Première version: 2011-10-10
Dernière version: 2014-04-14
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C'est en janvier 1981 que la direction de Citroën donne le top à l'étude d'une petite citadine devant remplacer la 2cv dans le bas de la gamme, le projet S9.
Le cahier des charges demande un voiture performante (moteur puissant, poids contenu) et économe (ligne aérodynamique, faible poids, moteur haut rendement) habitable (modularité intérieure, faible encombrement extérieur et grande place intérieure) et comme la 2cv elle doit être très confortable, robuste, fiable et économique (à l'achat comme à l'entretien).
Les études monocorps privilégiant l'habitabilité sont repoussées suite à des études clientèles, on revient donc à une solution entre le monospace et le bi-corps plus conventionnel, les acheteurs ne sont pas encore prêts à trop de nouveauté... Vu le succès de la Twingo en monocorps en 92 (6 ans plus tard), on peut se demander si la direction de Peugeot ne s'est pas montrée trop frileuse. Mais l'AX reste une petite voiture à l'extérieure grande à l'intérieur, et vu les ventes relativement modestes en début de carrière, une twingo 6 ans avant aurait surement fait un flop dans un marché pas encore prêt. Par exemple, à la sortie de l'AX, qui est la première voiture essayant de diminuer la longueur du capot, les commentaires des automobilistes montraient qu'ils avaient peur de ne plus avoir un énorme capot devant soit en cas de choc. 6 ans après pour la twingo, qui n'a plus de capot, aucun commentaires là dessus ne s'est fait, l'AX avait montré la voie et la déformation programmée entrée dans les moeurs.
On ne pourra que regretter l'essuie-glace non intégré, prévu par les études pour gagner en aérodynamisme mais refusé par les commerciaux qui avaient peur de cette nouveauté, lancée peu après sur d'autres modèles. Ou encore l'obligation de la sortir en 3 portes, le chef de développement ayant prévu en perruque le développement autour d'un modèle 5 portes facilement extrapolable de la 3 portes avant que les commerciaux ne la lui demande.
Le poids est en moyenne de 80 kg inférieur à ses concurrentes, ce qui est énorme. Cette réduction de poids est obtenue principalement par les premières études CAO, permettant d'affiner l'épaisseur des pièces en fonction des contraintes subies, et d'optimiser la structure.
Les amortisseurs sont spécialement étudiés pour obtenir une voiture confortable au comportement sain, offrant une très bonne tenue de route. Combiné à sa légereté la voiture est vive et maniable, bien au dessus de la moyenne.
L'ergonomie des commandes est soignée, on retrouve ici ce qu'on voit encore 25 ans plus tard dans les Citroën modernes.
L'AX est lancée en aout 1986, la 2cv restant en production 5 ans de plus. L'AX remplace à la fois la 2cv et la visa.
Elle est remarquablement finie concernant son CX et sa légereté. Son moteur star est le TU essence de 1100 cm3, développée en 1972 sur la 104 pour être performant et économe, optimisé en 1982 par le bureau d'étude de poissy (ex. simca). Ce moteur obtient des consommations record sur la Talbot Samba, et est encore optimisée sur l'AX. Entièrement en alliage léger, chambres hémisphériques, cylindres amovibles, on est loin du Cléon fonte! Même 20 ans après et l'amélioration des injections et allumages électroniques de la deuxième partie des années 2000, les consommations figurent encore parmis les plus basses.
Dotée d'une excellente architecture mécanique (première voiture à déformation programmée, poids égal à celui d'une Dyane, etc.) elle reste malgré tout une des voitures les moins cher du marché (vendue 50 000 francs en 1993, elle se négociait en une heure à 41 000 francs, soit le prix d'une fiat panda, bien plus rustique).
On peut regretter qu'au dernier moment la direction ai reculé sur plusieurs points jugés trop novateurs sur une voiture qui inaugurait déjà beaucoup de choses (petit capot, quasi monospace, pare-brise très incliné). Ces points abandonnés sont surtout la modularité intérieure d'un monospace, l'essuie glace caché sous le capot, etc.
Etant une des moins chères du marché, Citroën a du économiser sur beaucoup de points, ceux jugés superflus pour un ingénieur. Cette économie de moyen se retrouve donc sur les parties visibles (plastiques tableau de bord et tissus peu flatteurs, poignées de portes fragile) au contraire des allemandes bien plus chères mais moins performantes techniquement, les parties visibles étant mieux traitées.
C'est pourquoi ceux qui n'y connaissent rien ont toujours dénigré l'AX, son capot court qui est aujourd'hui la norme faisait peur à beaucoup de monde à l'époque, en cas d'accident (alors que la voiture était justement prévue pour se déformer à l'avant pour absorber l'énergie du choc, l'habitacle restant en grande partie indéformable).
Par exemple, le simple bruit de portière métallique faisait toc à l'époque. Une simple feutrine collée pour rendre le bruit plus grave a renforcé l'impression de solidité de la part du quidam moyen. Les ventes augmentent suite à cette feutrine!
