Le Projet Méhari d'Arnaud Meunier
Première version:
28/02/2007
Dernière version: 11/04/2007
Cette route d'or est décidément maudite pour les méhari, la mienne m'a fait autant de malheurs qu'en 10 ans de route ensemble!
Tout commence le mercredi soir, je découvre ma boite de vitesse qui est un peu sortie de son logement, il me semblait bien avoir touché dans les fondrières de 50 cm de haut...
Et j'ai fait
600 bornes comme ça!
Bilan, je commence déjà à cumuler le
sommeil en retard.
L'année dernière, idem le mercredi soir, je
m'échinais déjà à remonter la boite sur la traverse que je venais
de remettre.
Ensuite, départ le samedi matin avant 6h00 du
mat. 6h20, arrêt de la voiture dans la nuit froide et sous la pluie,
après analyse a la frontale, il s'avère que la cosse principale de
l'alternateur s'est cassée, le fil pendouille lamentablement contre
l'échappement. 2 grosses gerbes d'étincelles pour le sortir de là,
recherche en vain d'une douille adaptée dans la trousse à outil,
adaptation au pied levé d'une douille de secours, remontage, 30
minutes de perdues, dans le lointain le jour se lève comme
d'habitude, tain tain tain...
L'année dernière déjà, juste
avant le départ, c'est la cosse du même fil qui avait cassée, mais
du côté de la batterie cette fois. Comme un fil ça n'a que 2 côté,
normalement c'est bon ce petit fil ne devrait plus me poser de
souci?...
Ensuite, la
voiture marche du feu de dieu sur l'autoroute, je me fout de la
gueule des camions en les doublant allégrement, alors que d'habitude
je cravache pour rester au contact et conserver le bénéfice de
l'aspi. Je remercie ici le fort vent arrière sans qui rien n'aurait
été possible! et qui contribua très largement à cet exploit.
J'espère juste que d'ici 2 jours, pour le retour, il soufflera
dans l'autre sens...
A
15h j'arrive à Cannes, et je rejoins directement le cortège qui
s'étale sur la croisette. Regardez le palmier en haut comme le vent
souffle...
Loïc
arrive dans sa belle 69 jaune, auprès des jolies filles ça a un
succès fou cette bagnole!
Avec Loïc on commence à discuter,
bilan tout le monde part, sa méhari refuse de démarrer, et quand
on y arrive il ne reste plus qu'une voiture de l'organisation
derrière nous.
Ensuite,
c'est moi qui fait le boulet et m'arrête pour décapoter, bilan les
flics coupent la circulation pour laisser passer le convoi, nous on
est derrière dans les embouteillages. On mettra une heure pour
parcourir la croisette et arriver à Palm Beach. Pour Loïc ce sera
une vraie galère, avec la méhari qui cale à chaque ralentissement
et qui met des plombes à redémarrer, en lâchant 2-3 détonations
de fusil au passage (j'ai perdu quelques dixièmes d'audition au
passage).
Au
passage, on croise des italiens en panne, bobine chaude; En poussant
on arrive à redémarrer la 2cv, mais au moment de repartir c'est la
méhari de Loïc qui cale et qui refuse de démarrer, les italiens
redescendent alors pour pousser la méhari. Je suis content de la
mienne qui tient bien le ralenti et redémarre au quart, c'est
agréable de ne pas avoir de moteur pourri!
Sur Palm Beach, comme
il ne reste plus de places, je me met au bord de l'eau, et
bizarrement la voiture sera photographiée sous tous les angles,
comme une starlette au festival de Cannes!
Elle
prends bien la pose la titine.
L'intérêt des arrières plans.
On
dirait de la pub Citroën, c'est beau!
Comme
quoi ça peut être joli une méhari, même pourrie.
Entretemps,
une petite réunion entre forumeurs prends place :
Avec
Pbel06, Hell's 31 et Olivia, Loïc et fleur d'automne, et pas sur la
photo Azuman et Yannis.
Le véliplanchiste d'à côté me prêtera
même sa voile pour une séance photo, mais le vent toujours très
fort m'empêche de prendre l'air complètement décontracté...
Surtout que j'avais pas envie de détruire la voile si gentiment
prêtée.
Allez,
une dernière petite bordée et il faudra songer à partir, la méhari
m'a redemandée "c'est quand que tu me fais
amphibie..."
Au redémarrage, comme la méhari est très
en pente, elle met un moment à redémarrer, mais je met ça sur le
compte du niveau de cuve pas bon. Une fois remonté sur la plage,
elle cale. Redémarrage laborieux. Puis recale de nouveau. En fait
elle n'arrêtera pas de caler à chaque arrêt. Bizarrement, la
méhari de Loïc ne pose plus aucun problème, et tient superbement
le ralenti... Il aurait échangé nos gicleurs que ça ne
m'étonnerait qu'à moitié! C'est donc à moi au retour de galérer
dans les embouteillages de la croisette.
Il
me nargue avec son moteur qui marche!
