Nature Humaine (amocalypse)
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Première version: 2002-03-29
Dernière version: 2016-01-06
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Pour connaître le principe de fonctionnement de la suspension, voir ici la partie théorique (permet de mieux comprendre les réparations, pourquoi on peut enlever les transmissions sans mettre la voiture sur cale, pourquoi l'on peut démonter l'amortisseur sans compresseurs de ressorts, ... bref pourquoi bricoler sur la suspension d'une deuche c'est si simple).
Les bras sont souvent oubliés, mais ils peuvent se plier sous l'effet d'un choc, et il faut souvent les déposer pour d'autres opérations sur les trains roulants. De plus, même si leurs roulements sont peu sensibles à l'usure, il faut quand même les changer de temps en temps.
L'entretien se résume à, dans l'ordre de périodicité (voir plus loin
dans la page le mode opératoire détaillé) :
- tous les 3 000 kms (en même temps que les graisseurs de transmission)
graisser avec un pinceau, à l'huile de vidange (ou huile moteur ou huile de BV
ou huile de tronçonneuse) les 4 couteaux de suspension, pour éviter l'usure
des couteaux et de leurs porte couteaux,
- graisser de temps en temps l'intérieur des pots de suspension,
- Vérifier et rerégler les hauteurs, suite à l'usure des ressorts qui se
détendent, la voiture tend à s'affaisser, surtout côté conducteur,
- Les amortisseurs quand ils sont usés (tous les 60 000 kms normalement), ou
resserrer les frotteurs,
- Changer les roulements de bras quand ils couinent, ou que la roue prend du
jeu.
- Changer les coupelles de guidage dans les pots de suspension si leur
garniture est morte,
- tous les 3 000 kms (en même temps que les graisseurs de transmission)
graisser avec un pinceau, à l'huile de vidange (ou huile moteur ou huile de BV
ou huile de tronçonneuse) les 4 couteaux de suspension, pour éviter l'usure
des couteaux et de leurs porte couteaux,
- graisser de temps en temps l'intérieur des pots de suspension, avec de
l'huile de ricin (trouvée en pharmacie, mais chère) ou de l'huile de
tronçonneuse.
La répartition des charges de la voiture, la position de son centre, et de
par là sa bonne tenue de route et le travail des divers éléments de
direction et de suspension dépendent du réglage correct des hauteurs de la
voiture.
Le constructeur à prévu une marge de manoeuvre, suivant l'utilisation qui est
faire de la voiture :
- rabaissée, meilleure pénétration dans l'air, moins de roulis dans les
virages rapides
- relevée, plus de garde au sol
Attention, si l'on dépasse l'intervalle de tolérance :
- Travail des éléments de suspension et de direction dans de mauvaises
conditions (la chasse par exemple n'est plus bonne).
- Risque de toucher souvent le sol
- Talonnage des butées risquant de les déformer, casse de la barre de
direction si c'est elle qui fait la butée du bras, casse du tirant ou des
ammortisseur si la butée se déforme trop.
- Déboîtement des coulisseaux de transmission (on peut ressouder un
fourreau supplémentaire de 5 cm pour allonger la transmission).
- Usure plus rapide des différents soufflets de direction.
- Rotules de direction plus sollicitées.
- Butées de débattement supérieures plus souvent sollicitées
- Tirant de suspension et amortisseurs recevant plus de contraintes (la
suspension est plus dure, car le bras de suspension à des mouvements verticaux
plus importants, car on travaille avec des angles plus grands sur le cercle
formé en son centre par le roulement de bras et en son bout par le pivot, le
cosinus (mouvement horizontal) est donc plus important pour une même amplitude
verticale).
En général, cela se voit à l'oeil nu. On contrôle ensuite en mesurant
sur un sol plan, la distance entre le sol et le dessous de la plateforme, en un
point situé exactement au milieu des deux têtes de vis des traverses (à
l'avant comme à l'arrière). Attention à bien mesurer au niveau du chassis et
non de l'arrêtoir (plaque en fer se repliant sur les deux têtes de vis de la
traverse, pour les empêcher de tourner).
