Nature Humaine (amocalypse)
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l'huile moteur
Première version: 2003-09-24
Dernière version: 2016-02-16
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Citroën, sans changement de pièces moteur, est passé de 5 000 kms entre
chaque vidange à 12 500 kms au milieu des années 80. C'est donc l'évolution
de la qualité de l'huile qui prévaut.
Aujourd'hui, je peut donc préconiser sans problèmes une vidange tous
les 10 000 kms sans problèmes, mais le changement de filtre
à huile s'effectuera alors à chaque vidange (l'usure du moteur est
certes un peu diminuée, mais il faut quand même tenir compte de
l'encrassement du filtre à huile par les limailles du moteur, les matériaux
utilisés étant moins résistants que les modernes). De plus, certains filtres
à huile de supermarché sont moins gros que les purflux, ils ont donc moins de
surface filtrante et se remplissent plus vite.
La vidange doit aussi respecter une date de péremption de l'huile moteur. Autrefois donnée à un an, les huiles modernes ne s'oxydent qu'au bout de 2 ans, comme indiqué dans les livrets d'entretien des voitures modernes. Cette durée doit être ramenée à un an si les conditions d'utilisations sont sévères (démarrages par temps froids et souvent, petits trajets ne permettant pas de chauffer, embouteillages réguliers, etc...). En effet dans ces cas là l'essence froide se condense sur les parois du cylindre et se mélange à l'huile, celle-ci perdant au fur et à mesure de ses caractéristiques initiales.
Il faut posséder un bac plastique de vidange, le mieux étant ceux en forme
de jerrican qui permettent de ne pas transvaser par la suite dans un bidon,
opération toujours risquée! De même, une clé à bougie de faible longueur
(5-10cm) ou une clé plate de 21 pour les deuches un peu basses. Une clé de
filtre à huile est aussi nécessaire, au pire un gros tournevis fait
l'affaire. Il faut aussi avoir en réserve des joints cuivre pour la vis de
vidange.
En rentrant du boulot, on passe faire ses courses au supermarché local. En
plus des nouilles et des croquettes pour le chat, on met dans son chariot un
bidon de 2 l d'huile, et un filtre à huile.
En rentrant chez soi, couper le moteur qui est bien chaud, placer un large
carton sous le moteur (sous le filtre à huile et le carter), placer le bac de
vidange sous la voiture (si c'est un bac-jerrican, on n'oubliera pas de
dévisser le bouchon de mise à l'air libre sur le haut de la partie
réceptrice d'huile), on dévisse la vis de vidange de carter moteur (avec la
clé de 21 ou la clé à bougie si ça passe), et normalement on ne s'en fout
pas plein les mains car l'huile ne coule qu'au tout dernier filet de la vis de
vidange (je n'ai vu que ça que sur les flat-twins, sur les autres moteurs
retroussez vos manches et souffrir en silence quand l'huile brûlante coule le
long du bras!).
Déposer la vis sur le côté du bac de vidange, la nettoyer et changer son
joint cuivre (coté fendu vers le carter). Le joint de la vis de vidange, si la
vis n'est pas serrée exagérément, peut resservir plusieurs fois. Attention,
un serrage trop faible va provoquer le dévissage de la vis et sa perte sur la
route fait serrer le moteur, alors visser suffisamment mais pas comme un
sourd).
Pendant ce temps le filet d'huile qui coule du carter commence à diminuer.
Attaquer ensuite le changement de filtre à huile : Dévisser le filtre avec
la clé à filtre ou un tournevis planté de part en part dans le filtre
usagé. Attention aux vis des tôles de refroidissement qui sont pointues et
déchirent la peau en cas de mouvement brusque.
Revisser à la main le filtre, sachant qu'après le contact du joint sur le
carter il ne faut plus que tourner de trois-quarts de tours, prendre un repère
sur l'étiquette du filtre), puis lorsque l'huile s'est bien écoulée on
secoue un peu la voiture pour faire tomber les dernières gouttes (les hommes
me comprendront...) et remonter la vis de vidange.