Le
soir, c'est le rituel du coucher pour Loïc. Que ce soit avec sa
canadienne de 1914 au canyon tour ou dans sa méhari, ce spectacle
attire toujours des foules hilares!
Le
repas du soir, même si l'alcool ne coule pas à flot l'ambiance est
bonne avec les alsaciens et les belges!
Mon appareil photo
préhistorique semble déclencher la bonne humeur!
Pour
chercher le problème qui fait caler la voiture, je démonte le
gicleur de ralenti, il est nickel. Au remontage, je n'ai pas la bonne
clé, et à force je finit par foirer la tête du gicleur. Vraiment
maudit! Tant pis, je pourrais plus le démonter par la
suite...
Fleur,
Loïc et Yannis, en admiration devant la bouteille de champagne des
alsaciens pour fêter leur nouvelle maison.
Le
repas se termine (ça veut dire que j'attaque mes légumes...) et la
piste de danse au fond commence à se remplir.
Hell's
31 et Olivia.
En
fin de soirée, José se lâche...
Vomito,
pourquoi tu vient plus?!
Les
serveuses peuvent commencer à souffler un peu.
Le
petit groupe qui a du mal à décoller des chaises.
On
s'amuse encore avec mon appareil, le pauvre ils se moquent de
lui!
On
comprends pourquoi ils limitent le nombre de bouteilles d'alcool!
Apparemment il y a de la contrebande qui arrive à passer!
Mamie,
Papi et Olivier, impérial...
C'est
fini, au dodo tout le monde.
Le lendemain matin, petit tour
d'horizon du parking bourré à craqué de 350 2cv.
Il
fallait que ça arrive un jour, j'ai trouvé mon maître... Cette
année j'aurais pas la palme de la méhari la plus patatoïde...
Un
bel alignement de mémères.
Et
c'est le départ pour Pegomas.
Les
mimosas sont encore en fleur malgré la date tardive de la concentre
(qui coïncide avec les vacances scolaires de février).
La
méhari de Loïc avec son jaune pimpant s'intègre magnifiquement
dans cette débauche dorée.
Le
vent souffle toujours en tempête, c'est assez impressionnant.
Le
paysage, splendide.
Sur le parking de Pegomas, je démonte
cette fois les bougies pour vérifier qu'elles ne sont pas trop
encrassées, je dois même prendre le risque de démonter la bougie
droite au filetage fatigué et à la fuite de compression, au risque
de ne pouvoir la remonter ou de la voir gicler du capot au premier
démarrage. Rétrospectivement, avec la poisse qui m'a poursuivie ce
week-end, je n'aurais jamais pris un tel risque!
Pendant mon
bricolage, tout le monde s'extasie sur mes traces de mousse
polyuréthane sous le capot suintant d'huile, une caméra de France3
vient filmer en gros plan mon moteur dégueulasse. J'en profite pour
montrer les dégâts d'une prise d'air sur les électrodes d'une
bougie. Finalement dans l'édition il n'y aura que mon interview, ils
auront évité soigneusement de montrer le moindre bout de la
méhari!
Avant de refermer le capot, un participant me pose
une question sur le maître cylindre. Je lui réponds en lui montrant
le mien, et je m'aperçois qu'il est vide! Arghh, c'est donc pour ça
que depuis 2 ans j'ai ce voyant rouge allumé au tableau de
bord!
Évidemment, je ne trouve personne avec un bidon de LHM dans
le coffre.
Avoir nettoyer les bougies fait du bien au moteur,
qui ne calera plus pendant au moins 2,5 kms!
Et c'est reparti,
direction le lieu du piquenique.
Les
2cv s'égrènent sur le chemin de terre comme les perles d'un long
collier.
Arrivée
au piquenique, tout le monde se gare comme il peut, dans une joyeuse
débandade.
Loïc
va batifoler dans les bois, ma méhari s'empresse de faire de
même.
Greg
nous a rejoint avec sa fourgonnette, avec Azuman ils font un sitting
d'utilitaires.
En
face on fait pareil avec les méharis.
Pendant
ce temps le repas va bon train.
Ensuite
les piles de l'appareil photo rendent l'âme, elles auront survécues
suffisamment longtemps pour voir cette superbe réalisation.
Vous
ne verrez donc pas Loïc qui s'attendait à gagner comme la
dernière fois une trousse de maquillage, et qui finalement, le bon
sort s'acharnant sur lui ce week-end, repartira avec le gros
lot, 2 ailes arrière neuves de 2cv (pour un méhariste... d'ailleurs
il les a échangé contre des ailes d'azam rouillées par le feu pour
une 67 en bon état, c'est gentil de sa part). Une fois le tout casé
dans la méhari ( à l'origine il avait pas prévu autant de
chargement!) nous convenons de se retrouver sur le parking, juste le
temps pour fleur et moi de passer voir le frère de Fleur, de se
mettre au chaud, tranquille...