Il faut respecter la préconisation de gonflage constructeur, avec les pneus
correspondants, c'est à dire:
Michelin: 125x380X : AV:1,4 bars, AR:1,8 bars
Michelin: 135x380X : AV:1,4 bars, AR:1,8 bars
Michelin: 135x15ZX : AV:1,4 bars, AR:1,8 bars
Ainsi que les poids de la voiture, à savoir la configuration dans laquelle elle sera amenée à travailler le plus souvent (si vous partez faire un raid, faites le avec tous les bagages en place).
Voici les hauteurs constructeurs pour chaque modèle, suivies de
l'intervalle de tolérance :
depuis octobre 1975 (suite au montage des amortisseurs hydrauliques à
l'avant):
Méhari : Avant: 236 mm (+5 mm, -5 mm), Arrière 346 mm (+5 mm, -5 mm),
embout de pot avant : 17 mm
Méhari 4x4 : Avant: 248 mm (+10 mm, -0 mm), Arrière: 333 mm (+10 mm, -0
mm)
2cv :
Dyane : Avant: 195 mm (+2,5 mm, -2,5 mm), Arrière 280 mm (+2,5 mm, -2,5 mm);
embout de pot avant : 15 mm
Acadiane : Avant: 212 mm (+5 mm, -5 mm), Arrière 317 mm (+5 mm, -5 mm)
Attention à la longueur d'embout de pot: l'embout avant de fixation du pot de suspension a été rallongé en septembre 1975 (RTA p106), suite au montage des amortisseurs avant hydrauliques. Cet embout devient donc identique à l'arrière. Les 17 mm de la méhari sont donnés pour les méharis à frotteurs, et cette distance (position de l'embout de réglage avant) mini se mesure de l'extrémité de l'embout à la face avant de l'écrou avant.
Mettre la voiture sur un sol plan et horizontal, la faire bouger dans tous
les sens pour être sûr qu'un grippage quelconque ne fausse pas les mesures,
et mesurer entre les 2 têtes de vis avant et arrière, à côté de
l'arrêtoir.
S'il faut régler, nettoyer les filets extérieurs avec une brosse métallique,
mettre du dégrippant (il y a un trou dans l'embout du côté couteau de
suspension, on peut injecter dedans du dégrippant sous pression après l'avoir
nettoyer).
C'est souvent assez dur, on peut chauffer un peu l'embout si nécessaire, ou
attendre plusieurs jours en injectant régulièrement du dégrippant.
Pour monter la voiture, il faut visser le tirant, pour descendre il faut
dévisser.
Désserrer les boulons de 19 maintenant les amortisseurs pour éviter de
détériorer les silentblocs.
Visser le tirant en s'aidant soit de l'outil Citroën, soit d'une très bonne
clé anglaise (pas de clé à griffe, elles marqueraient le tirant, qui se
cassera une fois sous tension), soit d'une clé de 9 mm (voir de 2, pour
répartir l'effort de dévissage sur une plus grande surface), ou encore de
l'outil spécial qui augmente la surface de contact.
S'assurer que le pot de suspension ne tourne pas en même temps (ça va
dérégler les hauteur de l'autre côté du pot), sinon le maintenir à la
main.
Si le réglage est trop important d'un côté, reprendre le réglage de l'autre
côté qui a été impacté.
Ensuite, régler l'embout arrière de pot de suspension pour obtenir un jeu de 0 à 2 mm entre cet embout et la butée élastique du pot.
Régler ensuite la butée de débattement AV en intercalant des cales d'épaisseur pour avoir un débattement à vide de 2 mm entre le caoutchouc et la butée.
Pour faciliter le réglage, on peut nettoyer les filets des tirants de
suspension :
Déposer les 4 amortisseurs, en prenant garde à bien
noter leur sens de montage.
Monter sur cric la voiture pour faciliter le réglage, jusqu'a ce que la roue
soit pendante.
