Le Projet Méhari d'Arnaud Meunier

Première version: 28/02/2007
Dernière version: 11/04/2007

Aventures
Concentrations 2cv
10ème Route d'Or à Grasse (24 février 2007)

Cette route d'or est décidément maudite pour les méhari, la mienne m'a fait autant de malheurs qu'en 10 ans de route ensemble!


Tout commence le mercredi soir, je découvre ma boite de vitesse qui est un peu sortie de son logement, il me semblait bien avoir touché dans les fondrières de 50 cm de haut...

Et j'ai fait 600 bornes comme ça!
Bilan, je commence déjà à cumuler le sommeil en retard.
L'année dernière, idem le mercredi soir, je m'échinais déjà à remonter la boite sur la traverse que je venais de remettre.

Ensuite, départ le samedi matin avant 6h00 du mat. 6h20, arrêt de la voiture dans la nuit froide et sous la pluie, après analyse a la frontale, il s'avère que la cosse principale de l'alternateur s'est cassée, le fil pendouille lamentablement contre l'échappement. 2 grosses gerbes d'étincelles pour le sortir de là, recherche en vain d'une douille adaptée dans la trousse à outil, adaptation au pied levé d'une douille de secours, remontage, 30 minutes de perdues, dans le lointain le jour se lève comme d'habitude, tain tain tain...
L'année dernière déjà, juste avant le départ, c'est la cosse du même fil qui avait cassée, mais du côté de la batterie cette fois. Comme un fil ça n'a que 2 côté, normalement c'est bon ce petit fil ne devrait plus me poser de souci?...


Ensuite, la voiture marche du feu de dieu sur l'autoroute, je me fout de la gueule des camions en les doublant allégrement, alors que d'habitude je cravache pour rester au contact et conserver le bénéfice de l'aspi. Je remercie ici le fort vent arrière sans qui rien n'aurait été possible! et qui contribua très largement à cet exploit. J'espère juste que d'ici 2 jours, pour le retour, il soufflera dans l'autre sens...

A 15h j'arrive à Cannes, et je rejoins directement le cortège qui s'étale sur la croisette. Regardez le palmier en haut comme le vent souffle...













Loïc arrive dans sa belle 69 jaune, auprès des jolies filles ça a un succès fou cette bagnole!
Avec Loïc on commence à discuter, bilan tout le monde part, sa méhari refuse de démarrer, et quand on y arrive il ne reste plus qu'une voiture de l'organisation derrière nous.


Ensuite, c'est moi qui fait le boulet et m'arrête pour décapoter, bilan les flics coupent la circulation pour laisser passer le convoi, nous on est derrière dans les embouteillages. On mettra une heure pour parcourir la croisette et arriver à Palm Beach. Pour Loïc ce sera une vraie galère, avec la méhari qui cale à chaque ralentissement et qui met des plombes à redémarrer, en lâchant 2-3 détonations de fusil au passage (j'ai perdu quelques dixièmes d'audition au passage).

Au passage, on croise des italiens en panne, bobine chaude; En poussant on arrive à redémarrer la 2cv, mais au moment de repartir c'est la méhari de Loïc qui cale et qui refuse de démarrer, les italiens redescendent alors pour pousser la méhari. Je suis content de la mienne qui tient bien le ralenti et redémarre au quart, c'est agréable de ne pas avoir de moteur pourri!
Sur Palm Beach, comme il ne reste plus de places, je me met au bord de l'eau, et bizarrement la voiture sera photographiée sous tous les angles, comme une starlette au festival de Cannes!

Elle prends bien la pose la titine.

L'intérêt des arrières plans.

On dirait de la pub Citroën, c'est beau!

Comme quoi ça peut être joli une méhari, même pourrie.
Entretemps, une petite réunion entre forumeurs prends place :

Avec Pbel06, Hell's 31 et Olivia, Loïc et fleur d'automne, et pas sur la photo Azuman et Yannis.
Le véliplanchiste d'à côté me prêtera même sa voile pour une séance photo, mais le vent toujours très fort m'empêche de prendre l'air complètement décontracté... Surtout que j'avais pas envie de détruire la voile si gentiment prêtée.

Allez, une dernière petite bordée et il faudra songer à partir, la méhari m'a redemandée "c'est quand que tu me fais amphibie..."

Au redémarrage, comme la méhari est très en pente, elle met un moment à redémarrer, mais je met ça sur le compte du niveau de cuve pas bon. Une fois remonté sur la plage, elle cale. Redémarrage laborieux. Puis recale de nouveau. En fait elle n'arrêtera pas de caler à chaque arrêt. Bizarrement, la méhari de Loïc ne pose plus aucun problème, et tient superbement le ralenti... Il aurait échangé nos gicleurs que ça ne m'étonnerait qu'à moitié! C'est donc à moi au retour de galérer dans les embouteillages de la croisette.

Il me nargue avec son moteur qui marche!

