on ne peut y échapper par la simple courtoisie. Garder son sang-froid peut cependant être salutaire : dès que l’adversaire passe aux attaques personnelles, on répond calmement qu'elles n'ont rien à voir avec l’objet du débat, on y ramène immédiatement la conversation, et on continue de lui montrer à quel point il a tort, sans tenir compte de ses insultes, comme le dit Thémistocle à Eurybiade : παταξον μεν, άκονσον δε. Mais ce genre de comportement n’est pas donné à tout le monde.

    Le seul comportement sûr est donc celui que mentionne Aristote dans le dernier chapitre de son Topica : de ne pas débattre avec la première personne que l’on rencontre, mais seulement avec des connaissances que vous savez posséder suffisamment d’intelligence pour ne pas se déshonorer en disant des absurdités, qui appellent à la raison et pas à une autorité, qui écoutent la raison et s’y plient, et enfin qui écoutent la vérité, reconnaissent avoir tort, même de la bouche d’un adversaire, et suffisamment justes pour supporter avoir eu tort si la vérité était dans l’autre camp. De là, sur cent personnes, à peine une mérite que l’on débatte avec elle. On peut laisser le reste parler autant qu’ils veulent car desipere est juris gentium, et il faut se souvenir de ce que disait Voltaire : « la paix vaut encore mieux que la vérité », et de ce proverbe arabe : « Sur l’arbre du silence pendent les fruits de la paix. »

    Le débat peut cependant souvent être mutuellement avantageux lorsqu’il est utilisé pour s’aiguiser l’esprit et corriger ses propres pensées pour éveiller de nouveaux points de vue. Mais les adversaires doivent alors être de force égales que ce soit en niveau d’éducation ou de force mentale : si l’un manque d’éducation, il ne comprendra pas ce que lui dit l’autre et ne sera pas au même niveau. S’il manque de force mentale, il s’aigrira et aura recours à des stratagèmes malhonnêtes, ou se montrera malpoli.

    Entre le débat in colloquio privato sive familiari et le disputatio sollemnis publica, pro gradu, etc. il n’y a pas de différence significative sinon que le second requiert que le respondens ait toujours raison par rapport à l’opponens et qu’il est donc nécessaire qu’il saute les præses, ou qu’on argumente avec ce dernier de manière plus formelle et ses arguments seront plus volontiers parées de strictes conclusions.

Pour en savoir plus...

Vous trouverez le texte d'origine chez Korben.

à suivre...


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