Dévisser complètement le tirant de suspension. Frotter le filetage avec une
brosse métallique, reprendre éventuellement avec un petit tournevis fin, les
filets qui seraient écrasés ou tordus, mettre de la graisse puis remonter le
tirant dans le couteau.
Pour obtenir des hauteurs de méhari à partir d'un chassis de 2cv ou de
Dyane, prévu pour être plus basse, il faut reprendre les longueurs des
embouts, puis revisser les tirants de suspension.
Il faut aussi reprendre le recentrage des rotules de bielettes de direction
côté roue, et réhausser les butée de débattement en hauteur, pour que la
barre de direction ne touche pas et que les rotules de roue ne viennent pas en
butée.
Il faut savoir que quand une voiture à frotteurs se met à osciller quand on sollicite la suspension, ce qui nécessite sur une voiture amortie hydrauliquement un changement des amortisseurs, ne nécessite ici qu'un réglage des frotteurs.
On peut démonter le pot de suspension, afin de s'assurer qu'un ressort
n'est pas cassé, cela arrive plus souvent qu'on ne le crois (ce problème
apparaît fréquemment sur les modèles disposant de frotteurs, qui oublient
trop souvent d'être resserrés, et c'est le ressort qui encaisse tous les
efforts, le tirant, etc.).
Pour démonter le pot, il faut découper à la meuleuse le cordon de soudure
(attention, on découpe gentiment, pas trop profond pour enlever juste la
soudure, pas découper le métal du carter et de la coupelle d'appui du ressort
: on s'arrête dès que l'on voit que les deux lèvres ne sont plus
collées).
On enlève la coupelle d'appui puis les éléments à l'intérieur, on nettoie
tout correctement, puis on remonte et on repasse un coup de soudure tout le
long de la jointure carter-coupelle.
Cette méthode d'assemblage est pratique car elle ne nécessite pas de grosses
compétences en soudure, juste de disposer d'un poste de soudure à l'arc. Le
métal d'apport vient s'infiltrer légèrement entre les deux lèvres du carter
et de la coupelle, et le résultat reste solide, même s'il peut arriver en
Raid que la soudure lâche en partie.
Quand le pot est enlevé, on vérifie :
- Que les ressorts ne soient pas cassés.
- Que la hauteur libre des ressorts et leur diamètre correspondent aux normes
de tolérances du constructeur.
- Que les garnitures en ferodo des coupelles de guidage ne soient pas
décollées ou usées, ce qui provoque un mauvais guidage.
Ces garnitures étant en métal fritté, rempli de graisse à l'origine pour assurer un frottement minimal, il convient de les retremper dans l'huile de ricin chaude afin de les recharger en huile, ce qui éliminera les couinements de suspension.
En cas de voiture qui claque à chaque irrégularité de la route, il peut
s'agir tout bêtement d'un essieu mal fixé, bien que visuellement ça ne se
voit pas.
Il faut alors dévisser une vis, la nettoyer à la brosse métallique, puis la
remonter enduite de graisse et serrer au couple, puis rabattre le support
métal de freinage.
On répète l'opération sur toutes les vis, mais une par une, en effet, si vous en enlevez 2 d'un côté le châssis se casse la gueule et la voiture s'effondre, pas top, surtout si vous êtes en dessous.
Si les vis sont bloquées, mettez une bonne dose de dégrippant, une clé à
oeil 6 pans placée bien à plat (la hauteur des boulons est faible), si ça ne
vient toujours pas vous pouvez taper comme un sourd bien à plat sur la tête
d'écrou, au bout de quelques coups le goujons se désolidarise et devrait
tourner plus facilement.
Si le problème persiste, prendre un gros bras de levier et casser la vis, si
la tête est abimée la meuler.
Même si cela ne résous pas votre problème, ça à le mérite de nettoyer
le logement des vis de toute la terre qui s'y accumule, de dégripper ces
dernières afin d'éviter qu'au prochain démontage vous ne soyez obligés de
casser la tête de vis. Il n'est pas nécessaire de lever la voiture pour se
faire, mais cela est mieux pour éviter de faire travailler inutilement la
traverse et ses fixations lorsqu'elle ne tient que sur 3 vis au lieu de 4.