L'AX roule encore beaucoup en 2010, on l'a vue ressortir avec la flambée du prix du pétrole! Et les exemplaires sont en bon état, malgré le kilométrage élevé, ce qui prouve la solidité de ces autos.
Il s'agit pour Citroën de la deuxième voiture la plus fabriquée avec 2, 425 138 millions d'exemplaires, derrière la 2 cv!
Tout au long de sa carrière l'AX s'est déclinée en de multiples versions (de la Spot de base à la GT, GTI, la 4x4 et aux luxueuses Audace, jusqu'au rarissime cabriolet) et séries spéciales comme les K-Way, de 3 à 5 portes.
Les versions diesel apparues en 1988 en font la reine de l'économie, avec 3,6 l / 100 kms pour le 1,4 D en 1988 (souffrant de problèmes de joint de culasse, il faudra attendre le 1,5 D pour avoir un joint de culasse modifié et une voiture fiable, on m'a cité 760 000 kms avec le même moteur/embrayage)
L'AX s'exporte à 56% en 1990 et aura même une version chinoise dans les années 2000.
En 1991 l'AX est restylée extérieurement et intérieurement, gommant ses principaux défauts avec une insonorisation et une finition renforcée.
En 1993, suite aux normes européennes, les consos des modèles essence augmentent suite au montage d'un catalyseur et l'adoption de l'injection (les petites moteurs montent de quelques chevaux, mais les plus gros perdent en puissance). L'Ax diesel ECO tombe elle à 2,7 l/100, pulvérisant à nouveau tous les records.
La production s'arrête en décembre 1998.
Testée depuis décembre 1993 par des collectivités locales mais surtout des particuliers (enthousiastes) à la Rochelle, elle est mise en vente depuis novembre 1995 jusqu'à ??? 1997.
Ce qui a plombé les ventes c'est le contrat mensuel de 80 euros par mois à l'époque, et le faible empressement des concessionnaire à vendre une voiture sans entretien. PSA restait propriétaire des batteries, et dans les années 2000 le suivi de l'entretien semble de plus en plus bâclé, Credipar renaclant à remplacer les batteries, les mécanos habilités électrique devenant de plus en plus rares, les pièces aussi vu le bide relatif des véhicules électriques, etc.
Il était possible à l'époque de racheter les batteries et donc d'annuler le contrat de maintenance.
Pas d'évolutions notables au cours des 2 ans de production?
AX electrique pick-up : 7 commandées par l'aéroport de Paris ? Il y en a eu 2 ou 3 de ferraillées et il y en a 2 à Pessac.
Ce sont les premières voitures électriques au monde produites en grande série (15 000 exemplaires ou plus suivant les sources).
Le relatif échec vient du manque de volonté de vente de PSA, qui répondait surtout à une demande de l'état. Certaines soucres disent même qu'au sein de l'entreprise ces voitures n'étaient pas prévues pour durer plus de 10 ans. Le contrat CREDIPAR semble avoir été une mauvaise affaire pour le groupe PSA, soit par les ventes plus nombreuses qu'espérées, en grosse partie par le problème des batteries d'avant 2001 et leur 3 isolateurs qui ne tenaient pas la charge complète sans rouler derrière (cause d'un grand nombre de destructions prématurées). Ce mode d'usure rapide n'avait pas été identifié au départ.
Les dernières ont été produites en 2004, date du pétrole peu cher. S'en est suivi une période de désaffection jusqu'en 2009, où les prix des PSA électrique d'occasion à exploser (6000 euros en moyenne) en partie du à l'abandon de la plupart des contrats CREDIPAR, l'acheteur devenant propiétaire des batteries.
Le nombre de véhicules de plus de 10 ans vendus aux enchères par les administrations à permis de se fournir à bon compte en pièces détachées peu chères, ce qui a dopé le marche de l'occasion.
Les pays nord européens ont rapatriés par camions entiers les VE PSA, participant aussi à la hausse des prix.
Avec la sortie de la Leaf en 2011, nombreux sont les possesseurs qui ont préférés monter en gamme, en même temps que l'obsolescence programmée des PSA se faisait sentir. Les pannes à répétition de ces véhicules implique de s'y connaitre, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
La Mia en 2012 vendue à 10 000 euros à rendu inutile l'espoir de passer les PSA en lithium, la transformation lithium coûtant pratiquement aussi chère qu'une voiture neuve homologuée pour le lithium.
Pourtant les nombreuses transfo lithium des PSA montrait le bon potentiel de ces autos, allégées de 150 kg et avec plus de 200 kms d'autonomie. Reste le problème du moteur qui a un bon rendement sauf au démarrage, le rendant redibitoire en ville.
Notons que l'AX aura bénéificiée de 3 spots ayant marqué les mémoires.
