Nature Humaine (amocalypse)
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Première version: 2003-05-18
Dernière version: 2015-09-21
Sommaire de la page
1) Réglage ralenti
2) Nettoyage
3) Démontage
4) Changement des joints
5) Réglage richesse en charge
6) Contrôle des éléments internes
Le carburateur de la deuche est fiable et demande peu d'entretien et de réglages. Il y a 2 phases que l'on peut régler, quand le moteur tourne au ralenti (on règle alors le régime (via la quantité d'air aspirée) et la richesse) et quand le moteur est en charge (on agit uniquement sur la richesse du mélange).
On règle le ralenti à l'aide de 2 vis :
- vis de richesse en essence (devant le carbu) => richesse mélange
au ralenti
- butée papillon => régime moteur au ralenti.
Pour régler le moteur en fonctionnement pédale enfoncée on passe par un changement de gicleurs (voir chapitre 5).
A noter que le ralenti c'est le fonctionnement du moteur lorsque la pédale d'accélérateur est relâchée par le conducteur. En descente au frein moteur, on est en phase de ralenti bien que le moteur puisse dépasser les 5 000 tr/min.
Nota : Quand l'entreprise Solex sort un nouveau carburateur, elle le dote au début d'une vis de richesse d'air de ralenti, qui permet de doser la quantité d'air introduite dans les cylindres au ralenti, donc de contrôler le régime au ralenti (elle remplace alors la vis de butée papillon, qui est réglée une fois pour toute en usine et n'a plus à être touchée). Cette vis, située derrière le carbu, disparaît lorsque les ingénieurs de chez Solex arrivent à contrôler le régime de ralenti uniquement grâce à la vis d'ouverture du papillon (cela est valable sur les carbus de Talbot Samba par exemple). Donc, si cette vis de richesse d'air existe (arrière du carbu, voir RTA), ne pas utiliser la vis butée de papillon pour régler le régime.
Pour les autres carbus (la majorité), s'il n'y a pas de vis de richesse d'air on règle le régime de ralenti en fonction de l'ouverture du papillon (vis butée de papillon).
Il s'agit ici d'obtenir une richesse correcte du mélange en phase de ralenti. Le régime moteur se règle avec la quantité d'air admise (vis de butée papillon), et la richesse en enfonçant plus ou moins la vis de richesse du mélange (ne pas confondre avec la vis de richesse d'air de certains modèles chez Solex, voir plus bas), ce qui limitera plus ou moins l'aspiration d'essence dans le mélange.
La vis de butée papillon, plus elle est dévissée et plus le papillon sera
ouvert au ralenti, donc le régime sera élevé.
La vis de richesse ralenti est pointue au bout, plus elle est dévissée et
plus le trou pour laisser passer l'essence sera grand, donc plus la richesse
sera élevée.
Il s'agit de la plupart des carbus, il n'y a pas de vis en haut à l'arrière (vers l'habitacle) du carbu.
- Amener le régime à 700 - 800 tr/min avec la vis butée de papillon (ou la vis de richesse d'air s'il y en a une).
- Régler la vis de richesse :
1ère méthode :
- Visser à fond la vis de richesse, en faisant attention de ne pas trop serrer car le bout est conique et très fragile, se déformant facilement.
- Dévisser d'1/8 ème de tour
2ème méthode (demandant plus d'"oreille") :
- revisser la vis de richesse jusqu'à ce que le moteur cafouille (à la limite du calage)
- dévisser jusqu'à ce qu'il tourne bien (la RTA préconise 1/3 de tour)
Il se peut qu'il faille reprendre entre-temps le réglage du régime moteur.
- Contrôler le bon réglage :
1ère méthode :
- accélérer un coup puis relâcher.
- le moteur doit revenir direct a son ralenti.
Si le régime moteur redescend plus bas (à la limite du calage) puis remonte au ralenti, le mélange est trop pauvre.
Si le régime moteur est plus haut puis redescend doucement au ralenti, le mélange est trop riche. De même un moteur s'étouffant doucement avant de caler est trop riche.
2ème méthode :
- filtre à air enlevé, cacher l'entrée du carbu avec la main (diminution de l'air admis et augmentation de la dépression dans le carburateur, donc enrichissement temporaire du mélange).
- Si le régime moteur tombe, le mélange est trop riche.
- Si il augmente, il est trop pauvre.
3ème méthode :
Si le ralenti semble correct, laisser tourner 30 secondes, puis ré-accélérer (pas trop brutalement).
- le moteur s'arrête (ou repart difficilement) en hoquetant => mélange trop pauvre.
- le moteur s'arrête (ou repart difficilement) après avoir tourné irrégulièrement en crachant de la fumée ou alors le régime est long à augmenter => mélange trop riche.
Bien sûr, on peut cumuler les méthodes, surtout la 1 et la 3, pour avoir le réglage le plus précis possible.