Outils nécessaire :
- marteau
- gros tournevis
- Clé à oeil de 17, avec une bonne empreinte.
- graisse multi-usage anticorrosion
Facultatifs :
- cric rouleur
- clé dynamométrique (serrage à 5 m.da.N).
Temps :
environ 45 minutes pour une traverse si les vis ne sont pas trop rouillées.
Repérer les vis en question, dévisser par le bas du châssis, c'est
facile, ce sont les seules vis sous le châssis et sur les bords. C'est
d'ailleurs là que le cric rouleur est appliqué pour lever la voiture si les
fixations d'origines ont disparues, mangées par la rouille...
Sur la photo ci dessous, les vis de traverses avant sont indiquées par des
flèches en jaune.
photo 8.1
Les flèches en rouge indiquent les arrêtoir, ces morceaux de fer rabattus au marteau pour empêcher que les vis ne se dévissent. On les rabat contre le châssis avec un marteau et un tournevis, on mieux un jet de bronze (voir la photo 8.2 ci-dessous pour admirer le résultat).
Injection de dégrippant un peu partout, surtout sur la partie supérieure (la moins accessible, au dessus du châssis, où se trouvent les écrous soudés).
Taper ensuite très fort sur les têtes de vis, afin de les décoller de leur logement, c'est ça d'effort en moins lors du dévissage.
Ensuite commencer à dévisser (juste un tour), attention, la tête de vis (avec une clé de 17) n'étant vraiment pas haute, c'est vite fait de déraper et d'arrondir la tête de vis. Y aller vraiment mollo, en appuyant très fort sur la douille pour bien la plaquer contre le châssis (voir photo 3 plus bas).
Une fois les 2 vis commencées de dévisser, placer le cric rouleur sur une des 2 vis avec une cale en bois pour ne pas abimer (commencer à dévisser avant pour ne pas forcer comme un âne quand la voiture est levée). Voir la photo ci-dessous :
photo 8.2
Lever un peu, juste histoire de décharger la suspension, puis dévisser entièrement la vis (voir photo ci-dessous, toujours la douille bien plaquée contre le châssis pour ne pas arrondir la vis).
photo 8.3
Nettoyer la vis de toute sa terre et de toute la rouille, nettoyer le logement en rentrant et sortant plusieurs fois la vis pour faire tomber toute la merde.
Enduire la vis de graisse, puis la remonter, attention à ne pas foirer le filetage si de la terre s'est remis dedans à la remontée, si ça force ne pas hésiter à ressortir la vis, la renettoyer ,etc...
Serrer au couple à la clé dynamo (serrage à 5 m.da.N), si vous n'avez pas de clé dynamo avec une clé d'embout un demi ça fait un peu forcer pour finir de visser.
Rabattre l'arrêtoir.
Baisser le cric puis passer à l'autre vis.
Ensuite vous vous attaquerez aux 2 vis de l'autre côté. On peut ensuite
continuer par la traverse arrière.
Sur Dyane et deuche, il faut poser l'aile du côté droit et gauche, sur méhari pas besoin, souvenez vous le plastique se déforme, même par -8°C ça se fait bien...
Même pas besoin de poser l'aile intérieure sur
méhari, par contre c'est plus galère pour accéder à tous les vis situés
derrière la boîte de vitesse.
Pour éviter de faire travailler le châssis poser sur 2 chandelles (ce qui est
une phase toujours plus risquée que voiture sur roue), on enlèvera le maximum
de choses avant de poser la voiture sur chandelles :
1) Démonter les 2 amortisseurs avant (un écrou de 19 à l'arrière(évite que
le silentbloc travaille quand on aura enlevé l'autre côté), 3 écrous de 14
sur la flasque avant).
2) Déposer la transmission côté boîte et poser
les cannelures du coulisseaux sur un chiffon posé sur la traverse, ou mieux
les cannelures emboitées dans un cylindre carton d'un rouleau
d'essuie-tout.