A l'époque où la chine communiste est encore très refermée, suite surement au passage du grand raid dans les années 84 avec les visas 4x4, Citroën obtient l'autorisation de faire rouler une petite AX rouge sur la célèbre muraille, une conductrice déboule à fond de train avant de tout piler sur une partie en travaux, avec en plan final un vieux paysan Chinois tout sourire qui fait le V de la victoire en disant "révolutionnaire" avec son accent savoureux.
Puis ensuite le slogan de l'AX devient " la voiture de ceux qui ne mettent pas tout leur argent dans leur voiture", comme pour les 2 spots suivants:
Pendant 20 s, on voit une AX se balader tranquille sur la nationale, avec de temps à autres des voitures qui la double. Puis la caméra s'éloigne et on s'aperçoit de la cause de ce rythme tranquille, la petite AX tracte un bateau 3 fois plus long qu'elle!
La caméra parcours des dessins d'enfants de maternelle, avec à chaque fois une grosse voiture à côté d'une petite maison. Puis l'arrêt sur le dernier dessin, une petite voiture rouge dont la forme rapplelle bien l'AX, avec une grosse maison à côté!
2,425 138 millions d'exemplaires d'AX produites tout confondu.
Dans l'historique Peugeot, on peut lire qu'en 2000 le groupe fête sa 5 000 ème voiture électrique, devenant ainsi le leader mondial dans le domaine.
Heuliez, qui a assemblé toutes les PSA électriques 4 places, en a fabriqué 6 500.
D'après AutoHorsSerie, et sur les bases d'un groupe interministériel "Véhicules électriques" d'août 1998, il y aurait eu 575 AX électriques produites, 29 en 1993-1994 (dont les 25 du test de la Rochelle), 87 en 1995, 422 en 1996, 37 en 1997.
Il semblerait que les dernières PSA électriques (saxo et 106 phase2) produites se soient arrêtées en 2004-2005.
Il y en aurait environ entre 10 et 15 000 de produites, mais bien plus de la moitié qui ont été détruites (les concessions Citroën les récupère des communautés et elle vont directement au broyage).
1941 - Peugeot VLV, voiture légère de ville, électrique à 3 roues. 377
exemplaires.
Commercialisation de l'URBEL (un TUB Citroën électrifié par la société
Fenwick) environ 100 exemplaires.
1979 - Création de CREDIPAR, Compagnie générale de CREDIt aux PARticuliers.
1982 - Coopération accrue avec le groupe SAFT pour le développement de
véhicules électriques.
Prototype de C35 bimode Heuliez est un hybride électrique gardant le diesel
d'origine et une remorque amovible contenant les batteries. 50 km d'autonomie
à 50 km/h maxi.
1984 - Prototype de 205 électrique, et ECO2000.
1987 - Prototypes électriques sur base C15 et C25, avec l'architecture reprise de la 205 électrique. Le premier prototype est assez semblable aux futures PSA électriques, mais les premiers modèles essayés reprendront une boite de vitesse classique, la gestion électronique n'étant pas assez fiable et avancée.
1989 - Production de 250 C15 et C25 électriques pour les collectivités à La Rochelle.
1993 - Test en conditions réelles de 25 AX et 25 106 électriques.
Crédipar lance Peugeot financement et Citroën financement.
1995 - Lancement des AX (lancée en 1986) et 106 (lancée en 1991) électriques.
1996 - Lancement des Saxo électriques.
Au printemps 1996, Peugeot essaie la troisième mouture de sa 406 VERT
(hybride) avec non plus cette fois un moteur diesel, mais une turbine à gaz à
échangeur tournant en céramique, couplée à un alternateur fournissant
l'énergie (37 kW max) au moteur électrique tractant la voiture. C'est la
Chevrolet Volt de 2011, mais tous les efforts s'arrêtent en 1999, seul Renault
avec sa Kangoo en 2003 commercialisera une électrique avec groupe
électrogène avant de stopper tout lui aussi.
1997 - Peugeot avec ses partenaires de LISELEC lance à la Rochelle un service de location de voitures électriques. Arrêt production AX électrique.
1998 - Lancement des berlingo et partner électriques, de même que la
saxo.
Ce n'est qu'en 2009 avec le pic pétrolier et la mise en avant des voitures
électriques (un énième échec ou c'est la bonne?) que Peugeot renoue avec
l'électrique en commercialisant sous son nom la Toyota I-Miev (peugeot ion et
C-zéro pour Citroën).
Toute l'histoire des citroën électriques : http://membres.multimania.fr/cit43/Autoshorsserie_2/menu_electriques_citroen.htm
L'histoire de l'AX :
http://www.planete-citroen.com/forum/showthread.php?s=f039163eac1affabe6fb6f6e3e71a149&t=35&page=1
http://www.citroenet.org.uk/index.html
Citroën Revue n°6 (3-95) : Dossier complet sur les Citroën Electrique: historique, essai d'une AX Electrique... (16 pages)
Le point sur les énergies nouvelles dans l'automobile (rapport
ministériel) (fichier PDF) :
www.environnement.gouv.fr/telch/2000-trimestre4/civp0500.pdf
à suivre...