Le soir, c'est le rituel du coucher pour Loïc. Que ce soit avec sa canadienne de 1914 au canyon tour ou dans sa méhari, ce spectacle attire toujours des foules hilares!


Le repas du soir, même si l'alcool ne coule pas à flot l'ambiance est bonne avec les alsaciens et les belges!
Mon appareil photo préhistorique semble déclencher la bonne humeur!


Pour chercher le problème qui fait caler la voiture, je démonte le gicleur de ralenti, il est nickel. Au remontage, je n'ai pas la bonne clé, et à force je finit par foirer la tête du gicleur. Vraiment maudit! Tant pis, je pourrais plus le démonter par la suite...

Fleur, Loïc et Yannis, en admiration devant la bouteille de champagne des alsaciens pour fêter leur nouvelle maison.

Le repas se termine (ça veut dire que j'attaque mes légumes...) et la piste de danse au fond commence à se remplir.


Hell's 31 et Olivia.

En fin de soirée, José se lâche...

Vomito, pourquoi tu vient plus?!

Les serveuses peuvent commencer à souffler un peu.

Le petit groupe qui a du mal à décoller des chaises.

On s'amuse encore avec mon appareil, le pauvre ils se moquent de lui!

On comprends pourquoi ils limitent le nombre de bouteilles d'alcool! Apparemment il y a de la contrebande qui arrive à passer!


Mamie, Papi et Olivier, impérial...

C'est fini, au dodo tout le monde.
Le lendemain matin, petit tour d'horizon du parking bourré à craqué de 350 2cv.







Il fallait que ça arrive un jour, j'ai trouvé mon maître... Cette année j'aurais pas la palme de la méhari la plus patatoïde...

Un bel alignement de mémères.


Et c'est le départ pour Pegomas.

Les mimosas sont encore en fleur malgré la date tardive de la concentre (qui coïncide avec les vacances scolaires de février).

La méhari de Loïc avec son jaune pimpant s'intègre magnifiquement dans cette débauche dorée.


Le vent souffle toujours en tempête, c'est assez impressionnant.

Le paysage, splendide.

Sur le parking de Pegomas, je démonte cette fois les bougies pour vérifier qu'elles ne sont pas trop encrassées, je dois même prendre le risque de démonter la bougie droite au filetage fatigué et à la fuite de compression, au risque de ne pouvoir la remonter ou de la voir gicler du capot au premier démarrage. Rétrospectivement, avec la poisse qui m'a poursuivie ce week-end, je n'aurais jamais pris un tel risque!
Pendant mon bricolage, tout le monde s'extasie sur mes traces de mousse polyuréthane sous le capot suintant d'huile, une caméra de France3 vient filmer en gros plan mon moteur dégueulasse. J'en profite pour montrer les dégâts d'une prise d'air sur les électrodes d'une bougie. Finalement dans l'édition il n'y aura que mon interview, ils auront évité soigneusement de montrer le moindre bout de la méhari!

Avant de refermer le capot, un participant me pose une question sur le maître cylindre. Je lui réponds en lui montrant le mien, et je m'aperçois qu'il est vide! Arghh, c'est donc pour ça que depuis 2 ans j'ai ce voyant rouge allumé au tableau de bord!
Évidemment, je ne trouve personne avec un bidon de LHM dans le coffre.

Avoir nettoyer les bougies fait du bien au moteur, qui ne calera plus pendant au moins 2,5 kms!
Et c'est reparti, direction le lieu du piquenique.



Les 2cv s'égrènent sur le chemin de terre comme les perles d'un long collier.








Arrivée au piquenique, tout le monde se gare comme il peut, dans une joyeuse débandade.

Loïc va batifoler dans les bois, ma méhari s'empresse de faire de même.

Greg nous a rejoint avec sa fourgonnette, avec Azuman ils font un sitting d'utilitaires.

En face on fait pareil avec les méharis.

Pendant ce temps le repas va bon train.