3) Poser la voiture sur cale à l'avant (roues pendantes un maximum, donc pas
de cale devant la butée de débattement), en montant avec un cric rouleur et
un morceau de bois intercalé avec le châssis, puis placer une chandelle avec
toujours un bois intercalaire juste entre les 2 vis de traverse, il faut qu'il
soit possible de démonter ces vis avec la traverse en place. Essayer d'avoir
la même hauteur de chandelle des 2 côtés, pas comme moi sur la photo où il
y avait un cran d'écart entre les 2 chandelles.
4) Caler sous le pivot pour limiter les efforts exercés sur la butée de
débattement.
5) Rabattre l'arrêtoir des vis de levier de pivot avec un tournevis et un
marteau (ou une pince).
6) Dévisser les 2 écrous de 11 en maintenant la clé bien à plat, il faut
pas mal forcer au début, donc attention aux ripages de clé qui arrondissent
l'écrou (d'où l'intérêt de bien rabattre jusqu'au bout l'arrêtoir pour que
la clé ne morde pas que sur la moitié de l'écrou).
7) Démonter la biellette de direction sur pivot, en tapotant doucement au
début, sous la biellette de direction (ou levier de pivot) pour la faire
sortir de son logement dans le pivot. Évidemment si ça vient pas taper de
plus en plus fort! Voilà la biellette sortie.
8) Ensuite enlever le tirant : roues bien pendantes, avec l'aide de 2 clés de
9 au début (pour ne pas trop marquer le tirant en répartissant le couple
exercé sur la surface de 2 clés) dévisser le tirant. Une clé de 9 et 8
coupée sur l'embout de 8 permet de faciliter le dévissage - revissage.
L'injection de dégrippant durant la semaine qui a précédée le démontage
peut aider dans cette opération...
Pour déposer une traverse (avant ou arrière) il suffit de déposer un seul
bras, mais c'est plus commode pour celui qui travaille en solo de démonter les
2, surtout si de toute façon le bras devra être démonté.
Pour la traverse avant, il faut déposer le bras droit, car avec le pignon de
crémaillère ça ne passe pas du tout les fixations du tubulaire berceau avant
sur les méharis. Voyons dans le prochain paragraphe comment déposer un bras
de suspension.
La casse ou la déformation d'un bras va à priori se produire surtout en
raid ou en cas de choc brutal, mais ça peut arriver aussi tout contre la
fusée en marche arrière brutale et braqué à fond. C'est une zone fragile
que les raideurs renforcent avec des points de soudure, mais attention à ne
pas en mettre trop, sinon il va casser juste derrière (dans la partie où la
section du bras est la plus fine, contre la fusée).
L'opération de dépose d'un bras se fera aussi principalement pour démonter
le pivot à la presse, ou pour déposer la traverse afin de resserrer le
poussoir de crémaillère et l'écrou de réglage des rotules de
crémaillère.
C'est simple : Reprendre les opérations 1 à 8 ci-dessus de préparation de changement de traverse, mais il suffit dans ce cas de ne caler la voiture que du côté du bras à déposer.
9) Enlever la vieille graisse autour de l'écrou de roulement de bras (pour
faciliter le dévissage). Enlevez à l'aide d'une pince la goupille freinant
l'écrou crénelé de roulement de bras.
10) Avec un marteau et un jet de bronze (ou un tube plein en alu, ou au pire un
tournevis) commencez à dévisser l'écrou crénelé (pas besoin de forcer
beaucoup normalement, il vient très vite à la main).
11) Retirez l'écrou crénelé et le joint caoutchouc (sur les anciennes il
est en fibres, plus fragile).
12) En interposant un bout de bois, on peut taper sur l'intérieur du bras,
assez costaud, pour le faire sortir petit à petit. Il s'agit de faire sortir
la bague extérieure de roulement avec le bras.
13) Quand vous arrivez à la fin, attention à ce que le bras ne tombe pas d'un
coup en jetant par terre la bague extérieure de roulement. Ici on voit que
l'aile intérieure a rattrapé in extremis tout ce petit monde...