Les huiles modernes de plus basses qualités sont bien meilleures que la meilleure huile d'il y a quinze ans. Donc pas d'hésitation, prendre les huiles les plus bas de gammes.
Huile de synthèse ou minérale ? Le débat fait rage :
- L'huile de synthèse (ou même la semi-synthèse), plus visqueuse, selon
certains s'accrocherait moins aux parois (L'adhérence n'a rien à voir avec la
viscosité en principe...), au démarrage le haut moteur serait donc plus sec,
l'huile ayant coulée au fond du carter (de même dans le cylindre, où dans la
partie supérieure le film d'huile se serait enlevé). On lui reproche donc de
bouffer les arbres à cames et la segmentation prématurément.
Or, les huiles modernes sont plus résistantes à la centrifugation et
s'accrochent mieux aux parois. Elles sont aussi plus détergentes, la première
fois qu'on en met sur un vieux moteur avec plein de cambouis vieux dans le
carter il vaut mieux vidanger et changer le filtre à huile rapidement (1000
kms, puis 5000 kms) afin d'évacuer au plus tôt toutes ces boues que l'huile
aura décrassé.
De la 15W40 (en dessous de 5°C) ou 20W40 (préconisations d'origine) en
minérale suffit.
Il faudrait des huiles à haute teneur en paraffine (donc forcément moins
fluide, la paraffine étant un épaississant...).
Une huile plus fluide circule plus facilement dans le moteur, en diminuant l'effort demandé par la pompe à huile donc en augmentant les performances moteur, en plus de débiter immédiatement à froid donc d'aller graisser le haut moteur plus rapidement.
L'espacement des vidanges actuelles a trois raisons :
1) progrès dans les tolérances de fabrication et la modélisation de la
dilatation à chaud des pièce, permettant de diminuer le jeu de
fonctionnement,
2) progrès dans le traitement des surfaces et les matériaux utilisés,
3) progrès dans les huiles
Après vidange, les huiles minérales sont plus noires que les synthétiques,
ce qui ne veut pas dire qu'elles soient plus usées ou qu'elles nettoient plus,
mais que c'est leur couleur après usure...
Une huile synthétique à l'avantage de rester stable en viscosité dans une
grande plage de température. Elle est fluide à froid, cela ne veut pas dire
qu'elle sera beaucoup trop fluide à chaud. La viscosité restera sensiblement
la même.
De tous temps les deuches ont roulé avec les huiles bas de gamme, leurs
propriétaires ne roulant pas tous sur l'or (rappelons que les premiers manuels
du conducteur disaient qu'en cas de problèmes les moteurs étaient prévus
pour fonctionner sur de courtes distances (50 kms) avec de l'huile de tournesol
pour aliments (genre Lesieur)), et pourtant la réputation de robustesse de la
deuche n'en a pas pâti.
Une huile pas cher vendue de nos jours est de bien meilleure qualité que les huiles haut de gamme des années 70-80... Il est évident que les huiles actuelles n'ont jamais été préconisées à l'époque par les ingénieurs de chez Citroën... Je crois pas que les huiles de synthèses existaient à l'époque...
Si une deuche refroidit mal, il faut regarder la propreté du réfrigérateur d'huile avant de faire une vidange.
Au niveau des marques d'huile, une huile Auchan ou carrefour est soumise aux mêmes normes que les plus chères.
L'avantage de la synthétique est aussi lié au faible taux de rejet de dépôts (l'aimant de mon bouchon de vidange est toujours vierge de débris de métal). Ca démarre également mieux en période hivernale avec du Mobil 5/50.
Sur les huiles modernes :
http://muck.jeanclaude.free.fr/fonction_des_lubrifiants.htm
http://www.lagoon.nc/apnc/huile.htm, où il est dit que les huiles modernes
attaquent le bronze des anciennes (du début du siècle, il n'y en a pas sur la
deuche).
à suivre...