Sauf que une fois au pied de
l'immeuble (17h30), je vérifie vite fait le ralenti de la 2cv, le
trouvant bizarre, je démonte la vis de richesse pour vérifier
qu'elle n'est pas cassée. Jusque là tout va bien, les choses
tournent à la catastrophe au remontage, avec mes gros doigts
engourdis par le froid je lâche la vis qui tombe quelque part. No
panic, je regarde en dessous, et c'est là que je m'aperçois qu'il y
a une tôle sous moteur... Grosse panique, fleur doit remonter à
1h30 de Grenoble, autant dire qu'il faudrait qu'elle parte
maintenant. On cherche en vain cette satanée vis, non rien à faire,
il va falloir démonter.
Le frère de Fleur me demande naïvement
si on pourrait pas prendre une autre vis à placo pour la
remplacer...
Je pose l'anorak, tout de suite allongé sur le
bitume avec le vent glacial et quelques gouttes qui tombent, il fait
d'un coup plus froid!
Je passe sur le démontage d'une tôle sous
moteur, de la galère de la poser tout seul, surtout pour les
derniers boulons.
Et là, autre stupeur, la vis n'y est pas.
Je
regarde avec désespoir le ventilateur que je sais que je vais devoir
démonter...
Après démontage, on finit par retrouver après des
contorsionnement pour éclairer dans tous les coins, elle est
récupérée avec une tige aimantée, manque de pot il manque la
cuvette inférieure du ressort. Nouvelle recherche pendant 10
minutes, mais cette dernière échappera à toutes nos
investigations.
On décide de remonter la vis comme ça, et on
peut enfin commencer ce pourquoi on avait commencé 2 heures plus
tôt, le réglage du carburateur...
Pendant 10 minutes le ralenti
est impossible à obtenir, après maints calages je commence à
douter d'arriver à faire tourner cette voiture, je sens confusément
que je ne suis pas le seul à douter, la tension à côté devient
palpable... et finalement, après avoir dévissé de 5 ou 6 tours la
vis de richesse, nous parviendront à obtenir un ralenti tremblotant
mais tenace!
Au retour, il s'avèrera que la 2cv à des ratés en
4ème, et qu'il est difficile de tenir cette vitesse. Fleur rentrera
à 3h30 du mat.
Retour sur la place, Loïc commençait à se
sentir de plus en plus seul, les heures passant, la nuit arrivant, et
nous qui n'arrivions toujours pas... Nous prenons le départ. En
chemin il s'arrête demander s'il y a un Formule 1 à Draguignan, il
trouvera une pièce d'1 euro par terre. Sa méhari continue de
fonctionner admirablement. Bref, le chanceux.
Quand à moi, le
sort continue de s'abattre sur mes épaules, en plus de caler
constamment et de mal redémarrer, titine décide de ne plus marcher
si la pédale n'est pas enfoncée à plus de la moitié. Difficile
dans ces conditions de suivre un Loïc qui roule au pas en
cherchant sa route! Bref il est temps de s'arrêter, le moteur perd
constamment de la puissance, et cale sans arrêt, un vrai
cauchemar.
Nous finirons par abandonner l'idée de dormir à
l'hôtel, on dormira les 2 voitures côtes à côte, Loïc ayant la
bonne idée de tendre une bâche entre les 2 qui claquera toute la
nuit au dessus de ma tête à cause de la tempête. Finalement vers
6h du mat il décidera de l'enlever, ce qui fait que je pourrais
dormir jusqu'à 9 h...
Plus nous nous éloignons de l'est, et
moins j'ai des problèmes de calage. Heureusement parce que le retour
se passera sous un vent de tempête, bien pire que celui de l'aller,
et malheureusement toujours dans le même sens. La méhari a du mal à
accrocher la quatrième, et l'ultime péripétie mécanique se
passera à 11h du soir, un boulon de collier du raccord entre pot
sous boite et tube intermédiaire (le moins accessible de toute la
voiture sur une méhari) se fait la malle. Là aussi je passerais un
moment à essayer de retrouver un boulon de 11, en cuivre !? (je sais
pas d'où il vient), puis resserrage en cradant mon anorak qui est
tout neuf, manches relevées et vent toujours aussi froid et violent,
bref, j'aurais préféré faire ça à un autre moment que
complètement lessivé, de nuit et dans l'herbe mouillée sur le
bord d'une départementale.
Au passage, il
faut souligner le mérite de l'organisation pour qui cette édition
n'a pas été une partie de plaisir. En effet, une semaine avant, un
des leurs est décédé, on peut comprendre que les coeurs n'étaient
pas à la fête. Ils ont dû faire avec la municipalité de Cannes
qui leur a retiré au dernier moment le parking à côté du palais
des festivals, leur attraction du samedi après midi est donc tombée
à l'eau pour beaucoup de participants qui n'ont pas pu y assister,
ce qui a en plus coïncidé avec les embouteillages de la croisette,
pour beaucoup l'après midi c'est résumée aux bouchons...
Bref,
un grand bravo pour ceux qui se sont décarcassés afin d'obtenir au
final une concentration réussie malgré tout.
A noter que pour
d'autres c'est le soir que la connerie s'est manifestée, avec la
belle 2cv mauve de José qui a
été brûlée...