14) Sortir le bras en faisant attention à la transmission, voici ce qu'il
reste :
Ça y est, le bras est démonté!
Si vous avez fait les 14 opérations ci-dessus dans le but de démonter la
traverse, courage, c'est pas encore fini, c'est les vis les plus galères qu'il
reste à enlever!
La méthode suivante se fait sans déposer le bras gauche, mais je vous
conseille de le faire (même chose que ci-dessus pour le bras droit) pour
beaucoup vous simplifier la vie ensuite.
15) Maintenant il s'agit de démonter la colonne de direction de sur la
traverse.
Une petite rallonge + un cardan permettront de dévisser d'un côté la vis de
11 du collier de direction (quand le volant tourne, il se positionne dans la
direction que vous voulez).
A noter que sur les photos le bras gauche est resté sur la traverse, le
démonter facilite grandement les opérations!
De l'autre côté, une clé plate de 11 placée sous le cable de débrayage
permet de bloquer l'écrou de collier afin d'utiliser la clé à cliquet de
l'autre côté.
Une fois le collier dévissé il faut sortir la colonne de sur le pignon, soit
elle vient toute seule, soit elle est grippée et c'est la galère, le mieux
est de prendre appui par en bas sur la découpe pratiquée sur la colonne avec
un jet de bronze. (bras démonté c'est mieux). Il est aussi possible de placer
un madrier sous le volant et de taper à la masse dessus de par en dessous, pas
pratique... Il existe aussi une sorte de coin pour sortir la colonne, mais il
n'y a pas beaucoup d'épaisseur sur la colonne pour s'appuyer dessus.
16) Ensuite les vis de fixation de boîte. Sur ma mémé ce sont elles qui
m'ont posées le plus de problème, et encore j'avais déposé le support
batterie. De bonnes clés plates suffisamment longues, afin qu'elles puissent
supporter les efforts qu'il faut déployer pour débloquer les vis. On peut
dévisser le boitier de répartition de chauffage, qui est resté sur les
photos qui suivent.
Attention, l'accès est tellement difficile qu'il m'est arrivé, après moultes
contorsions, d'essayer de visser au lieu de dévisser!
Ici, attaque des vis de 17 de fixation boîte sur silentbloc. Démontage du
filtre à air si besoin et de la connexion du levier de vitesse.
17) Une fois les 2 boulons de fixation de boîte de vitesse dévissés de 1
cm, il est possible de sortir la boîte de vitesse par le dessus. La caler par
en dessous, en veillant à dévisser un peu les 2 écrous de fixation des
silentblocs moteur à l'avant.
18) Ici soulever suffisamment la boite de vitesse pour libérer un (tout)
petit espace afin de glisser une clé de 11 (ici une clé à cliquet)
permettant de dévisser les 2 petits vis de fixation silentbloc boîte.
Attention si clé à cliquet, dévisser de quelques tours seulement puis
prendre une clé plate, sans quoi la clé serait bloquée contre la boîte en
position uniquement dévissage. C'est toujours possible de bouger le loquet
avec un fin tournevis pour remettre en vissage. A droite une photo du
silentbloc moteur seul.
19) Enlever les 4 vis de traverse sur châssis, puis la sortir par le côté
gauche (rappelez vous que le plastique de la carrosserie se déforme, c'est
surtout les tétons de flasque d'amortisseur qui se coincent derrière l'aile
intérieure, d'où encore une fois l'avantage de déposer le bras gauche
auparavant).
Ça y est, vous avez démonté la traverse! Félicitation.
On ne peut mélanger entre eux des roulements de marque différente (ex :
chemin de roulement extérieur Timken et chemin intérieur SKF) car la
géométrie des roulements des 2 marques est différente.
De même, attention sur la même marque, les roulement usés ont leur chemin
(portée de roulement) creusé par l'usure, autant changer le roulement.