Sinon, on peut le faire à l'oreille pour contrôler le bon réglage, même
si le moteur bouge un peu c'est pas grave, il doit tourner rond comme une
horloge, c'est à dire ne pas accélérer de temps en temps ou diminuer de
temps en temps (en cas de prise d'air, c'est inévitable, mais ça doit presque
passer inaperçu). Mettre le nez derrière l'échappement, et sans respirer le
laisser quelques secondes, ça ne doit pas piquer l'intérieur du nez (NOx). Ni
ne doit présenter de fumée au ralenti.
Si de temps en temps le régime accélère légèrement, peut être vérifier
le réglage des flotteurs et baisser le niveau d'essence dans la cuve.
C'est cette vis (en haut sur le couvercle de la cuve) qui va régler le
régime moteur, la vis butée de papillon n'est là que pour faire... butée,
et empêcher que ce soit le corps du carbu qui fasse office de butée.
Comme il ne faut pas la toucher, et qu'évidemment c'est a première chose sur
laquelle vous vous êtes jeté,il faut la rerégler. La dévisser jusqu'à ce
que la dévisser plus ne fasse plus varier le régime moteur. Revisser un tout
petit peu pour qu'elle fasse un peu butée quand même, le papillon est alors
parfaitement fermé, il n'y a plus d'air qui doit passer par là. Régler à ce
moment avec la vis de richesse d'air, ajuster avec la vis de richesse d'essence
(en bas).
Enlever les traces de cambouis, d'huile, etc.
Ce paragraphe concerne uniquement ceux qui veulent un carbu brillant comme
un sou neuf! Sachant que très rapidement il se resalira.
Si le carbu est entièrement démonté (il ne reste plus que le corps en alu),
le tremper dans du grésil ou du décapant. Comme il est fait en alu, prendre
du dégraissant doux genre "white spirit". Un bain à ultrason peut aussi
déloger la saleté dans les coins les plus reculés.
On peut aussi utiliser les bombes aérosols de dégraissants spécial
carburateur (station services ou rayon auto), avantage on peut le faire sur un
carbu encore sur la voiture avec juste le couvercle retiré.
Plus violent, le bain d'acide chlorhydrique (par ex "esprit de sel"), il ne
faut le laisser dedans que quelques secondes, et dès que la réaction se
produit attendre encore 3 secondes avant de le retirer bien vite pour le mettre
dans un récipient rempli d'eau afin d'arrêter la réaction (utiliser
obligatoirement des gants et des lunettes de protection).
Au remontage, on vissera à fond la vis d'automaticité, mais en faisant attention à ne pas trop forcer car elle est en laiton.
Démontage du tube d'émulsion du 2e corps d'un 26/35
La dépose de ce tube est inutile s'il s'agit uniquement de le nettoyer,
mais est nécessaire en cas de monte d'un tube d'émulsion
de plus fort diamètre (ex: kit 650cc) :
- injecter du dégrippant (ex : 3 en 1)
- chauffer au gaz (pas trop)
- faire levier avec un tournevis
Sur le petit 'robinet', y aller tout en douceur...
Suivant les conditions, il peut être nécessaire d'appauvrir ou d'enrichir le mélange par rapport aux paramètres de construction du carbu.
Enrichir dans les cas suivants :
- La voiture roule en altitude, la moindre densité de l'air diminue le débit
massique donc la dépression dans le venturi, l'essence est de moins en moins
aspirée. Plus on monte et plus les performances se dégradent.
- On ajoute une soufflante sur un carbu de deuche, la pression au niveau du
venturi est plus forte, l'essence est moins aspirée, le moteur chauffe plus et
les électrodes des bougies sont blanches (à noter que la plupart des
deuchistes roulent comme ça et ne s'en portent pas plus mal, car
l'appauvrissement du mélange est faible et diminue légèrement la conso, sans
incidence sur la longévité du moteur).
Appauvrir dans les cas suivants :
- Au fil du temps les tiges alu des flotteurs se sont déformées, ceux-ci
remontent et le niveau de la cuve augmentant, la pression exercée par
l'essence pour sortir va augmenter.
- Pour diminuer la consommation.
Réglage de la richesse
Il n'y a pas beaucoup de moyens pour faire cela. Le plus connu est celui du changement de gicleurs. Mais cela suppose d'avoir à sa disposition une palette de trous différents pur faire les essais. Changer les gicleurs est la méthode qui vous apportera les changements les plus significatifs.
Pour un réglage fin de la richesse, je vous propose alors la méthode de régler la hauteur des flotteurs, simplement en déformant la patte qui appuie sur le pointeau. Cette méthode semble moins connue mais tout aussi efficace. Se reporter aux caractéristiques de son carbu pour connaître la hauteur d'origine, puis jouer ensuite avec cette côte.
De temps à autre on peut démonter le couvercle (faire attention aux flotteurs très fragiles qui se tordent facilement), et mettre un coup de WD40 pour graisser le pointeau et vérifier le bon niveau des flotteurs.
Sur la 2cv Mania, vous trouverez un article sur comment rénover un carbu simple corps Solex 34 PICS 4.
à suivre...