Ensuite les piles de l'appareil photo rendent l'âme, elles auront survécues suffisamment longtemps pour voir cette superbe réalisation.
Vous ne verrez donc pas Loïc qui s'attendait à gagner comme la dernière fois une trousse de maquillage, et qui finalement, le bon sort s'acharnant sur lui ce week-end, repartira avec le gros lot, 2 ailes arrière neuves de 2cv (pour un méhariste... d'ailleurs il les a échangé contre des ailes d'azam rouillées par le feu pour une 67 en bon état, c'est gentil de sa part). Une fois le tout casé dans la méhari ( à l'origine il avait pas prévu autant de chargement!) nous convenons de se retrouver sur le parking, juste le temps pour fleur et moi de passer voir le frère de Fleur, de se mettre au chaud, tranquille...
Sauf que une fois au pied de l'immeuble (17h30), je vérifie vite fait le ralenti de la 2cv, le trouvant bizarre, je démonte la vis de richesse pour vérifier qu'elle n'est pas cassée. Jusque là tout va bien, les choses tournent à la catastrophe au remontage, avec mes gros doigts engourdis par le froid je lâche la vis qui tombe quelque part. No panic, je regarde en dessous, et c'est là que je m'aperçois qu'il y a une tôle sous moteur... Grosse panique, fleur doit remonter à 1h30 de Grenoble, autant dire qu'il faudrait qu'elle parte maintenant. On cherche en vain cette satanée vis, non rien à faire, il va falloir démonter.
Le frère de Fleur me demande naïvement si on pourrait pas prendre une autre vis à placo pour la remplacer...
Je pose l'anorak, tout de suite allongé sur le bitume avec le vent glacial et quelques gouttes qui tombent, il fait d'un coup plus froid!
Je passe sur le démontage d'une tôle sous moteur, de la galère de la poser tout seul, surtout pour les derniers boulons.
Et là, autre stupeur, la vis n'y est pas.
Je regarde avec désespoir le ventilateur que je sais que je vais devoir démonter...
Après démontage, on finit par retrouver après des contorsionnement pour éclairer dans tous les coins, elle est récupérée avec une tige aimantée, manque de pot il manque la cuvette inférieure du ressort. Nouvelle recherche pendant 10 minutes, mais cette dernière échappera à toutes nos investigations.
On décide de remonter la vis comme ça, et on peut enfin commencer ce pourquoi on avait commencé 2 heures plus tôt, le réglage du carburateur...
Pendant 10 minutes le ralenti est impossible à obtenir, après maints calages je commence à douter d'arriver à faire tourner cette voiture, je sens confusément que je ne suis pas le seul à douter, la tension à côté devient palpable... et finalement, après avoir dévissé de 5 ou 6 tours la vis de richesse, nous parviendront à obtenir un ralenti tremblotant mais tenace!
Au retour, il s'avèrera que la 2cv à des ratés en 4ème, et qu'il est difficile de tenir cette vitesse. Fleur rentrera à 3h30 du mat.
Retour sur la place, Loïc commençait à se sentir de plus en plus seul, les heures passant, la nuit arrivant, et nous qui n'arrivions toujours pas... Nous prenons le départ. En chemin il s'arrête demander s'il y a un Formule 1 à Draguignan, il trouvera une pièce d'1 euro par terre. Sa méhari continue de fonctionner admirablement. Bref, le chanceux.
Quand à moi, le sort continue de s'abattre sur mes épaules, en plus de caler constamment et de mal redémarrer, titine décide de ne plus marcher si la pédale n'est pas enfoncée à plus de la moitié. Difficile dans ces conditions de suivre un Loïc qui roule au pas en cherchant sa route! Bref il est temps de s'arrêter, le moteur perd constamment de la puissance, et cale sans arrêt, un vrai cauchemar.

Nous finirons par abandonner l'idée de dormir à l'hôtel, on dormira les 2 voitures côtes à côte, Loïc ayant la bonne idée de tendre une bâche entre les 2 qui claquera toute la nuit au dessus de ma tête à cause de la tempête. Finalement vers 6h du mat il décidera de l'enlever, ce qui fait que je pourrais dormir jusqu'à 9 h...
Plus nous nous éloignons de l'est, et moins j'ai des problèmes de calage. Heureusement parce que le retour se passera sous un vent de tempête, bien pire que celui de l'aller, et malheureusement toujours dans le même sens. La méhari a du mal à accrocher la quatrième, et l'ultime péripétie mécanique se passera à 11h du soir, un boulon de collier du raccord entre pot sous boite et tube intermédiaire (le moins accessible de toute la voiture sur une méhari) se fait la malle. Là aussi je passerais un moment à essayer de retrouver un boulon de 11, en cuivre !? (je sais pas d'où il vient), puis resserrage en cradant mon anorak qui est tout neuf, manches relevées et vent toujours aussi froid et violent, bref, j'aurais préféré faire ça à un autre moment que complètement lessivé, de nuit et dans l'herbe mouillée sur le bord d'une départementale.

Au passage, il faut souligner le mérite de l'organisation pour qui cette édition n'a pas été une partie de plaisir. En effet, une semaine avant, un des leurs est décédé, on peut comprendre que les coeurs n'étaient pas à la fête. Ils ont dû faire avec la municipalité de Cannes qui leur a retiré au dernier moment le parking à côté du palais des festivals, leur attraction du samedi après midi est donc tombée à l'eau pour beaucoup de participants qui n'ont pas pu y assister, ce qui a en plus coïncidé avec les embouteillages de la croisette, pour beaucoup l'après midi c'est résumée aux bouchons...
Bref, un grand bravo pour ceux qui se sont décarcassés afin d'obtenir au final une concentration réussie malgré tout.
A noter que pour d'autres c'est le soir que la connerie s'est manifestée, avec la belle 2cv mauve de José qui a été brûlée...