C'est souvent le roulement côté intérieur (châssis) qui est. le plus usé,
car c'est lui qui supporte toute la charge
Par contre sur le même bras on peut avoir un roulement côté châssis d'une
marque et côté extérieur une autre marque).
Bien observer les chemins de roulements, si l'un semble usé ne pas hésiter à la changer. Les remonter après les avoir bien nettoyer et en les regraissant bien.
Remettre le roulement de bras soit :
- en le serrant au couple de la RTA si l'on dispose de la clé ad hoc
- en serrant bien jusqu'à ce que ça ne tourne plus (le roulement est mis en
place fortement), puis en dévissant jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de
frottement, mais sans jeu de roulement. EN pratique l'écrou est très peu
serré, d'où l'utilité d'avoir la goupille! Si elle ne tombe pas en face du
trou, faire tourner l'écrou TOUJOURS DANS LE SENS DU SERRAGE.
Reprendre les opérations dans l'ordre inverse de
la repose. Bien nettoyer les pièces et les regraisser avant montage, surtout
les rouleaux des roulements de bras. Il faudra faire attention aux points
suivants :
20) Au moment de remettre la colonne de direction sur le pignon de
crémaillère, si c'est dur il faut taper bien au centre du volant après avoir
enlevé le cache en plastique (il est clipsé, et assez solide, même par
températures négatives). Ne pas taper trop longtemps sans vérifier que
l'ouverture de la colonne (permettant le passage de la vis du collier) n'est
pas arrivée en face de la rognure du pignon. Si vous dépasser ce point en
tapant trop fort, bonjour le martelage et la galère pour le faire remonter (je
sais de quoi je parles, voir la partie sortie de la colonne de direction lors
du démontage).
21) pour remettre la traverse sur le châssis, il faudra veiller à bien
enfoncer les tocs de positionnement dans les trous du châssis. Si ce n'est pas
le châssis qui va avec la traverse, il est possible de rencontrer des
difficultés. Dans ces cas là, faire enfoncer le toc d'un côté, de l'autre
il reste sorti du trou. ensuite le ressortir presque jusqu'à ce qu'il sorte du
trou, aller du côté où il ne rentre pas, taper dessus pour le mettre en
espérant qu'il ne sorte pas de l'autre côté. L'enfoncer un tout petit peu,
retourner de l'autre côté pour l'enfoncer de nouveau un peu, etc.
22) Pour remonter les bras, pas de difficulté avant le positionnement de la
bague extérieure de roulement, il faudra utiliser un tube PVC de 80 qui
s'appuiera sur la face extérieure de la bague (rouleaux vers l'intérieur...).
Cogner en quinquonce jusqu'à ce que ça sonne métallique, signe que le fond
est atteint. Remonter alors l'écrou crénelé, visser à fond au jet de bronze
ou d'alu, et s'arrêter dès que celui-ci se déforme. Il ne faut pas que le
bras branlicote. Désserrer d'un quart à un demi tour, puis resserrer
jusqu'à ce que le jeu disparaisse, mais il ne faut pas que le bras soit
freiné, ce qui abimerait rapidement le roulement et dégraderait le confort, e
mettant des bruits de roulement inquiétants.
23) Vérifier après montage que la rotule de levier de direction (côté
roue) à bien un jeu égale de part et d'autre (le levier doit sortir au centre
du trou ménagé pour qu'il bouge en rotation).
24 ) Régler les hauteurs et vérifier le parallélisme.
Pour tester un amortisseur sans le banc dynamique qui va bien, on peut faire les quelques tests suivants pour se faire une idée, mais ils ne vous permettront pas de savoir à 100% si l'amortisseur est bon ou pas.
Un écoulement d'huile, des chocs avec enfoncement profond sur sa carcasse,
un amortisseur tordu et il est bon a jeter.
L'état des élastomères dans les embouts est un bon indicateur pour savoir si
l'amortisseur a déjà beaucoup travaillé dans sa vie...
Comprimer et étirer l'amortisseur et voir comment il se comporte. Si à
un moment ou à un autre de sa course il présente un jeu, un battement
(s'enfonce facilement sur les premiers centimètres d'enfoncement), si l'on
entend des glouglou d'air, que la force à exercer est trop faible, il possède
un défaut majeur et il faut alors le changer. Il s'agit souvent d'un manque
d'huile et de présence d'air.
Vérifier aussi qu'il ne présente pas d'écoulement d'huile sur le corps, quoi
que sur des Record neufs ça m'est déjà arrivé...
Si son fonctionnement est correct, il n'est pas dit non plus que les valeurs
d'amortissement soient toujours bonnes. Le placer sur une balance et l'enfoncer
progressivement, on doit approcher de 20 kg sur la balance.
Attention, si l'amortisseur a été stocké à l'envers (voir la notice de montage pour savoir quel côté doit être placé vers le haut) il s'est désamorcé et il faudra un petit moment avant qu'il reprenne un fonctionnement normal.
Mais ça non plus ce n'est pas un indicateur fiable à 100%. En effet l'huile à l'intérieur peut avoir beaucoup vieilli (en fonctionnement la température d'un amorto peut monter très haut, surtout dans le désert (fréquence et amplitudes élevées, températures extérieures très chaudes, il peut monter à 90°C). De même, l'huile qui passe par le trou calibré est cisaillée; Une huile usée peut s'émulsionner plus vite, devenant une pompe à vélo à chaud alors qu'à froid l'amortisseur se comporte bien.
De même, la pression dans la cambre de compensation peut chuter, de l'huile peut s'échapper dans l'amortisseur sans écoulement extérieur, etc.
C'est pourquoi les tests en dynamiques sont les seuls permettant de se faire une idée précise de l'état des amortisseurs. Quand dans les virages bosselés la voiture tremble et quitte la trajectoire de quelques cms, c'est que les amortisseurs ne font plus leur travail et la roue quitte le sol.
Le test du contrôle technique est un dernier bon indicateur.
Un amortisseur neuf, surtout pour la deuche où les pièces de refabrication ne sont pas d'égales qualité, n'est pas un gage de bon fonctionnement non plus. J'ai eu le cas d' amortisseurs s Record qui au bout d'un an et demi et 18 000 kms étaient pour l meilleur à 19 % d'efficacité, et un amortisseur complètement rincé avec 0% d'efficacité (la roue concernée partait tout de suite en live lors du test).
Sinon, quand on passe les amortisseurs d'une voiture à l'autre, les hauteurs ne seront jamais les mêmes, et le piston usé sur une partie de son guide (usé lui aussi) va se retrouver dans une autre partie du guide moins usée (avec en plus un phénomène de marche entre la partie usée et non usée du guide), l'usure est alors très rapide, et les réactions bizarres.
En règle générale, les amortisseurs se montent soufflet vers le haut
(Boge, Monroe et Record à ma connaissance), donc côté roue puisque c'est la
fixation sur le bras qui est plus haute que la fixation sur châssis.
Ce sens est indiqué sur le corps de l'amortisseur, en bas, par la mention "top
- haut" avec une flèche vers l'autre côté, celui qui doit être en haut...
en gros la mention indiquant le haut est placée sur le bas de l'amortisseur,
ce qui peut être trompeur...
Concernant l'amortisseur arrière, il y a un deuxième sens de montage à respecter, il faut placer l'étiquette avec la mention top-haut vers le haut, car ainsi le circuit de retour d'huile, visualisé par un bossage chez Monroe, se trouve en bas, évitant que l'amortisseur ne désamorce et ne se transforme en vulgaire pompe à vélo.
Enfin, avant de monter l'amortisseur, celui-ci a été stocké à plat ou à l'envers, il est désamorcé, il faut le réamorcer en l'étirant au maximum, et c'est là qu'on voit qu'il y a du jeu axial. Ensuite on le comprime à fond, on recommence plusieurs fois de suite, en gardant l'amortisseur vertical, soufflet vers la haut.
Le remplacement des roulements de bras, article paru dans "2cv Magazine" n°41, Novembre - Décembre 2004 - page 46.
à suivre...